Bidoche

Moi ça ne me semble pas du tout évident. Je crois que c’est vraiment une histoire de sensibilité et de capacité d’empathie personnelle de la part du spectateur.

A titre personnel, je préfère manger une poule ou une pintade de mon jardin, ou un steak de la ferme des parents, en sachant que l’animal n’a eu qu’un petit quart d’heure pénible à la fin d’une vie autrement la plus agréable possible. Et quand je dis un quart d’heure, c’est plus souvent 30 secondes. J’attrape la volaille le plus discrètement possible pour ne pas stresser les autres, et à l’écart de la vue des autres je l’assomme, et c’est fini.

Pour moi : viande d’élevage hors sol << viande de supermarché sans traçabilité (mais majoritairement élevé en prairie) ~= steak de soja << viande acheté directement chez un éleveur < viande du jardin

Pour les éleveurs, malheureusement, l’abattage doit encore obligatoirement être précédé de la torture du transport, et sera effectué par des abattoirs qui n’ont aucun lien affectif avec l’animal
http://www.youtube.com/watch?v=h0fpgMB6i_s

Heureusement, ça pourrait s’améliorer dans le futur, avec les abattoirs mobiles qui viennent sur le lieu d’élevage : http://www.web-agri.fr/actualite-agricole/economie-social/article/interview-d-emilie-jeannin-sur-l-abattage-mobile-par-camion-en-ferme-1142-141818.html

Tu trouves qu’il n’est pas plus ethiquement discutable de tuer une vache qu’une mouche ?
Parce que c’est ce que tu disais dans ton message precedents sur les insectes qui meurent dans la culture de cereales … ou alors j’ai mal compris.

A nuisance égale, je ne trouve pas plus discutable de tuer une vache qu’une mouche, effectivement. Je ne tue que les mouches qui s’en prennent à ma bouffe ou à ma peau.
Et je trouve que c’est plus justifiable de tuer un animal pour le manger que par plaisir (je préfère la chasse aux cerfs et aux sangliers que la chasse aux renards ou aux ragondins).

Et entre un homme et une vache ?
Si tu ne fais pas de difference entre les especes, j’imagine que l’homme n’en est qu’une parmi d’autres.

Je crois qu’on ne recoupera jamais les deux univers “origine rurale” (Pirk et moi par exemple) et “origine citadine” (Akira ?).

J’ai déjà dit dans un autre fil, un peu par provoc’, que je suis “spéciste”. Je fais une distinction qualitative fondamentale entre les humains et les autres espèces animales. C’est pour ça que je trouve cet argument de dire que les omnivores humains ravalent l’homme au rang d’une espèce parmi d’autres, non valable, au contraire.

Quel est l’argument qui te fait placer l’homme a cette position particulierment privilegiee ?
Pour preciser, je ne place pas l’homme au meme niveau que les animaux. Par contre je ne place pas non plus tous les animaux au meme niveau.

Pas d’argument (dans le sens “construit”).
Juste la nette impression que l’humain a franchi un pas qualitatif dans ce qu’on appelle “conscience” et “intelligence”. Notions particulièrement subjectives à définir et qui peuvent être totalement tautologiques mais dont, je crois, nous sommes la seule espèce à débattre sur cette planète.

Je suis tout a fait d’accord avec toi.
Mais j’applique le meme argument pour differencier des especes animales qui semblent avoir une forme de conscience de leur propre existence. Et en particulier les mamiferes superieurs.
Du coup, je place naturellement l’humain tres haut dessus mais ensuite les animaux pas tous au meme endroit … de la mouche a l’orang-outang …

Bon chacun fait bien comme il le sent. J’essaie juste de comprendre les positions/arguments/sentiments de ceux qui ne pensent pas comme moi :trinq:

Qui l’aurait cru ; je suis totalement raccord avec Akira… sur sa vision de hiérarchie dans le monde animal. Oui l’humain est tout en haut de la pyramide de l’évolution même s’il ne le doit sans doute justement qu’à cette évolution.
Pour autant je sacrifierai sans peine certains humains pour sauver d’autres humain voire même pour sauver mon chien ou… un agneau innocent.
Et dans le même temps, je suis prêt à sacrifier cet agneau (mais pas mon chien) parce que j’aime ses côtelettes et ça même sans besoins impératifs à se nourrir.
Suis-je “normal” ?

Mon fils aîné et sa femme ont choisi de supprimer de leur alimentation tout ce qui vient d’un animal à poils et pattes mais ils ne l’imposent pas à mon petit-fils. Une partie de leurs motivations tient dans le refus du sort fait aux animaux que l’on consomme et pour lesquels, ils sont convaincus de l’existence d’une “conscience”.

L’idée de faire comme eux m’est déjà venue… puis repartie, pourquoi ?

Sans doute parce qu’en tout premier j’adore le gout de la viande et de tout ses dérivés en charcuterie et ensuite parce qu’il me semble difficile de manger avec plaisir sans avoir recours aussi à la viande.

De la même façon que le critère 1er pour définir ce qui fait un beau vol ne me semble pas être la performance/efficacité mais bien le plaisir ressenti. Pour ce qui est de m’alimenter/vivre, je ne vise pas tant la performance que le plaisir.

Enfin, peut-être suis-je totalement dans l’erreur, il me semble que même si l’ensemble de l’humanité se mettait au régime végétarien. Cela ne réglerait rien comme problèmes ni pour les animaux, ni pour la planète en gêneral.

Le seul moyen pour la planète d’aller mieux c’est de se débarrasser de l’humain. C’est triste et fataliste comme réflexion mais le plus souvent les vérités ne sont pas joyeuses…

:trinq:

Mais moi je ne place pas l’humain dans une gradation du bas vers le haut, ni en terme de supériorité. Je crois que nous sommes simplement dans un “ailleurs” du règne animal.
Nous en faisons partie en tant qu’êtres biologiques mais dans le buissonnement de la vie nous avons fait un pas de côté qui nous a fait pousser la porte d’un autre univers.
Ce qui nous permet de nous arroger des droits mais qui, avec la portée lointaine de nos visions et la longue perspective historique que nous envisageons, nous oblige à des devoirs tels que d’entraîner le moins de souffrance possible envers les êtres vivants. Le tout sans distinction particulière dans le règne du vivant, tant que cela n’implique pas de choix entre une personne humaine et un animal. Si ce choix se pose, alors l’être humain prend toute sa prééminence.

Mais tout ce qui touche à la vie doit être assumé en cohérence. Il faut tout autant de justification à la mort d’un mouton qu’à celle d’une mouche ou d’une carotte (ou inversement…). Je ne m’amuse plus depuis que je ne suis plus un enfant à casser une branche sans raison. Je considère avec respect toute cette vie qui contribue à maintenir la mienne et je suis triste de voir celle qui disparaît, fut-elle celle de légumes. Seulement, tout ceci doit advenir en cohérence avec un mode de vie, des comportements, une culture et des besoins.

Mais tu fais deja des choix en n’en faisant pas, non ?
Tu ne marches pas avec une balayette devant des pieds pour ne pas ecraser d’insectes comme les Jains.
N’est ce pas une preuve que tu consideres moins grave de tuer un insecte qu’un mamifere par exemple ?

Je ne juge pas, j essaie de comprendre la demarche. Si je te saoule avec mes questions ou si elles te semblent trop intrusives, indique le moi et j’arrete sur le champ :trinq:

C’est bien là une vision/prétention très humaine. Les dinausores devaient aussi en avoir une. :grat:

oups, j’ai oublié un H, désolé

Bah oui, il l’a dit : il se sent humain.

Une quoi ? Je suis pas.

Mais pour revenir à la question de départ. J’ai été un temps de mon existence végétarienne pour des raisons éthiques : je ne voulais pas cautionner par ma consommation les modes d’élevage et d’abattage industriels.
Sauf que je vis avec un gars du sud-ouest, donc un vrai carnivore - mais depuis qu’il vit avec moi, il a sacrément réduit sa consommation de viande -, venant d’une famille de carnivores qui m’a initiée aux délices du confit de canard, du vrai jambon et autres cochonnailles. Difficile dans ces conditions de ne pas du tout manger de viande, c’était tout simplement être très asociale, et moi je suis plutôt sociable (sauf quand on m’embête).
Donc retour à une consommation carnée, mais haut de gamme : nous avons fait le choix de vivre en milieu rural (enfin c’est pas le vrai rural, quand même, c’est Lézalpes) donc d’avoir accès à de l’achat en direct chez le producteur, ce qui permet de savoir que le traitement de l’animal pendant son élevage est satisfaisant (des bœufs et des cochons dans les prés). Du coup la philosophie c’est celle-là, uniquement des animaux “fermiers”, pas d’élevage en batterie, le plus possible de circuit court. Et une consommation moins importante, pas de la viande tous les jours, loin de là.
Pour moi, on l’aura compris, l’argument le plus important c’est l’aspect éthique.

D’autres choses à dire, mais comme c’est déjà long, une autre fois, peut-être.

J’ai réduit significativement ma consommation de viande depuis que deux chevaux sont arrivés à la maison. C’était mon premier “vrai contact” avec des herbivores et ca m’a fait un genre de choc (je suis de la ville, parigot, et à la campagne depuis 13 ans seulement).
Je crois que je vais finir plus ou moins semi-végétarien d’ici plus ou moins longtemps.
Je ne peux déjà plus manger de l’agneau depuis que j’ai entendu les brebis du voisins gueuler pendant une semaine après qu’on leur a enlevé les petits. Flippant. C’est sûrement pas mal de la sensiblerie, mais c’est juste un élément d’une réflexion plus large.

C’est amusant parce que j’ai eu une discussion avec un copain éleveur ce matin, qui fait principalement du canard et quelques vaches, qui me racontait qu’il passait de mauvaises nuits et de mauvaises journées quand il devait faire partir une de ses vaches.

On peut avoir du respect pour les animaux et en manger, ça ne me parait pas incompatible, si ?

le problème, vu sous cet angle, c’est que pour manger ton steak, tu as consommé 14 fois plus de protéines végétales que si elles étaient ingérées directement, donc tu as tué 14 fois plus d’êtres vivant, et la vache en plus. Ce raisonnement ne tient donc pas.

[quote]le problème, vu sous cet angle, c’est que pour manger ton steak, tu as consommé 14 fois plus de protéines végétales que si elles étaient ingérées directement, donc tu as tué 14 fois plus d’êtres vivant, et la vache en plus. Ce raisonnement ne tient donc pas.
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D’un autre côté question protéines végétales je n’ai pas très envie de brouter les estives à la place des vaches et des moutons du coin donc autant les laisser le faire même si leur rendement est meilleur que le mien.

zut, vlà les premiers symptômes de carences ! des fèves grillées, un peu de spiruline et tout devrait rentrer dans l’ordre ! courage !