Bonsoir à tous. Je me permet de repondre à ce fil, car ayant vécu " de l’interieur " cet accident tragique, j’ai quelques précisions à apporter.
Loin de moi l’envie de chercher des responsabilités à qui que ce soit, cela ne sert absolument à rien, mais je tiens à le dire car mes quelques heures dans le coin m’ont fait comprendre que des tensions existent làbas, je ne rentrerai pas dans ce débat et je ne citerai personne.
Je suis la voile paratech orange qui s’est faite reculer egalement ce samedi soir.
Nous étions deux à voler ensemble ce soir là, absolument pas originaire de la region, nous etions dans le coin pour voler à Auron, puis nous avions decidé de faire un tour à la Colmiane le jour même pour varier.
Arrivés sur place, nous nous etions mis en contact avec une ecole locale qui nous avait monté très gentiment au déco le plus eloigné.
Sur place, plusieurs locaux nous avaient fait le topo de ce qu’il fallait faire, quelles étaient les vaches possibles, la manière de passer une crête pour rejoindre l’attero, l’attitude à avoir si " ca le fait pas".
La dessus, un “cadre” du site puis un bi-placeur avaient décollés devant nous et avaient directement rejoins “balme” où ils semblaient se faire legerement accorcher mais continuaient tout de meme à voler sans poser en urgence ni alerter plus que cela les autres, les conditions étaient fortes, mais volables.
La dessus, un certain Georges est arrivé, souriant, joyeux, et a quasiment décollé tout de suite, de facon bizarre certe, mais a décollé et a fait son vol sans avoir l’air de se faire vraiment démonter.
Nous étions deux à voler ensemble, avec deux radios et un anemometre qui donnait 8 de moyenne et 16 de maximum, rien d’allarmant à part une balise annoncant 30 de moyenne… il nous a été dit que cette balise était dans un venturi, que c’etait volable, etc…
Nous avons donc décollé, dans très peu de vent et pris un certain gain devant le déco, dans de l’huile. Nous avions demandé les conditions à l’attero sans avoir eu de reponse ( nous aurions du rester au sol face a ce blanc…)
Passé cette crete devant, j’ai été litterallement démonté à 2300m, cisaillé comme jamais, j’ai prevenu du vent fort et prevenu mon collegue que je rentrais…on nous a alors dit que les conditions à l’attero étaient “raffaleuses”.
C’est alors que tout est parti en c*****, nous etions trois encore haut et d’autres voiles etaient basses : ils ont reussi a rentrer à l’attero accéleré à fond, en posant à reculon… nous etions tous les trois trop haut pour cela et il fallait passer le relief derriere nous.
Chacun a pris sa decision, moi j’ai fermé volontairement en asymetrique 50 à 75% controlée au frein comme conseillé par A.Zoller dans Pmag 129, et j’ai reussi a poser sur le bord d’une piste sous le vent du relief.
Un second pilote (qui volait sans accelerateur) a embrassé un arbre a reculons, il s’en est sorti indemne.
Le troisieme, personne ne saura vraiment ce qu’il a voulu faire, ce qu’on sait c’est qu’il s’est a un moment, pile au niveau du col, pile au niveau de la compression, retrouvé vent de cul et les choses sont allées très vite, il serait mort sur le coup.
Ce recit est ce que j’ai vécu, ce que j’ai vu, je ne ferai pas de commentaires sur ce que j’ai entendu de certain, chacun ayant sa reaction (pas toujours la bonne), dans de telles situations
En conclusion de ce message, nous savons que nous pratiquons un sport dangereux, un sport à " risques “. Il ne sera jamais question de se decharger sur des BE qui laissent partir, nous sommes des pilotes autonomes. Certes on aurai aimé qu’on nous dise " ca va pas le faire, n’y va pas” au lieu d’un silence, mais c’etait à nous de mieux analyser les choses.
La mort de quelqu’un ne sera jamais une bonne chose, mais qu’au moins elle puisse avoir tout de meme un interet, qu’elle permette à ceux qui sont encore là de faire plus attention, de ne pas avoir trop confiance en soi et de savoir prendre la décision de ne pas voler.
J’espere juste que ce pauvre Georges est mort bel et bien sur le coup et qu’il n’a pas eu le temps de souffrir. Une pensée pour sa famille.
Merci Laurent pour ton récit et pour ton courage d’affronter ça sur le forum pour le bien de la communauté …
J’espère que d’autres comme moi pourrons se projeter et se faire une opinion.
Je suis content que tu te sois bien sorti d’une telle situation !
Merci Laurent de nous avoir apporté plus de précision sur ce dramatique accident.
Parapentiste volant dans la région 06 je me demandais bien ce qu’il avait bien pu ce passer, car je connaissais un peu Géorges et c’était apparement un pilote prudent, bien sur cela n’enlève en rien ma tristesse mais de savoir ce qui c’était réelement passé m’apporte toujours un peu plus de savoir face à notre pratique parfois si complexe.
merci en tout cas et encore mes condolèances à toute sa famille et ses proches
J’etais trop haut pour pouvoir me poser dans la vallée ou du moins au vent dans un arbre mais pas assez haut pour eviter de passer sous le vent du relief. J’ai voulu vite perdre de l’altitude tout en maintenant mon cap et ne jamais me retrouver dos au vent, j’ai commencé par quelques frontales de quelques secondes controlées mais cela descendait trop vite et surtout la réouverture etait trop mechante.
Je me suis rappellé du PMAG 129 et de l’article d’Alain Zoller sur les descentes en asymetrique controlée au frein opposé. J’ai tenté sa technique mais sans virage, en prenant les A d’un coté, les tirant jusqu’aux genoux et en controlant a la sellette et au frein de l’autre coté pour ne pas vriller.
pas con ce qui est déjà fermé fermera plus et en plus tu augmente de beaucoup la charge a l’air sur l’aile restée ouverte ce qui la rends plus solide a la turbulence “type mini aile”
J’avoue que la technique “frontale” pour descendre ou asymétrique…
Toi, tu parles en plus de turbulences :affraid: Certes, le côté fermé ne fermera pas plus, mais tu te rapproches quand même bien du décro en faisant ça… Mélanger ça à des turbulences, ça ne me semble pas si judicieux…
Les oreilles non accélérées font juste perdre de l’altitude, mais accélérées, tu avances forcément plus vite.
Ce qui est sûr, c’est qu’avec une asym à 50 ou 75%, tu n’avances pas plus vite qu’aux oreilles accélérées.
Mon éternel souci c’est : Quoi faire pour descendre vite et en sécurité de ne pas mettre l’aile en vrac incontrôlé:
Oreilles, accélérées ou non,
les b,
360
Asymétriques (jusque là je le faisais en siv et en air calme pour apprendre à gérer le pb)
Frontale ( idem en siv)
…
Tu ne rajouterais pas un stage orienté prévision aérologique pour apprendre à anticiper ce genre de piège et ne pas avoir à recourir à ces méthodes “de sauvage” ?
Descendre vite c’est bien, être au bar en train de siroter une bonne mousse quand les conditions deviennent dangereuses est encore mieux à mon avis.
je pense qu’il y a quand même une sérieuse lacune dans l’enseignement tel qu’il est pratiqué. je connais pierre002 … c’est pas tellement le gars à s’asseoir au fond de la salle près du radiateur de la fenêtre…
il y a différente techniques, elles ont toutes leurs avantages et leurs défauts. c’est au ilote de choisir la bonne méthode = la plus adaptée selon les circonstances (altitude, dégagement, fatigue, entraînement …)
par exemple, laisser l’aile vraquer complet … ben si tu as l’altitude suffisante et les marges de manœuvre, pourquoi pas ?