C’est pas dur mais c’est chiant. Maintenant que je suis passé asocial avec plus de moyens je crois que je vais le faire plier par un pro. En plus je viens de changer pour un carré et je sais pas faire.
Je préfère largement perdre du temps à faire des gros wagas qu’a plier mon secours et ça un pro ne le fera jamais à ma place.
Bah, à priori un carré est tout de même moins compliqué qu’un Rogallo à plier et un poil plus léger. De plus, 3 fois sur 4, un Rogallo sort twisté et impilotable…
Et le prix du Rogallo est quand même plus dissuasif que celui du carré (pas de beaucoup, je te l’accorde).
A ce prix là, je me paierais un passage sous tyrolienne pour vérifier que c’est pas un drap de coton cousu aux 4 coins !
D’ailleurs, je veux pas vous mettre terreur et c’est certainement un cas exceptionnel, mais j’en profite pour avertir qu’il y a quelques mois lors de la journée pliage de secours du club, on en a trouvé un neuf d’un an qui se décousait (couture d’un panneau) ! Le gars l’a renvoyé pour se le faire réparer.
Ça vaut donc le coup de vérifier le matériel, quel qu’il soit et quel que soit son age…
Pour le prix on a les relations qu’on a hein, j’en connais qui choppent des voiles de course à des prix honteux (et même pas que des voiles de course).
Pour le choix du carré c’est la faute ou plutôt grace à Benoit 2R qui, une fois, m’avait répondu ça (voir le dernier paragraphe). C’était rapport justement à une question que je posais sur l’opportunité du choix du rogallo.
Ce serait intéressant de savoir combien d’accidents graves (dans le cadre d’un vol sans secours) auraient pu être évités si le pilote avait eu un secours.
D’après ce qui est indiqué dans le rapport cité plus haut, beaucoup d’accidents graves se produisent soit au décollage, soit à l’atterrissage, soit à proximité immédiate du relief (situations pour lesquelles le secours ne changerait pas grand-chose).
Personnellement je connais plusieurs accidents graves survenus à des pilotes que je connaissais.
Tous se sont produits près du sol ou près du relief ; aucun secours n’a été tiré et je suis persuadé que cela n’aurait rien changé à l’issue de l’accident.
Attention : je ne dis pas que le secours est inutile !
Chaque année des pilotes ont la vie sauve grâce à l’ouverture de leur secours.
Mais je pense (comme Fabrice) que les pilotes qui volent sans secours (cela a été mon cas pendant 21 ans et c’est encore le cas aujourd’hui pour mes vols en montagne) ont des voiles et des modes de pratique un peu spécifiques ; on vole plus facilement sans secours sous une voile A plutôt qu’une C ou D.
De même les pilotes de distance ont tous (bien sûr !) un secours avec eux, alors que des vols tranquilles sur site local ou en rando en conditions calmes peuvent se pratiquer sans secours, selon le choix du pilote, sans que ce soit stupide, aberrant ou suicidaire !
Je rappelle qu’en ce qui concerne les vols en biplace, il y a (malheureusement) plusieurs accidents graves chaque année, mais le dernier accident en biplace pour lequel un secours aurait sans doute sauvé l’équipage (ils volaient sans secours) remonte à 2006 (il y a donc près de 10 ans).
Il y a des milliers de vols biplace chaque année et aucun autre accident de ce type n’a eu lieu depuis…
Marc, ce n’est pas le dada qu’enfourche Fabrice.
Pour caricaturer sa position, il propose que “le secours cause les accidents”, que nous ajustons nos prises de risque du fait que nous avons plus de sécurités, et que donc le secours ne change rien au final sur l’accidentologie.
La théorie est recevable en tant qu’hypothèse, mais les statistiques sur des populations différentes (les “avec” et les “sans”) ne prouveraient rien.
Une tentative de classification :
1/ pas voulu : erreur de jugement sur la situation (hauteur-sol, chances que “ça revole”)
2/ pas pensé à : confusion mentale, blocage psychologique, tétanie
3/ pas pu : problème physique (pas trouvé la poignée, désorientation, centrifugation), problème matériel (tiroir déformé, mauvaise préparation dans la sellette…)
Un mix de formation, d’entraînement pourrait agir sur 1,2, 3.
Un travail sur le matériel, les essais et vérifications sur 3.
Avant cela, il faudrait vérifier si on regarde un VraiProblème (accidents graves, secours présent mais non utilisé et où l’utilisation aurait probablement réduit significativement la gravité).
Effectivement, car si ici le sujet du fil pose la question ; pourquoi encore tant d’accident grave malgré le secours ? La vraie question qui devrait faire debat est ; pourquoi tant d’accident ?
J’ai volé de nombreuses années avec un parachute sous cutal et un passage sur tyro m’a montré qu’il me servait à rien.
1/le scratchs de l’aiguille étaient trop costauds et je n’arrivais même pas à l’extraire.
2/après bidouilles pour réussir à l’extraire, l’ouverture du container se faisait par le bas et une fois ouvert, le pod tombait et s’emmêlait dans l’accelo.
Je n’ai jamais revendu cette sellette. C’était une mac de la fin des années 90.
J’ai donc changé.
Suite au décès d’un de mes amis dont il s’ averait qu’il a mit longtemps (trop) à sortir son secours, je me suis interrogé sur l’extraction efficace/ou pas de son secours. J’avais la même sellette, une kortel avec extraction en tiroir. Je me suis aperçu que là encore il y avait un problème : mon pépin un peu gros se mettait en porte-à-faux contre une couture à l’intérieur du tiroir et empêchait de sortir le pod.
Je n’ai jamais revendu cette sellette.
Rassurez vous, ces sellettes ne se trouvent plus sur le marché.
Sur ce point, je ne suis pas d’accord : voir l’exemple que j’ai cité plus haut où le pilote a rangé son matos et est rentré après avoir fait secours à 25 m/sol alors que sans il se serait transformé en marmelade étalée sur le caillou de la Séranne…
Ce qu’il faudrait changer c’est les comportements : je suis hors de contrôle près du relief, je cherche pas à savoir je fais secours - je suis twisté en rotation à moins de 200m/sol, je cherche pas à savoir je fais secours - je suis dans un départ de rotation cravatée que je ressens comme anormalement violent, je cherche pas à savoir si je vais avoir le voile noir je fais secours.
Chaque année on retrouve des pilotes au sol, sans que le secours ait été tiré.
Je suis persuadé que l’hésitation à faire secours entraine des retards potentiellement graves.
Je suis le premier ‘trop’ lutter pour revoler sans penser au secours en priorité. D’un autre coté sur mes 3 incidents marquants (en 5 ans) ma voile s’est regonflée et je n’ai pas impacté. Peut être qu’en tirant le secours cela se serait mal passé ?
Pas facile dans l’urgence et le stress de déterminer le moment où l’incident devient irrémédiable. Balancer le secours à chaque fois que l’aile fait une oreille n’est pas la solution .
Debut aout, à Ceillac… je suis en train d’enrouler avec un pilote qui essaye une rush 4 à 30m sol au dessus d’un pierrier … un coin pas très recommandé, sous le vent de la brise (au dessus du 1er bittard pour ceux qui connaissent). la Rush a fait une grosse fermeture, belle cravatte et départ immédiat en autorotation.
Le gars a fait secours immédiatement et a tapé le pierrier centrifugé en pleine autorot’ au moment précis de l’ouverture du pépin: bilan, 5mn plus tard il était debout en train de déméler tout ça… s’il avait impacté une fraction de seconde plus tôt , il était en mille morceaux…
… faut pas croire, un secours c’est précieux, même très bas… si on a le réflexe de le tirer !
Pour info, la Vz sous un parachute hémisphérique militaire est de l’ordre de 6 m/s à MTE (=PTV) max de 130kg. L’accidentologie constatée n’est pas directement liée à cette Vz mais, dans la grande majorité des cas, à un défaut de position d’atterrissage (position enseignée lors du brevet para et globalement inchangée depuis les débuts du parachutisme militaire : gage d’efficacité).
Au delà de l’apprentissage de l’extraction du secours, il me semble qu’apprendre une position d’atterrissage (qui sera d’ailleurs utile que l’on est fait secours ou non) serait également un gage de sécurité supplémentaire en cas de vrac.
Cette position d’atterrissage est également utilisée en SOCR (chute libre) si le para sait qu’il va impacter trop fort au sol (vécu :oops: , sans soucis après coup ).