Moi aussi c’est le premier truc qui m’a fait tiquer.
Attention, c’est juste un article, et il faut voir dans quelles conditions les journalistes bossent aujourd’hui. A prendre avec des pincettes donc.
A mon avis, l’amende n’est pas prise en charge par l’assurance ; c’est le reste des frais qui est probablement pris en charge. D’ailleurs, en relisant l’article, c’est ce qu’on peut comprendre.
A mon avis, appliquer l’argument émotionnel à la chasse (grosso-modo “tuer des mignons animaux par plaisir”), c’est appliquer des catégories de pensée d’univers différents et incompatibles.
La chasse c’est une des manières de vivre la ruralité. Lorsque tu es d’une région et que tu vis à la campagne, que tu vis de la manière que réclame l’environnement “naturel” et social, c’est à dire que tu n’es pas un rurbain qui a colonisé un espace agréable en mode “dortoir” (au passage, pour le plus grand mal fait au biotope par disparition d’espaces agricoles, imperméabilisation des sols, pollutions accrues, etc.) mais que tu fais partie du lieu y compris pour ton activité économique, alors tu cultives aussi ton jardin, tu utilises les ressources naturelles comme le bois, tu vas ramasser des herbes sauvages, des myrtilles, les châtaignes, les champignons, et pour certains tu tues aussi des animaux pour les manger.
Si on prend le chasseur responsable, qui pratique en bonne entente et immersion dans le milieu naturel comme humain, je ne vois pas ce qu’on pourrait rationnellement lui reprocher. Il ne reste que l’émotionnel.
Mais je peux comprendre le grand plaisir pris à chasser. C’est une activité très technique et qui demande une connaissance intime du biotope ainsi que du mode de vie des animaux. C’est un véritable challenge permanent que de ne pas rentrer bredouille (c’est pour ça qu’ils sont nombreux à tricher avec lâcher de “gibier” d’élevage, apport de nourriture sur postes fixes à l’année, utilisation de radios lors des battues et déplacement à fond en bagnole, chasse de nuit, etc.).
Mais si on regarde toutes les connaissances et compétences nécessaires pour aller tirer deux palombes, reconnaître un vol à distance, savoir si elles vont passer où quand et pourquoi, identifier les endroits favorables à leur posé, choisir le jour, savoir se dissimuler et ainsi de suite… c’est un jeu qui vaut parfaitement celui du parapente. Avec de plus grosses responsabilités du fait de l’arme à feu.
Et derrière, le goût du salmi de palombes (avec simplement ail, carottes et quelques champignons) procure une divine flaveur, comme le vol durement gagné après une difficile mais magnifique rando.
La chasse c’est un mode de vie, tout comme le parapente en est un. Transformer des modes de vie en simple consommation de loisirs tend hélas à produire des hordes de connards.
La ruralité, ou pour le dire plus simplement la vie à la campagne, tend à disparaître en France et ça aussi c’est une catastrophe. Avec l’urbanité, les univers mentaux ne se recoupent nulle part mais faut quand même essayer de comprendre.
Alpyr ,la ruralité actuelle à evolué et elle ne peut étre représentée par une seule catégorie de personnes ,méme érigées en lobby autoproclamé .On peut habiter à la campagne par choix et ne pas se sentir en phase avec des gens armés et dangereux ,non ? la moyenne d’age de ces pratiquants est d’ailleurs bien éloignée des autres pratiquants ,sportifs ,ou non ,et l’avenir du tissu rural passe par la diversité et la complémentarité ,pas par la privatisation des espaces naturels .Je peux aussi comprendre que la traque ,le pistage peuvent étre des activités passionnantes et sportives ,et certains chasseurs sont des ornithos pointus par exemple ,mais la mise à mort est elle en ce cas acceptable et nécessaire ? Penses tu que les pécheurs en “no kill” soient frustrés de remettre leurs prises à l’eau ? Non,méme s’il a fallu du temps pour que la péche evolue et devienne un vrai sport ,et non une satisfaction de viandards …Pour observer de prés le développement rural depuis des années ,j’ai constaté egalement que les chasseurs(et certains agriculteurs ) sont souvent un frein à l’apport de projets et de développement locaux .ils veulent rester entre eux .Pas étonnant que certains territoires deviennent des déserts ,ou personne de sensé n’ira s’installer …
Je l’ai déjà dit mis plus haut. Chez moi je vois des chasseurs d’ici et aussi un gros paquet qui viennent de Marseille ou Grenoble avec des gros 4x4. La notion de ruralité la dedans, bof bof.
Je voulais prévenir les âmes sensibles, ah ben trop tard…!
Dans ce cas précis les vététistes et les parapentistes en vol rando, etc… ne risque rien, c’est déjà ça… (lol)
C’est bien joli cette image d’Épinal du chasseur paysan respectueux et écolo. Mais dans la réalité une bonne partie est urbaine et friquée. Quand aux ruraux qui jettent la viande de l’année précédente pour faire de la place dans les congélateurs ce n’est malheureusement pas un mythe par chez nous.
Quelques jours après l’accident de Montriond (moins de dix kilomètres de Samoens), j’ai croisé des chasseurs en montant faire un vol rando au Criou. Ils rigolaient en argumentant que l’on avait de la chance car ils ne chassaient pas du gibier volant. Cela ne faisait rire qu’eux !
L’appropriation de l’espace public par les chasseurs leur semble tellement naturel qu’ils ne rendent même plus compte de l’anachronisme de cette situation.
Avec cette méthode ce qui est dommage, c’est qu’il ne peuvent pas se tuer entre chasseurs… (lol)
Par exemple dans la Drôme la chasse aux alouettes des champs est autorisé, 30 Alouettes par chasseurs.!
Tiens, je vais continuer à défendre la chasse un peu…
Toutes les dérives de cette activité, j’en ai parlé dans mes messages plus hauts. Et si vous me lisez, en termes plus durs que les vôtres. La dimension politique ultra-réactionnaire et à mes yeux fascisante, d’une partie des chasseurs y est évoquée. Et le problème de leur alcoolisation n’est pas pour moi une caricature mais souvent la réalité. La corruption et les comportements maffieux que certains mettent en place vont du niveau local au niveau national.
A partir de là, répondre avec des arguments émotionnels est à mon avis totalement à côté de la plaque et contre-productif.
Pour répondre à certaines réflexions
Le “no-kill” en pêche, je trouve ça horrible. Le stress subi par le poisson, la fatigue, la souffrance et tout ça sans autre justification que le plaisir de la capture c’est justement une transformation d’un mode de vie en loisir “hors sol”. Pour moi, lorsqu’on pêche ou on chasse, on tue puis on prépare et on mange ce qu’on tue.
La pêche ça rejoint tout à fait ce qu’évoquent Plumo ou Patrick avec la chasse : voir arriver de partout des hordes de pratiquants qui sont là uniquement parce qu’ils payent un loisir, c’est problématique. Et vous pouvez appliquer cette réflexion à toutes les activités.
A l’ouverture de la pêche, on voit de pauvres cours d’eau totalement surchargés de pêcheurs alignés comme à la caisse du supermarché, avec les voitures garées en file le long de la route… Même pour certains lacs de montagne l’affluence est parfois intenable. Respect du milieu, inscription dans l’environnement, empreinte écologique ? Pour moi, on pêche, on chasse, on prélève sans excès, on se préoccupe des populations animales qu’on exploite et on remercie la nature pour ce qu’on mange après l’avoir préparé.
Quant à la justification de la mise à mort, c’est que je ne vois pas comment vivre sans tuer. Et qu’il faut assumer ses propres logiques et activités. Traquer un animal pour le tuer et le manger t’inscrit dans le cycle naturel et t’oblige à assumer sans la fausse bonne conscience de laisser la vie. Soit tu es en phase avec ce que tu fais et ce que ça implique, soit tu changes d’activité. Pas de demi-mesure hypocrite.
pour rejoindre ce que dit Alpyr, et en précisant à nouveau pour qu’on ne me fasse pas de procès d’intention,que je suis depuis quelques années végétarien, donc assez éloigné du milieu de la chasse, tout ou quasiment tout ce que j’ai appris de la nature (botanique, reconnaissance des espèces, connaissance des modes de vie des animaux, que ce soit sur terre ou dans la rivière, et plus généralement le respect du milieu naturel), je le dois à mon père avec qui je parcourais les champs, les bois et les cours d’eau à l’age ou beaucoup traînaient dans la rue ou restaient devant la télé. Mes connaissances ne sont pas infinies mais j’ai quand même de bonnes bases, ce qui m’a incité plus tard à me poser d’autres questions sur l’environnement et à me mener où j’en suis actuellement dans mon évolution personnelle.
Je ne vais pas refaire le numéro du bon et du mauvais chasseur, mais il faut reconnaître que certains d’entre eux sont impliqués dans la protection des biotopes, et pratiquent une sélection raisonnable, loin du remplissage de congélateur et du tir sur tout ce qui bouge. Le problème vient essentiellement, à mon avis, du développement de la chasse du gros gibier (quand j’étais môme, il y en avait nettement moins du fait d’une plus grande biodiversité et de refuges moindres), et de la chasse considérée comme une consommation de loisir comme une autre (je paye donc j’ai tous les droits), ce qui là aussi diffère de ce que je connaissais étant gamin.
ah là je ne te suis plus, il est tout à fait possible de vivre sans tuer, le régime végétarien est aussi équilibré, voire plus, que le régime omnivore. Les apports de protéines, qu’elles soient végétales ou animales, sont tout à fait possible sans manger de la viande.
Mais si on est omnivore, il faut à mon avis être droit dans ses bottes et accepter la chasse comme une pratique au moins aussi respectable que l’abattoir, dans lequel on délègue l’acte de mise à mort.
Je ne fais pas de différence entre tuer une plante et tuer un animal. Si on se nourrit, forcément on le fait en prélevant d’autres vies. Et ça doit être fait de manière “propre” et respectueuse, en pleine conscience.
Ben moi quand je mange des carottes, après elles sont mortes. Pour les fruits c’est pas pareil: si j’avais laissé germer ils auraient pu devenir de belles et grandes plantes en pleine santé. Pourquoi les plantes auraient-elles moins le droit de vivre que les animaux?
Bon plus sérieusement, la différence entre chasse et abattoir, c’est que dans un cas tu ne risques pas de prendre une bastos en te baladant.
J’ai souvenir d’un sketch excellent où des extrémistes parlaient du massacre des bébés du blé sauvagement écrasés entre deux pierres pour faire de la farine. :lol:
Je peux comprendre le tueur d’abattoir pour qui c’est un boulot forcément déplaisant mais qui lui permet de vivre … on peut même imaginer (si on est chasseur) qu’il y prenne du plaisir mais au moins il n’emmerde personne …
Personnellement si ma survie dépendait de la mort de la mére de Bambi, je la tuerais
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Non, je ne crois pas que tu saches où je veuilles en venir, je parle de tes multiples paires de chaussures, tes ceintures, de l’option cuir dans ta caisse, sans parler de ton steak que tu déballes de son emballage plastique couvert de labels rouge bio eco circuit court, de tous ses animaux qui ont vécus dans un enclos toute leur vie, aussi grand soit-il. Tu jouis de la mort d’animaux pour ton propre confort et tu sembles t’en dédouaner par le simple fait que ça permette a un pauvre type dans son abattoir de gagner sa croute.
D’où mon message précédent, à moins que tu sois vegan, tu es tout aussi coupable de la morts d’un paquet d’animaux, tu n’es juste pas le type qui a tiré sur la détente.
Le plaisir de la chasse n’est pas celui de tuer. Tout comme le plaisir du parapente n’est pas de sauter d’une montagne pour avoir sa dose d’adrénaline.
Et pour ce qui est de la consommation de viande, que tu le veuilles ou non, la chasse est la manière la plus humaine de consommer de la viande. Ce sont des animaux qui ont vécu en liberté toute leur vie et un jour, tout s’éteint. Ils n’ont pas vécu dans un enclos aussi grand soit-il ou un box couvert de leur propre excréments, ils n’ont pas étés transportés entassés dans un camion, suivi d’un couloir de la mort pour voir ses compère se faire électrocuter devant sois avant d’y passer…
Mais là tu crois appliquer une catégorie de pensée rationnelle alors que ce n’est pas le cas.
Personnellement je ne crains pas plus en tant qu’utilisateur de l’espace rural de prendre une balle à cause de la chasse que de me prendre un avion en vol à cause des vols militaires. C’est comme si on demandait l’arrêt des entraînements de l’armée à cause du risque de collision en vol…
En fait, les “risques” associés aux abattoirs sont infiniment plus importants et nous les subissons affreusement depuis longtemps. Elevage industriel, surabondance de viande, consommation de certains morceaux uniquement, souffrance animale, souffrance (même inconsciente) des producteurs, produits frelatés, orientation de la production agricole dans un modèle pervers, destruction et pollution des biotopes, destruction des environnements traditionnels, surutilisation d’intrants et de médicaments, maladies chez les consommateurs, obésité des populations, représentations erronées de ce qu’est la vie, illusions de la surabondance et de la facilité, montée irrépressible de la connerie généralisée… Les victimes de la production industrielle de viande et de nourriture en général se comptent par millions.
C’est pas pour autant qu’il faut laisser certains chasseurs nous dicter leur loi.