Dimanche, j'ai raté un truc : quoi ?

ça s’est passé ailleurs mais peut-être néanmoins des pistes de réflexions/réponses…

http://www.parapentiste.info/forum/meteo-aerologie/interessant-pour-tous-t39911.0.html;msg508120#new

Les brises de vallée de ce coin sont réputées pour être très fortes. Des sommets hauts, des vallées resserrées, des contrastes forts, une aérologie déjà un peu typée ‘sud’. J’ai des souvenirs émus de marches arrières du diable en bas de l’Alpe d’huez.

Prévisions, anticipation, expérience sont les gages de la sécurité. Voler seul sur un site ‘technique’ quand on est pas sur à 100 % de ces facteurs c’est prendre un risque.

Oui, c’est prendre un risque, ca on est d’accord. Mes essais de regarder et voir et comprendre autant que possible n’ont cette fois pas palier mon manque d’experience.

Merci pour le lien sur le front d’advection, je pense en effet que c’est ca, avec le chaud humide qui venait du sud, qui a pu se passer.

Dans la meme optique de mieux faire les prochaines fois, j’ai lu dans le post

[quote]Si on se retrouve en l’air
à ce moment-là, il faut, dans la mesure du possible, soit rester en l’air, soit poser en altitude, soit
se placer le plus en avant possible d’un terrain d’atterrissage. On peut rester en l’air en se plaçant
en appui sur tous les versants exposés au vent de vallée. Les conditions ne seront pas pour autant très turbulentes. Il est très fréquent qu’ensuite le ciel se charge en stratus et strato-cumulus, mettant un terme à la convection. Les conditions redeviennent ensuite plus calmes au bout d’une petite heure.
[/quote]
J’y avais pense en effet, rester en l’air en s’appuyant sur les versant face vent, c’est ce que j’appelais surfer la vague. Est-ce que j’aurais pu glandouiller en l’air jusqu’a ce que ca se calme ? j’etais relativement serein que ca se calme , vu que le vent meteo etait sense etre au calme plat le soir et que une fois le soleil couche… mais bon, c’etait quand meme ose, je trouvais d’attendre. J’aurais pu, du ?

pour plus d’infos sur les brises de vallées, avec quelques cartes des brises auxquelles s’attendre c’est ici:

http://paragliding.rocktheoutdoor.com/conseils/le-phenomene-des-brises-de-vallees/

juste histoire de rajouter ma pierre “ou mon grain de sel”,
outre la vitesse accrue qu’implique le fait de poser vent de cul,
il y a aussi le risque de se retrouver en décrochage a 60 km/h sol

en effet si instinctivement quand on recule vent de face pour poser on va avoir tendance a lever les bras pour aller plus vite, voir même ne pas toucher au freins en arrivant au sol;

une arrivée vent de cul va avoir l’effet inverse, dans le sens ou la vitesse est supérieur a ce que l’on a l’habitude de voir et le premier réflexe va être de commencer très tôt a freiner l’aile, ce qui risque déjà de nous rapprocher du point de décrochage, et arrivé a 5-6 m sol on en remet une couche pour l’arrondi en étant persuadé qu’on a de la marge de vitesse, et là le décrochage est quasi assuré avec le risque d’ajouter a la vitesse du vent la force du rappel pendulaire.

donc clairement se poser vent de cul parce qu’on se fait reculer n’est pas une bonne idée

Zogla, un truc qu’est pas toutafé clair qd je te lis : tu t’es posé vent de cul? Ou vent de face mais twisté? Parceque je n’arrive toujours pas à comprendre ce qui peut motiver une décision de se poser vent arrière quand on recule déjà. Même si il y avait des lignes en bas, elles ne sont pas apparues au dernier moment.
Se faire piéger par une brise forte, ça peut arriver même dans des vallées larges je me suis déjà fait reculer à laragne ou dans la plaine de la Durance. Mais je ne me suis pas cassé la tête autant que toi sur le pourquoi du comment :oops: j’mesuis jute dit ‘chiotte, ça poudre ds le coin des fois…on fra gaffe la prochaine fois’

Rien a voir entre reculer sur la plaine de Laragne et subir le même chose dans la vallée moisie d’Allemont !

Je trouve aussi très étonnant et illogique la décision de poser vent de cul :grat: . En situation de reculade extrême, j’ai retenu la solution de michel Werli. Après avoir vu un collègue (Richard Gallon ?) se faire trainer sur un attero dans le Valais, il a choisi de se poser en marche arrière le long d’une haie. Voile stoppée dans l’arbre, pilote au sol ‘confortablement’ :stuck_out_tongue:

Pas besoin de s’appeler Michel Werli ou Richard Gallon :wink: :

Ce fil est pédagogique pour un grand nombre, je pense.

Il met en évidence ce qui fait la différence entre un pilote (peut-être) naturellement doué en termes de gestuelle de pilotage et acceptant bien des conditions déjà fortes tôt dans leurs progressions (ce qui peut donner l’illusion de maitriser son sujet) mais manquant d’expérience et un pilote peut-être moins “naturellement” doué mais avec une vraie expérience acquise sur de nombreuses heures de vol sur de nombreux sites dans de nombreuses conditions différentes (même sans jamais s’être confronté à des conditions réellement limites) qui lui auront permis, en tout premier, de connaitre parfaitement ses limites.

Être un pilote ne se satisfait pas seulement de savoir correctement tirer sur les ficelles mais bien plus, d’utiliser ses neurones avant, pendant et après chaque vol.

Rien que l’évocation par Zogla de préférer poser vent de cul plutôt que vent de face alors déjà qu’il se fait reculer accéléré me laisse penser que son stress avait mis en place une viscosité mentale aussi dangereuse que l’évolution des conditions aérologiques elles mêmes.

Il ne se veut là aucune critique.

Donc oui j’ai pose vent de cul. Dans le details, voici ce qu’il y a eu :
Vla la carte pour visualiser : [quote]http://i.imgur.com/5mM1CvJ.jpg
[/quote]
-le vent marque avec les fleches.
-au numero 1 sur la carte j’ai pris la brise dans les dents, et je pouvais plus avancer vers le gresivaudan. Du coup, retour sur allemond.
-quand j’etais pose dans la compression en vol stationnaire (numero 2 sur la carte, 200m au dessus du sol), j’avais plus tant de champs que ca de dispo et aucune marge d’erreur pour calculer ou je tomberai, puisque des que je partais de la compression de je reculais meme debout sur l’accelero. Donc l’idee de viser une haie d’arbre et poser en arriere, carrement, mais avec moins de lignes electriques et un tout petit peu de manoeuvrabilite. Ou alors, je suis juste pas assez experimente, mais je n’etais pas serein quant a viser un champ plutot qu’une maison ou une ligne electrique, surtout si par malheur le vent forcissait encore en descendant. Dans le doute, j’ai prefere foncer sur le lac. Je suis passe environ 70 100m au dessus du barrage je dirais et j’ai pose au numero 3. Si j’etais arrive plus haut j’aurais ptet retente le face vent mais la je savais que y avait plus trop de plage plate apres, on retrouvait le bord du lac assez pentu quand meme, et j’avais plus trop de gaz pour faire demi tour sereinement et avoir le temps d’aviser, donc j’avais pris la decision avant en fait. Voila le pourquoi du comment. Des erreurs prealables, comme de pas aller poser direct dans les champs quand j’aurais pu plutot que d’essayer de me rapprocher de grenoble et me prendre la brise dans la face, et essayer de limiter la casse ensuite, en somme. Et bien sur le fait que je pensais pas pouvoir poser debout sur l’accelero et que du coup je sentais vraiment encore moins les 25km/h de dos que le mode traineau a 70 de face. Debout sur l’accelero de dos et en sautant sur les C et les D juste avant de toucher le sol, je suis bien d’accord que c’est clairement mieux.

Pour le coup, justement, je pense que la mentalement il n’y avait pas trop de viscosite. Je vois bien que vous comprenez pas bien moon cheminement mental pour le pose vent de cul, mais en gros j’avais accepte de peut etre me peter les jambes pour sauver mon dos. Je me trompe probablement, mais je me voyais vraiment tetraplegique en posant a 20km/h de dos… encore une fois, debout sur l’accelero, carrement, oui, meme en reculant un peu. Mais pour le coup c’est mon manque d’experience et malheureusement le fait que meme en ecole on peut pas vraiment demander ces choses la (enfin je demandais mais on me repondait tu verras plus tard, en gros… ce que je comprends, mais que je ne valide pas : je comprends parceque bien entendu rien ne remplace l’experience. mais je ne valide pas parceque j’ai ete forme a l’alpi, principalement seul, que c’est comme ca que je fonctionne et que je trouve dommage de pas donner tous les elements meme si on pense que la personne devrait faire 12 autres stages. Donc oui, chacun en pensera ce qu’il veut, mais j’essaye de progresser doucement et principalement seul (ca c’est pas tant par choix, mais j’ai pas encore de collegues de vol/montagne…). Jusqu’a present je n’avais jamais ete dans des conditions non prevues avant de m’envoler, et je ne me suis jamais envoye en l’air quand je pensais que les conditions etaient trop fortes. D’ou mon intrusion ici pour comprendre.

En gros, viscosite mentale non, manque d’experience, carrement. J’ai fait au mieux avec mes connaissances, et j’avais accepte de me peter un jambe pour pas finir dans une ligne electrique ou noye dans le lac. La prochaine fois, je ferai/ferais les choses autrement, surement debout sur l’accelero a cote d’une haie. Mais en effet, quand on est pose dans la compression et qu’il faut decider de la marche a suivre, on fait avec ce qu’on sait. J’avais clairement pense a atterir debout sur l’accelerateur mais comme je n’avais ni essaye une seule fois ni vu ni entendu parle… j’ai mise sur quelque chose de plus violent mais plus “evident” aussi.

Je ne sais pas si vous comprendrez, et moi non plus je ne veux auncunement critiquer ou remettre en question, juste progresser a ma facon…

:grat:
http://www.parapentiste.info/forum/meteo-aerologie/compression-ou-depression-t36186.0.html;msg463905#msg463905
:sors:

:+1:

clairement pour savoir si ca passe ou pas, y a rien de mieux que de voler avec des gars qui ont deja l’Experience :wink:

Ahah j’ai hesite a utiliser ce terme en effet, mais je me suis dis aller, c’est le terme consacre meme si il n’est pas adequat, donc va pour. Mais tu m’as fait bien sourire de deterrer ca :slight_smile:

Carrement. C’est grosoo modo mon moto pour l’alpi quand des amis moins experimentes debutent : aller tres doucement et le plus respectueusement possible de ses capacites et en essayant de toujours se sous-estimer/se remettre en question si seul, et sinon aller avec des gens de confiance plus, tres experimentes. Je suis ce gars la en alpi, et j’essaye de suivre mon propre conseil de douceur en parapente. Jusqu’a present j’etais plutot fier de moi :slight_smile:

mais du coup, je peux venir profiter de l’Experience ? :slight_smile:

Ce qui est déjà top c’est que l’on puisse en discuter.

Pour t’expliquer mon incompréhension quant à ton choix ;
(je me base sur mes souvenirs de tes dires sans pour autant relire tous tes post alors désolé si ma mémoire me trompe, tu rectifieras)

Tu recule à +/- 20 km/h alors que tu accélères. Disons 38 km/h bras haut + 12 km/h au deuxième barreau + 20 km/h de reculade = (à la louche) un vent ou une brise que l’on peut estimer à 70 km/h.

Hypothèse 1 : tu choisis de poser vent de face en reculant, tu percutes la planète à 20 km/h si tu reste debout sur ton acceléro et avec un taux de chute un peu plus élevè que bras haut mais avec un risque de fermeture augmenter (faut pas se leurrer) Si tu lâche l’accéléro, c’est avec 20 km/h + 12 km/h soit 32 km/h mais avec un risque minimisé de fermeture à ras des pâquerettes.

Hypothèse 2 : tu choisis (ton choix) de poser vent de cul, alors ; Tu vole à 38 km/h dans une masse d’air qui se déplace à ~70 km/h ce qui te donne une vitesse sol de près de 100 km/h (avec une sacré finesse qui rend d’autant plus difficile de jauger ou tu toucheras le sol ou un obstacle)

Petit rappel que l’énergie que tu représente au moment d’un impact est égale à masse x vitesse au carré. Ton impact sera 25 x plus brutal vent de cul que face au vent accéléré et encore 9 x plus que juste bras haut face au vent.

Je ne suis pas convaincu que tes chances soient meilleures en te croutant à 100 à l’heure le nez dans l’herbe plutôt qu’à 32 voire 20 km/h dans un roulé-boulé digne d’une chute arrière de judoka. Surtout que dans ce sens là, la colonne vertébrale s’enroule mieux…

Alors oui, ton manque d’expérience explique que tu n’as pas pu éviter de te retrouver dans cette situation plus que délicate mais je persiste à penser qu’une forme de viscosité mentale lié au stress normale au vu justement de la situation vécue t’a empêché de tenir le raisonnement pré-cité.

En tous les cas, l’essentiel est que tu t’en soit sorti mieux que ces malheureux pilotes pyrénéens.

Bonne après-midi,

De quoi alimenter la discussion :

http://www.parapentiste.info/forum/sites-de-vols/chamrousse-faces-est-un-potentiel-neglige-t25981.0.html

http://parapente.ffvl.fr/sites/parapente.ffvl.fr/modules/ffvl_cfd/carNet/show.php?flyIndice=327

:wink:

perso j’ai deja de la peine à accumuler une modeste experience …
et quand je vole avec des gars qui ont de l’Experience, souvent apres 3 ou 4 thermiques je dois me contenter de les observer de loin et d’en dessous :init: sauf dans 2 ou 3 bocaux que je commence à comprendre à peu près.
clairement ca prend un temps fou d’engranger tous ces details … mais ca fait le charme de l’activité.
sinon, un moyen d’engranger plus vite c’est, parait-il, les compets …

Oh putain le piège à rats!
Et sinon avec un vent pareil y avait pas moyen de dégager vers le sud dans l’autre vallée qui a l’air plus large et qui fait moins venturi? ou de refaire le plein en dynamique sur le relief séparant les 2 vallées pour pouvoir se barrer et poser en altitude?

Apres c’est sur que c’est difficile de juger de sa propre plasticite morale, mais je me base sur mes experiences en alpi ou c’est un peu la meme et faut pas que le cerveau s’arrete. Ce qui empeche pas de prendre les mauvaises decisions :). Pour l’energie, je suis aussi on ne peut plus d’accord et le premier defenseur de rouler a 110 sur autoroute, 80 sur nationale et 30 en ville (et pour la vie des gens et pour la planete, d’ailleurs).

Par contre les chiffres sont un peu differents :
-Accelere a fond je reculais peu. (et c’est une erreur de n’avoir pas voulu atterir en etant accelere mais comme je le disais je voyais pas comment courir et j’etais pas du tout sur de comment ca allait se passer… mais si, et j’espere pas, je me reretrouve dans la mouise comme ca, ca sera sans hesiter poser au second barreau vent de face). Du coup le vent a 200m du sol etait plutot de l’ordre de 50km/h maximum.
-Comme je voyais pas trop comment poser au second barreau, du coup, sans l’accelero, je reculais a environ 20km/h, estime simplement au sol qui defile (donc pas facile) et avec les carac de mon aile.
-du coup c’etait un 20km/h de dos, ou non accelere 70 et non pas 100km/h. Il est clairement passe dans ma tete le coup de mv^2, mais j’ai aussi imagine la glissade et… ouais, je preferais ralentir autant que possible en courant de face et me faire trainer raper sans eclater mon dos que me faire defoncer de dos, mais c’est une decision basee sur un scenario imagine dans ma tete dans cette situation un peu stressante, donc bien sur je suis tout a fait d’accord pour dire que c’etait ptet mieux de dos, meme pas debout au second barreau. Apres, j’ai quand meme bien reflechi et tout quand j’etais “tranquille” a surfer la compression.
-au final, je pense que les deux choix etaient plus ou moins equivalents et que fallait pas paniquer dans les deux cas et avoir un zeste de chance.
-La solution de se retourner et poser au second barreau aurait ete meilleure, si j’avais vu/su/pense que c’etait bien possible, et si j’avais ete assez haut au niveau de la plage. A cote de ca, je pensais quand meme pas me tuer en glissade de face, et… j’etais pas sur de ca de dos, a tord ou a raison.

Mais ouais, en tout cas, c’est pas une bonne idee mais comme toutes ces situations, c’est extremement formateur de se retrouver et discuter de ces situations, d’autant que j’ai juste quelques bleus ! Et mes pensees a tous les autres volants ou marcheurs de cimes qui n’ont pas eu cette chance…

Alors, j’ai essaye la solution 1, partir vers le bourg d’oisans, mais meme en allant de 1 a 2 sur la carte de ma reponse d’avant, j’arrivait difficilement a progresser vers le sud, et une fois a 2 je pouvais plus.

Remonter la pente : j’ai pas ose. Encore une fois c’est mon manque d’experience : j’etais pas sur de reussir a remonter assez et il n’y aurait plus eu la moindre echapatoire autre que se foutre dans des arbres si c’etait pas passe. Je pense que ca serait passe, mais encore une fois, sans etre sur, j’ai prefere prendre le parti de risquer mes jambes en etant relativement serein pour ma vie.

même idée …