2018 "Bilan accidentalité"...

[quote]Jean-Marc, il faudrait demander à la fédération de ventiler aussi les accidents en acro (s’il en existe ?)
[/quote]
Sur la liste des DC 2018 il y en a un qui est indiqué.

Ce sont souvent nos ''rêves"" qui transforment nos actes pensés possibles en situations extrêmes. Quand cela se passe et finit bien, rien à redire. Malheureusement les rêves ont la faculté de parfois finir en cauchemars sans que l’on l’ai souhaité.

Effectivement… les statistiques valident que le cross ou tout au moins les conditions aérologiques imaginées nécessaires pour crosser sont sur-représentées dans les causes probables de survenances d’accidents graves (mortels)
Maintenant pour répondre à ta question, il faudrait connaitre aussi le ratio du nombre de pilotes acro rapport au nombre de pilotes crosseurs. Perso il me semble qu’un ratio de 1/15 voire 20 ne me semble pas déconnant (cela pourrait être l’objet d’un sondage ; pratique unique, principale, secondaire, etc. ?) Toujours est-il que cette année cela en fait 1 sur 12 (celui que cela intéresse peut vérifier pour 2017) Aussi on ne sait pas pour d’autres dont c’est une fermeture qui est indiquée comme origine de l’accident, si celle-ci ne fait pas suite à une série de wings-over mal négociés. Les statistiques et les informations qui s’y rattachent dans la banque de données fédérale valent surtout pour les réflexions générales qu’elles peuvent susciter plus que d’y trouver des causes précises et indéniables qui permettraient de prétendre proposer des solutions uniques et indéniables.

Il me semble que l’on ne devrait surtout pas être dans une forme de déni de la dangerosité plus importante de certaines pratiques par rapport à d’autres comme par exemple, le cross vs le vol sur site, l’acro vs le vol dans le domaine de vol, le thermique vs le soaring en dynamique laminaire, le vol par vent fort vs vent faible, etc. etc.

Le problème de l’accidentalité ne sera jamais “simple”, sinon il serait déjà réglé. Il me semble que pour la très grande majorité des accidents on peut toujours trouver une ou des causes “Facteurs Humains” et à partir de là, penser que chaque accident est un accident unique car trouvant aussi ses origines dans la personnalité unique du pilote-victime.

Maintenant pour en revenir à la vidéo proposé par Charognard, elle a aussi le mérite de démontrer combien la perception du même message peut être différente selon les individus le recevant. Comme pour la vidéo du parc naturel d’Auvergne. Ceux qui imaginent et créent une vidéo-message ont leur vision et elle n’a aucune chance d’être pareillement perçue par tout le monde. Ils le savent certainement et choisissent de viser un public aussi large que possible fonction du but espéré.

Les discussions comme ici sur l’accidentalité et la sécurité relevè des mêmes mécanismes (conditionnés par nos Facteurs Humains) et cela n’est pas étonnant qu’il soit pour ainsi dire impossible de totalement accorder nos visions sur ce qui est à l’origine des accidents, ce qui est plus accidentogène ou pas, comment on pourrait tenter s’en prémunir, etc.

C’est ainsi, on n’y peut rien. Pour autant il me semble que d’en parler oblige chacun qui participe ou même seulement suit la discussion de réfléchir à ce qui s’y dit (ou qu’il y dit) et ça ne peut à mon avis qu’être bénéfique (plus ou moins) à chacun.

:trinq:

Faut etre drolement fatigue pour oser faire une statistique avec un unique point (un deces en acro).
On dirait presque de la cosmologie.

L’origine du décès est avant tout un problème matériel (erreur de montage de secours) plus que de l’activité en question.

En acro si tu fais les choses bien (et la plupart le font) tu as un box dans lequel tu te sens à te poser sous ton secours, deux secours bien surfacés voir un base-truc, et tu es prêt à t’en servir.
La prise de risque est maîtrisée, même si tu t’enflammes a essayer un truc bien au dessus de ton niveau, ça devrait au pire finir par un posé sous le secours dans un coin pas trop hostile.
L’environnement est maîtrisé, le seul gros risque est un mauvais fonctionnement du secours (chute dans la voile, emmêlement).

En cross la marge de prise de risque est bien plus importante, l’environnement est évolutif, pas maîtrisé, voire carrément hostile, et on prie pour ne pas avoir à faire secours.
La maîtrise des paramètres est beaucoup plus complexe, et aussi beaucoup plus étalée dans le temps.

Pour moi ya pas photo le cross est une activité bien plus risquée et exigeante que l’acro.

Ne sachant pas à qui tu t’adresse et à qui tu penses, je me permets tout de même de te donner ma perception de la discussion jusqu’ici. On n’est pas dans un exercice d’exploitation de statistique mais simplement dans un constat d’une réalité qui est : Un pilote s’est tué sous une voile non homologuée d’acro suite à une manœuvre de voltige non-réussie et malgré la présence de deux parachutes de secours qui se sont montré inopérant. Je ne vois là aucune statistique.

Pour le reste, la digression sur des statistiques qui prétendraient ceci ou cela, je te rappelle que c’est toi qui en est à l’origine :

D’accord avec toi que ce n’est pas l’activité “voltige” qui est à l’origine mais bien et uniquement des erreurs liées à des facteurs humains. Tentative d’une manœuvre probablement encore insuffisamment maitrisée avec un box d’évolution sans doute pas idéal (je suppose là) avec une hauteur au-dessus du sol limite et une gestion du matériel manquant de rigueur. Pourquoi cette manœuvre, pourquoi ce box et cette hauteur sol, pourquoi ce manque de rigueur dans le suivi matériel ; Personne ne pourra plus y répondre avec certitude. Il n’y a que des hypothèses qui peuvent être émise pour “éventuellement” servir à d’autres pour ne pas se retrouver dans une même situation dramatique.

En cross aussi si tu fais les choses bien, tu n’as même aucune raison de faire secours (même si il est évidemment bien d’en avoir un bien conditionné prêt à l’emploi) Tout le but en cross est de justement tenir compte de l’environnement pour être là ou tu le maitrise SINON effectivement tu te mets en danger comme lorsque tu te décide à envoyer des manœuvres de voltige encore non-maitrisé dans un box incertain avec du matériel insuffisamment vérifié. Ici comme là ce n’est pas l’activité qui est foncièrement risqué malgré les dangers potentiels qu’il y a dans le simple fait de voler. Non c’est l’art et la manière que l’on choisi pour exercer l’activité qui transforme le danger de voler en risque de se tuer.
D’ailleurs cette malheureuse victime est là pour nous le rappeler que l’on est capable de faire des erreurs et ce qu’importe l’activité.
Et aussi, bien que cela n’a valeur de rien, sur les 12 accidentés il n’y a que pour un seul ou l’accident s’est produit au cours d’un cross mais pour des raisons encore totalement indéterminées.

Quelle importance dans le fond que cela soit en cross ou en voltige ou en vol sur site en thermiques ou en soaring ? Il me semble que cela n’est d’aucun intérêt que de se torturer les méninges pour tenter de se persuader mutuellement ou peut-être soi-même, de quelle activité entre cross et voltige serait plus risqué. C’est voler qui présente des dangers parce que l’on est des plus lourds que l’air et que la gravité existe. Ce qui me semblerait plus intéressant c’est de trouver des pistes de réflexions pour comment pratiquer sans forcément, par nos propres décisions et actions, transformer le danger en risques et finir possiblement de les subir.

Tant que l’on se focalisera sur la cause finale à la survenance de l’accident et non pas à tout le cheminement qui a conduit à cette cause finale, on n’améliorera sans doute pas les choses. Au départ c’est toujours (ou presque) l’humain qui “merde” ; c’est lui qui choisi son matos, c’est lui qui choisi comment l’entretenir, c’est lui qui choisi de l’utiliser dans tel environnement et telle aérologie, c’est lui qui choisi où placer le curseur de ses ambitions mais aussi de la prise de risques qu’il est prêt à accepter. La question est ; fait-il toujours tout cela en pleine conscience ou pas ?

:trinq:

Wowo,

Pour tous les acrobates, avant d’être maîtrisée, toute manoeuvre est insuffisamment maitrisée, et même ensuite, car la perfection qu’ils recherchent est inaccessible… C’est bien le principe de la progression avec ce type de pratique.

En ce qui concerne cet accident, toutes tes suppositions ne seraient pas exactes pour ce que j’en ai entendu, mais n’étant pas témoin je me garderais d’être aussi affirmatif que toi.
Peut-être serait-il plus sage de tempérer un peu cette accumulation d’hypothèses accablant le pilote et éviter ainsi de heurter ses proches.

FK.

En quoi est-ce accablant pour ce malheureux pilote, il n’est plus là et plus rien ne peut encore l’accabler et loin de moi l’idée d’être dans un esprit de reproche ou de morale, juste le constat que “je” fais à partir des informations qui ont été rendues publiques, ni plus ni moins.

Cela me semble impossible d’espérer trouver des réponses à l’accidentalité si on ne veut pas considérer l’ensemble des éléments de la chaîne des causes “probable” intervenant dans la survenance des accidents.

Si comme le disait pertinemment Benoit plus avant ; on fait tout comme il le faut Il y en aurait assurément beaucoup moins des accidents graves et fatals.
Le constat est fait depuis longtemps que 80% voire + des accidents trouvent leurs origines dans les facteurs humains. Le plus souvent ce sont une conjugaison de causes différentes qui amène à l’accident. En éliminer une seule aurait pu sans doute casser la dite-chaîne et eviter l’accident. Très probablement c’est ce qui fait qu’il n’y en ai pas plus encore d’accident.

Bien sûr que toute chose avant d’être maîtrisé se doit d’être apprise et c’est bien que tout apprentissage doit se faire dans un cadre encore plus sécurisé que celui “normalement” adapté/acceptable pour la chose en question une fois maîtrisées. Dans le monde professionnel ce n’est pas autrement et là aussi, les accidents les plus graves qui arrivent aux apprentis sont surtout et avant tout lié à des non-respect de leur part ou de celle de leurs responsables, des modes-opératoires justement prévus pour assurer une prise de risque minimale.

Or cet accident montre que visiblement cela n’a pas été le cas. Ce n’est pas condamner ou accabler le pilote que de le dire, c’est juste un constat qui devrait être un rappel à tous les pilotes que déjà espérer minimiser les risques, il est imperatif de respecter certaines règles de bon sens que Benoit a très bien résumé pour la voltige et qui ne sont pas très différentes dans l’esprit pour le cross voire le vol sur site, etc.

:trinq:

Plein de réflexions intéressantes. N’oublions pas toutefois que 12 décès certes, mais 200 accidents graves / an c’est quand même beaucoup (je suppose que tous ne sont pas déclarés à la ffvl)… Parce que là dedans il y a tout ceux qui ne remarcheront jamais et/ou auront diverses paralysies. Pour les autres, beaucoup verront leur vie littéralement changer : douleurs permanentes parfois à vie, limitations, changements obligatoires au niveau du travail, de la maison, etc. (et j’en oublie)
On a tendance à sous-estimer ceci en se focalisant sur les décès. Je pense que peu d’entre nous aimeraient faire partie de la case “accident grave”…

https://paragliding.rocktheoutdoor.com/wp-content/uploads/bfi_thumb/Pyramide-accidentologie-FFVL-e1460539686752-mpcyfv8qkpglqzcwgx0574e3lf7w663h1i356p4qgw.jpg

Petit rappel concernant les accidents déclarés à la FFVL (ils ne comprennent donc ni les accidents survenus à des pilotes non licenciés à la FFVL, ni ceux survenus à des pilotes étrangers ayant un accident en France).

Moyenne/an sur les 8 dernières années (2010-2017) :

  • Blessures graves (plus de 48 h d’hospitalisation) :
    . Pilotes : 199,3 (1 594 en 8 ans) ;
    . Passagers en biplace : 17,3 (138 en 8 ans).

  • Décès :
    . Pilotes : 14,4 (115 en 8 ans) ;
    . Passagers en biplace : 0,4 (3 en 8 ans).

Je n’ai pas intégré les accidents déclarés en 2018.

Marc

karma+ je trouve en effet qu’il serait très intéressant d’avoir un retour sur les conséquences des accidents graves.
Et pour tout ceux qui ne craignent pas de mourir en pratiquant leur passion , cela ouvrirait les yeux sur tout un panel d’options bien moins réjouissantes.
une enquête de la commission sécurité en interrogeant les victimes des accidents déclarés ces dernières années sur les conséquences sur leur santé , sur leur pratique du vol libre et éventuellement financières pourraient amener d’autres éléments de communications sur la sécurité.

C’est clair. Pour pas mal de “têtes brûlées”, le dicton c’est “s’en fout la mort”, pas “s’en fout le fauteuil roulant”…

Tu en connais combien?

Au moins un. C’est vrai que j’ai extrapolé un peu vite.

Récemment un comportement borderline a amené à un accident fatal sur un site aux usa, la pilote était alcoolisée et s’est crashée violemment en effectuant une manœuvre d’acro près du sol. Des questions se posent si les autres pilotes auraient dû l’arrêter avant la tragédie

Bonjour

Bon je vais partir du principe que c’est vrai, bien qu’absolument pas vérifiable…

Nous sommes des “grandes personnes”. Notre rôle n’est pas de jouer les “flics”. On ne peut pas en vouloir à quelqu’un qui n’aurait pas empêché un pilote de décoller parce qu’il soupçonnait un comportement “décalé”… C’est étonnant cette tendance à vouloir trouver un autre responsable que le pilote lui-même …

A+
L

Pour commencer à vérifier :
http://www.paraglidingforum.com/viewtopic.php?t=94046
avec le lien du rapport d’accident publié dans la conversation
http://www.crestlinesoaring.org/node/2648

Et il me semble que c’est vraiment une des pierres d’achoppement à une amélioration de la sécurité dans le vol libre.

Une forme de déni quant aux vrais raisons de la survenance des incidents/accidents car la réalité du constat oblige à une inévitable reconnaissance à ses propres faiblesse/failles en tant que pilote-commandant de bord. On a sans doute tos du mal à s’accepter en tant qu’éternel apprenti liberiste, pour certains c’est encore plus difficile que pour d’autres.

:trinq:

C’est intéressant cette réflexion. Car pour moi ça fait écho à la vidéo publiée dans ce fil :
http://www.parapentiste.info/forum/videos/en-quete-de-thermiques-t52955.0.html
Ce qui m’a frappé c’est le parapentiste tel qu’il est présenté dans le film d’animation. Moi j’y vois un gamin inconscient qui fonce sans se poser de question, au mieux un adolescent limite infantile au comportement à base de “Wouhou !”. Et donc je me dis que c’est comme ça que nous sommes perçus. De quoi se poser des questions, non ?