JulienF, on s’est souvent pris la tête (bien dommage) mais je comprends pourquoi maintenant. On n’a pas du tout la même vision du parapente, de l’apprentissage, de l’engagement, du plaisir. Il faut de tout pour faire un monde; tu as une certaine idée, j’en ai une différente; cela n’empêche pas d’avoir la même passion exprimée différemment. Depuis mes débuts en parapente je n’ai jamais menti, je n’ai jamais triché, je ne suis pas sur le forum pour me la péter (il n’y a rien à péter), ni pour faire étalage de qualités que je n’ai pas (et que l’on m’a prêtées à tort). Je ne crois pas que je sois un bon pilote mais j’espère en devenir un (technique, mental, observations, météo etc…). Depuis des dizaines de pages, j’essaie de raconter avec mon style (souvent plein d’enthousiasme) ce que je vis. Cela me sert aussi et quoique j’en dise les conseils, les critiques je les écoute (je n’ai pas dit que je m’y conformais tout le temps). Cela m’a peut-être empêché d’aller au tas, je ne sais pas, on ne saura jamais mais rien ne se fait par hasard.
Je ne cherche pas à faire la course avec quiconque, que ce soit au nombre de vols, au nombre d’heures, au nombre de kms parcourus pour aller voler, et au nombre de kms de mes futurs cross.
Je cherche à me faire plaisir, et mon plaisir est de voler quelles que soient les conditions - dans une certaine limite (que je commence à cerner après toutes les réactions suscitées) - mais aussi dans des conditions qui me permettent de me dépasser; mais tout me va : plouf (oui je sais au début je trouvais ça nul - mais quand on est en manque de sensations de vol, vaut mieux un plouf que rester au déco), soaring, conditions faibles, fortes, sorties de bocal et dans le futur cross, acrobaties, waggas etc…
Le vol libre et c’est surtout libre qui m’attire le plus, libre comme l’air… :ppte:
Je ne te connais pas assez pour te dire “tu devrais faire ceci ou cela” (et c’est cela qui m’a grave énervé au début avec tes leçons de morale) et même si je te connaissais, je ne dirais rien. Chacun vie sa vie comme il le sent, librement. Ta conception est bonne car elle te correspond; ma conception est bonne car elle me correspond. On n’est pas fait dans le même moule et donc on a des envies, des pratiques, des visions différentes.
D’un coup de baguette magique, si une fée me demandait “que souhaites-tu en parapente ?”. :grat:
Ce ne serait pas de faire des compétitions, ce ne serait pas de faire des cross de plus de 300 kms, ce ne serait pas de faire du tumbling ou autre hélicoptère. Non, ce serait d’avoir suffisamment de bagage technique, mental, tactique, aérologique pour voler un peu n’importe où, un peu n’importe quand (dans certaines limites évidemment).
Si j’enchaîne les vols de quelque nature que ce soit c’est pour donner à mon corps et esprit suffisamment de références kinesthésiques, de mémoire gestuelle, de repères temporels et physiologiques pour décortiquer des solutions,pour trouver des solutions aux problèmes rencontrés et futurs problèmes que je rencontrerai.
Je suis un intellectuel, un analyste,
donc tu te trompes quand tu dis que je ne mature pas, je réfléchis plus que la moyenne (ce sont mes proches qui le disent - couper les cheveux en 4 - ), je cherche à comprendre, à expérimenter, à faire et refaire ce que j’ai ressenti, ce que j’ai mal fait, mal vécu. je suis certes têtu et un peu lent à la comprenette mais j’analyse tous mes vols, ploufs ou longs soarings.
Je suis lucide même si je manque de recul ou d’expérience; lucide sur mon fonctionnement et lucide sur la méthode que j’emploie (et qui n’est pas nécessairement la méthode de la plupart des gens du forum qui interviennent). Mais par essence, je connais la nature humaine et en discutant avec des potes ou des inconnus, je sais que beaucoup ne disent pas tout sur leurs sketches. moi je m’en fiche de le dire, je n’ai rien à cacher (c’est peut-être un tort mais cela fait partie de ma transparence et de ne pas paraître meilleur que je ne suis…).
J’écris et j’analyse chaque vol que je fais - plouf y compris et je consigne tout sur un carnet. Je marque ce qui a marché et ce qui n’a pas marché, ce que j’ai ressenti et les progrès que je dois faire. Donc quand on me parle d’un ego démesuré, bah non, c’est une mauvaise impression que je donne certainement à travers mes écrits. 
Mais oser se lancer dans le vide, oser voler dans du vent fort (ou faible), faut que je sois confiant en moi, faut que rien n’altère cette confiance sinon ça ne marche pas. Méthode Coué peut-être mais elle marche. Je ne veux pas éprouver la trouille viscérale car elle me paralyserait et m’empêcherait de voler. C’est certain.Je suis avide de comprendre, d’essayer, de me frotter à du dur. C’est comme cela que je progresse. Alors ai-je progressé en 9 mois ? des fois j’ai l’impression que oui, des fois que non. mais alors je ne connais qu’un remède : travailler, travailler, et encore travailler : bouquins, conseils, forum ET vols, vols, vols. Pour expérimenter et valider certaines choses. C’est comme un puzzle qui se construit petit à petit.
Certains ont pensé que j’étais un taré de revenir voler sur un site où j’avais fait des vracs dans des conditions plus fortes. Mais cela fait partie de mon processus d’apprentissage et de progression. J’ai validé la pression sur les commandes - par exemple. Voilà pourquoi je demande surtout des conseils techniques. Le reste bof…
Un adage : “qui peut le plus, peut le moins” et ça marche pour le sport, pour le parapente (pour moi). J’ai attendu 3 heures que le site de cet après-midi (photo ci-dessus) se dévente. J’avais faim, je suis retourné chez moi (30 kms) manger et j’ai vu sur internet que cela devait baisser à partir de 20h. J’ai re-sauté dans la voiture. J’ai encore attendu un peu.J’avais toujours à l’esprit le fameux twist (c’était sur ce site) et les trainées dans le champ. Cette fois-ci, anémomètre à l’appui, j’ai attendu que ça baisse aux alentours de 20, puis ai attendu le bon créneau car c’était rafaleux. Deux petits vols et j’ai encore appris (oui, mon leitmotiv). J’ai fini au bas de la pente par du gonflage, histoire de ressentir des choses que j’avais oubliées et que je voulais re-valider.
Voilà comment je fonctionne. Je ne suis personne, je suis quelconque mais c’est comme ça que je progresse. Ce soir, j’ai la satisfaction du travail accompli, d’avoir compris certains trucs mais il faudra que j’y revienne, car j’étais loin d’avoir fait ce que je voulais au final : raser la pente (c’est un champ en jachère) et soarer au-dessus d’une haie de buissons.
Alors un jour je serai un bon pilote, mais je sais que ça viendra avec l’expérience et avec le travail, avec l’abnégation et avec les expériences. Ca j’en suis certain.
Heureusement que je n’ai pas “tout le reste”, ça me ferait chier d’avoir tout compris en 9 mois ! (et certains ici aussi ! :mrgreen: ). Tu imagines, moins d’un an de parapente et je fais déjà des cross de 100 bornes ? Ce serait pas vraiment rigolo…
Est-ce que je grille les étapes ? quelles étapes ? faire 100 vols avant de ? faire 150 vols avant de ? non, ça vient comme ça vient…
Est-ce que je grille des jokers ? bah non pas plus que ceux qui grillent des cigarettes toute la journée…Je ne veux pas rentrer dans ce cercle malsain de penser “joker”, penser “accident”, “mort”, “paralysie”. A force de regarder les sketches, c’est ce qui arrive. A moins de les regarder pour leur aspect pédagogique “tiens il s’est passé ça parce que…” et non pas pour se faire peur ou se convaincre que le parapente peut être dangereux. 
Un tennisman devient bon parce qu’il joue, il joue, il répète des gammes. Pareil pour un pianiste, un karatéka, un motard. Donc pour le parapente, je fais pareil. Je ne suis pas doué, je n’y connais rien, j’enchaîne, j’analyse, j’apprends, je progresse et si un jour on me dit “bon pilote” bah tant mieux, mais je n’attends pas l’adoubement de mes pairs; non je vis cela par rapport à moi, mes sensations et objectifs. Je n’ai pas envie de dépendre du jugement subjectif des autres. C’est ça la liberté aussi… 
Ah j’oubliais : mon chemin(ement) est plus important que le but 
Bons vols - ceux que tu aimes 