A en croire les articles de Laurent qui ont été refusés, c’est bien de ça dont on en parle, et pourtant, on ne peut pas dire que l’article sur la Cure est uniquement négatif !
De la diversité… de la méthode… et de la rigueur… il en manque parfois
Pour ceux qui comme moi ne savent pas lire la langue de Goethe mais plutôt celle de Cervantes parce qu’ils sont nés plus près de la frontière sauvage que des Ardennes, abonnez-vous chez l’éditeur Perfils à PARAPENTE Y VUELO LIBRE
Mario Arque offre des essais très détaillés, tant sur l’architecture des voiles (combien de Mag donnent l’épaisseur relative des profils, détaillent les renforts sur les C, vérifient les dimensions données par les constructeurs, etc. ?) que sur les comportements en vol.
Mario Arque est un vrai passionné, qui sort chaque numéro… quand il est prêt, pas pour satisfaire ses annonceurs (qui doivent parfois bien râler…), impliqué, révolté quand c’est nécessaire, ayant par le passé publié des doc qui avait été camouflés dans d’autres pays (e.g. résultats des 1ers essais des protections dorsales), dénonçant avec force les errances des fédé ou des organisateurs, travaillant d’arrache-pied à publier en castillan la meilleure littérature internationale, etc.
C’est aussi un pilote de bon niveau qui vole aussi en paramoteur
Il possède un réseau de contacts très étendu et tient souvent la primeur d’information qu’il prend soin de recouper et de commenter (sans amalgame)
Une ligne rédactionnelle qu’il tient depuis 25 ans
Non typiquement pour la Cure que j’ai fini par mettre en ligne (on verra les retours ?) BGD m’a demandé de réviser ma copie… Ce que j’ai refusé de faire. J’ai attendu une petite année que ça se calme et qu’on m’oublie un peu et …
Mais là typiquement rien à voir avec les pubs, il n’y en a pas. Au pire BGD refusera de me prêter une aile la prochaine fois que je ferai un essais. C’est ce qui rend Ziad crédible. Il ne se laisse pas influencer par les marques.
Bref il y a une pression commerciale liée aux pubs. Mais elle est relativement faible. On craint beaucoup plus le refus d’une marque de prêter une aile pour test “parce que le précédent test à plombé la marque”.
@ Laurent, ton essai de Cure et ton article à propos est un bel exemple de ce que devrait toujours être un compte-rendu honnête de l’expertise par un Pro d’une bonne excellente aile qui pour autant à aussi ses défauts, ne seraient ce que ceux inhérent à ses qualités.
Pour ce qui m’ont connu Don Quichotte dans ma période “éclaireur pour la CTS”, rien d’étonnant
J’ai passé plusieurs Coupe ICARE -avec la demi-douzaine de constructeurs (dont Nova et Swing) qui ont bien voulu m’écouter et quelques labo- à faire la démonstration de l’utilisation de caméras embarquées et d’accéléromètres pour chasser l’instabilité spirale et revoir les valeurs considérées comme acquises en matière de résistance structurale et de chargement, à expliquer dans le détail comment utiliser des chaîne de mesure pour caractériser le comportement de leurs prototypes, etc.
J’ai aussi invité les mag à s’approprier à leur tour ces méthodes, et aussi à essayer d’autres tailles à des charges alaires équivalentes (pourquoi aussi peu d’essai de grandes tailles dans les mag français, pratiquement aucun essai de voiles perfo pour pilotes légers (et les filles alors!!!)
Pourquoi pas de comparatif en profondeur entre une équipement de compétiteur et un de compétitrice pour que l’on démontre enfin l’iniquité des règlements des compé, etc.
Peine perdu pour ces derniers, excepté Cédric Nieddu dont la méthodo de test très inspirée par sa formation de pilote AEROTEST et la rigueur de Vincent T a eu au moins le mérite d’intégrer des enregistrements vidéos en caméra embarquée, ne serait-ce que pour pouvoir à froid vérifier telle ou telle impression… visuelle uniquement… mais c’est déjà ça
Mais cela ne suffit pas pour vraiment changer la donne
Comme je l’ai encore vérifié avec mon expérience comparée des E7 28 et E8 29
Des essais d’ailes pour un magazine, j’en ai fait quelques uns.
Suivant les marques ça peut être totalement libre, alors que d’autres voudraient te tenir la main.
Exemple avec une très bonne aile que j’avais essayée et qui avait ses caractéristiques propres, je lui “reprochais” d’avoir des commandes trop dures. Le terme “dur” ne convenait pas, mais alors pas du tout, à la marque (dont j’étais aussi revendeur). Je voulais bien marquer “trop physiques”, mais il m’était plutôt suggéré “fermes”, “présents”. Et tout a été comme ça : il était demandé de transformer chaque terme à connotation négative en quelque chose qui pouvait faire ressortir les qualités de ses défauts… Bref j’ai transmis ma version à moi au rédac’chef de l’époque qui, il me semble me souvenir, a tenu bon malgré tout.
Mais les pressions vont dans les deux sens.
Lorsque tu as construit une belle vitrine, avec des jolies photos, un environnement fun, un contenu ciblé sur des pratiquants enthousiastes mais pas trop expérimentés, lorsque tu sais faire rêver des gens qui n’auront que rarement la possibilité de s’investir suffisamment dans l’activité pour y avoir une véritable autonomie en sécurité, alors tu détiens la voie majeure d’accès au marché et donc son péage publicitaire.
Tout ça est un système bien pervers ou chacun se tient par la barbichette, et on est loin de la liberté d’expression véritable. Pas toujours envie de rire.
A un niveau plus global, vous savez bien qu’on se gargarise de liberté, mais si on a une liberté politique de façade dans nos systèmes, la dictature concrète est économique.
Pour en revenir aux essais d’ailes, même les mieux faits du monde, je crois que tout ça n’est absolument pas important.
Vous regardez les vidéos de Ziad ? A pilotage égal et au même endroit et moment, toutes les ailes d’une même catégorie n’ont pas seulement des performances similaires : elles ont les mêmes ! Un km/h de plus ou de moins bras, hauts, deux accéléré à fond (tout ça dépendant aussi de si les suspentes ont été coupées un jour humide ou un jour sec), exactement la même finesse, ça monte pareil en thermique si le pilote s’adapte à la voile, etc.
Bref de toute manière la meilleure c’est celle que vous trouvez la plus jolie.
Le test de la cure par Choucas couplé à la vidéo certika (lien à la fin de son article) est vraiment intéressant ! karma+
Un bon exemple de ce qu’on peut attendre !
On comprend bien que les essais soient redoutés par les marques !
Nous les interprétons, déformons, amplifions pour constituer une réputation communautaire qui sera ensuite refondue à l’aune du temps… et des cartons aussi parfois (telle cette aile décrite comme très accessible pour le gain de perfo qu’elle était réputée offrir, et qui fut aussitôt promue ainsi et essayée par des pilotes qui n’avaient à l’évidence rien à faire dessous)
A l’inverse, nous ne nous posons pas la question de savoir pourquoi tel organisme semble vouloir nuire à tel modèle de telle marque, marque qui va l’attaquer en justice… sans suite… etc.
Alors qu’il s’agit peut-être seulement d’une ergonomie pas adaptée aux bras courts d’un pilote de test, de commandes réglées trop courtes sur la voile testée causant une amplification des abattées sur fermetures et une perte d’altitude consécutive élevée
Idem comme le souligne à mon avis fort justement Vincent avec les dimensions des suspentes que de nombreux facteurs peuvent avoir modifiées
Là où je diverge, c’est sur la sensibilité des ailes à ces variations
Suivant les profil et aussi l’architecture interne des voiles, des variations minimes peuvent avoir une influence bien sensible sur le comportement en vol
Sans même parler des tests d’homologation, cela est pour moi évident pour ce qui des qualités de virage
Car comme tu l’as souvent répété Vincent, un parapentiste de plaisance -soit 90% d’entre nous- passe la majorité de son temps de vol en virage, virage dont l’adéquation avec le ressenti, le bagage et l’expérience du pilote conditionne son plaisir
J’ai possédé une quinzaine de parapentes -majoritairement des ailes compé, essayé un peu moins, homologués ou non à leur achat
Ce qui est un fait, c’est que j’ai modifié 80% d’entre eux
Non pour affirmer que j’étais meilleur metteur au point que les pilotes de marque, mais seulement parce que j’ai pris le temps de l’analyse et de l’expérimentation pour augmenter mon plaisir de voler sous ces ailes en procédant à de petites variations de set-up (ici en calage, ou là en fonctionnement de l’accélérateur ou des trims)
Cela ne faisait pas pour autant toujours de mes voiles des ailes non-conformes; la majorité de ces modifications (calage) restaient dans les tolérances communément admises en contrôle sur une voile usagé (et aux tolérances du constructeur quand elles étaient fournies avec les cotes détaillée des sustentes -c’était le cas des voiles compé de APCO sous lesquelles j’ai volé)
Il est donc bien démontré pour moi que deux ailes ayant vécu ne sont jamais identiques
D’autant plus qu’avec l’accroissement des perfo auquel nous avons assisté, ces petites variations deviennent de plus en plus influentes sur le comportement… et aussi les perfo intrinsèques
Parenthèse : quelles que soient les règles, un compétiteur reste à l’affut du moindre point qui pourra faire la différence (comme gagner quelques km/h sur une Zeno…)
Il est très rare que les essayeurs des mag ait une aile neuve à l’essai
Et quand c’est le cas, il est impossible pour eux d’en apprécier ce que sera le comportement quand le même modèle aura vécu
Et d’autant plus si le modèle en question fait largement appel au polyéthylène haut module pour ses suspentes
A moins de ne faire le compte rendu qu’après plusieurs mois de retour d’expérience, et dans l’éventail des tailles disponibles
A l’exception des voiles A utilisées en école, il est pas possible de réaliser un tel test “longue durée” qui pourtant serait seul à même de nous informer
D’autant que nous sommes avides de nouveauté… et que les magazines le savent et se bagarrent pour avoir la primeur des test des voiles qui feront le cœur du marché
Et avec quelques mesures d’accélération et de perte d’altitude sur les incidents de vol majeurs (frontale maintenue, grandes fermetures asymétriques) on aurait là matière à réflexion sur l’adéquation de nos futures ailes à notre vécu
Même si, comme souligné précédemment, il y a parfois encore à comprendre pour ce qui est du vieillissement et de sensibilité de nos ailes à certains paramètres géométriques
De ce que je connais sur quelques sujets et la presse associée, j’ai constaté que les magazines étaient généralement du publi reportage.
Prenons les tests de matériel hifi dans les magazines, c’est une vaste blague, une fumisterie limite abjecte.
Pour le VTT c’est le même constat que les mags de de parapente.
Pour les tests ski de montagne magazine/skieur mag, je connais les testeurs et le protocole de test. C’est plutôt pertinent mais le problème c’est qu’aujourd’hui toutes les paires de ski se valent à peu près et ça fait bien longtemps que je choisis les skis non pas sur des tests ou des ressentis de pratiquants, mais sur la remise consentie par le vendeur (internet ou magasin)…
Les rares test réellement intéressant que j’ai vu c’était les tests de matos photo ou informatique sur les sites internet type mégapixel (qui n’existe plus trop), les numériques…
Là oui, y’a un vrai travail plutôt indépendant et bien fouillé
Mais la presse écrite franchement, c’est bonnet blanc et blanc bonnet.
merci laurent pour cette analyse de texte aussi pragmatique qu’efficace
effectivement si on fait l’effort (minimal) de lire ce qui est écrit, on trouve peu/pas d’info, et un style de delayage entre la litterature de gare et l’horoscope.
le plus affligeantdommage est que cette litterature trouve encore un echo chez certains, qui arrivent à gloser sur un tel flou, cherchant des significations cachées, et des complotscauses de pourquoi on nous les cachent
des références pour les “affirmations” écrites … des traces, des descriptions concretes de manoeuvres,
…
et des comparaisons dans une echelle existante.
à ce jour ( et à ma connaissance) y en a 3 :
EN
safety tests DHV
ziad
toutes plus ou moins parcellaires/lacunaires. y aurait de quoi participer à l’enrichissement de ces bases d’infos pour éviter d’ajouter du flou.
Cela me serait possible de reproduire ici des passages et de les traduire derrière pour ceux pour qui Goethe s’écrit en hébreux… Mais la demande venant de toi qui est si fort dans la critique et la recherche d’info, je te laisse le soin de trouver toi même, les devinettes et leurs solutions.
Ok. Ca fait 25 ans que je bosse dans la presse, et mon expérience me donne un avis très différent du tien. Bon. Ca ne prouve rien, je suis bien d’accord. Et ca ne sert donc a rien d’argumenter dans un sens comme dans l’autre, nos avis sont faits et ce n’est pas ce qui se dira ici qui nous fera avancer dans un sens ou dans l’autre. Essayons donc de prendre le sujet par un autre côté…
As tu déjà lu un essai que tu qualifies de “publi-reportage” dans un de ces magazines, as tu essayé toi-même ensuite la voile en question, et t’es tu dit à la fin : “entre ce que j’ai lu et ce que j’ai essayé il y a un monde, ce magazine raconte n’importe quoi”. Moi, non, jamais*.
Ha si, tiens. Je me souviens juste d’un article dns P+ à propos de l’Artik 4,qui était carrément exagéré, au point d’en être carrément drôle, mais ca se devinait avant même d’essayer l’aile en question. On se disait que le gus avait fumé la moquette au déco. C’est une exception.
Salut
Comme je te le disais, on est sur des sports mâture en terme de matériel, c’est à dire qu’il n’y a plus vraiment de mauvais matériel. Et donc des tests trop souvent consensuel. Quand bien même c’était le cas malheureusement, les tests n’oseront pas le dire surtout si c’est une grosse marque qui s’est planté sur son produit.
On préférera faire l’autruche et on trouvera le moyen de transformer la critique en avantage.
J’ai beaucoup fait de VTT et depuis plus de 20 ans je suis l’évolution du matériel, de la pratique et vaguement la presse associée. Assidûment au début puis très vite je m’en suis tenu très loin, tant celle-ci est vendue aux annonceurs.
Cela vaut chaque fois qu’un nouveau “standard” débarque sur le marché. À écouter ces journaleux de bas étage qui officient dans ces quelques magazines, il faudrait foutre à la poubelle son vélo chaque année et céder aux sirènes du marketing tellement c’est “mieux”.
Cela vaut pour tout, même quand on s’aperçoit que le nouveau truc lancé l’année précédente est une saloperie.
Bref depuis des années j’ai pris beaucoup de recul et le matériel je l’achète seulement quand les retours sur le terrain l’ont éprouvé et validé.
Surtout pas à la suite de test fallacieux par des mecs vendus aux fabricants qui nous pondent des nouveaux standards tous les 4 matins.
Le seul magazines qui tranche un peu dans le vif, c’est singletrack, un mag anglais plutôt intéressant.
J’ai du mal à voir dans la réalité l’équivalence dans le monde du parapente de ce que tu nous racontes du monde du VTT. D’où ma question plus haut. Un peu de concret…