@ Zogla, je ne souhaite en aucun cas stéréotypé ton incident mais personnellement j’y vois un incident typique (qui se termine malheureusement parfois par un accident… grave) du manque d’expérience (que tu reconnais facilement, bravo) mais aussi de l’action du stress (normal au vu de la situation) qui paralyse nos neurones au-delà d’une certaine dose (que tu as plus de mal à admettre)
Comme visiblement tu es à la recherche de réponses et c’est tout à ton honneur, je me permets d’insister en rebondissant sur tes dires. Note aussi s’il te plait, que l’on ne peut pas trouver de bonnes solutions à un problème si l’on ne se pose pas les bonnes questions ou si on ne détermine pas les réelles causes qui ont mené au problème.
Par exemple ;
alors, oui c’est le 1. Quand ca s’est mis a souffler mort j’ai fait demi tour. J’avoue que je sais pas ce que j’aurais pu faire d’autre, a part prendre d’autres decisions avant pour ne pas etre dans ce cas de figure.
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Ce n’est pas un manque d’expérience qui t’a fait faire 1/2 tour et filer vent de cul alors que face au vent tu reculait déjà (quoique peut-être un petit peu quand même) C’est plus une absence d’analyse de la situation, de ses tenants et aboutissants. Et cette absence d’analyse moi j’y vois plus une réaction de “panique” (c’est pas péjoratif) qui te fait choisir la fuite d’abord alors que même sans expérience de ce cas de figure, l’analyse de la situation t’aurais mis en évidence que ta vitesse-sol et ta finesse-sol face au vent te permettrons plus de choix que une fois à Mach 2 vent de cul.
[quote]Bon je ne connais pas les lieux, mais au vu de ta carte et vu le zef que tu annonce, j’aurais pris appui sur le relief côté droit (sens des flêches) pour poursuive jusqu’a après “Le Roberand” ou il semble avoir des espaces plus dégagés.
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Ya, c’est une des idees que j’ai eu avec celle d’aller vers le bourg d’oisan, mais j’etais pas du tout sur de pouvoir remonter donc… plutot que de finir dans un fil electrique en perdant cm par cm, voila. Mais en effet, avec plus d’experience, en sachant si j’aurais ou pas pu remonter, c’etait la decision que j’aurais prise.
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Là aussi, au vu des vols dont tu te réclame, je ne peux pas croire que tu ne sais pas évoluer quel est le potentiel d’ascendance dynamique avec une telle brise sur les reliefs dont tu dispose. Donc comme je peux pas croire que c’est un manque de compétence, il ne me reste que l’hypothèse de la réflexion en berne faute au stress.
[quote]Je sais pas si on a réussi à te convaincre que vent de face cela fera toujours moins mal que vent de cul ?
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Avec une haie, dans de l’herbe, yes. Au second barreau, yes. En reculant a 5 ou 10km/h, yes. A plus de 20, je le sentais pas, mais… je sais pas quoi dire de plus. J’etais a peu pres sur de pas mourir en vent de cul, et pas du tout a 20 en arriere (meme avec le casque), d’autant que mon airbag aurait plus ete gonfle meme si il a rien pris meme de face.
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Pour ton airbag, être face au vent ou vent de cul en vol ne change rien. Dans la masse d’air donnée toi, ton parapente et ta sellette vous vous déplacez toujours à la même vitesse pour le même pilotage.
Et la différence au niveau de l’impact sera toujours la vitesse-air de ton aile au moment de l’impact diminué de la vitesse de la masse d’air si tu fait face au flux, augmenté de la vitesse de la masse d’air si tu choisi de voler vent debout.
Dans le 1er cas, avec 38 km/h de vitesse-air de ta voile bras haut (pour l’exemple) et 50 km/h de vent tu posera à 12 km/h en marche arrière. Rester bras haut n’est pas trop difficile question de précision.
Dans le 2ème cas, avec 23 km/h de vitesse-air de ta voile mains aux fesses pour le freinage/décrochage final et toujours 50 km/h de vent tu t’écraseras à 73 km/h et la on suppose que tu sois capable de faire ce freinage/décrochage final pile au bon moment. Car sinon, réalisé trop tôt tu décroche et t’écrase pour du bon, réalisé trop tard tu pose avec une bonne finesse certes mais à 88 km/h…
Alors j’ai du mal à comprendre comment ; Entre poser à ~12 km/h en reculant face au vent sans aucun risque de décrocher et poser entre ~73 et ~88 km/h avec un sérieux risque de décrocher en voulant réussir le freinage de la mort, comment tu peux avoir du mal à choisir. Cela ne peut pas être un manque de compétences ou d’expérience mais bien un arrêt de ta réflexion du au stress.
Je ne comprend pas non plus pourquoi il t’es plus pénible, alors que visiblement tu veux trouver des réponses pour que un tel incident ne t’arrive plus, d’accepter l’idée que peut-être tu as failli, une fois dans la situation, plus par une incapacité de réfléchir posément et de prendre les bonnes décisions que par une absence de connaissances et/ou compétences (mêmes liées à l’expérience)
Bien sur que les erreurs d’analyses de l’environnement avant l’incident sont elles à rapporter à un manque d’expériences et de connaissances/compétences liées. Mais elles seules n’expliquent pas les mauvais choix une fois dans la situation.
Si ton idée ici est de vraiment faire une analyse rétrospective de ton incident pour en tirer un vrai enseignement et justement enrichir ton expérience de pilote de parapente en plus de ton expérience d’alpiniste. L’expérience c’est aussi et peut-être avant tout, se connaitre soi-même ! Et notre mental ne réagit pas forcement à des situations de crises de la même façon quand elles ne se sont pas les mêmes, le savoir est un plus et qui peut nous permettre de corriger nos faiblesses. Vouloir ignorer ou occulter nos faiblesses est le meilleur moyen de les renforcer et finalement les subir.
Sacrés facteurs humains…