Mon raisonnement, c’est qu’un employeur ne garde un salarié que si le salarié produit plus qu’il ne coûte. En l’absence de SMIC, il peut donc embaucher qui il veut, en offrant le salaire qu’il juge rentable pour lui. Les employés ne sont jamais obligés d’accepter un poste si le salaire ne leur convient pas, ils peuvent aller bosser pour un concurrent qui offre plus, donc pas d’esclavagisme.
Du point de vue de l’employé pas du tout qualifié, l’exemple typique étant un réfugié pas du tout qualifié et qui comprend à peine la langue, ça veut dire qu’il existe des boulots très peu payés qui permettent de commencer à obtenir une expérience professionnelle, et monter progressivement l’échelle sociale.
Maintenant si tu met en place un SMIC, ce qui se passe c’est que du jour au lendemain ces employés très peu qualifiés ne sont plus rentables. Le travail qu’ils font n’augmente pas la production de l’entreprise suffisamment pour justifier leur nouveau salaire. Dans les rares cas où leur rôle était réellement vital pour le fonctionnement de l’entreprise, le développement du robot ou du programme informatique qui peut les remplacer devient soudainement rentable.
C’est ça que j’appelle “scier les premiers barreaux de l’échelle sociale”.
Mais plus fondamentalement, c’est surtout une question de liberté fondamentale. Si un gars est content de travailler pour un certain salaire, qu’est-ce qui justifie qu’on puisse lui interdire cela pour des raisons purement idéologiques ?