J’ai la mauvaise impression de revenir aux discussions de cet été. Pas vous ?
Je n’osais alors pas croire les mauvais augures de certains qui prédisaient que les interdictions allaient se répercuter sur la classe D et ainsi de suite.
Ceci dit, même si les test d’homologation ne sont pas des conditions “réelles” de vol, que des gars dont c’est le job de récupérer des voiles en vrac n’y parviennent pas fait réfléchir: masse d’air calme, pilote performant, deux parachutes, évolutions loin du relief, lac sous les pieds… Cela pose problème pour cet organisme, imaginez donc pour le pilote lambda (non, je n’ai pas dit pour les gloglos !) en conditions réelles de vol.
Au moins avant juillet 2011, on savait que les VNH étaient “no limit” et que la classe D apportait des garanties de comportement pour les pilotes au niveau (ou “haut niveau”, au choix !).
De ces faits récents on peut donc conclure que ce sont donc bien les constructeurs qui sont garants du comportement de leurs voiles puisque jusqu’à maintenant ils fabriquaient des voiles “saines” pour la classe D. Maintenant que les VNH sont interdites en compétition, les constructeurs ne se gênent pas pour concevoir des voiles EN-D limite haute, avec tout un tas de recommandations associées.
Le discours des uns n’est plus en accord avec la certification proposée par les autres: le système est devenu bancal. Constructeurs et homologations ne sont plus en phase. Je généralise: évidemment que des constructeurs jouent le jeu, mais l’impression générale donnée par les cas récents tend à tout remettre en cause, surtout pour cette classe D qui regroupe désormais des machines aux exigences bien différentes.
Bref, de belles discussions à venir en perspectives et forcément des décisions qui viendront tôt ou tard.
Pour l’avenir, commencent à se dessiner plusieurs possibilités:
- retour aux VNH: probabilité non nulle mais proche de 0.
- une nouvelle classe (E, Z ou autre): peut-être mais dans cette nouvelle classe se jouerait à n’en pas douter le même scénario qu’actuellement en classe D. C’est-à-dire une conception aux limites de l’homologation.
- une refonte de l’homologation, au moins pour la classe D qui serait plus restrictive.
- une suppression de l’homologation, les constructeurs devenant garants du comportement de leurs voiles. Ce système n’est peut-être pas viable car pour se protéger légalement, les constructeurs ont besoin d’une tierce partie pour attester du comportement de leurs voiles en cas d’accident afin que les assurances ne se retournent pas contre eux.
- une classification faisant intervenir des caractéristiques techniques de la voile: allongement, épaisseur du profil, angle d’incidence (normal et accéléré), longueur du cône…
- un refus de l’organe d’homologation de certifier des voiles D limites. Mais alors là bonjour pour fixer les critères ! C’est ce qui se trame de façon temporaire en ce moment, mais bon nous savons tous ce que devient le “temporaire” dans ce genre de situation.
2011 n’est pas encore fini mais apporte encore son lot de rebondissements.