Tout à fait exact ! :mdr:
Pour moi par exemple, 20 km/h c’est déjà fort, surtout à un endroit un peu pentu (je suis léger, ça ne facilite pas les choses).
La semaine dernière en Nord au Glandon, un bon 25+ au “sommet” du col. Première étape, je sais que c’est fort et je sais que ça va voler. Pas de doute dans ma tête et je descend dans la pente pour trouver un flux plus à ma main. Je suis à l’aise et trop décontracté. Tout se passe bien sauf que du coup je tiens les commandes mollement et que sur la fin de montée de voile, l’accélération que je veux temporiser m’en arrache une (pourtant en dragonne). Je veux stopper l’accélération asymétrique en chopant la suspente de frein mais je la rate ; en même temps je suis catapulté vers le haut avec un virage qui s’initie de par la dissymétrie d’ensemble ; je suis en vol avec un demi-twist (gonflage face à la voile) et un début de virage, et pendant le retournement je vise l’arrière concerné que j’arrive à attraper pour faire la correction qui me mets sur un cap hors pente. Puis installation sellette et prise des commandes. Ça a duré 2 secondes et il s’en est passé des choses pendant cette éternité…
Je sais pour moi et selon la configuration, la situation et le matériel, quand le vent est fort ou pas. Un “pilote” qui ne sait pas si le vent est fort, ou ce qu’est le vent fort, devrait bénéficier encore d’un bon encadrement.
Pour moi le vent fort c’est quand une erreur peut faire très mal. Exemple typique : retour en virage vent de cul sur une pente verticale. 20 km/h dans la situation décrite, en retour à la pente dans le virage vent de cul, ça aurait fait très très mal… avec 10 km/h, bien moins mal ou même quasiment pas.
Ce dont il faut prendre conscience dans une telle situation qui est considérée comme totalement anodine par la majorité des pratiquants, c’est qu’avec simplement un petit loupé supplémentaire et un certain point d’aboutissement de la trajectoire (il y a quelques rochers qui affleurent en Nord au Glandon), j’aurais tout à fait pu faire le 15ème mort de la liste.
L’expérience autorise quelques rattrapages acrobatiques mais il faut veiller à ne pas les multiplier. Bien souvent l’accident signe le fait qu’on pratique depuis trop longtemps ou trop de fois dans sa zone rouge.
Raisonner en termes de chiffres purs pour une définition du vent fort me parait signer un cisaillement entre une manière de réfléchir et la manière de vivre une activité en milieu naturel.





