Encore des fourmis pour les culottes accueillantes :
Nous avons tous fait nos premiers cross avec des voiles sages, A ou B, quels pieds mes aïeux ! Mais il y a cross et cross… tant qu’il y a de l’air et des appuis dynamiques sur le relief, des pompes à monter des autobus, pas de problème, la plus peinarde des brouettes fera son cross si le pilote n’est pas un manche.
Je n’ai jamais volé sous une EN A sauf les 2 premiers jours de mon stage init. Les plus beaux cross sous voile EN B ce fut avec mon Ultralite 19 quand je l’apprenais, au printemps 2009. J’en fis aussi quelques uns avec ma petite Joy bien-aimée, en conditions “toniques” comme susdit.
Dans du petit c’est une autre histoire et s’il y a des transitions les voiles A et B sont rapidement aux vaches, il faut vraiment se bagarrer très fort pour y arriver.
Raid Chamois 2009, 2ème vol, Ultralite 19 : décollage Montmin, objectif Thônes si possible, sinon Alex pour reprendre le vélo, dans les deux cas c’est du cross, pas du tout évident à la mi-octobre. Le plafond n’est pas haut, il y a du nord et je suis contrée en quittant le Roux, je marsouine sous le Lanfonnet en prenant alternativement des bulles thermiques au-dessus des combes sous le vent, puis des petits rouleaux dégueulants, et je vais comme ça à 50m/sol jusque sous les Dents de Lanfon, les fesses serrées, en guettant les vaches côté lac pour si des fois cela se passe mal… gros OUF de soulagement quand j’attrape la pompe qui me monte à la Dent nord.
Il fallait beaucoup de culot pour faire ce cross mais ce n’était pas trop dangereux parce que je pouvais éventuellement partir vers l’aval pour aller vacher.
Il est certain qu’avec une voile plus performante - par exemple l’Awak 18 ou la Dolpo 21 comme Corinne - je n’aurais pas été aussi limite.
Ce jour-là j’ai mesuré les limites d’une voile montagne en cross, et plus généralement les limites d’une voile EN B, question finesse et vitesse. C’est ce qui m’a amenée à essayer des voiles EN C au printemps 2010 et à investir sur une bonne vieille Artik très sympa, sécurisante et assez performante pour me faire plaisir.
Je ne suis pas pour autant une bonne pilote ni une super-crosseuse, disons que je vole “propre” et que je ne me lance pas à l’aveuglette quand je n’ai pas tout compris à l’aérologie. J’ai beaucoup plus de possibilités avec l’Artik que je n’en avais avec la Joy, cela m’a ouvert des horizons et les transitions à fond de barreau sont devenues possibles. Sur site on s’en fout un peu, en cross, c’est fondamental.
Salut et fraternité*