De l'accidentologie (etait : nouveau deco à st hil)

Hello la foule,

Je profite de ce fil au sujet d’un tirage de secours vendredi 6/05 à Annecy au dessus des dents Lanfont vers 14h30 / 15h00.

En fait si quelqu’un a des infos, parce que j’ai as tout compris.
J’etais environ à 2400 au dessus des dents quand j’ai vu passer devant moi un gus sous son secours (voile verte ramener a lui, modele ? )
Il à terminé sa promenade derriere la dent cetainnement branché dans un sapinou?

Mais pourquoi il a tiré son secours avec autant de gaz ?

@ Hub
150 accidents, 77 corporels, 35 mortels, 46 blessés, 45 décès

Je ne comprends pas 35 mortels et 45 décès.
Mortels, tués lors de l’accident ?
Décès, morts plus tard de leurs blessures ?
Je reconnais que cela n’a qu’une importance toute relative lorsque l’issue est fatale, toutefois je ne voudrais pas paraître plus bête que je ne suis.

ben 1 accident mortel avec 1 pilote et un passager, ben ca fait 2 morts!

Quand la situation n’est pas rattrapable, elle ne l’est pas quelle que soit le gaz qu’il reste. Il vaut bien mieux balancer son secours quand on comprend encore quelque chose avant un départ en autorot par exemple, que quand on est centrifugé à donf, à la limite du voile noir et avec le risque que le secours se prenne dans l’aile à cause de la rotation. Enfin il est mieux d’avoir le temps de ramener son aile que de risquer de le faire trop tard et d’impacter fort à cause de l’effet miroir.

Quoi qu’il en soit, j’aurais du mal à critiquer quelqu’un qui a balancé son secours “trop tôt”, car je ne sais pas comment il a vécu la situation sur le moment, s’il était dépassé par les évènements ou pas, si les marges lui paraissaient déjà trop faibles… Au contraire. Peut être qu’à sa place j’aurais pas fait secours si tôt, peut être qu’à sa place j’aurais pas fait secours du tout, peut être qu’a sa place je serais mort, peut être qu’a sa place j’aurais fais secours plus tôt…

@ Julien38

Merci pour les explications, je suis bien plus c… que bête et ça ne me rassure pas.

J’étais sur Saint hill ce week end aussi
Et en tant que débutant (30 vols ) c’est vrai que ca fait bizarre de voir autant d’accident d’un coup

J’étais sur Allevard le jour ou le Bi s’est planté dans les arbres et quand le stagiaire est venu impacté assez fort ( très fort même )

Si quelqu’un à des nouvelles de lui et de son mono qui a du mal dormir ce jour la

Ma question etait plutot dans le sens pourquoi il a eu besoin de tirer avec autant de gaz, des fois que quelqu’un ai vu le début de l’histoire.

Je comprends bien que si sa voile c’est transformé en noeud papillon ou si le gus est en autorot et qu’il aime pas les maneges a sensation il va tirer le secours.
Mais sa reste surprenant de voir passer devant son nez un secours aussi haut.

J’ai également volé à St Hil Samedi et Dimanche.
Pour mon petit niveau les conditions n’étaient pas confortables, mais parfaitement gérables. Samedi j’ai fait A/R St Eynard car je n’ai pas eu la patience d’attendre le passage du voile qui compliquait le passage à la Dent vers 13h. Dimanche c’était mieux on a fait St Eynard/Granier/Theys avec un pote. On a un peu senti de l’Est mélangé au petit Sud, mais ça n’a jamais été un problème.

Ce qui m’a le plus inquiété c’est l’attitude des autres pilotes qui ont des distances de sécurité (pas par rapport au relief mais par rapport aux autres) très faibles par rapport à ce que j’aime. Plusieurs fois je me suis barré parce qu’un type volait trop près de moi dans le thermique (je pense en particulier à un gars en Hook avec un casque orange).

Un peu avant le St Eynard, il y a un gars sur le retour qui m’est passé 4-5 m au dessus. Avec les bouchons/dégueulantes qu’on se prenait parfois, j’étais pas super tranquille.
Dans ces cas là, on ne sait jamais trop quoi faire. Ayant la priorité, j’ai tendance à continuer tout droit, mais si je m’écarte et que le gars fait pareil juste parce qu’il réagit au dernier moment, on se retrouve dans la même situation.

Sur les 4 jours je crois qu’on a eu entre 1 et 3 accidents/arbrissage/secours* par jour, même si c’était “normal” (je veux dire par là malheureusement habituel à cause de la fréquentation, du début de saison et des conditions, pas seulement toniques, mais hachées par le vent) ça fait bizarre même après 30 vols… Pour ma part ça m’a enlevé l’envie de partir faire beaucoup de bornes, car aller bastonner en vol dans des conditions teigneuses tant qu’on a de la mana, OK si on s’en sent capable, ça fait progresser, mais pour moi ces jour là, ma marge a été là, j’ai pas eu envie de trop tirer sur la régénération de mana, dès que la pèche diminuait un peu j’allais poser.

  • rayez les mentions inutiles.

Pas vu le sketch de mes yeux, seulement suivi en radio sa galère (pendu par les roubi… si tu nous lis Cyril, j’espère que tu vas bien ;). Mais on partait au Parmelan quand c’est arrivé et le pote avec qui je volais l’a bien vu. Il était en rotation. Au début il a pensé a une SAT qui a merdé, mais y a aussi de fortes chances qu’il fusse en autorot…
Bref ça devait tourner fort et il n’a pas pu/su en sortir > secours direct.

J’y étais aussi. Pas vu le début du sketch. J’aurais dit une Niviuk, connais pas le modèle, celle qui a un petit liseré noir (sur une dominante verte).

Je l’ai vu essayer de ramener la voile en tirant sur une suspente de stab (il galérait et la voile tapait dans le secours). le stab’ me semblait fortement cravaté peut être suite au sketch ?

Personnellement, c’est l’accidentologie de l’an passé qui m’a convaincu de m’éloigner de l’activité petit à petit.

Cette année je n’ai pas encore volé, je n’ai même pas racheté de sellette. Pour avoir commencé en 2009, j’ai eu une progression assez standard, je dirais dans la moyenne basse. J’ai fait peu de stage, puis d’abord du vol thermique sur site, puis enfin j’ai voulu “comme tout le monde”, faire moi aussi du cross, rêvant devant ces vols déclarés à la CFD. Finalement un peu moins de 300 vols et rien de mirobolant. Quand je vois ce qu’on fait certains à 50 vols !

En fait, la proximité que l’on a avec les top pilotes que l’on croise sur les décos, au bar de l’attéro… et qu’on suit sur la CFD, donne une l’impression qu’on peut parfois arriver à faire pareil.
Comme si le trailer lambda ou le VTTiste du dimanche imaginait pouvoir rivaliser avec Kilian Jornet ou avec Absalon.

Bref, j’ai très vite compris que pour être bon crosseur il fallait : 1. du temps libre, 2. un gros investissement temps (regarder la météo, passer du temps sur la route, sur les décos à attendre…), 3. du talent et un gros bagage technique, 4. une grosse connaissance aéro, 5. une grosse paire de burnes… Bref tout ce que je n’ai pas et que je n’aurais jamais la capacité d’avoir.

A un moment, il faut être honnête avec soi même, prendre un gros temps de recul sur sa pratique et vraiment se dire au fond de soi même : “de quoi je suis capable”.
Et moi, ben en gros, dès que je sors du bocal, je me mets en danger bien plus que de raison. Le pire c’est que le jeu n’en vaut pas la chandelle. Se mettre en danger pour faire 20 malheureux kilomètres quand d’autres en font sereinement 150…

L’an passé j’ai vu des copains crasher grave, dont un au MB. Moi je m’étais vraqué l’année précédente et avec le recul j’aurai bien me faire bien pire je pense qu’une simple fracture.

MON AVIS c’est que le parapente est une activité de casse cou. Soit de gens qui ont un talent particulier que je n’ai pas, soit de gens qui ignore complétement le danger.
Pour moi, le parapente en vol thermique en montagne (j’exclue le vol en dynamique), c’est un peu comme la mobylette débridée et kitée sur circuit. Inadapté, dangereux, trompe la mort… Je sais que la majorité des parapentistes (et moi le premier il y a encore quelques temps) seront bien contre cette idée. Et d’ailleurs le prouve en réalisant des vols superbes. Après tout, des mecs ont bien traversé l’atlantique à la rame. Avouons que c’est quand même plus pratique avec un super tanker…

Bref, je réserverais désormais mon parapente pour descendre des montagnes en air calme. De temps en temps m’amuser en soaring ou sur des sites en fin de journée. Ca m’empêchera pas d’avoir un accident de nouveau un jour (le risque 0 n’existe pas). M’enfin au moins, je fais quelques chose qui est en phase avec moi même.

Je fais un bref parallèle avec le ski de randonnée. Bon tu peux aimer engager la viande, faire du couloir à 50°, des descentes en poudre en face nord dans des pentes à 40°. Beaucoup de gens sont persuadés de maitriser (gros niveau à ski, connaissance nivologique…). Finalement on les retrouve un jour ou l’autre dans la rubrique nécro. Une caillasse caché par la poudre en pente raide, une plaque sournoise.
L’autre jour un pote me disait : moi je dépasse plus le 30° en poudre (on dit que le seuil de 30° est crucial pour le déclenchement des plaques).
C’est finalement sage, même si l’adrénaline n’est peut être pas au top.

En fait, pour résumer, c’est comme rouler à 130km/h sur l’autoroute ou à 200km/h. On peut rouler tout le temps à 200km/h sans pépin. Mais si à un moment le législateur à dit 130km/h, c’est parce que le commun de mortels qui a son permis et qui n’est pas sous sédatif, est capable de gérer sa bagnole à cette vitesse. On est pas tous pilote.
Alors bon 130km/h en audi, c’est vrai qu’on s’emmerde un peu. Mais au moins au augmente, je pense, un peu son espérance de vie. J’ai aimé plus jeune faire du 200km/h sur l’autoroute. Avec le recul je me dis que c’est idiot, inutile, sur consommateur d’énergie, et dangereux forcément.

Bon voila, en tout cas je souhaite de bons vols à tous, j’espère que vous ne vous ferrez pas mal !

La solution alternative peut aussi être de se former plus longtemps pour limiter les facteurs de risque.

J’ai pu discuter avec le pilote qui a eu cet incident. A priori une grosse frontale avec sa U4 vers 2600m, puis rotation immédiate dans l’abattée qui a suivi et twist. Il lance le secours qui s’est emmêlé dans l’aile en rotation. Il s’est débattu un moment pour libérer l’aile du secours en larguant un élévateur et en finissant au coupe suspente ! :affraid:
Finalement le secours s’ouvre et il tombe dans les arbres. Bref, il a eu beaucoup de chance, mais a eu les bons réflexes pour gérer.

Bravo Julienf de venir apporter ton témoignage qui peut être “dérangeant” pour la plupart des pilotes.

Sur le fond je suis un peu d’accord mais je pense que tu es un peu radical, probable que ton carton et tes potes accidentés noircissent le tableau plus que de raison.

Je suis plus nuancé pour ma part. Sport à risque oui mais de casse-cou… je ne pense pas. D’ailleurs les meilleurs pilotes que je connaisse sont plutôt des gars très posés, très réfléchis. Ne pas être lucide sur son niveau et vouloir suivre les autres est pour moi le plus gros danger.

J’ai un peu le même parcours et j’arrive un peu au même résultat (maturation lente pour arriver à force de persévérance à un niveau de pilote de site et petits cross de 50 bornes qui désormais se limite au vol rando en air calme après un carton qui m’a fait prendre conscience que notre “maitrise” des éléments rencontrés en vol est très illusoire).

J’avoue que des fois, comme vendredi dernier, je suis frustré de voir plein de jeunes pilotes satellisés à plus de 3000 mètres au dessus du Nivolet, plaf rare sur ce site, alors que moi je ne me sent pas du tout à l’aise dans ces conditions fortes même si elles restent “saines” et je vais poser.

En fait c’est surtout ça qui me choque le plus ces 2-3 dernières années : avec l’évolution du matériel plein de jeunes pilotes avec 30 ou 50 vols se font des cross que seuls des pilotes avec 200 ou 300 vols abordaient il y’a quelques années. Je ne suis pas jaloux mais je pense que ces jeunes pilotes n’ont pas l’expérience suffisante (pilotage, analyse de l’aérologie, improvisation d’une vache…) pour voler en sécurité. Ils suivent la meute de bons pilotes en faisant confiance à leur matériel (qui a beaucoup évolué en perf et solidité en thermique) et sans vraiment prendre conscience de leur inexpérience. Aujourd’hui tout va très vite dans notre société, il faut crosser dès la deuxième saison.

bonne analyse de jeff et julien F mais …

Pour voler quelques fois avec les top pilotes comme vous dites …
je n 'en connais aucun de posé et réfléchis … qu’ils donnent l impression d’être posés et réfléchis vous pouvez le penser … mais toujours des grosses coucougnettes et un ego …

S’ils ne sont pas sous leur para à faire des bornes, ils sont en accro, en pentes raides, dans une falaise, en VTT, en moto ou voiture à 200 … la production d’endorphines est importantes et nécessaires chez certains plus que chez d autre …

Pour revenir à la base de la discussion, les prendre comme modèle est illusoire, seule votre pratique est importante et pas de vouloir faire le vol déclaré à la CFD.
Dans notre petit club nous avons 2 extra terrestres : un recordman avec sa woman en biplace et un p’tit jeune qui vole depuis 3ans et fait partie des premiers de la CFD avec de superbes vols … mais est-ce pour autant des modèles ??? à vous de choisir

Pour être arrivé au dent de lanfont au moment où la niviuk verte à fait secours … il était vraiment très haut et a fait environ 1000 metres de descente sous son parachute … même vraiment engagé dans un sketch, le temps de ré-ouvrir un parapente ???

ce jour là ( le vendredi) les conditions étaient très changeantes et différentes selon l’heure et le lieu , la chartreuse très ventée et forte, les bauges beaucoup plus cool en thermique mais avec du sud-est selon les endroits, le lanfonnet et le parmelan très cool et les belledonnes en fin de journée de l huile … mais de partout des voiles dans les arbres …

bonne remarque.
peut-etre le critere formel à regarder ca serait : y a t il des top pilotes avec des verterbres et genoux intacts ?

y a rien de dérangeant a reconnaitre et affirmer clairement que le cross est une activité engagée, et que le “normalement ça passe” est un doux reve,
mais hélas un aveuglement stupide.

pas de quoi crier au casse cou général pour autant biroute
je connais qq crossmen “moyens” qui claquent les 100kms régulièrement et depuis longtemps. ils ont un bagage aerologique énorme, pas mal d’humilité, bcp de methode dans la preparation de leurs vols, et souvent un plaisir à transmettre/partager leur connaissance.
et c’est souvent les premiers posés quand ça brasse trop et que “ça le fait pas”, alors que les pioupious aux dents longues vont s’acharner à gratter le caillou dans du moisi.

y a de la place pour toutes les pratiques.
y a clairement un effort de clarification/segmentation à faire collectivement, car effectivement le matos permet trop facilement la confusion.

Pour compléter auteur4, lorsque les expérimentés racontent tous ce qu’ils ont dans la tête lors d’un vol (calcul des marges, plan a, plan b, analyse du risque, angoisse, prise en compte évolution de la masse d’air à court terme, à long terme, calcul des zones au vent, sous le vent etc …) , les plus novices sont très étonnés.

Rien qu’une courbe d’un cardio couplée à la trace gps, éviterait de croire que certains vols qui font rêver sont faciles et simples.

Je fais du cross depuis 20 ans, je connais d’autres lascars comme moi qui ont de l’expérience, nous sommes tous raisonnables dans notre approche avec des risques calculés et maîtrisés sur la majorité des vols.
Bien entendu, il y a parfois des vols qui sont plus engagés que d’autres, et là une partie d’entre nous renoncent selon leur perception.

Les casse-cous ne résistent pas longtemps dans notre activité.

Je cite juste un petit bout. 130 km/h, c’est surtout une histoire de compromis. Ca ne s’arrête pas à savoir faire ou pas: il y a les conditions météo (comme pour nous), la densité du trafic, l’intérêt que peut présenter l’autoroute si ça ne va pas plus vite que la nationale, etc…

En parapente c’est pareil. La prise de risque est fortement dépendante de la combinaison de tout plein de facteurs. A minima, il est nécessaire de savoir où on met les pieds (enfin les ailes).