Accidentologie et Statistiques

Et si je mettais les pieds dans le plat?

Qui dit statistiques et étude d’accidentologie dit PEUT-ËTRE fin du vol “libre” sans licence ni brevets… si les stats sont mauvaise elles auront des conséquences… mais faut-il faire les autruches pour autant? franchement je ne sais pas quoi en dire mais avant de faire des stats il faut aussi se demander pourquoi faire et quelles conséquences…

Trop par rapport à quoi ?
Raisonnement idiot qui finira par nous obliger à respecter des règles arbitraires et autoritaires fondées un sentimentalisme exagéré.
La mort fait partie de la vie, alors pourquoi l’interdire ?

Les stats de la FFVL ne sont que des statistiques d’accidents déclarés par les licenciés. C’est forcément très incomplet.

Pour les assureurs en tout cas et jusqu’à présent, le risque “vol libre” est un bon risque et ils ne rechignent pas à venir sur ce marché.
Les choses évolueront si l’activité devient de plus en plus le défouloir d’une société trop corsetée.

Le fait est que chaque année j’ai l’impression qu’il y a plus de morts que ce qui est publié au final. Mais il faut considérer dans les victimes dont on a connaissance celles qui ne sont pas des nationaux et celles qui ne sont pas licenciées FFVL…

Bon…Trop de mort c’est idiot ?
C’est combien le nombre pas idiot ?
La mort faisant partie de la vie on doit “tolérer” des accidents de parapente ?
Ton raisonnement que je ne qualifierai moi pas “d’idiot” comme tu le fais du mien :stuck_out_tongue: n’est pas du tout le mien.
On doit chercher à éviter les accidents, les morts, même si dans notre sport c’est compliqué…Je ne me résigne pas à voir partir un copain parce qu’il a oublié de s’attacher ou entendre qu’un pilote a décollé parce qu’il s’est cru au niveau des conditions du jour et que ce n’était pas le cas…

Je rejoins un peu le bandit (mais pas sur la qualité de ton raisonnement Gilles! :wink: ): c’est un peu comme le discours des ministres quand ils disent qu’un mort/an sur les routes c’est toujours de trop. Soit c’est une phrase en l’air, et ça n’a aucun intérêt, soit c’est trop dans le sens où on ne peut pas le tolérer, et dans ce cas il n’y a qu’une seule solution: interdire la voiture (ou le parapente dans le cas qui nous intéresse).

Bref, le nombre de morts est lié aux moyens qu’on se donne pour les éviter, et je crois qu’il y a forcément des limites (financières, morales, humaines…) à ces moyens.

Ouachhh plus qu’un an…

Evidemment que les écoles déclarent les accidents dés qu’il y a un blessé pour des raisons de responsabilité civile. Je te donne raison et je me suis mal exprimé , je présente mes excuses si je t’ai blessé.

.
Mais , sauf erreur ,tout ce qui est grave comme incident mais n’a pas donné lieu à blessure n’est pas déclaré( mise aux arbres, cheville,… )
Et puis où a t’on une statistique des accidents par Ecole, par Club voire par moniteur ?
Pour voir clairement si il y a une fatalité.
Qu’il s’agisse d’une cheville , d’un poignet , d’un arbrissage pour tous et pour les parapentistes en formation rajouter hors terrain éloigné ou à risques ,…attero en marche arrière…
En entreprise, je peux comparer les stats accident de Renault, Peugeot, Bouygues,France Télécom…et la moyenne nationale.

Mais bon , je sais, le parapente c’est du loisir , et chacun est responsable , et ce qui est valable au travail ne s’applique pas ,et je ne suis qu’un vieux rabat joie , et que quelque part rien ne changera a la fédé ou dans les écoles ou dans les clubs dans la façon d’éviter, d’analyser systématiquement les accidents, les incidents.
Le plus important c’est que chacun reste vivant .Les autres ma foi !!!
J’ai fait des conneries en parapentes et j’en ferai d’autres même si j’essaie de ne pas en faire .
Si je parle comme ça ,ça va?

A vous!!!

je vous poste la réponse faite par Vincent Lacour, Président de la Commision Sécurité et Technique de la FFVL suite au mail que je lui avais envoyé:

[i]Bonjour Olivier,
la FFVL a deux systèmes de recueil de données sur les incidents de vol et les accidents:
1/ La base de données d’incidents de vol (http://bdna.ffvl.fr); elle recense sur une base volontaire les incidents de vol avec pour objectif pour le pilote l’auto-analyse des situations qui auraient pu tourner mal et pour l’analyse une meilleure connaissance des situations à risque. Créée en 2007, elle ne rassemble qu’une centaine d’enregistrements. Il semble qu’une fois que l’incident a trouvé une heureuse issue les pilotes préfèrent l’oublier plutôt que de se livrer à une auto-analyse potentiellement douloureuse, mais certainement fructueuse pour améliorer la pratique du parapente;

2/ en cas d’accident susceptible d’être pris en compte par l’assurance FFVL du pilote, celui-ci doit être déclaré en utilisant le formulaire téléchargeable (http://federation.ffvl.fr/sites/ffvl.fr/files/Declaration_accident_parapente_formulaire.pdf ou delta) envoyé à la FFVL qui l’intègre dans sa base de données des accidents, dont les éléments sont communiqués à une base de données européenne des accidents de vol libre. Deux limites existent à cette base de données: a) si les dégats ne sont pas assurables (cas d’une cheville cassée pour un pilote qui n’a pas d’assurance individuelle accidents mais seulement la Responsabilité civile aérienne) il n’y a pas d’obligation de déclaration; b) si le pilote n’est pas assuré à la FFVL, il n’a pas non plus à déclarer l’accident sur cette base de données. Actuellement un travail de réécriture des formulaires de déclaration d’accidents est en cours pour en faciliter l’utilisation (questionnaire en ligne) et l’exploitation; il distingue également ce qui est du ressort de l’assurance et les informations nous permettant de mieux connaître les causes des accidents indépendamment de leur assurabilité et donc de faire progresser la sécurité.

Il n’y a pas actuellement de lien automatique avec le PGHM ou d’autres services de sauvetage; les données qu’ils collectent concernent surtout le sauvetage lui-même plus que les causes et la description technique de l’accident. Cependant une coopération est en train de se mettre en place avec l’ENSA à Chamonix sur ce sujet.

En ce qui concerne l’évolution des accidents dans les dernières années, je te renvoie à l’article sur ce sujet dans Vol-Passion (http://www.ffvl.fr/mediatheque/Vol_Passion/2010/VP68.pdf). Certes notre échantillon est incomplet, mais comme il est réalisé sur une population dont la définition n’a pas changé depuis le début de ces statistiques et qui représente certainement la très grande majorité des pratiquants du vol libre, je pense qu’il représente correctement la tendance. Il faut bien sûr reprendre à ce sujet le caveat indiqué dans l’article mentionné: " la taille de cette population, statistiquement petite mais humainement intolérablement trop élevée, ne permet pas d’extrapolation."

Merci pour l’intérêt que tu portes à ce sujet et merci d’avance au chant du vario pour les idées qui pourraient émerger de ses échanges pour améliorer notre connaissance des accidents et incidents de vol et la sécurité ddu vol libre par leur analyse.

Vincent Lacour
Président de la Commission Sécurité et Technique de la FFVL[/i]

Quelles idées verriez-vous?

pour ma part, j’en verrais quelques unes:

1/ simplifier l’accès au formulaire sur le site de la FFVL, ainsi que sur la page “parapente” (lien direct avec onglet plus gros?)

2/ Un autre axe d’amélioration serait que la fédé envoie dès le début de saison 2011 aux présidents de club la nouvelle version du formulaire dont parle Vincent; formulaire que ceux-ci pourraient ensuite renvoyer à leurs adhérents.

Le simple fait d’être au courant de l’existence de ce formulaire (sans en automatiser le remplissage pour autant) permettrait d’obtenir certainement d’avantage de précision dans le recueil de données.

3/ Le recueil auprès du PGHM qui a obligatoirement un historique des sauvetages effectués (sans forcément leur demander un descriptif des conditions de l’accident), permettrait aussi d’améliorer la retour d’information.

4/ l’action en partenariat avec l’ENSA dont parle Vincent est une piste intéressante.

Je remercie Vincent pour sa clarté et la rapidité de sa réponse. Il apparait donc que même si à l’heure actuelle, il n’existe pas de protocole clairement défini pour identifier tous les accidents, et les faire remonter de manière systématique, les efforts de la FFVL vont en ce sens :pouce:

Merci du partage de cette réponse.
C’est vrai que l’accès au formulaire de déclaration n’est pas très pratique (pas en ligne).
J’ai voulu déclarer un non-accident, ai eu un plantage système qui a fermé word, et depuis ça m’est sorti de la tête et maintenant, j’ai oublié le non-incident que j’ai voulu déclarer ! :oops:

[quote]et depuis ça m’est sorti de la tête et maintenant, j’ai oublié le non-incident que j’ai voulu déclarer ! :oops:
[/quote]
le syndrome du Red fish Man’s!!! :stuck_out_tongue:

:coucou:
je viens d"aller consulter la BDNA. :pouce: Une vrai mine d’erreur déjà faite et à ne plus faire :tomate:
Tot ces petites choses qui n’on l’ air de rien mais qui auraient pu avoir des conséquences bien plus graves. :?

Ce n’est pas la 1ère fois que je lis ici “LE PGHM”.

Il n’y pas UN PGHM, il y en a une quinzaine répartis sur Alpes, Pyrénées, Corse, La Réunion.

Il y a de plus 5 PGM (Vosges, Jura, Massif Central) dont le personnel a les mêmes compétences que pour les PGHM.

Il y a aussi d’autres intervenants en montagne comme les unités de CRS de montagne qui utilisent parfois conjointement les moyens aériens de la Gendarmerie ou de la Sécurité Civile (Dragon).
En montagne certaines unités spécialisées de pompiers aussi (GMSP, EPIM).

Chez les pompiers les GRIMP interviennent en zones montagneuses ou non.
Et sans parler des unités locales (pros ou volontaires), le tout coordonné par les SDIS.
Car il n’y pas qu’en montagne qu’il y a des accidents de parapente, ce n’est pas sur ce forum qu’on l’apprendra, où il est souvent question de plaine.

Rajoutez à ça que les accidentés ne sont pas tous forcément licenciés à la FFVL et peuvent aussi être des étrangers en vacances et on a là tous les ingrédients de la difficulté de récolter les statistiques.

merci pour la correction Michel, je ne dis pas que l’on arrivera à recueillir TOUS les accidents de parapente, mais qu’il existe différents moyens dont les PGHM pour améliorer les retours.

ensuite, je ne connais pas les autres unités d’intervention comme le GRIMP, les CRS de montagne ou les SDIS, mais je pense que ca peut aussi faire avancer le schmilblick.

Hopla,
un exemple pour illustrer, comme certains d’entre vous sans doute, j’ai défini une “Google Alerte” avec le mot clé “parapente”.
Dans un e-mail de ce matin, rubrique actualité, 3 accidents dont un avec un blessé grave :expressionless: :

  • un sur une falaise en bord de mer (blessé grave) l: intervention du corps local des pompiers, du SMUR et de Dragon (hélico Sécurité Civile

  • un en plaine (baptêmes en treuil) : intervention du corps local des pompiers

[li]un au Pic du Midi dans les Pyrénées (biplace) : intervention du PGHM, pas précisé lequel, bref un des 5 sur les Pyrénées.

Je me permet de redire que l’expérience de michel montre que vos statistiques sont à double tranchant… il serait bon de le savoir et d’y réfléchir…

Une réflexion que je me suis faite à l’instant :

J’ai l’impression que je connais plus d’accidentés du vol libre que d’accidentés de la route.
Et j’ai pourtant plus de connaissances pratiquant la route que le vol libre.

Sur une 20aines de volant je connais au moins 4 personnes qui ont été accidenté plus ou moins gravement.
Sur une 50 ou 60aines de proches, Je n’ai pas connaissance d’un accident de la route assez grave ou mortelle.
C’est quand même marrant, parce que les pratiquants de sports à risques aiment à dire qu’ils risquent plus en roulant pour pratiquer leur activité que dans l’activité elle-même.

Ceci pour dire que j’ai tout de même la conviction que les statistiques de la fédération ne sont pas assez révélatrices, et qu’il faudrait peut-être les multiplier par un facteur 2.

Avant de remettre en cause ces statistiques, il faudrait peut-être les analyser.
Environ 400 accidents par an dont la moitié avec blessures graves.
Nous sommes environ 30000 licenciés, dont peut-être 10000 pilotes réguliers (à vérifier).
Ca fait quand même 2% d’accidentés, et il est normal que, dans tes connaissances, et en trainant sur ce genre de forum, tu sois informé de beaucoup d’accidents, parce que tu as ainsi accès à une information sur la majorité des accidents de parapente (en croyant que c’est une statistique par rapport aux gens que tu connais).
Ceci n’est pas vrai pour les accidents de la route (sauf si tu comptes tous ceux que tu peux lire dans les différents médias).

Ce qui n’empêche pas qu’il y ait quand même beaucoup d’accidentés dans le parapente. Il suffit d’en être conscient … ou d’arrêter l’activité.

Mais je ne vois pas pourquoi il faudrait les remettre en cause …

Si tu fais du parapente depuis 5 ans, avec 4% d’accidentés légers ou graves, on arrive aux 20% dont tu parles (4 personnes sur une vingtaine).

En suivant ton raisonnement sur une carrière de parapentiste d’une vingtaine d’années on aura donc 100% de chace (statistiquement) de s’en manger une bonne … ?

:koi:
:sos:

Faudrait peut-être comparer avec les gens qui roulent à moto.

Le truc qui “sauve” la bagnole c’est que tu as un habitacle hyper-sécurisé autour de toi qui te protège des conséquences des chocs à basse et moyenne énergie.
A moto, la moindre erreur se transforme en touchette ou chute qui elles-mêmes débouchent quasi immédiatement sur des blessures.
Si en accident de la route le plus petit accrochage avait des conséquences physiques, il serait rapidement insupportable de prendre sa voiture.

A contrario, le parapente n’offre presque aucune protection. Ce qui le “sauve” c’est sa faible vitesse qui induit des chocs quasi-uniquement à “basse énergie”.
Si on pouvait disposer d’un dispositif de protection similaire à un habitacle de voiture (sans changer les masses et la vitesse), on n’aurait pratiquement plus aucune traduction physique de l’accidentologie !

il y a encore une copine ravie de son baptême biplace à la réunion qui me demandait il y a quelques jours tout un tas d’info parce qu’elle souhaitait s’y mettre, et bien je ne sais pas trop quoi lui dire à l’heure actuelle. On peut présenter ca comme:

1/ il y a 10 accidents mortels par an sur 35 000 parapentistes, dont certains sont dus à des erreurs stupides comme des oublis de s’attacher
2/ Il y a 400 accidents plus ou moins graves (je reprend ton chiffre, bandit, même si je ne sais pas d’ou il sort), plus ceux qui ne sont pas déclarés, sur 10000 ou 20000 pratiquants vraiment réguliers maximum.

on ne parle plus vraiment du même sport.
avant que quelqu’un que je connaisses ne décède ces derniers temps, je présentais la première version à mes amis intéressés.

Maintenant, je ne fais plus cet effort, il faut qu’ils sachent dans quel sport ils mettent les pieds en connaissance de cause avant d’être complètement shootés comme moi au parapente, ce qui, il faut bien le reconnaitre, altère notre jugement de la dangerosité de ce sport.

En ce qui me concerne, j’assume ce danger, mais je ne veux pas être à l’origine des surprises d’autres personnes.

voila pour mon point de vue.

EDIT: je ne suis pas vraiment surpris par le post de michel.