De l'accidentologie (etait : nouveau deco à st hil)

Le cross, c’est un peu comme les courses engagées en montagne. Comme en montagne certains jeunes parapentistes brûlent les étapes et ont de la chance, ça passe et ça casse pas. Du coup, nous les vieux machins , on reste perplexe. D’autant plus que les conditions météo semblent se détériorer, trouver une trace GPS ou les thermiques sont enroulés verticalement est de plus en plus rare. Maintenant penser que des que l’on sort de son site favori ,la grande faucheuse est la prête à frapper, non il ne faut pas exagérer. C’est une discipline à risque, certe mais faite avec raison gardée , pas tant que ça.
Le problème c’est que nous ne mettons pas tous le curseur au même endroit.

Pour relativiser cette crête de l’accidentologie, plus de 1000 cross déclarés à la CFD depuis mercredi.
Je ne sais pas combien de vols ont été effectués pendant cette même période de 4 jours de week end de printemps en conditions "généreuses"après une diète contrainte, mais ça a été certainement le plus gros pic de l’activité de l’année.
Moi même(qui a la chance d’avoir du temps, because retraité) j’attendais depuis un mois en rongeant mon frein le créneau magique pour aller voler et je me suis jeté immédiatement sur le gateau qui m’était enfin offert la semaine passée.
Pas étonnant donc tous ces shetchs et incidents à ce moment de la saison,tous les ingrédients étaient malheureusement présents pour ce faire.
J’ai eu la chance d’avoir le lundi et mardi (Journées moins fortes) pour reprendre mes marques et mes marges et j’en suis très heureux car dès le mercredi c’est devenu musclé et jeudi et vendredi atomique (plafond à plus de 3000 dans de nombreux massifs) varios à plus de 5m/s en intégré avec des pics à 9m/s.Tout le monde n’a pas eu cette chance et un max de pilotes se sont retrouvés après une longue période d’inactivité directement dans le grand bain du printemps.
Ce qui serait intéressant c’est de connaître le ratio d’incidents par rapport au nbre de vols. Peut être est il moins catastrophique qu’il n’y parait.

Bonjour,

Le message est intéressant ; je souhaite faire quelques remarques et évoquer mon approche personnelle vis-à-vis de l’activité.

Affirmer que “tout le monde veut faire du cross” est tout à fait faux !
A te lire on a un peu l’impression qu’un pilote qui ne parvient pas à réaliser des vols de plus de 100 km a en quelque sorte “raté” sa vie de parapentiste.
Mais il n’y a aucun objectif à atteindre autre que celui de se faire plaisir et les façons de pratiquer sont toutes respectables et n’ont pas à être classées les unes par rapport aux autres (cross, voltige, vols sur site, compétition, soaring, rando, paralpinisme, vol bivouac…).

Personnellement je vole depuis très longtemps (bientôt 30 ans) et j’aime beaucoup ça.
Mais je vole en fait très peu (20 h de vol par an en moyenne seulement).
En matière de vols de distance, j’ai juste fait un “stage cross” à Annecy en juillet 1994 “pour voir” et les conditions étaient parfaites (plusieurs vols avec plus de 1 000 m de gain au-dessus du décollage de Montmin) et j’ai pu en particulier réaliser un vol de 31 km (avec un point de contournement) qui reste à ce jour mon record personnel et qui le restera !
J’ai compris que pour progresser en vols de distance il fallait :

  • voler régulièrement ;
  • acquérir une technique que je ne possède pas ;
  • et bien sûr avoir la motivation nécessaire pour cela.
    Je ne correspond à aucun de ces trois critères et j’ai tout à fait renoncé aux vols de distance.
    Ce n’est pas mon truc, la belle affaire !
    Où est le problème ? Je n’ai aucun complexe d’infériorité, ni aucun amour-propre à ce sujet et je trouve magnifiques les vols que réalisent certains pilotes, mais cela ne me frustre en aucune manière de ne pas être intéressé personnellement par ce type de vols.

En fait ma pratique est celle-ci :

  • vols en local sur le site magnifique de la montagne Sainte-Victoire (j’habite juste à côté) avec très souvent de longs vols faciles en soaring au-dessus de la crête sommitale de la montagne avec les couleurs magnifiques des fins d’après midi ;
  • vols rando en moyenne montagne en conditions calmes (avec un goût particulier pour les montées en raquettes au printemps) ;
  • quelques (trop rares !) vols en haute montagne ; ce sont, de loin, les vols qui m’ont offert le plus d’émotions ; ils constituent en quelque sorte la cerise sur le gâteau !

Je sais très bien que ce sport magnifique de nature comporte des risques (je connais des amis qui se font fait mal, voire très mal, en pratiquant l’activité) : chacun fixe son curseur de sécurité où il choisit de le faire (modèle de voile, type de vols, engagement…).
Personnellement, au vu de ma faible pratique, je prends de grandes marges de sécurité : je ne décolle que si je le sens vraiment et je suis prêt à renoncer à voler sans aucun souci ; je vais me poser si je sens les conditions se dégrader en vol et cela ne me dérange pas d’écourter, inutilement parfois, un vol…
Je sais tout à fait que le risque zéro n’existe pas, mais je prends de grandes marges de sécurité, ce qui ne veut pas dire qu’il ne m’arrivera jamais rien…
Je vole avec une Ultralite d’Ozone (ce n’est pas tout à fait une voile destinée aux vols de distance n’est-ce-pas (!), mais elle est adaptée à ma pratique) ; il est possible que j’achète prochainement une Spantik, mais ce n’est pas pour autant que je partirai en vol de distance avec elle !

Le cross n’est pas l’objectif ultime et incontournable d’un pilote, comme de savoir descendre un couloir à 40° à skis n’est pas l’objectif de chaque skieur !

Le parapente permet de multiples types de pratiques ; chacun choisit celle qui lui convient en fonction de ses compétences et de ses motivations.
Il n’y aucune “norme” pour savoir si on a “réussi” ou non sa vie de parapentiste. :pouce:

Désolé pour ce message un peu long.

:trinq:

Marc

Marc tu es vraiment un “sage”. :wink:

Personne ne t’oblige à crosser… certes.

Mais les jeunes (et moins jeunes) sont poussés par l’effet de groupe comme dans tous les autres domaines de notre vie quotidienne, la multiplication des applis comme strava pour la course à pied et le vélo poussent en ce sens avec un certain succès qui n’est pas dû au hasard.

Marc je suis inquiet, petit à petit ma pratique se rapproche de la tienne, je deviens vieux tu crois ? :sors:

Le parallèle avec le ski de rando est intéressant, mais je ne vois pas les choses comme toi.
Je connais plein de randonneurs qui ne font jamais de couloir et qui sont très heureux dans leur pratique. Pour beaucoup, le plaisir de se balader en montagne, de skier hors des foules des stations est largement suffisant.

Il me semble qu’en parapente aussi, comme en témoigne Marc, il y a largement moyen de se faire plaisir sans jouer les casse-cou. D’ailleurs on rencontre pas mal de pilotes ayant une longue pratique derrière eux sans accident majeur. Ça ne peut pas être juste de la chance.

Les accidents ne concernent pas essentiellement les cross, et je crois même que c’est même l’inverse de mémoire, à revérifier tout de même avec les déclarations d’accidents.

merci et bravo @JulienF pour ton témoignage.
Tu es lucide sur ton niveau et tu en tires les bonnes conclusions sur ta pratique. c’est ce qui fera de toi un vieux pilote heureux, en tous cas je te le souhaites.

Salut,

J’ai eu un esprit “compétiteur” dans ma vie, mais il s’agissait de course à pied de grand fond (du marathon aux 100 km) ; c’était il y a bien longtemps et surtout il n’y avait pas de risque de se faire mal (à part avoir un peu mal aux jambes et/ou aux articulations pendant quelques jours !).
Avec les amis avec qui je m’entraînais, on cherchait à repousser nos limites personnelles en améliorant nos chronos (qui étaient tout à fait moyens, rassure-toi !).

Par contre le parapente n’est vraiment pour moi qu’un simple loisir sportif (comme la randonnée à pied ou à skis) et il ne me viendrait pas à l’esprit de me comparer en matière de vol avec tel ou tel pilote, et encore moins de participer à la moindre compétition…
Mais je comprends tout à fait que certains soient motivés par ça. :pouce:

Etre vieux ou pas, c’est d’abord dans sa tête et non pas sur les papiers administratifs, n’est-ce-pas ?
Je connais des “vieux” qui ont moins de 40 ans, et je connais aussi des “jeunes” (dans leur tête) qui en ont plus de 80, alors…

:trinq:

Marc

:trinq: :trinq:

Pas forcément de rapport avec l’effet de groupe non plus… Comme tout le monde ne veut pas faire de cross, pourquoi n’y aurait-il pas aussi tout simplement des gens qui font du cross par ce qu’ils aiment ça?.. Pour voir ce qu’il y a derrière la montagne suivante, et/ou pour la performance, et/ou pour randonner en l’air, et/ou pour… Avoir une personnalité n’implique pas forcément de faire différemment de la “majorité”, on peut faire la même chose que les autres, juste par ce qu’on aime ça non? :wink:

oui chatmalo à la base c’est sûr que ceux qui crossent aiment ça mais qu’on est quand même poussé à toujours plus loin… pour faire comme les copains ou battre son record de distance.

Oui et non… Il y a des gens qui font des cross sans forcément chercher a aller plus loin, et pour ceux qui le font encore cela peut être dans une pratique raisonnée… La prise de risque irraisonnée n’est pas forcément inhérente à la pratique du cross… Ce que je veux dire par là c’est que ceux qui crossent pas critiquent la généralisation qui est faite quand on dit “tout le monde fait du cross”, alors il ne faut pas généraliser dans l’autre sens, tout ceux qui font du cross ne prennent pas forcément des risques irraisonnés, ne font pas forcément le mouton de Panurge en suivant les autres… Et dans ce cas là la prise de risque peut être simplement la même que ceux qui se limitent a faire du thermique dans leur bocal préféré.

La généralisation n’est bonne ni dans un sens ni dans l’autre. :wink:

Absolument ! :pouce:

Marc

Tu es en train de faire une projection de tes craintes, mais cela ne correspond pas à ma perception de pilote avec une longue expérience et qui en connait et fréquente beaucoup.

Que ce soit en vol local ou en cross, il y aura toujours une partie de la population qui poussera le bouchon un peu trop loin. Qui n’a jamais vu un “gloglo” se mettre en l’air pour faire un vol pourri localement? Hé bien, c’est pareil, il y a quelques fêlés qui vont vouloir en faire trop en cross. Mais pour les 2 catégories, surtout pour les pilotes qui ont dépassé l’engouement de la nouveauté, leur pratique, locale ou en cross, est très généralement raisonnée.

Salut à tous. Mon message était bien volontairement excessif afin de récolter vos réactions !
Quand je parle de sport de casse cou, c’est pour caricaturer. Peut-être serait-il plus juste de qualifier le base jump de sport de casse cou, mais je sais que je me ferais aussi enguirlander par ces furieux qui sautent dans le vide avec une grande préparation !

Pour en revenir au cross, en fait c’est lié à son entourage. J’ai rapidement voler avec une groupe “d’anciens”, survivant d’une époque où il y’avait encore des ailes tueuses ! :slight_smile:
Du coup ces gars réfractaire au vol rando, à la marche, au sport en général et encore plus au plouf ne voulaient voler que par conditions moyennes a fortes et crosser. Je me suis fait un peu embarquer là dedans malgré moi. Quelques accidents dans ce groupe jamais trop grave, mais aussi un gros bagage technique et aéro des pilotes. Ceci explique cela.

Cela me fait penser aussi aux SIV. Ce passage quasi obligatoire d’après pas mal de pilotes notamment dans certains clubs qui poussent à cela. Payer 400€ un WE pour faire du tangage et des 360 me semble carrément exagéré. Et me mettre sur le toit en SAT avec ma voile j’y pense meme pas, deja que je supporte pas les 360 dès que ca envoi un peu !!
Le SIV oui mais pas pour tout les pilotes. J’en reviens a la même conclusion que pour le cross !

En tout cas c’est marrant comme le curseur est différent selon les activités. Je n’ai pas peur du vide en ski ou en VTT. Je pratique le VTT depuis 20 ans et rouler sur un sentier expo au bord d’un ravin m’émeut assez peu. J’ai confiance en moi.
Mais en escalade en grande voies je me suis tjs chié dessus (niveau 6b max). En parapente jamais réussi à être à l’aise en l’air dès que je commence à prendre trop de gain (1000m sous les pieds je suis pas bien)

Voilà merci en tout cas pour vos retours à tous !

Oups désolé pour la coquille je voulais dire H4 et pas U4 !! C’est pas tout à fait pareil…

Ben c’est sur, si tu as du cross la même vision que le SIV. Franchement, la majorité des pilotes que je connais et qui ont fait un siv ont jamais fait la SAT !! il y a tant d’autres étapes à maîtriser avant !!!

Tout ça en Hook !?!

Apparemment oui, ça parait assez incroyable. Je pense à du surpilotage massif mais je n’ai pas vu le sketch en direct alors je m’abstiendrai de toute supposition.

:mdr: