Allez, un an et de mi après, je vais vous raconter ce qui s’est passé.
C’est moi qui ai démarré ce fil, parce que j’avais envie de faire des décros dans mon coin, comme j’avais toujours fait pour le reste (360 face planète, fermetures,…). J’ai bien lu tous les conseils, notamment celui de faire mes premiers décrochages en SIV. J’ai bien pesé le pour et le contre, et pour finir j’ai décidé de tenter le coup, un jour où je le sentirais.
Ce jour est venu. C’était lors d’un vol du soir à Agy, j’avais pleiiiin de gaz, je le “sentais”. Je me suis avancé dans un box qui me permettait d’avoir du gaz, de la marge par rapport au relief, mais de ne pas finir dans Cluses si ça n’allait pas. J’étais en vol avec deux amis. J’ai décroché mais mal, pas symétrique. En plus, ma sellette était mal réglée: le support dorsal, qui fait l’objet d’une boucle supplémentaire sur la Vamp, n’était pas connecté aux maillons (faut dire, dans le mode d’emploi, sup’air ne dit pas à quoi ça sert cette petite boucle… il faut la connecter au maillon, mais ce n’est pas mentionné, et je croyais qye c’était pour attacher le cocon en option - bref, je suis idiot).
Enfin bon ça ne s’est pas bien passé du tout, et je me suis retrouvé twist-twist-twist-twisté à mort en moins de temps qu’il ne faut pour l’écrire. La suite est prévisible: après beaucoup de gaz consommé à essayer de me remettre en vol, je fais secours.
La brise me ramène sur le Chevran, dans les arbres, où je ne me fais pas mal du tout. Quelqu’un dans Cluses m’a vu tomber et a appelé les secours, si bien que l’hélico est là bien avant que mes amis aient pu me rejoindre pour m’aider à descendre de l’arbre (j’étais à 18 mètres du sol, pas question de descendre tout seul). Du coup, on va manger des diots et boire du vin blanc chez une amie à Cluses.
Le lendemain, nous sommes allés chercher mon aile. Il y avait un pote (un de ceux qui étaient en l’air avec moi), l’amie de Cluses, un élagueur-guide, et un chasseur, qui connaît bien le Chevran. Parce qu’il faut savoir que sur le Chevran, il n’y a pas de sentiers de rando… le chasseur a été bien utile et hyper sympa.
On trouve rapidement mon matos, l’élagueur récupère l’aile en 10 minutes, et on va boire un coup chez le père du chasseur (il est 11h…). L’aile n’a rien, le secours non plus.
Je suis passé dans le journal, où il était écrit que j’avais été emmené à l’hôpital mais que “selon un 1er diagnostic, mes blessures n’étaient pas graves”, ce qui est drôle parce que je n’avais pas une égratignure et que, comme je l’ai écrit, au lieu de l’hôpital j’ai mangé des diots. Mais j’ai appris par la suite que le Daubé est obligé d’écrire que j’ai été à l’hosto car normalement les secours ont l’obligation d’y emmener les secourus, ce qu’ils n’avaient bien sûr pas fait car il était évident que je n’avais rien du tout (hereusement qu’ils ne m’ont pas privé de diots, vindieu!).
Au final on s’est bien amusés, c’était l’aventure pour récupérer l’aile. Deux semaines plus tard, je faisais d’autres décros… en SIV à Annecy ;-). Ca a continué à mal se passer jusqu’à ce que je règle ma sellette comme il faut, mais je n’ai plus fait secours.
J’ai perdu le fil de discussion de vue, mais je vois qu’il est toujours actif, c’est drôle!
Maintenant, j’ai une bonne grosse centaine de décros à mon actif, et je me porte bien de ce côté- là.