Hum hum…
Par où commencer ?
Allez, si on parlait du décollage, comme de par hasard ?
De brieffing en particulier, avant toute chose ?
Allez, je commence par un p’tit “coup de gueule” (qui a dit “ça m’aurait étonné, connaissant le zozo!” ? :grrr: ) :
Combien de fois je vois, sur les déco, des biplaceurs que je qualifierai de débutants mimer plusieurs fois le décollage, “à blanc” avec le passager harnaché. Ils lui expliquent tous les dangers de la manoeuvre, tout ce qui pourrait (oh malheur) leur arriver si y’a une rafale de travers au moment du gonflage, si la voile arrache etc… Ce serait comique si ça n’était pas contreproductif (pour le plaisir du passager, pour sa propre sécurité puisqu’un passager inquiet est plus que susceptible de refuser le déco en s’arrêtant au moment crucial de la course d’envol). Et voila qu’ils le tiennent par les maillons, par derrière, lui crient un gros “1,2,3” et paff, dès les premiers pas lui mettent le cul par terre pour leur annoncer, fièrement, que “ça arrache, hein !!”.
N’importe quoi…
Puis des discours de 10 minutes une fois sur la moquette !
En général arrivés à ce stade, le pax comme le pilote sont à la limite de la crise de larme, de peur de décoller. Tous deux tremblants, une fois le signal donné ça se termine en arrachage par la voile, tellement les gestes sont engourdis par les 30 minutes de conneries qui viennent de se dérouler. Par miracle, quelquefois l’équipage infernal se retrouve en l’air pour un vol que j’imagine pas forcement plaisant…
Et j’exagère à peine… :fume:
Enfin… Tous ça pour dire que la phase de brieffing est hyper importante pour la sécurité comme pour le plaisir du vol. D’autant plus lors d’un baptème !
Ma technique : d’abord, détendre le passager. Blagues grasses bienvenues. Pilote sûr de lui également. J’ai dit sûr de lui, pas complètement borné et aveugle par rapport aux conditions… Si les conditions sont un peu fortes mais que la décision de décoller (prise par moi seul, les avis des autres je m’en tappe sauf si ce sont des locaux compétents) est prise, je fais en sorte que le passager ne soit pas obnibulé par les éventuels sketchs se déraoulant autour de nous…
Une fois la prévol effectuée, à laquelle le passager peu assister (dans ce cas, une petite explication vite fait sur le matos est bienvenue si il s’y intéresse), j’équipe mon passager. puis mets l’aile en bouchon.
Pas d’hésitation : si y’a une place sur la moquette, je m’y mets ! Un beau prégonflage bien maîtrisé (accompagné d’un “elle est belle” ou autre niaiserie montrant que la voile est bien OK pour voler) rassure toujours le passager.
A partir de là, je l’appelle à moi. Je lui ferme les oreilles : à ce stade, je lui fait comprendre que le coucou d’adieu à Mamie n’est plus de mise, que les photos seront mieux si il est concentré sur le seul truc important : ce que je lui dis.
Je l’attache en vérifiant une dernière fois ses cuissardes et ventrale (toujours le même rituel). Là le brieffing stricto-sensus commence, très bref et positif.
Selon les conditions, je le prépare à devoir courrir, marcher dynamiquement ou à se faire tirer en arrière par la voile. Pas plus. Par contre j’insiste lourdement sur le fait que le train de décollage, ce sont NOS jambes, et qu’à ce titre il doit rester bien dynamique et debout. Une direction, un compte à rebours et… c’est parti !
Si besoin, je le fais accélérer, ou au contraire je calme le jeu. A la voix et par les gestes. Si trébuchement, un “coup de pied au cul” peut quelquefois s’avérer salvateur.
Je l’assoie une fois décollé en appuyant mes pieds sur sa planchette, ce qui me place également au fond de ma sellette. En général le pax ne s’en rend même pas compte, tout pris par l’émotion qu’il est. :vol:
Voila !
Des réactions ? Des retours d’expériences ? Allez, on se lâche !
Prochain épisode : les tecniques de gonflage (dos, face, contrôle de la voile, tenue des élévateurs et des commandes) ?
Sylvain.