Des reines déchues... Des balles de guerre aujourd'hui enterrées

Bonjour,

Je me permet une petite incursion sur ce fil car je vois qu’il y a des historiens parmi vous.
Je cherche la date de mes débuts en parapente:
Nous montions de Lyon le week-end à Chamrousse avec des ailes BLS

Dans mon souvenir il y avait des 5 caissons et si on était sage on pouvait essayer une 7 caissons…

Est-ce que cela vous dit quelquechose?

Merci :ppte:

1991 a été une année charnière pour la compé parapente :

  • bon des performances,
  • représentation cosmopolite,
  • nombre de pratiquants et marché en hausse rapide,
  • qualité d’organisation sans précédent sur les Mondiaux de parapente

1ère nation du parapente, la France connaissait une émulation sans précédent autour de ses compétiteurs de l’événement qu’allait être les Mondiaux


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A noter : Regis REPELLIN qui fait 90 km sous une Alien… Au top, vous pouvez commencer l’entrainement…


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- ATTENTION - Photo mythique : le beau Sébastien Bourquin faisant les “B” sous son APEX… tous les symboles d’une époque incarnés en un seul pilote - Fallait les épaules larges pour assumer… “- Un mot Seb ? - No problemo…”

Une composition photographique magnifique, un sujet au couleurs de l’arc en ciel… Splendide ! :soleil:


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Xavier Murillo, bien sûr… compétiteur-assurancetourix… toujours au cœur de l’action

Un amour du parapente jamais démenti

Salut l’artiste :rando:

La scène :


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L’envers du décor :


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Q : qu’est-ce qui a changé depuis ? :grat:
Re: …les ailes ? :?

Ils étaient les plus beaux… enfin presque tous :lol: …


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Ils n’ont jamais aussi bien volé, avec un aussi bon “teamgeist…”

Euh… non??.. Ah oui: ça c’est Andy HEDIGER qui le dit du team suisse qui l’emporte par équipe à Saint-André :bang:

…merci Paul , un retour comme ça …ben c’est chouette cela me rappelle mes débuts…et aussi de re penser à certains pilotes qui volent la haut…Cordialement . Pierrot capt … karma+ :trinq:

Pub Edel époque AirBulle <Avant que le chamoniard Elie HANNOTEAU ne récupère l’importation de la marque Coréenne en France>


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Nota : l’APOLLO… le “RADICAL LOOK”… inégalé

Après les voiles compé mystères pour Choucas :), je lance un 2nd challenge : la déco la plus… étrange !

Peut-être connaissez-vous une déco d’aile de compé (artistique et/ou sponsor) encore plus singulière
Alors … Qu’attendez-vous pour la partager avec nous, espèce d’égoïstes ? :jump:


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Nota : sur la photo, sans doute celle d’un modèle original en Corée, elle est encore floquée PARACOND qui produisait alors pour Trekking mais aussi pour d’autres constructeurs

Avec l’ASTRA, APCO inaugure une lignée qui fera son succès pendant plus de 6 ans
Il est issu du développement d’APCO et d’un design conçu par l’ingénieur aéronautique qui fera les belles heures d’APCO : Oleg DZHANAEV

Suivirent SUPER ASTRA (Supra), puis le “chef-d’œuvre” d’APCO (cela n’engage que moi - j’attends d’autres témoignages), l’XTRA :soleil:

Le profil biconvexe sélectionné avait des caractéristiques remarquables en terme de stabilité, de plage de vitesse et de tolérance à d’amples variation d’incidence


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A la demande générale… euh… non ?

Les ZEN sont issue d’une recherche très différente de celle qui avait conduit aux très tolérantes ASTRA, SUPRA & XTRA

Leur profil est très différent : c’est un biconvexe asymétrique avec un bord d’attaque en… gueule de squale :koi:


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Avec la Zen, APCO tentait d’entrer de plein pied dans la course à l’armement

De plein pied… mais à reculons, comme si l’on avait forcé la main à Anatoly :o

En témoigne la taille des suspentes dont elles étaient équipées à la livraison : avec 2.5 mm en partie basse, elles ne dépareraient pas aujourd’hui sur un biplace ! :roll:

Avantage : on pouvait faire des nœuds dedans, ce qui allait être utile comme on va le voir :wink:


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C’était fini de rigoler et de faire des photos en lâchant les deux mains : c’était ambiance compé - Point -

Mais surtout, dès les premiers vols, un malaise s’installait rapidement à bord : “z’on oublié le virage ou quoi?”

Et puis en thermique, une impression confuse d’échapper à la masse d’air, l’aile semblant chercher sa respiration…
Non, c’était pas vraiment la joie… Et c’était dommag

Car une fois le barreau poussé et/ou les trims relâchés, on sentait bien qu’il y avait des chevaux sous le capot, mais bridés, étouffés : fallait juste changer les échappements et la direction

On allait s’y atteler… C’était juste une question de temps

Mais de temps, le marché du parapente de la fin des années furieuses n’en avait pas

Alors, quand un charismatique jeune pilote de Midi-Pyrénées, leader d’un team de joyeux mousquetaires (trois mais ils étaient eux aussi quatre, un PARATECH-addict s’étant mêlé au trio), acquis à la cause d’APCO et soutenus par un équipementier de sport français… dé-suspente… chute… ouvre son parachute… dont les ancrages lâchent à leur tour sous le choc de l’ouverture en chute libre…:cry: C’en est fini des Zen françaises, même si sous d’autres latitudes, leurs soeurs jumelles récoltaient quelques lauriers au plus glorieux, elles finiront en décor de plafond de salle des fêtes (pas très prudent ça… nylon<-> feu /!\ ) le temps d’un anniversaire ou neuves à la décharge

Toutes… Toutes ? … Non !

Voici l’histoire de quatre d’entres elles

Et on va commencer par la fin de leur traversée du désert - Je plante le décor : Saint Hilaire du Touvet -

Il est à peine neuf heures dans la fraicheur humide d’une matinée de fin septembre.

Je viens de quitter le sol et il me semble maintenant glisser sur des rails bien huilés. Je suis pilote confirmé, sous une aile de compétition quasi neuve, avec zéro turbulence et un parachute révisé de frais; les quelques autres voiles en l’air sont distantes de plusieurs centaines de mètres.

Et pourtant, je ne suis pas dans mon vol: je n’arrête pas de fixer les falaises que je longe : un nœud dans l’estomac et le sentiment que ses arêtes de pierre peuvent à tout instant me saisir !

Je ne risque pourtant rien, absolument rien… Tout va bien… Je m’encourage : “Relaxe-toi donc, espèce d’imbécile!”
Un coup d’œil au dessus : ma voile est belle au dessus de moi… Pas un bruit.
Mais soudain, elle décroche : un drapeau violet avec des éclats roses dégringole soudain devant moi… Elle se ré-ouvre… Puis tout son bord d’attaque s’effondre… Elle se redresse… une secousse, une pause, puis tout se déchaine à nouveau : des fermetures de plus en plus amples, ressources, abattées…

Je suis hagard, pétrifié. Je ne sais pas quoi faire. Je ne sais même plus si je vole encore…
Une autorotation, 360… Déjà le sol qui arrive à sa rencontre… posée, elle s’affaisse et tombe au sol au sol.

Je regarde sa sœur jumelle: elle semble toujours me porter, fidèle, sans manifester aucune velléité à m’embarquer dans la même sarabande infernale. Elle glisse toujours sur ses rails. Une longue droite dans la plaine, un virage à droite, long plané, nouvelle droite, étape de base, droite, finale, ressource : je suis posé au milieu l’atterrissage de Lumbin… Mes jambes me portent… c’est presque une surprise !

En boule dans l’herbe humide, ma voile et ma sellette sont là, abandonnées… Le pilote à disparu.

Un voleur ? Non. Le revoilà d’ailleurs en train de discuter : un pote à lui, juste au bord du terrain. Il me voit, marche un peu dans ma direction avant d’être à nouveau interpelé par quelqu’un que je ne reconnais toujours pas: il le salut gentiment, quelques mots en anglais, prend congé et se dirige à nouveau dans ma direction, souriant, heureux de ce petit intermède avant un petit déjeuner consistant.

Lui c’est Alex Louwe, chef pilote d’une firme israélienne et moi… je me demande bien ce que je fous là, au lieu d’être dans mon lit ce samedi matin, en plein milieu de la Coupe ICARE !

En fait je le sais très bien : je suis là parce que je suis vivant… et que c’est même étonnant.

Mais… « Play Again » m’a dit deux fois la vie. J’ai eu cette chance, d’autres non.

Profiter alors… Respecter, voler, vivre et l’ aimer. Puis mourir, car il le faut bien… mais vraiment le plus tard possible !

Flash back… Deux ans déjà que Yann ESPINASSE nous a quitté…


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NB : la photo présente une Zen <et non une Zen 2>

Erratum : Alex Louw

Bon alors, puisqu’il faut…
L’X’Tra, oui une aile, une vraie. Pas un de ces innombrables produits médiocres qui hantent sans cesse le marché du parapente.

Certains pensent que c’est compliqué d’essayer une aile et de se faire une idée, de choisir…
Ben non, un essai c’est dix minutes et c’est vu. Ce fut le cas, la facilité sautait aux yeux dès le décollage puis au premier virage c’était le flash * ! Voler comme dans un rêve…
Une bonne bouille en plus cette X’Tra. Et un concept à suspentage très court qui, si on réduisait la surface, pourrait en faire une mini-voile de nos jours.
Évidemment avec Apco à l’époque, comme on peut le lire dans les péripéties de Paul, si on n’était pas absolument complètement “éveillé” et informé, on se faisait toujours enfler quelque part. Ce que je n’avais pas encore capté c’est que la marque faisait des tailles différentes en changeant le nombre de caissons et pas par homothétie… Et donc avec la 25 à 4,7 d’allongement, on était très loin d’avoir les perfs d’une 30 ! Avantage, on se demandait vraiment pourquoi ce truc était sensé être une aile de compétition tellement c’était compact en vol et simple en comportements. D’ailleurs, les réouvertures de demi-aile (rare) claquaient tellement fort (un vrai coup de canon !) que ça faisait peur, mais sans autre conséquence !

Bon, faut dire qu’à l’époque on sortait d’une DHV3 (d’ailleurs une excellente aile méconnue dont je parlerai lorsque je n’aurai pas la flemme de vous scanner une photo) qui se pilotait avec une sellette points bas à croisillons réglables (très bon concept, d’ailleurs) et qu’on avait gardé la même sellette… C’est à ce moment que j’ai pris l’habitude de bien serrer la ventrale. Ma compagne qui a toujours aimé l’ultra-maniabilité s’y refusait obstinément ; deux violentes auto-rotations près du relief plus tard, elle a fini par s’y résoudre !

Aujourd’hui, je serais vraiment curieux de voir ce que donnerait une X’tra juste entièrement diagonalisée et avec un suspentage épuré. Rien qu’avec ça à mon avis elle ne serait pas à la rue et serait encore plus réjouissante !

  • J’ai peut-être pas tout suivi car Paul en envoie trop, mais il me semble qu’encore personne n’a parlé de LA Flash de chez UP, non ?

proto de P4 avec hediger aux commandes

:bravo:
Cette aile reste ahurissante par la finesse de son profil : on dirait un NACA laminaire de jet supersonique ! Pas de siège éjectable pourtant…

Heidiger, ça ressemble bien.
Pour la P4 ? Ce serait un proto de chez proto car la voile de série ne ressemblait en rien à cela. Plumes beaucoup plus rondes, moins voûtée…
La P4 détestait les basses vitesses. Une vraie machine à vrilles.

5 avril 1996 - Je viens de recevoir la voile : elle pèse… une tonne… non… mais plus de 8 kg tout de même : toile, assemblages, suspentes, c’est du béton. Il n’y que les coutures des diagonales à l’extrado qui jurent

note#1: toujours avoir avec soi un tire-bouchon pour remettre en place les points quant ils ont accroché le sol, froissant l’extrados du bord d’attaque - ce sera aussi le cas pour le bord de fuite structuré de la Zen 2)

1ers gonflages de contrôle, vol plouf - “Ready to go” !

6 avril - Tuc de Pan (Mourtis) - Forte instabilité - Vario +8/-4 m/s à chaque ascendance
Il faut tout réapprendre par rapport à l’Xtra… alors je m’accroche et reste en l’air, le temps d’essayer de comprendre

note#2 sur les abattées, ne pas abaisser les commandes car sinon la voile descend encore plus bas (!).
:vrac:
En fait, le profil génère un fort couple à cabrer et elle se rétablit seule.
Si au contraire on abaisse les commandes (comme cela marchait sur la plus part des voiles contemporaines), le bord de fuite forme un volet net qui provoque un fort recul du centre de poussée, ce qui accuse le piqué et aggrave la situation

Ceci était toujours le point le plus critique à bien intégrer, tout particulièrement en cas de fermeture asymétrique importante où la demi-aile surchargée réagissait avec plus de vivacité : contrer seulement à la sellette, contre mesuré à la commande opposée qu’en cas de nécessité impérieuse telle que l’évitement du sol ou d’une autre voile <le décrochage n’est jamais loin !>

Les fermetures frontales, même massives mais symétriques, se ré-ouvrent encore classiquement par une tempo : un abaissement ample des freins suivi d’une remontée rapide des commandes avant que l’aile n’abatte

Pour les fermetures à haute vitesse, se sera la même règle… très… très dur de rester calme et d’attendre :affraid: mais l’expérience montrera que c’était la moins mauvaise solution… :shock:

note #3 : garder les mains ouvertes sur les élévateurs - L’appui permet de contrer encore plus efficacement à la sellette… et puis… cela permet de s’accrocher à autre chose que les commandes ! Faire confiance à l’aile… faire confiance… confiance… con… :bu:

Et ce sera comme cela à chaque vol et j’en noircissais des pages de carnet, surtout quand j’ai commencé à “bricoler”

Bref… fallait intellectualiser graAavement… ou avoir une très grosse dose de confiance en soi… ou une grosse… couche d’inconscience pour se sentir à l’aise dessous (rayer les mentions inutiles… Moi ? Eh ben…disons que j’avais pas de crayon!)

Ah la voilà l’Apex MESH, couleurs à l’extérieur.
Avec les intercaissons en MESH… D’où le surnom

A+
L

En fait c’est un proto de transition P4->P5 avant que cette voie ne soit abandonnée pour celle-là :
http://www.para2000.org/wings/photos/paratech-p5.jpg

En fait il y a eu quelques p 4,5 avant de voir naître la vrai P5. D’ailleurs si je me souvient à cette époque les P4 de série en compet, ça manquait carrément de vitesse.

A+
L

Whoa ! :affraid: quelle M…
Heureusement que ça passerait plus aujourd’hui ce comportement !!
Je sais pourquoi j’ai commencé le parapente que récemment ! :twisted:

Norbert