Je ne suis pas statisticien non plus, mais ce chiffre m’a aussi fait réfléchir. En lisant un peu sur le sujet, la principale mesure est bien un “taux de mortalité”, ie le nombre de mort sur une année sur le nombre d’effectifs. C’est une mesure du risque “instantané” qu’on prend à chaque vol (un taux) et ce n’est pas cumulatif dans le sens que c’est un processus sans mémoire: ce n’est pas parce qu’on a volé déjà 10 ans que ce risque augmente. Je n’ai pas trouvé de mesure du risque “intégré” sur une pratique de x années. D’un coté ce devrait être le même nombre puisqu’il n’y a pas d’effet mémoire, mais en même temps intuitivement on voit bien qu’on cumul plus sur la durée…
Le taux en parapente est de 15/30.000 soit un taux de 0.5 pour 1000. Pour comparaison, le taux de mortalité total moyen (wikipedia) est de 8.5 pour 1000. Par exemple, le risque d’avoir un cancer (et d’en mourir) est de 2.5 pour 1000, on a donc 5 fois plus de chance de mourir du cancer que du parapente (en tant que pratiquant). Pour le base jump, le taux est de 16.5 pour 1000, soit plus de 6 fois plus de chance d’en mourir que du cancer ;).
Arès je ne suis pas sur qu’il faille pondérer par le volume de vol: ceux qui volent beaucoup et plus longtemps sont meilleurs et mieux entraînés que ceux qui volent peu. Mais ceux qui volent peu s’exposent moins sur la durée. Ça doit donc se moyenner, et de fait les statistiques montrent que les accidents concernent tous a peu près équitablement.
Je croyais que j’étais un peu fou avec mes “incidents” depuis mes débuts et vos conseils de prudence. La semaine dernière, je rencontre un sympathique gars qui a sa propre voile, une Geo toute neuve. Il a 0 vol au compteur. Il est seul, il vient faire son premier vol…Je lui dis qu’il vaut peut-être mieux attendre car il est 16h/17h et ça thermique quand même… avec un peu de vent - assez pour tenir et monter (entre 5 et 25) et je me demande pourquoi il est tout seul. Ca ne le dérange pas. Il me dit qu’il a une famille, un enfant et qu’il est assez mûr pour ne pas faire d’âneries. Dans la trentaine.
Au déco, il se fait reculer et sa voile se retrouve dans l’arbre. Les locaux mettent 15 minutes à décrocher sa voile. Je suis parti entre temps. J’ai appris qu’il avait fait son premier grand vol.
Le jour d’après, je le retrouve sur une bonne pente où ça souffle bien (20-30). Je descends dans la pente. Il est plus haut que moi et maîtrise moins bien sa vile qui part un peu dans tous les sens. Je lui crie de descendre. Finalement il attendra que ça baisse un peu. Mais il volera (plouf) dans du bon 15-20; bon atterro. Mais ce n’est que son 2° grand vol".
Il parle déjà de thermiques et de cross… alors je lui ai dit qu’il fallait qu’il fasse ses gammes mais apparemment non, il le “sent”. Je me vois mal (je n’ai aucun diplôme, aucune légitimité) lui interdire de voler mais il me fait peur bien qu’il soit assez propre en vol (pas de mouvements de commandes
de grande amplitude). Il est très sympa, il vient avec sa femme et son enfant.
Tout ça pour dire que souvent maintenant, les pious-pious apprennent seuls et ne se rendent pas compte que voler n’est pas anodin même si le parapente pardonne. Du coup, j’ai mûri ou je suis devenu VIEUX ?
Pour finir, je retrouve ce gars en l’air ! c’est lui qui me fait coucou. Il a décollé seul de Saint Martin sur Armançon vers 17h un site inconnu pour lui. Je le regarde atterrir. Ca fait plus de 30 minutes que je suis en l’air et c’est thermique (entre 1 et 2 m/s). Il s’est pris une frontale (qu’il a “géré”), il l’a raconté après sur Facebook.
Que faire ? que dire ? On lui a raconté ce qu’il nous est arrivé (déco twisté, arraché, arbre, incidents de vols etc…). Rien ne semble le freiner… Il vient de s’acheter une Gopro. Il a donc 3 vols et veut voler avec nous.
bel exemple de n’importe quoi statistique qui nous fait conclure que le cancer est une activité à risque
Il faudrait comparer la mortalité de la même population (âge) car tu n’es pas sans savoir que nous mour®ons tous
La vie est une activité encore beaucoup plus risquée que le base jump C’est fou! on ne le savait pas!
Evidemment il faudrait comparer par tranche d’age, sexe, habitude alimentaire, etc. Mais ça donne quand même un ordre d’idée! Si on regarde le taux de mortalité total pour la tranche 25-35 ans seulement, on a un taux de 1 pour 1000 environ. Environ 20% sont du a un cancer. Donc pour un pratiquant de parapente “jeune” le risque de mourir du parapente est deux fois plus grand que d’un cancer. Bien sur tout ces chiffres sont à prendre avec ces pincettes, ça va surtout dépendre de l’attitude du pratiquant (et non son altitude hein), mais quand même ça permet d’avoir une idée des occurrences.
Enfin, si on regarde juste la tranche 25-35, non la vie n’est pas une activité plus risquée que le base jump! 1/1000 vs 16/1000
Bien d’accord que le jeune base jumper a plus de “chances” de mourir de son activité que de toutes autres raisons ajoutées (bien qu’il y consacre moins de 0,1% de son temps)
M@tthieu, je pense que malheureusement tôt ou tard ce gars risque un bon carton qui le ramènera à la raison (j’espère pas trop grave pour lui).
On en voit régulièrement passer des spécimens comme lui (en général un à la fois), t’auras beau faire ils écoutent personne.
Un de mes bons potes a débuté comme lui, seul, sans aucune connaissance et en plus avec une voile perf. Il avait juste demandé à son fils de le poser au déco et de le récupérer à l’attéro sans lui dire à l’avance qu’il allait voler en parapente.
Quelques vols plus tard, après de bons gros wings il s’est explosé à l’attéro, il a commencé à plier sa voile et vouloir rentrer chez lui quand un gars qui l’avait vu l’a fait prendre en charge par les pompiers. Bilan : 1 vertèbre cassée, un corset… avec lequel il a recommencé à voler quelques jours plus tard… il s’est finalement décidé à prendre quelques jours de stages. 15 ans plus tard, il vole toujours mais dorénavant en swift (le planeur motorisé).
le temps passé ne joue pas dans ce cas, car on moyenne sur une année les occurrences. (on s’en fout qu’un saut dure 30s ou 2h)
Après, justement je compare ce qui est comparable: les taux de mortalité. Il y a quand même 10-15 morts en parapentes chaque année (nombre “normal” comme discuté plus tôt dans le post), vu qu’il y a 30 000 pratiquants on a quand même un échantillon statistique assez grand pour qu’une régularité émerge (loi des grands nombres). Par contre je suis d’accord, il est très difficile “d’individualiser” ce nombre. Pour une personne donnée, le profil est tellement variable (est-ce que je fume, je fais de la moto, je fais du parapente tranquille etc.) que prit individuellement ce nombre ne veut pas dire grand chose. Juste un ordre de grandeur…
Tu peux aussi lui indiquer qu’il n’est pas le premier Lucky Luc que tu croises.
Que tu sais déjà vers quel parcours il s’ oriente.
Que c’est vraiment pas le premier à être convaincu que lui l’es pas comme les autres, et que lui il est doué et en plus il a une bonne étoile et que lui il a toujours pratiqué des sports à risques (la moto, le ski, la course de sac à patates) comme un gros félé sans qu’il ne lui arrive jamais rien malgré les réprimandes de tout un tas de chiques molles gonflants qui n’y comprennent rien à l’extase de l’adrénaline.
Que tu connais un cas similaire fort bien détaillé sur le cdv avec une chronologie typique, qu’il lui faudra beaucoup de patience pour aller jusqu’au bout et que comme tu connais bien ce genre de comportement que tu sais d’avance qu’il va s’en foutre royalement mais que tu lui conseilles quand même vivement de lire ce fil http://www.parapentiste.info/forum/recits/mes-premiers-vols-en-autonomie-t31497.0.html
Moi ce qui m’epate c’est le peu de speed rider. Cela signifie-t-il que la majorité des speed rider se declare aussi parapentiste ? Pourtant on peu cocher plusieurs case de pratique quand on prend sa licence.
N’oublions tout de même pas les pilotes qui ne sont pas licencié FFVL. Je ne le suis personnellement plus depuis deux ans (CAF, rc aérienne a part…)