Comportement des pilotes sur les décos

Oui, effectivement, en débutant que je suis, je me serais bien contenté d’un plouf.
Il y avait d’autres débutants qui ont ploufé juste après et qui ont donc attendu sur le coté. Je ne sais pas s’ils auraient pu le faire si le petit thermique n’était pas venu :? .

Au bout de quelques minutes, tu lui demandes s’il est prêt ou s’il souhaite vraiment décoller, et s’il peux te laisser la place le temps que tu décolle.
Si c’est un mec intelligent, il te laisse la place.
S’il décline, c’est un gros con et la prochaine fois, tu t’arranges pour t’installer devant lui !!! (bon, c’est moins facile s’il y a du monde derrière …)

L’incompréhension peut venir aussi du fait que pour certains pilotes, il y a largement assez de place autour pour préparer une deuxième aile alors que pour d’autres, ce n’est clairement pas suffisant … mais c’est pas compliqué de replier un bout d’aile.

Ce fil me rappel une journée l’année passée qui mérite la ptite histoire.
Déco de Samoëns environ 16h vent 30Km/h en rafale Ouest (pas très bon).
Personne n’est bien motivé pour se mettre en l’air dans ces conditions, mais 2 biplace commercial arrivent déplie et décolle avec une trajectoire toute particulière et bien choisie (se sont des locaux ils connaissent bien leurs affaires). C’est le tour d’un crossman de partir…même trajectoire (bien Nord) mais 500m devant le déco Bimm grosse frontal le mec perd au moins 50m mais revole et lâche l’affaire direct à l’attéro. Voilà pour les conditions du jour, d’autres biplaces sont là mais refuse de voler après ce qu’ils viennent de voir. De notre coté on attend si dé-fois les conditions pourraient baisser.
Et là un biplace ce met en place à première vue non commercial plutôt para du dimanche, je vous passe les détails. Le mec essai de partir dos voile avec son passager et vent de travers, très étrange??

Après 2 tentatives raté pour décoller,ce qui m’a choqué c’est la réaction des pilotes sur le déco. Tous comme nous on remarqué que ce type n’avait pas le niveau pour ce mettre en l’air. Et pourtant personne ne dit rien et regarde le type essayer une troisième fois. Il y avait pourtant 15 pilotes au déco dont des locaux (t-shirt d’école de para du coin).
De notre coté on se dit il va jamais arriver à décoller et va abandonner, en tout cas on espère. :cry:

X-ème tentatives toujours de travers, la voile monte x-ème fermeture asymétrique : » court court »
« Ho putain il a décollé » il fait 150m la voile cabre le « pilote » met des freins, relâche, violent shoot, ferme et disparaît devant le déco…retour au sol (100m plus bas). La voile a du quand même ré-ouvrir avant le sol sinon on avait deux mort sous les yeux. Heureusement les deux personnes sont conscientes et seul le passager avait mal au dos. Je ne connais pas la suite de cette histoire…

Mais on s’est juré que dans ce genre de situation on irait toujours dire deux mots au pilote, malgré notre faible niveau et le peu de connaissances qu’on avait du site.
A bon entendeur ++

Il y a de grande chance que je sois un des pilotes de ces biplaces qui donnent le mauvais exemple. :?

C’est une situation très classique, avec l’habitude du site je me sens capable de décoller en ‘utilisant’ les cycles et en esquivant la turbulence du goulet. Malheureusement ce genre de pratique ‘exotique’ n’est pas accessible à tous les pilotes qui n’ont pas la même expérience du site.

C’est un vrai problème de responsabilité qui nous interpelle quand un pilote veut nous suivre malgré nos conseils de prudence. :grat:

Perso je pense pas, ils font leurs boulot et il montrent d’ailleurs le bon exemple : deco face voile, face au vent :slight_smile: , prennent la bonne trajectoire reviennent avec prudence à l’avant du relief…tout bien comme il faut.
Le mauvaise exemple c’est les 15 pilotes qui attendent parce-que c’est grave pourrie et qui regarde sans rien dire “limite en rigolant” qu’un pilote avec deux mains gauche (et un passager en plus ) ai ce mettre au tas avec indifférence. :sos:
++

pourquoi voler avec 30 km/h en bi :grat: ça serait pas mieux de renoncer ? Je doute qu’il s’agisse d’un bon exemple. Enfin, c’est mon avis.

Peut être car une fois esquivé la turbulence du goulet on fait un beau vol dans une ascendance dynamique calme et généreuse ? :wink:

Oui, si j’ai bien compris mieux vaut connaitre le coin. Ce qui me fait peut dans ce genre de situation, c’est de voir des pilotes qui ne connaissent ni le coin, ni les cycles, ni ne maitrisent un déco à 30 km/h … et qui se disent: si ça passe en bi, ça passe en solo :grat:

Cela fait parti de l’équation quand on analyse les conditions pour savoir si on peut voler. Voir des voiles en l’air ne signifie pas toujours que c’est volable pour tous. Pas toujours facile ! :wink:

J'ai jamais trop compris ce raisonnement. La plupart des biplaceurs volent plus souvent que la plupart des pilotes solo. Du coup souvent ils ont un meilleur niveau. En plus depuis le moment ou t'apprends on te dit bien : "Attention, c'est pas parce qu'il y a des voiles en l'air que ça vole.. patati.." 

Donc quand un pilote se met en l'air dans de mauvaises conditions pour lui, c'est de SA responsabilité et reporter la faute sur les mecs avec un meilleur niveau technique est bête. De plus, personnellement je ne vois pas comment faire une remarque à quelqu'un qui essaie de décoller... Un paquet de pilote est une cata au déco et bon en l'air. Si tu leurs fais la remarque ils ne t'écouteront pas et après c'est toi qu'on va attendre au tournant.

J'avoue aussi que quand on me parle au déco, la plupart du temps c'est le mec qui passe sa vie au déco sans jamais voler. Souvent c'est plus pour se la péter que pour vraiment m'aider.. Donc j'écoute avec beaucoup de réserve..

Je suis assez d’accord avec ça, on a 2 ou 3 très forts pilotes dans la vallée, il faudrait qu’ils ne se mettent pas en l’air quand ça brasse pour ne pas risquer d’inciter les autres à décoller?
C’est idiot, au contraire souvent ils sont les premiers à décoller pour sonder la masse d’air et ça aide les gloglos comme moi à prendre une décision.

:+1:

Mieux vaut tard que jamais …

Ce n’est pas une critique envers toi et tes amis, Alqwertz74, juste la réflexion que parmi tous ces autres pilotes spectateurs assis comme vous, ils y en avaient certainement une paire qui se sont vus choqués par le fait que tes copains et toi n’interviennent pas pour empêcher le débile du jour d’aller risquer sa vie … et celle de son passager. :ange:

Il est toujours difficile et souvent peu compris d’essayer de dissuader un pilote de s’envoler alors même que l’on est convaincu que c’est le plus mauvais plan de la journée.
Les pilotes biplaces sont à ce jeu les plus mauvais joueurs de notre microcosme. Après tout, ils sont tout de même BIPLACEUR, EUX ! Leur égo étant encore attisé par la présence de leur passager, voire d’autres amis accompagnateurs.
Les Pro jouent évidemment dans une autre cour. Mais la aussi, il y a ceux qui connaissent vraiment leur site et ses particularités sur le bout de leurs suspentes et qui peuvent évidemment pousser le bouchon un peu plus loin que nous autres pilotes lambda (biplace ou solo) Et il y a aussi ceux qui ne connaissent pas autant leur site de pratique pro occasionnelle et qui feraient mieux de s’excuser du non-vol auprès de leur client MAIS il y a la traite de la voiture ou les couches du petit-dernier à assurer … Ainsi va la vie et le parapente ! :canape:

Après j’ai le souvenir lors d’une formation. Ou arrivé sur le déco du Siebach (pour ceux qui connaissent) notre groupe trouve un pilote, la soixantaine, équipé montagne et (probablement) monté à pieds (bon, 200 m de déni, ce n’est pas la mort non plus) Les conditions du jour ne permette pas de voler même aux pilotes BPC que nous sommes et nous sommes là avant tout pour exercer notre capacité d’analyse des conditions aéro et notre capacité au renoncement. Notre quidam, Suisse de son état-civil (désolé Brad si tu lis) est visiblement décidé à redescendre en volant… :bang:
Notre deux formateurs, l’un CTN, l’autre moniteur et biplaceur depuis + de 20 ans dans le coin et les deux connus (de tous) comme tel par tous ceux qui fréquentent notre terrain de jeu favori, engagent la conversation avec le monsieur en essayant même de ne pas froisser son égo. En se la jouant Pro, réaliste et humble (peut-être trop) en avouant que eux même ne décolérerait pas aujourd’hui et que ma foi, ils lui proposent une place dans la camionnette pour redescendre… :koi:
Et la, la réponse : Cela fait 20 ans que je vole, je suis de Interlaken, Monsieur, je ne suis pas un débutant … moi ! Etc. …
Ben, on l’a vu décoller, sans doute serrer les fesses dans son plus long vol de ~3 minutes sur 200 mètres de dénivelé de sa vie, à jouer à la bouteille d’Orangina et finir cahin-caha dans le verger à coté de l’atterro. :affraid:
Il va sans dire que lorsque nous même sommes arrivés plus tard à l’atterro, il n’y était plus et … plus revu depuis. :oops:

Tous ça pour dire cela ; Quant on tombe sur quelqu’un qui croit savoir, toute notre bonne foi et bonne volonté ne servira à rien. Maintenant être honnête avec lui et … soi-même, en lui disant ce que l’on pense de la situation aéro du jour, aura au moins le mérite de ne pas avoir de remord quitte à avoir quelques regrets de s’être vu pris de haut. :boude:

Bonne soirée,

Pas de problème sur ce qui vient d’être écrit, ni sur le fait que je sois Suisse. Je vole parfois à Interlaken, rien de spécial à signaler.

Mon vécu m’interpèle parfois, notamment de par le fait qu’il vaut mieux regretter d’être au sol que de regretter d’être en l’air.

J’en reviens aux bi-placeurs, dits professionnels. Je ne connais rien de la situation en France à ce sujet, mais connais bien la situation en Suisse. Et je la trouve totalement scandaleuse.

Les pros, mon c … Une grande partie d’entre eux volent bien en bi grâce à la charge alaire, grâce à leur éternel site, leur éternel endroit où ils placent toujours sempiternellement leur aile de la même façon, leurs trajets de vols systématiquement les mêmes et leurs porte-monnaie en position “get money”. Les mêmes pros sous une aile solo ne sortent pas du bocal. Bref ce qui m’énerve et vous l’aurez compris, c’est les 180 CHF qu’ils demandent pour un plouf. Alors là effectivement, ces gens qui s’accaparent le déco me cassent les oreilles et les couilles. Et je me faits beaucoup de soucis pour les passagers, même si les accidents de bi sont rares.

Ceci dit, on ne va effectivement pas clouer au sol des pilotes de grande classe, sous prétexte que nous-même sommes moins bons. C’est mon problème à moi tout seul de savoir si j’ai le niveau pour tel ou tel vol. Il fait par contre essayer de conseiller les débutants ou inconscients, sachant parfois que je peux être l’inconscient de quelqu’un d’autre.

En même temps, Brad Pitre, c’est ce qu’on attend des pros dont tu parles…

Le péquin moyen qui paye pour faire un bi n’a généralement aucune conscience des risques du parapente, et ce qu’il attend, c’est de prendre du plaisir et de revenir vivant sur la terre ferme…

Ainsi, ces “pros” du biplace propose une prestation avec un risque très limité, car en effet, ils savent où décoller pour pas se faire arracher, même en pleine activité thermique avec une forte brise, ils savent où trouver les pompes saines, et maitrisent les manœuvres de descente pour aller rapidement poser un passager qui se sentirait mal.

En effet pour les moniteurs que je connais, tous ne sont pas des cadors de la CFD, et ne sont pas forcément des très bons crossman. Mais par contre, ils savent faire du bi commercial sans risquer la vie de leur passager.

A contrario, je vois certains pilotes biplaceurs emmener des passages sur des cross au radada des falaises à st hil dans des aérologies parfois pas très saines. Certes ce sont des bons pilotes, mais est-ce qu’ils informent leurs passagers des risques encourus ? Ces pilotes la prennent un risque pour eux et leur passager, nettement plus que le “pro” sur son site qu’il connait par cœur…

a++

Tout à fait. Il m’est arrivé d’essayer de dissuader un pilote au déco qui n’avait visiblement pas le niveau alors que nous allions tourner des bis. Rien a faire, il a fini par s’en mettre une grosse sur la falaise.

Je pense qu’il est de notre responsabilité (en tout cas en tant que pros) de prévenir le pilote en question. Mais c’est extrêmement compliqué. J’ai fini par adopter l’attitude suivante. Je pose 2 questions : Tu as bien analysé les conditions ? Tu es sûr de ce que tu vas faire ? Et je m’éloigne. Le but étant que le pilote se pose les bonnes questions et se décide en conséquence. Si il vient me demander des précisions, c’est gagné. Mais ça fonctionne souvent quand même.

Brad, tu généralises quand même beaucoup, il est vrai qu’il existe des biplaceurs pro qui sont devenus des ‘transporteurs’ et qui ne connaissent plus que le plus court chemin entre leur décollage et leur attéro habituel, mais c’est une minorité.

Certes, je généralise. Je suis un peu connu pour être noir ou blanc, mais jamais gris … sauf :bu:

J’ai régulièrement servi de ballast pour les examens bi du côté de Verbier. Je ne sais pas comment se passe l’examen bi pro en France, mais en Suisse il y a également une partie solo assez exigeante. Sauf que certains se présentent avec des voiles de Mathusalem avec la pire des finesses pour arriver dans la fameuse cible de 15m. Ils la réussissent plus facilement évidement que ceux qui viennent avec du 9 de finesse.
Bon je reviens sur le comportement au déco pour dire que justement ces pilotes qui ont “triché” sont très pénibles sur les décos, très lents, incapables de caler leur voile correctement dans la brise … et j’en passe. Je ne leur confierais pas mes proches. C’est très intéressant comme pilote de juger un bi-placeur au déco. On arrive quasiment à deviner son art de voler, y compris sa prise de risques.

P.S Patrick, tu sais que je ne m’adresse pas directement à toi, je te ferais absolument confiance.

Ah ! Ça se dit gris chez les Helvètes ? Par chez nous, en pays Francique, on dit plutôt “blaue” :lol:

Bon je pense que dans notre belle France, et même s’il existe un référentiel à ce propos, qu’il y a autant de façon d’examiner les capacités d’un candidat biplaceur qu’il y a d’examinateur.
A la session de pré-Qbi et Q-bi que j’ai suivi, on n’avait pas obligation de faire une cible de 15 m mais il fallait quand même être propre au déco, en vol, à l’atterro mais surtout dans nos têtes de pilote sur la responsabilité que l’on s’engage à assumer en souhaitant devenir biplaceur.

Évidemment que cela ne donne pas de garanties absolues sur le comportement futur des uns et des autres une fois lâchés avec la Qbi en poche, les comédiens ça existent. :koi:

Pour le reste, je suis d’accord avec toi, observer les pilotes (solo comme biplace) sur un déco est très instructif et donne à penser comment ils peuvent se comporter dans toutes les autres phases de leur pratique de l’envol jusqu’au … comptoir. Après, c’est bien aussi si cela nous permets de réfléchir sur comment les autres nous voient nous au déco. :tomate:

Bonne nuit,

karma+