14 personnes disparues sans compter les accidents... depuis janvier 2017 c'est

L’essentiel c’est piloter ! Penser à ce qu’on va vivre dans les minutes à venir, anticiper l’aérologie, préparer son approche, …
Et faire tout ça par réflexe demande du temps… Beaucoup de temps

A+
L

Attention, des propos castrateurs suivent, difficilement soutenables pour les êtres sensibles.

J’espère en avoir freiné un il y a quelques jours.
14h. Je fais le fusible pour une débutante qui a 75 vols. Effectivement, et contrairement à ce que nous pensions après observation, la masse d’air est très désagréable à ce moment là. Pas dangereuse mais elle bouillonne avec un niveau de turbulence moyen sur de très vastes zones obligeant à piloter en permanence. C’est très instable avec une influence de vent météo et ça n’arrête pas de monter. Je monte en ligne droite jusqu’au nuage en étant brassé en permanence. Je sors aux oreilles et je déconseille à la copine de décoller. On suppute qu’en attendant deux heures au déco, la masse d’air se sera homogénéisée…
Je change de crête, je refais un plaf (avec des aigles !! top !!), je dégage devant, je reviens, je retrouve un bon thermique cette fois homogène, je remonte et je repose au déco. Ça suffit pour moi, je suis ravi : pas de rotation à faire et je peux manger une crêpe au caramel beurre salé accompagnée d’une bière.
On discute. Deux autres gars sont là qui ont entendu mes commentaires à la radio. Un avec 150 vols, qui temporise bien. L’autre, jeune en effet, 25 vols… tout frustré et qui a du mal à se contenir.

  • “25 vols !” je lui dis… “Mais t’as pas l’impression que ça ne colle pas avec 14h en été sur un décollage en montagne ?”
  • Lui : “Oui mais je veux faire du cross”
  • Moi “Ah ben oui, si tu veux t’en mettre une, t’as qu’à partir en cross.” C’était son but de la journée, monter et partir pour son premier cross. “Mais nom de Dieu, si t’es doué et que déjà à 25 vols tu fais autre chose que des ploufs, fais de la durée ! Vole trois heures ici dans le secteur et tu auras appris bien plus de choses que si tu vas t’écraser 20 km plus loin en prétendu cross !”
    S’ensuivent diverses considérations sur la gestion de la nouveauté, les prérequis, la connaissance du milieu, la perception des évolutions ou le changement des conditions selon la topographie, patati-patata.
    “Oui mais quand même le cross… gnagnagna… tout le monde fait du cross…” En plus ça tombait mal, un équipage venait de lui décoller sous le nez en biplace pour… partir en cross.
    Alors je lui dis “Écoute c’est simple, chaque fois que tu rencontres dans ton entourage ou dans ton club des pilotes que tu admires et dont tu voudrais imiter la pratique, demande-leur de te faire leur bilan personnel de leur accidentalité et de leurs séjours à l’hôpital. Tu m’en diras des nouvelles.” Je crois que ça lui a donné à penser car il a quand même attendu une heure de plus avant de décoller et de voler (très bien d’ailleurs), dans une masse d’air qui était quand même moins pire. (et la copine pour qui je faisais le fusible est allé toucher le nuage ; joie pour tout le monde, une grande journée de parapente à mon sens).

Je suis tout à fait d’accord avec ce que Laurent écrit là. J’ai le même vécu, ayant commencé en 1990. J’ai quelque part le petit carnet de vol que je tenais à l’époque, je vois ce que j’y écrivais, je ne rêvais que d’une chose : tenir, monter, rester en l’air. Mais avec comme voile une Alien (Custom Sail), super voile, mais loin des perfs actuelles, il a fallu que j’apprenne sacrément des choses avant de me retrouver dans des endroits et des situations qui nécessitaient un pilotage éclairé et actif. Leur peu de performances et surtout le peu d’énergie emmagasinée et restituable faisaient des voiles de l’époque des outils de sécurité passive.
Le matériel actuel offre immédiatement des horizons élargis à n’importe quel pilote un peu dégourdi. Allons-nous réclamer un bridage des ailes pour les pilotes dans leurs deux premières années de pratique ? Certainement pas. Mais il faut absolument faire évoluer le discours collectif autour de la performance. Arrêter de valoriser tout et n’importe quoi (100 km “faciles” !!!) qui pousse les pilotes à privilégier les chiffres - j’ai volé tant de temps, j’ai fait telle altitude, j’ai fait tant de tours de bocal, tant de km : c’est du concours de bites, ça, hein ! - plutôt que les acquisitions techniques.
Je crois que les clubs et les CDVL, les structures locales donc, sont les niveaux qui permettraient d’agir, en collaboration avec les écoles locales quand il y en a. Débat, formation, retour d’expérience. Valorisation des acquis techniques, évaluation des pilotes pour leur donner des pistes de progression, non vers la performance, mais vers la sécurité…

Mais si on respectait vraiment les prérequis pour aller dans autre chose qu’une aérologie laminaire, on serait une majorité à ne faire que des ploufs du matin.

Je me rappelle d’un temps pas si lointain, que j’entendais certains dirent:“j’ai fait un stage SIV et j’ai un parachute de secours, alors etc.”
Le w-e dernier, léger vent de cul au déco mais partiellement contré par une petite brise. Un gars avec 1 vol dit (mode agressif): “Pourquoi ne décolle t-on pas, nous avons appris à décoller sans vent …”
Comme dit plus haut dans les posts, le vol est une culture et ça se saurait si on pouvait l’acquérir sans effort. Mais je crois qu’avant tout, c’est un image de soi-même que l’on veut véhiculer: “t’as vu ce que j’ai fait ! hein, je ne suis pas une demi-portion moi !”

Le problème c’est que dans les années 90 on était peu nombreux, pour la plus part sportif, passionné et j’ai 'impression qu’on était beaucoup plus capable de se contenté de peu… d’ailleurs le matériel ne nous laissait pas trop le choix :lol:
Aujourd’hui, c’est devenu un ‘sport’ accessible à n’importe qui (attention, je ne dis pas que c’est un mal…quoique… :roll: ) peut rapidement être parapentiste et faire de long vol après seulement quelques vols, on est devenu une génération qui veut tout tout de suite.
L’approche mentale est différente je trouve! Ma première heure de vol : grosse fête le soir, aujourd’hui ça paraît normal tout de suite… ahhhh nostalgie
Par contre on avait quand-même certaine voiles bien extrême quand même :lol:

Première fois que j’interviens sur ce fil. J’ai pris ton post en exemple Aime-P, ne m’en veut pas, j’aurai pu en prendre pleins d’autres dans le même cas. Mais là, c’est flagrant: j’ai l’impression que tu fait précisément ce que tu dit qu’il ne faut pas faire…
Franchement, en tant que pilote débutant (~70 vols) n’ayant jamais fait de cross de ma vie pour le moment, ce que je comprend en lisant ton post c’est qu’avec ma voile (un Ion 4, tout à fait actuelle), si je ne fait pas au moins un cross bientôt, je ne suis pas un “pilote un peu dégourdi”. Ou, autrement dit et en grossissant un peu le trait, que je suis mauvais. Evidemment, j’exagère. Et oui, les voiles récentes permettent bcp de choses que les voiles de l’époque où vous avez débuté ne permettaient pas. Mais ton post entretient quand même l’idée que le cross, en plus d’être un passage obligé, c’est vraiment pas si compliqué que ça pour un débutant…

Donc reprocher aux jeunes pilotes de se lancer dans les cross trop tôt tout en tenant ce genre de discours, moi ça me dérange. Encore une fois, n’y voit rien de personnel, tu es loin d’être le seul (cf. post de YenYen juste au-dessus qui tiens le même discours).

Je le pense. En tout cas, croire que le matériel est fiable, c’est faire preuve d’un gros manque de discernement.

On vole quand même avec le seul aéronef qui se désagrège dès que l’incidence passe en négatif. On peut donc perdre le contrôle à la moindre turbulence. Allez raconter que nos parapentes sont fiables à un ingé Airbus, amha il va y voir de la sénilité ou une explication du genre :bu:

Idem pour nos sellettes, où le risque d’oubli nous guette à chaque déco, sans que ce problème ne soit résolu depuis plus de 30 ans (l’ingé Airbus en tomberait de sa chaise s’il apprenait ça).

Idem pour nos secours, dont la poignée peut s’emmêler dans le suspentage lors du lancer empêchant l’ouverture, ou dont la probabilité de finir dans le suspentage du parapente est forte dès qu’on se retrouve en autorot’, situation la plus probable suite à un incident de vol non géré…

Bref, il faut prendre un peu de recul : nos chiffons ont certes bien évolués depuis les débuts mais on est à des années-lumières d’avoir quelque chose de fiable (au sens strict du terme) à l’échelle du milieu aéronautique. Et qui plus est, on s’en sert principalement dans des conditions potentiellement turbulentes, là où justement nos machines sont les moins fiables à rester dans le domaine de vol ! C’est un peu comme si en avion ou en planeur, l’usage courant se situerait au-delà de la VNE : inconcevable.

C’est vrai qu’à chaque accident de type ‘vrac-autorot-impact’, il est plus simple de conclure sur une erreur humaine type inadéquation matos ou conditions mto.

je crois que vous dites la même chose mais ne vous comprenez pas :wink:

sinon la pyramide des ages des accidents montre plutôt des tranches de 50 60 70 ans … pas trop des jeunes de 25 35, non ?
je sais pas si ils étaient ± débutants , ou quoi que ce soit de leur profile …

c’est ce genre d’info, qui compilé , permet aussi au pilotes de prendre conscience de leur “risque” et au président de club de sensibiliser certaines catégories …

Marrant comme ces discussions sur l’accidentologie finissent toujours par tourner vers les débutants par rapport aux conditions “fortes” ou trop forte pour leur niveau. Ce n’est pourtant pas ce que les stat d’accidentologies montrent (de mémoire, je n’ai pas revérifié).
Peut-être que ça rassure de le penser.

Derob

P.S. Tout à fait d’accord avec Benoit2R sur ses dernières interventions.

Ah ben j’étais loin d’imaginer pareille interprétation ! Comme quoi on ne perçoit pas toujours ce que l’on écrit.
Je vais donner un exemple concret.
Je vole actuellement avec une Rook2, ENB, très bonne voile, très bonnes perfs (je vais pas dire le contraire, c’est la mienne !). Je suis retournée fin février sur le lieu où j’ai fait tous mes débuts et 20 ans de vol par la suite (Arbas). Je n’y avais pas volé depuis un paquet de temps. J’arrive l’après-midi, donc le plan de vol classique est de traverser la petite vallée pour aller sur une butte en face nommée “le Mountagnat”. Ça a toujours été pour nous le “vol test” pour apprécier la finesse d’une voile : tu décolles, tu tires droit en face et tu vois facilement à quelle hauteur tu arrives. Et là, surprise pour moi, j’arrive au-dessus du sommet (quand je le dis qu’elle est perf :wink: ). Du coup le “raccrochage” est une formalité, aucun talent de pilotage nécessaire, pas besoin de s’accrocher, de guetter les buses et aller au-dessus d’elles pour enrouler le thermique qu’elles te balisent, suffit de se laisser porter par la masse d’air…
C’est ce que je veux dire en parlant d’horizons élargis, je ne parle nullement de cross, mais simplement du fait qu’à moins de tout faire à l’envers, le moindre petit déplacement le long d’une crête, ou d’une butte à l’autre, est simplifié, facilité. Et que donc y compris un débutant peut se retrouver dans des zones qui autrefois ne lui auraient été accessibles que grâce à un talent de pilotage et de compréhension de la masse d’air.

D’ailleurs ce jour-là, quand j’ai posé à l’atterro, j’ai dit aux copains : si on avait eu des voiles comme ça à nos débuts, on serait morts !
Mais, heureusement pour nous et notre état d’esprit “m@tthieuresque”, nous avons dû apprendre beaucoup pour simplement rester suffisamment en l’air.

j’espere que c’est au dela de la croyance ! :wink:
le recadrage est clairement nécessaire, il a été formulé, sans grande publicité, mais SANS AMBIGUITE :prof: :

et pour le reste …

…et comme on n’a quasi aucunes données d’accidentologie d’avant 2014, on sera bien en peine de savoir de quoi on parle … :wink:

et comme le recensement des accidents s’améliore mais que les retours d’experience sont encore (très) (très) flous,
on tourne un peu rond en se renvoyant des

  • “c’est parce que les pilotes manquent d’experience” => et youpi … z’ont qu’à pas etre fougueux
  • "c’est parce que les pilotes ont trop d’experience " => et youpi … c’est la faute au SIV et à la méchante homeostasie

et en attendant nos joyeux dinosaures arthritiquesvénérables pilotes s’offusquent de devoir rendre un minimum de comptes sur leur capacité réelle à piloter :
http://www.parapentiste.info/forum/legislation/certif-medical-2018-vive-la-simplification-administrative-t48449.0.html
http://www.parapentiste.info/forum/incidents-accidents-de-parapente/nouveau-type-daccident-le-melangeage-des-poignees-t45095.0.html;msg567491#msg567491

moui.
ca fait un peu "crois moi p’tit gars, tu comprendras plus tard ".
et comme on entend dire tellement de c@~^#{ dans notre gentille communauté, c’est quand meme (hélas) assez logique que les “fougueux” novices veuillent se faire les dents.

et pour ne pas etre defaitiste, avec un discours plus pragmatique et plus clair, partagé par tout le monde depuis le debut de la formation, ca me semble atteignable d’arreter de tourner en rond, et de finir par voir ouvertement, sans omerta ou “pudeur de gazelle” qui sont ces gens qui tombent du ciel et pourquoi.
donc pour sortir du flou, le boulot de la comm’ secu (CTS) est accessible là :
http://federation.ffvl.fr/pages/d-clarations-d-accidents
donc pour 2017 : http://federation.ffvl.fr/sites/ffvl.fr/files/2017_07_31_DA_accidents_parution_site_internet.xlsx

ca serait bien de s’assurer de l’avoir lu et assimilé;
et on voit tous qu’il y a des manques et infos a amlériorer, donc essayons de fournir ces infos, plutot que de multiplier les points d’interrogations biroute

Tout a fait d’accord avec ca. Et c’est la ou on peut progresser facilement.
En 10 ans de vol, j’ai failli me mettre 3 boites a cause du matos et uniquement a cause de celui-ci, je vous laisse en juger.

1/ voile qui sort de revision avec de nouvelle suspentes de freins, une de celle ci torrone et se bloque dans la poulie
au moment du decollage. Ca s’est heureusement debloque mais c’etait chaud.

2/ je me repose au deco puis redecolle aussitot, j’ai courru comme un derate dans la pente, l’accelerateur
s’etait pris d’un cote sur une boucle carre de la selette. Depuis j’ai achete une selette ou le passage de
l’accelerateur est protege et a l’exterieur.

3/ Mettre son cocon en sortie de deco a Saint André, Impossible d’attraper le merdier pendant 5 bonne minutes, depuis
j’ai installé le truc que j’ai vu sur une sellette d’ozone a savoir un elestique et une boule qu’on met dans les lacets.

On me dira que l’installation dans le cocon peut attendre, sauf que des fois on a envie d’appuyer sur l’accelerateur
pour sortir d’une zone dangeureuse par le haut.

La je parle d’experience perso mais j’ai vu aussi qques accidents directement lie dans mon club,
Un maillon en quick release qui lache au deuxieme virage en bi
Un genereux retrecissement des arrieres sur une voile solo (8cm de memoire)

Je comprend ce que tu veux dire, les voiles de nos jours mettent de très beaux vols à portée de nous autres pioupious. Les performances des voiles précédentes “forçaient” les pilotes à s’améliorer et à emmagasiner pas mal d’expérience afin de pouvoir se balader et faire le tour du bocal, etc. Nous avons la chance de voir cette limite grandement repoussée, maintenant le problème c’est qu’on peut se lancer dans ce type de vols sans l’expérience et le niveau de pilotage nécessaire… Je pense qu’on est d’accord sur le fond.

Avec mon post précédent, je voulais juste mettre en lumière qu’en grossissant un peu le trait, on pouvait interpréter ton message différemment de ce que tu voulais dire. Et qu’à force de dire que maintenant le parapente c’est facile et c’est la voile qui fait tout, eh ben il y a des gens qui finissent par le croire et qui veulent absolument se lancer sans être au niveau côté pilotage.

Donc que des erreurs humaines évitables et pas dues au matériel.
Contrôles?

J’aimerais poser la question :“est-ce que cette accidentologie, qu’elle vous touche de près ou de loin (proche ou inconnu) modifie votre relation au parapente et pourquoi ?”

On peut essayer d’améliorer l’Homme ou on peut essayer d’améliorer le matériel.
La première piste me semble dangereuse sur le fond.
La deuxième piste me semble tout à fait possible.
Par exemple, quelqu’un dans ce fil, parlait d’inventer un système pour fermer la sellette incluant les sangles d’épaules (sangles d’épaule que l’on clipserait sur les cuissardes ou système en V). On s’arnache assis. Impossible dans ce cas, d’oublier de boucler, et ça n’introduit aucune complexité. C’est une idée, aucune idée de ce que ça peut donner ni si c’est faisable, mais on la visualise. C’est un exemple. Au concepteur d’avoir des idées et des les étudier et mettre au point.

Derob

karma+

Bravo Benoit de nous asséner quelques vérités que nous occultons volontiers pour toujours rechercher l’erreur du pilote dans tout incident/accident.

Plutôt que les sempiternels discours du “c’était mieux avant”, “à l’époque nous étions de vrais passionnés”, “le parapentiste d’aujourd’hui n’est plus qu’un consommateur”, ne pourrait-on pas admettre que nous pratiquons une activité à risques?

Au glorieux temps d’avant, y avait-il réellement moins d’accidents? J’en sais rien je n’y étais pas, mais il y a plus 20 ans, j’étais allé voir un pote immobilisé à l’hosto pendant trois mois après une fermeture à l’attérro et qui avait moins de cinquante vols… Comme quoi dans les merveilleuses années 1990, on cassait déjà du débutant (inutile de dire qu’il n’a pas continué)…

Si tu es un crack en alpinisme, tu passeras rapidement la “Traversée des Dieux” et au bon créneau horaire dans l’ascension de l’Eiger mais si tu n’as pas de bol le sérac se décrochera juste à ce moment là pour te tomber dessus. Tu sais que c’est dangereux, tu sais ce qu’il faut faire “statistiquement” et tu le fais pour limiter ton risque mais tu es incapable de l’annuler…
Ou plutôt si, il te suffit de renoncer à gravir ce sommet…

En parapente, pareil, pour être en sécurité totale, il faut renoncer à voler! :prof:

J’aime beaucoup la signature de M@tthieu : “voler n’est pas anodin” !!!

Quand je lis la plupart des contributions sur ce forum, je suis mal à l’aise avec le discours moralisateur que je perçois en filigrane dans nombre d’interventions… Beaucoup d’intervenants incriminent volontiers le “niveau de pilote”, et son inadéquation avec le “niveau du matériel” ou “les conditions”. Cela dit, nombre d’accidents concernent des pilotes expérimentés… Comment l’expliquer?

Je suis trouillard comme pas deux et ce qui me terrifie le plus dans cette activité, c’est surtout que je ne suis pas capable objectivement de définir le niveau de risque réel que je prends à chaque décision (surtout sur la première décoller :lol: )…

J’espère à chaque fois lire dans les contributions du forum comment chacun a réussi à hausser son fameux “niveau de pilote” sans se mettre en risque, mais l’impression que je retire de tous les échanges, c’est que chacun capitalise de façon empirique sur ses erreurs (ou celles de ses proches) ou sur ses peurs…

En gros :
Belle journée thermique, je n’aime pas quand ça bouge, ceux qui se mettent en l’air aujourd’hui sont des inconscients…
Par contre, rassuré par la proximité de sol, je vais gratter à 20 m du relief (une paille, 6 étages et 2 secondes de chute libre avant impact) pour tenir plus longtemps…
Tant qu’il ne m’arrive rien de fâcheux, ne vais-je pas être renforcé dans mes préjugés?
Suis-je pour autant en sécurité? (je vous renvoie à l’excellent article de Parapente Mag sur la “conscience statistique” cité plus haut par Flying Enclume)

La vraie question reste selon moi comment acquière-t-on une bonne perception du risque réel que l’on prend à chaque décision?
Ensuite, le niveau de risque acceptable relève de la liberté de chacun…

FK

Salut

Ma pratique a évolué depuis que je sais qu’on peut se faire mal, voir pire ! Je ne suis pas différent des autres je pense. J’avais ma pratique individuelle, ma petite passion égoïste, mon plan de progression. Et un jour je suis tombé dans une voile (un proto de 1995). J’ai eu des réflexes et surtout de la chance. Je me suis fait super mal. Ca aurait dû me traumatiser, mais je comprenais l’erreur. J’ai perdu confiance dans le matériel, mais ça n’a pas beaucoup influencé ma pratique. Puis en 1998 j’ai eu une grosse fermeture avec cravate à 50 mètres sol et là encore je me suis fait très mal.

Ma pratique a réellement changé à ce moment là.

Tout ça pour dire que voler est tellement addictif qu’on a du mal à vouloir changer sa pratique.

A+
L

Pas vraiment, je crois que j’ai eu depuis le début la notion du danger lié au pararpente et agi plus ou moins en conséquence (une progression plutôt lente en fin de compte, mais sans casse ni gros flip ni grosse connerie, agréable). Par contre à un moment j’ai arrêté de faire du prosélytisme pour l’activité comme je pouvais le faire à mes débuts (et j’appréhende pas mal le moment où mon fils sera en age de s’y mettre).