Oui c’est le cas de rupture classique.
Le jeu du système d’ouverture permet une sollicitation répétée au fil des vols qui propage une fissure dans l’alliage, depuis l’intérieur du coude vers l’extérieur. A un moment donné, le mousqueton “s’ouvre” tellement qu’il vient en appui constant sur le système de fermeture. Et de l’autre côté il tient encore uniquement sur la partie résiduelle non fissurée (la partie sombre de la photo). Ça ne tient plus que sur quelques mm de métal encore intact. On ne vole plus que sur une résistance résiduelle très faible. Mais en vol on est en appui des deux côtés. Tant que le vol est calme sans sollicitations dynamiques et avec des efforts qui restent dans l’axe, ça tient… C’est ce qui explique que tant de ruptures ont lieu au sol, sur un cycle de décharge/recharge ou sur des efforts mal axés. Telle est l’explication de “la chance” qui a évité tant d’accidents graves.
Dans le cas de cette sellette de Foix, elle aurait tout aussi bien pu être revendue d’occasion au lieu de servir à du gonflage…
Est-ce que la plupart de nos mousquetons approchent dangereusement d’une limite de rupture lorsqu’ils ont 5 ans ou plus ? Est-ce qu’ils fatiguent dans la vraie vie très vite dangereusement ? Est-ce qu’on est au début d’une épidémie de ruptures ? C’est ce que je n’aimerais pas que ma petite sœur découvre en vol sur une fermeture/réouverture dynamique avec sa sellette achetée d’occasion. Je préférerais qu’on en ait une idée à l’issue d’une campagne de casse sur banc de traction.
Ou bien, est-ce que hormis quelques séries du passé, ils restent très solides dans le temps ? Auquel cas, les ruptures constatées sont des cas isolés (mauvaise utilisation, rayures suite à contacts “durs”, chocs, etc.) et il faudra encore plus mettre l’accent sur la maintenance et l’inspection visuelle.


