Chute coupe icare

Merci Chamonix pour tes précisions de jardinier de Saint Hilaire !
Wowo aurais-tu eu les capacités de maîtriser ta voile à cette hauteur ? Pas certain, moi non plus d’ailleurs. Je sais juste que je ne lâche pas les commandes au décollage pour deux raisons : si l’air est thermique tout peut arriver et je n’ai pas besoin de m’aider des mains pour m’installer dans le cocon ou sellette. Tout est bien réglé.
On croît tous plus ou moins qu’on peut maîtriser sa voile jusqu’au moment où.
Donc à moins de ne pas sortir la voile du sac le risque est toujours là. C’est la malchance (augmentée il est vrai d’un facteur X % vu que la voile n’est pas tenue). Mais la chance ou la malchance existent. A deux secondes près ou deux mètres près…

Ça par contre c’est le type de question à laquelle je ne me risquerais pas de répondre et à laquelle il est impossible de répondre.
Car je ne connais ni toi ni ton niveau et que la réponse à ta question est très dépendante de trop de paramètres… Direction du vent, force du vent, rafales, instabilité, ensoleillement, endroit où tu vas, heure à laquelle tu y va, qui y va, motivation du jour, combativité en vol…
Donc pour ça seul toi et ton expérience trouveront la réponse, ainsi que ta progression.

@ M@tthieu, salut, m’as-tu lu ?

<<"Ceci étant, dans le cas de figure présent, être aux commandes n’aurait pu éviter l’accident que si un pilotage actif avait permis de “détecter” la detente dès son amorce. Après, au vu de la violence avec laquelle la voile se détruit et part en rotation… aussi près du sol, je ne suis pas convaincu que le pilote aurait pu encore éviter l’impact. Surtout en mettant en relation le choix de son aile et le niveau d’expérience du pilote auquel ce choix me fait penser (je peux faire fausse route avec mon appréciation, mais au vu du résultat malheureux…)
Une fois l’asymétrique là, il aurait fallu un sacré bon pilote déjà pour arriver à eviter l’impact. Un sacré bon pilote assisté par une bonne dose de chance.

Donc non, je ne suis pas du tout convaincu que une fois l’asy partie (dans cette mesure) que j’aurai pu mieux faire que ce malheureux pilote. Je pense néanmoins que j’aurai aussi décollé en pilotant mon aile tout au long et que très certainement, je n’aurais pas vécu une telle fermeture. Après, il est évident que l’on ne le saura jamais avec certitude.

Pour ce qui est de la malchance. Il me semble que croire qu’elle est cause de nos malheurs suppose penser que la chance peut nous en préserver. Or compter sur sa chance pour assurer sa sécurité me semble le moyen le plus sur d’avoir des soucis.

:+1:

Pour le coup je pense que c’est vous qui avez mal lu M@tthieu…
Il ne dis pas que l’on peux/doit expliquer un accident par la chance ou malchance il dis juste que dans notre activité cette dernière est présente.
Pour le coup difficile de le nié… Il y a un déco toute les 20s et ça tombe sur lui… C’est quand même pas de chance…
Alors ok faut pas s’arrêter là et chercher plus loin mais quand même… C’est bien la chance ou malchance qui un jour va te mettre dans un truc pourri et après c’est ton niveau, matos, physique ect… qui va te permettre de t’en sortir!
Negliger l’aspect chance c’est vouloir ce persuader que l’on peu tout maîtriser…

Merci Nico7374 :wink: certains ne veulent bien lire que ce qu’ils ont envie de lire…
Déco de Taucho (Ténérife) l’an dernier, un dust monumental qui envoie une aile vers le sol à vitesse V, le déco était nickel, la chance ? un canyon à gauche du déco, le gars en est ressorti indemne… sinon c’était la bouillie… des pilotes onté décollé une minute avant lui et 10 minutes après nous y compris…
La semaine dernière je vais atterrir à Loja, assez thermique, j’ai du mal à descendre, oreilles accélérées, 360 etc… et là à 100 m sol, je vois un petit dust faire envoler la poussière en spirale à quelques mètres du sol. j’imagine même pas si cela avait été une voile à ce moment là…
Bref, il ne faut pas compter sur la chance pour s’en sortir systématiquement (surtout si l’on fait des erreurs) mais elle
existe manifestement et on ne le sait pas… ou on s’en aperçoit après…
Sur la vidéo de Saint Hilaire, je suppose qu’après cet accident, les parapentistes ont continué à décoller ?..chance ou pas chance ? statistiquement ?

Ca fait un moment que je n’ai pas été au déco sud.

C’est peut-être encore le cas, mais à l’époque (2 ou 3 ans) y’avais une seconde biroute nettement plus bas dans le champ. La consigne était claire : décoller quand les deux biroutes sont alimentées dans le même sens !
Parfois, seul celle au niveau du déco est face et celle dans le champ complétement molle, voir à contre sens, signe d’un beau rouleau…

Chaque fois que j’y décollai c’était au printemps en fin de matinée et j’ai toujours eu une sortie de déco correcte. J’ai surement eu de la chance, mon nombre de déco doit se compter sur les doigts des deux mains.
Ceci dit j’ai toujours trouvé cela moisi et l’impression de faire un peu du yoyo jusqu’aux arbres…
++

Ça n’a pas du décoller pendant un moment par ce qu’on voit sur la vidéo quelqu’un étaler une croix rouge au sol signifiant que le déco est fermé.

Pour ce qui est des biroute du déco sud, même si celle du champ des vaches était dans le même sens lors du gonflage, ça empêche pas de te prendre un rouleau sur la tronche au moment où tu passe au dessus.

Ceci dit, j’ai décollé assez souvent du sud et pourtant les décos où ça roulait dans tous les sens je les compte sur les doigts d’une main…

La chance peut être?

Sans nier l’aspect aléatoire de l’aérologie, il me semble quand même que c’est l’absence de pilotage qui est la principale cause de l’accident.
Juste après le décollage, commandes en main, le pilote part plutôt sur la gauche, au plus court vers la ligne de crête.
Après le lâcher des commandes, on voit la voile pivoter vers la droite, avant l’abattée (effet girouette ou position dans la sellette ?).
Bref, il me semble que le simple fait de maintenir le cap et de garder le contact aux commandes aurait permis d’éviter cet incident.
Ce déco est régulièrement utilisé par plusieurs écoles du secteur. Il n’est pas le plus facile de la région, mais si c’était une roulette russe, ça se saurait.

À propos de lâcher ses commandes en sortie de déco, j’ai pu observer cet été dans le Finistère que c’était une pratique courante des pilotes locaux.
Ça ne pose sans doute aucun pb sur ces sites en dynamique, avec une aérologie laminaire, quoiqu’il y ait aussi une belle activité thermique en milieu de journée.
Comment faire passer l’info que cette pratique est à proscrire en montagne ?
Dans la mesure où le pilote s’en tire sans trop de dommages, il me semble que la video peut servir à ça.

@ M@tthieu et Nico7374,

Je me cite pour re-préciser que je ne dis pas que la “chance” n’existe pas mais juste que je ne compte pas sur elle et que la “malchance” souvent elle est (pour moi) que l’aboutissement d’un manque de prise en compte des risques potentiels existants. Bien sur que de les prendre en compte peut être frustrant mais c’est certainement le plus souvent moins douloureux et je ne crois pas que d’accuser après la malchance puisse vraiment aider à la convalescence.

[quote] Je ne crois pas à la malchance (je parle d’accident en parapente et non pas de choper un cancer) et je ne compte jamais sur la chance mais heureusement qu’elle existe parfois.
[/quote]
Dans cet accident par exemple ; est-ce de la malchance de peut-être (dans les faits on ne sait pas) ne pas s’être suffisamment renseigné sur l’aerologie spécifique du site. Est-ce de la malchance de lâcher les commandes pour s’installer dans sa sellette.

Et dans la même idée, on pourrait très certainement décortiquer et trouver des causes qui non rien à avoir avec la malchance dans la très grande majorité des accidents pour expliquer leur survenance.

Comment expliquer qu’il y a des pilotes (puisque l’on parle parapente) abonnés aux incidents/accident et d’autres non. Les 1ers seraient ils particulièrement malchanceux et les 2èms particulièrement chanceux ou ne serait-ce pas plutôt. Que ces derniers volent en laissant un minimum de place dans leur plan de vol à la malchance alors que les 1ers font peut-être trop confiance à la chance pour décider des marges qu’ils prennent.

La masse d’air, l’aerologie, ne signifie évidemment pas avec de beaux panneaux /!\ clignotants leurs dangers et zones à risques. Pour autant, la plupart de ces zones à risques et dangers sont identifiables préventivement et donnent le choix ou de les éviter (quitte à écourter le vol voire ne pas voler) ou de choisir de les affronter en connaissance de cause et après s’y être préparé. Dans ce cas bien sûr que la victoire n’est pas acquise mais peut on alors prétendre être victime de malchance.

J’ai vraiment du mal avec l’idée que l’on puisse voler sereinement ou même seulement avec du plaisir avec la conviction que la fin de vol peut dépendre de chance ou malchance.

Il y aura toujours un facteur chance malchance.

Cependant. Cela reste l accident classique en sortie de deco thermique et encore plus sous le vent.
C’est le problème justement du côté facile du parapente et de la chance qui pardonne souvent et nous rend moins vigilant. Moi je trouve incompréhensible ces installations sellette au deco alors qu’on devrait être en concentration maximale sur ses tensions de commande au contact, son cap et prêt à contrer dynamiquement une fermeture, mode vigilance max.

On peut aussi arrêter la frénésie de voler quand il y a trop de monde, attendre que les fusibles soient sur orbite pour se mettre dans la marmite surtout sur des decos sous le vent de thermiques.
Pour les dusts c’est pareil. Même gonfler dans un champs sec présente des risques malheureusement d actualité récente. Les dusts sont un vrai risque en ce moment en France sur les zones sèches et forcément au Portugal… Il faut reconnaître que les atterros (et decos) sont effectivement dans ce cas une loterie et qu’il faudrait probablement se calmer sur le parapente dans ces conditions pour minimiser le risque…ou choisir les Pyrénéens côté Français…en attendant que ça reverdisse dans les Alpes ou que le soleil se calme sur les terres arides…

Bon rétablissement au pilote

Mais c’est précisément ce qui est impossible (piloter activement et être prêt à contrer) tant qu’on n’est pas correctement installé dans sa sellette. La conclusion, à rajouter aux consignes de sécurité, c’est que quiconque n’est pas en mesure, quelle que soit la raison (matos inadéquat ou, plus souvent mal réglé, mauvaise condition physique, formation insuffisante, etc.), de s’installer rapidement sans lâcher les commandes dans sa sellette (et sans les prendre à une seule main pour libérer l’autre) n’a pas à décoller et à voler en conditions thermiques.

Wowo quand je vais voler, je ne pense jamais à “j’espère que j’aurais de la chance”. Ce serait suicidaire. J’essaie tant bien que mal d’analyser et après je prends des décisions. Bonnes et mauvaises. Et là la chance peut intervenir. Sur toutes les âneries faites il y a toujours eu une part de chance / malchance. Cela dépend du verre que l’on voit à moitié plein ou à moitié vide… Quand statistiquement 9 pilotes décollent sans problème et le dixième se prend une fermeture on peut invoquer la malchance ou l’absence de pilotage ou le manque de niveau par rapport aux conditions ou la fatigue ou l’erreur etc… la chance ou la malchance interviennent dans la suite des événements.
C’est vrai que le réglage de la sellette est pour beaucoup dans l’installation qui devrait être immédiate et naturelle. Mais qui passe du temps au portique ou qui va changer sa sellette payée une petite fortune ? Je vois très souvent des gars lâcher au moins une main pour se mettre dans leur cocon…

[quote=“M113,post:73,topic:61340”]
c’est quand meme ce que certains (qui me semble-t-il t’ont rencontré), pensent : http://www.parapentiste.info/forum/recits/mes-premiers-vols-en-autonomie-t31497.0.html;msg568786#msg568786

ce qui (re)pose d’ailleurs la question de l’inconsciencela conscience des risques.
et pas seulement pour toi.
collectivement.

Imagine un déco comme celui de Saint Hilaire sud avec des dangers. Tu y voles souvent. Tu connais les dangers. Mais au bout de dizaines de décos as-tu encore à l’esprit ces dangers ?

[quote=“M113,post:75,topic:61340”]
oui.
ca veut pas dire d’en faire forcément une checklist exhaustive explicite à chaque vol;
avec l’experience accumulée, on “calcule” le risque plus vite … (et, j’espere, mieux :wink: )
mais oui c’est l’experience accumulée des risques qui conditionne les reflexes :

et si l’experience se limite à “meme pas peur”, “ca a l’air de bien se passer pour les x précedents fusibles”, ca me semble être juste de l’inconscience.

et bien sûr, inutile de préciser que j’ai moi même été “inconscient” à mes débuts – ce qui n’aurait pas été le cas si on m’avait détaillé pédagogiquement une video comme celle-ci dans mes stages init ou perf :prof:

ps.

[quote=“M113,post:75,topic:61340”]
on est toujours surpris de voir certaines variations de conditions de vol … pas à chaque vol, mais on apprend toujours.
on devrait en tout cas.

@ M@tthieu, bonjour,

Si comme tu le dis, tu ne vas jamais voler en pensant “j’espère que j’aurais de la chance” parce que tu estimes cela suicidaire (sur ce point la on est d’accord), alors questions ;

Dans quel état d’esprit voles-tu puisque tu es convaincu que tu ne peux pas te garantir de la malchance à laquelle tu crois ?
Plus encore, après avoir été si souvent victime de la malchance en parapente, comment fais-tu pour encore oser t’y risquer à éventuellement la rencontrer ?
Faut-il penser que tu es vraiment un grand malchanceux au vu de tes incidents vécus ou à contrario, un grand chanceux d’y avoir survécu ?

Tu dis ; 'essaie tant bien que mal d’analyser et après je prends des décisions. Bonnes et mauvaises. Et là la chance peut intervenir. Sur toutes les âneries faites il y a toujours eu une part de chance / malchance
En quoi prendre une mauvaise décision relèverai de “malchance” ? En quoi faire une ânerie relèverait de “malchance” ?
Ceux de tes étudiants qui rendent un travail, incomplet et/ou mauvais, ont ils juste été victimes de malchance ou n’ont ils pas plutôt pas assez travaillé voire tout simplement pas le niveau de leurs ambitions ?

Je le répète ; je ne pretends pas que chance et malchance n’existeraient pas. Il me semble juste que si on attache de l’importance à sa sécurité en parapente. Si, pour utiliser tes mots, on n’est pas “suicidaire”. Alors ils est imperatif de tout faire pour que les conséquences de nos choix et actions ne soient pas déterminées par des notions comme chance et surtout malchance.

Il me semble que chance et malchance relève surtout de mysticisme voire d’un choix de se dé-responsabiliser de ses choix et actions (“puisque cela ne l’a pas fait, c’est pas de chance”)

Attention, je ne veux pas critiquer ici la manière d’aborder le vol par les uns et les autres. Et de même, je conçois que aller chercher la meilleure performance passe par une réduction des marges et que le résultat alors, sera à la limite influencé par des impondérables qui même minimes joueront un rôle en positif ou négatif (on peut alors parler de chance ou malchance) Je souhaite juste ici défendre l’idée que pour du vol loisir, celui qui concerne 95 % des volants (voire +) nos marges devraient être telles que chance ou malchance n’y ont pas leur place.

Bonne journée (je vais voler)

Edit : @ A320, :pouce: (faut bien que j’acquiesce tes interventions quand je m’en sens partie prenante, si je me permets la critique ailleurs) tu exprimes et bien mieux que moi une synthèse en réponse à l’approche du vol par M@tthieu.

Bien sûr. D’une manière générale, en vol on est toujours en danger à moins de faire des vols à 7H du mat, les jours avec peu de vent sousréserve de maitriser le décollage et l’atterro.

A moins de 200m on doit être très vigilant, car le sol est vite là en cas d’incident, donc dans le cas d’un déco, tout pilote est vigilant dans cette phase. Si on ajoute le profil du déco sud, et la présence d’activité thermique, on doit en redoubler.
Il n’y a pas de malchance dans cet accident vu l’absence de pilotage, avec un peu de pilotage, l’ampleur de la fermeture aurait été grandement limitée, les conséquences.

Même mal installé, on peut piloter.

Soyons bien clair en ce qui concerne cet accident :

Ça n’a rien à voir avec de la chance ou de la malchance. Tout cet incident de vol n’est qu’une grossière faute de pilotage.

Si on doit parler de chance pour ce pilote, c’est de n’avoir eu qu’une lombaire fêlée, une intervention rapide et une équipe efficace qui font qu’en quelques semaines, il sera tout neuf.

Quand c’est arrivé, j’avais quitté la sécu du déco Sud depuis une dizaine de minutes et je venais de fortement conseiller (lire interdire) à un pilote de décoller. On peut malheureusement détecter un pilote à la gestuelle inadaptée sur un déco, mais jamais présager de ce qu’il fera en l’air…

En amont de la faute de pilotage, il y a probablement une erreur d’analyse et d’appréciation.

Le Déco Sud est piégeux à cet égard, il a des allures de pente herbue débonnaire, moins impressionnant qu’un déco-falaise.
La forte fréquentation fait aussi qu’on voit des dizaines de décos qui ont l’air de se passer sans problèmes (soit grâce à des départs dans le bon cycle, soit grâce à des pilotages de qualité qui amortissent l’aérologie)…