Il y a quelques trucs marrants dans cette rubrique mais ce qui me consterne c’est que pas mal d’entre vous ont des petites lacunes en Histoire.
Les flics, je connais, je leur balançais des pavés sur la gueule en mai 68. J’avais à peine 20 ans et j’étais étudiant (sans E à l’époque, j’ai changé de sexe beaucoup plus tard).
A cette époque, les gradés de la flicaille avaient été recrutés par Vichy et ils avaient fait leurs armes en Algérie, autant dire que leur sens moral et leur sens du respect des droits des gens n’existaient que sur le papier, et que c’était du papier à cul.
Un préfet de police nommé papon (pas de majuscule pour ce mec-là) avait déporté des centaines de Juifs pendant l’Occup’, il a fallu toute l’énergie de Mitterrand pour qu’un procès ait enfin lieu et qu’il soit condamné… et très vite libéré par chirac pour “raisons de santé”. Il se porte bien, merci pour lui.
Il n’a jamais été inquiété pour le monstrueux carnage d’octobre 61 (plus de 300 morts et autant de “disparus”) quand les Algériens de Paris ont manifesté pacifiquement avec femmes et enfants pour l’autodétermination promise par de gaulle (c’est ma manie de ne pas mettre de majuscules aux noms qui ne sont pas propres). La réaction du vieux fut immonde : “c’est regrettable mais secondaire”.
Et le vieux salaud parlait de démocratie…
Son successeur, qui fit massacrer les étudiants dans les rues de Paris (plusieurs centaines de blessés graves et pas loin de 100 morts, maquillés en accidents de la route alors qu’il n’y avait pas d’essence. C’était moi qui tapais les déclarations des témoins pour un Livre Noir qui fut évidemment censuré et saisi chez l’éditeur), fut tout aussi terrible lors de sa courte présidence. Toutes les bavures étaient couvertes, les flics s’en donnaient à coeur-joie et un ministre croupion fit une loi liberticide instituant la “responsabilité collective”. En clair, toute personne ayant participé de près ou de loin à une manif était condamnée pour les exactions commises par d’autres… qui étaient en général des flics en civil.
Je me rappelle un soir, après la dispersion d’une manif contre Franco qui avait été véhémente mais pacifique, sans exactions policières. Nous allions prendre un pot et quelqu’un appela par derrière. Richard se retourna et prit en plein visage une grenade à fusil tirée à l’horizontale. Il fut inculpé de violences à agent, comme d’habitude, et il survécut avec la moitié du visage en moins. Le flic auteur de ce crime prit du grade avec félicitations.
Le gros salopard qui régnait à l’Elysée était un criminel qui avait pas mal de sang sur les mains, il avait entre autres refusé la grâce de Roger Bontemps, qui n’avait jamais tué personne et qui fut guillotiné.
Ce fut moins horrible sous Giscard (tiens, il adroit à une majuscule celui-là) mais nous étions encore très loin de l’Etat de Droit. La France redevint un pays de droit et fréquentable avec Mitterrand mais en 86 chirac gagna les élections, il arriva à Matignon avec pasqua à l’Intérieur. La grand patron du SAC (et dit-on de la mafia corse) ministre de la police, quel scandale, quelle honte ! Immédiatement il y eut des “bavures” et un “accident” nous priva de Coluche.
Avec le temps, les vieux flics de Vichy ont pris leur retraite, puis ceux qui avaient torturé en Algérie, et avec les années Mitterrand l’habitude fut prise d’éviter les bavures, les juges ont pris aussi l’habitude de suivre les plaintes contre les flics ripoux et notre Maison Poulaga devint plus présentable, sans être un modèle de démocratie et de respect du droit comme en Angleterre. Au moins on ne pouvait plus brailler “CRS - SS” ni “flics fascistes assassins”.
Arriva à l’Intérieur un petit mec nerveux aux grandes oreilles et aux dents longues… et la sinistre réputation de la police française, un peu vite enterrée, redevint d’actualité. Depuis que ce hutin (référence à notre roi Louis X) est à l’Elysée, on ne compte plus les coups tordus. Demandez aux “jeunes” des cités de banlieue comment se conduisent les flics, comment ils respectent le Code de Procédure Pénale. Ils ne savent pas ce que c’est mais la chasse au faciès, le délit de sale gueule, les injures, les brutalités, les brimades, les persécutions, ils connaissent.
Etat de droit… chirac en avait plein la bouche, mais il a volé des milliards pour faire fonctionner son parti et enrichir les copains, se servant au passage. Dans n’importe quelle démocratie, dans n’importe quel état de droit, il serait en prison depuis longtemps.
Un copain travaillait dans une grosse boîte de travaux publics. Son boulot c’était de monter des plans pour corrompre les ingénieurs de la Ville de Paris afin d’avoir des marchés publics plus facilement, par exemple des faux chantiers souterrains où il ne se passait rien mais qui donnaient lieu à une facture une fois le trou rebouché, manière pour l’entreprise de se refaire après avoir dû cracher des sommes énormes dans les caisses du parti qui exploitait Paris. Il me fit un jour écouter un enregistrement d’une “conférence” entre les argentiers de la Ville et les entrepreneurs de TP. Cela ne durait que quelques minutes, c’était de la dynamite. Quand je lui ai suggéré de remettre ça au Procureur il m’a dit : “Tu n’y penses pas, tu ne connais pas ces gens-la. Si je parle mon espérance de vie sera inférieure à 3 jours”.
C’était en 1993 et il n’y a pas prescription mais tous les protagonistes des “affaires” parisiennes ont été blanchis par la “justice”, au prix de magouilles plus infectes les unes que les autres. Si chirac était tombé, il aurait emmené du monde avec lui. Ils l’ont tous protégé.
Etat de droit, qu’ils disent…
Nous avons dit NON en 2005 à l’infâme “constitution” européenne. Malgré les manips et les combines, le NON l’a emporté avec une belle majorité. Qu’a fait le hutin 3 ans après ? Il a fait “passer” le même texte, rebaptisé traité de Lisbonne, par la voie parlementaire, en douce, et les députés aux ordres n’ont pas moufté. Un texte refusé par referendum aurait dû faire l’objet d’un autre referendum, du moins dans une démocratie.
Vous découvrez que la France est une république bananière, un état de passe-droit et de non-droit qui dérape dangereusement dans un fascisme sournois ? Nous sommes en plein dedans. Ecoutez LePen : depuis deux ans son silence est assourdissant.
Rassurez-vous et profitez du présent : le pire est devant nous. Mon site n’est pas encore fermé mais il est connu en haut lieu, donc surveillé. Je le sais depuis que Raffarin est venu me saluer au Salon de l’Agriculture il y a deux ans. Je fais très attention à ce que j’écris.
J’ai encore fait un vivitexte, je le publierai sur mon site.