Salut 
Comme convenu avec Akira dans un autre Post (sur l’accidentologie), j’ouvre un nouveau Topic, où je vais vous exposer ma vision de l’enseignement (qui sera peut être un peu polémique) et ce qu’il devrait être à mon avis (les priorités au moins). Bon mon point de vue peut être mal perçu ou mal compris, aussi si des doutes quand à ma position, se font jour, n’hésitez à mez demander des précisions.
Constat. Man’s se demandait dans l’autre topic si le nombre d’accidents n’étaient pas en hausse ! Difficile à dire mais je serai plutôt d’accord avec lui. Et si les blessés ne sont pas en hausse (?), il me semble au moins que le nombre de miraculés du vol libre est en progression (je pense aux incidents de vol qui se terminent miraculeusement bien). Je me fonde sur ma vision et mon analyse des comportements des pilotes sur les sites (c’est donc très discutable
).
Personnellement tous les gros incidents ou presque incidents que je vois sont dus soit:
- à une mauvaise technique individuelle (au sol souvent décollage, ou petite fermeture pas ou mal gérée)
- à une ignorance dans la construction d’un plan de vol (passage en zone turbulente, sous le vent,…) ou dans la construction d’une approche.
Mon analyse. Personnellement il me semble (c’est un propos que je tiens depuis longtemps
) que l’enseignement du parapente n’est plus assez rigoureux. En fait mis à part 2-3 broutilles on apprend les mêmes choses depuis que je vole (environ 15 ans). Attention je ne dis pas que tous les moniteurs sauf moi sont des branleurs :mrgreen: , je pense même que l’immense majorité sont rigoureux (et beaucoup ont la même vision que moi), mais ils sont rigoureux sur une méthode et des repères qui ne le sont pas (vous suivez ?? :mrgreen: ).
En gros pour le moment (dans la majorité des écoles que j’observe), on apprend à peu de chose près à gonfler la voile et tenir un cap, puis on vole, si il pleut un peu de théorie, si y vente un peu de face à la voile. En très peu de temps on aborde le vol de durée ou le Thermique, et ensuite un SIV ou pilotage . Beaucoup de pilotes que je connais on fait un SIV alors que leur maîtrise au sol, leur réflexion (lecture et analyse aérologique), leur construction d’un plan de vol ou d’une approche sont notoirement insuffisant (grosse prise de risque). En gros les discours qu’on entend assez souvent, c’est je me suis fait fermé , j’ai eu peur. Je vais faire un SIV. Pour moi en passant au vent ou en volant plus tôt (bref avec un peu d’analyse) il n’y aurait jamais eu de fermeture.
J’ai donc l’impression qu’on prend les problèmes à l’envers. On veut “apprendre à piloter” où l’on devrait “apprendre comment ne pas avoir à piloter”.
Perspectives
Avec la progression du matériel il me semble maintenant (ça devrait même déjà être le cas à mon avis) indispensable d’avoir de grosses connaissances théorique. Avant une aile école permettait de rejoindre l’attérissage sans trop de soucis, maintenant on peut presque faire un tour de vallée sans enrouler. Du coup la variété des aérologies rencontrées est beaucoup plus importantes, les chances de se faire pièger dans un coin malsain aussi.
Quand j’étai jeune ( :lol: ), les voiles volaient à 4 de finesse (donnée constructeur :mrgreen: ), on se plaçait au dessus de l’attéro et en faisant 2 virages on était sur de tomber dans le bon pré. Maintenant avec le plané des voiles les approches sont devenus rudement compliquées. On ne pose plus où l’on veut si on n’est pas tip-top carré dans cette phase.
Bref pour moi l’enseignement devrait en venir à des choses plus simples et plus carrés (un poil moins ludique au premier abord). c’est à dire se focaliser sur:
- Technique au sol et super maîtrise du décolage (gonflage, temporisation, prise de décision, respect du cap et gestiond ela vitesse)
- Bonne connaissance théorique (si je me trompe pas, les élèves planeurs reçoivent un package complet avant de commencer (en tous cas c’était le cas il y a 2 ans à côté de chez moi (c’était un coffret monté par la fédé je crois)), notament aérologie, règlementation et comment ça vole, avant d’être “autonome” c’est à dire beaucoup de théorie dès l’initiation. Tous ça avec pour objectif la construction d’un plan de vol.
- Grosse maîtrise du posé (différentes approche, approche à plusieurs, posé en campagne) autonomie.
Je pense que ces points là devraient absolument être abordés dès le début (c’est comme ça déjà dans certaines structures avec beaucoup de Bi péda). bon ça réduit considérablement le nombre de vols par jour de stage init ou perf. Si on se focalise et qu’on veut apprendre la construction d’un bon plan de vol, aucun élève ne décolle après 11h30 (dès qu’il y a un peu de Th. quoi) on fait de la théorie à la place (aérologie, règlementation, méca vol) de la même façon pour une bonne maîtrise au déco (pour moi c’est LA base, c’est 3 jours minimum de pente école avant de voler (pour un stage en groupe), ~2 jours pour un stage individuel.
Pour l’approche c’est aussi affaire de ressenti, mais au moins s’imposer qu’un élève ne fasse rien de dangereux pendant cette phase, je suis consterné d’être obligé (trop souvent à mon goût) de repréciser tout les basiques de l’approche à des élèves qui viennent me voir pour du thermique ou du cross.
Voili voilou. pour ma vision de ce que devrait être une progression “moderne” d’un pilote de parapente (je dis bien de parapente, en delta j’avais 3 jours mini de course dans les pates avant de pouvoir espèrer voler (je me suis claqué au dernier essai en pente école :o ), en fait on avait pas de quota de jours, mais un aéronef à bien maîtriser
avant d’espèrer aller plus loin.
++