incident biplace à St-Hil: défaut d'accrochage (était: Accident loudenvielle)

Bien sur qu’imaginer/concevoir/finaliser un système mécanique infaillible qui empêcherait de décoller sans être correctement harnaché autant en solo qu’en biplace serait une bonne chose MAIS est-ce que en se focalisant ainsi sur une solution idiot-proof, on n’élude pas le problème de fond de toute l’accidentalité ; un manque de precautions/de marges/de conscience des risques/de serieux ?

Est-ce que l’on ne dé-responsabilise pas en quelques sorte le commandant de bord ?

Ne devrait on pas avant tout chercher à comprendre comment/pourquoi quelqu’un qui évidemment ne souhaite pas se voir confronté à un incident/accident aux conséquences potentiellement fatal et qu’il connaît parfaitement, en arrive à négliger une chose aussi évidente que de s’assurer qu’il(s) soi(en)t biens harnaché(s)

Il reste que même si on peut régler de façon idiot-proof la question du harnachement, comment réglera t-on les problèmes d’aérologies inadaptées, de choix d’atterro inadapté, etc. ?

Le problème c’est que l’oubli d’accrochage, c’est pour moi un bug du cerveau qui arrive à un moment.
Certes il peut y avoir une circonstance aggravante (perturbé par un élément extérieur par ex).
Mais pour moi, c’est comme ce moment bizarre où tu te retrouves incapable de te rappeler du code de ta CB ou du numéro de téléphone de ta femme que tu fais pourtant plusieurs fois par semaine.
Une heure après, ce dernier te revient en tête alors que tu en as plus besoin…

Comme Hub je n’ai jamais eu d’alerte d’oubli d’accrochage, et comme en escalade je vérifie toujours au moins 3 fois mon noeud (en PP mes boucles)
Mais ça n’empêche pas que j’ai des copains qui ont mal fait ou oublié leur noeud en haut d’une paroi. Deux collègues de boulot d’ailleurs, une ex-championne d’europe et un pote prof pourtant bon alpiniste qui s’est mal attaché en salle d’escalade !

Je suis pas convaincu que ce soit par négligence, manque de marges, surconfiance…

Par contre sur mes 8 premiers vols, avec ma nouvelle aile, sellette neuve, bref une routine différente, j’ai oublié deux fois de mettre mes gants ! (Je les mets dans une poche de la veste et les enfile au moment de décoller).

Bref, à mon avis une solution ultime d’anti oubli serait pas de la déresponsabilisation comme c’est le cas du bip en bagnole, mais clairement un gage de sécurité pour cette fois où ton cerveau buggue…

J’insiste mais je suis sûr que ça peut-être une bonne idée… :canape:

Il faudrait alors que le vario verrouille les boucles jusqu’à l’atterro, pour qu’on ne puisse pas se détacher et oublier de se rattacher (ce qui est souvent le cas dans ce genre d’accident). Et il faudrait que ça marche aussi vario éteint, car si on oublie aussi d’allumer le vario???

Euhhh non, le vario, si on l’allume bien sûr avant (ce que font quand même pas mal de pilotes), aurait juste un message à valider sur un écran d’accueil.
Pas bien compliqué à mettre en place par les constructeurs-programmeurs de nos joujoux

Je trouve aussi, tant qu’à faire.
Ça n’empêchera pas de décoller sans vario ou sans l’avoir allumé, ça n’empêchera pas de répondre “oui” machinalement sans y penser, ça n’empêchera pas de répondre “oui” sans l’avoir faite, mais ça ne mange pas de pain (et ça donne une image sympa de M. Syride).

Mouais, pour moi le seul moyen sûr de ne pas oublier de fermer les sangles de cuisses c’est qu’elles ne puissent pas s’ouvrir!
Une idée comme ça: on peut peut-être coudre un bout de sangle reliant les 2 parties de la cuissarde ce qui permet de l’allonger et de l’enfiler plus facilement tout en la gardant fermée, la boucle ne sert plus alors qu’à régler à la bonne longueur. Si tu oublies de fermer la boucle t’es juste un peu pendu mais quand même tenu…

Le 100/100 n’exite malheureusement pas. Pour s’en approcher, il n’existe que des procédures à suivre et à respecter.
Si tu veux éviter les risques d’une activité, tu l’abandonnes.

Si cela peut être utile et sauver la vie (pourquoi pas après tout ?) En quoi l’autocollant très visuel de la FFVL sur le casque du pasager, serait-il moins efficace ? :grat: Surtout qu’en biplace avant de décoller, le pilote a bien plus l’arrière du casque de son pax devant les yeux que son vario (quand il en emmène un de vario)

Et le modèle de l’autocollant casque passager pourrait très bien trouver son alter-égo special solo à scratcher sur le cockpit (un des élément majeur fauteur de trouble au niveau défaut d’accrochage) ou en tant que “médaille” sur l’une ou lautre boucle ventrale pour les sellette sans anti-oubli.

Pourquoi un affichage vario serait plus efficace ?

Comme dit Guy, il n’y a que conscience et rigueur qui sont des réponses pertinente. Pour le reste si on y met du sien en termes de manque de conscience et rigueur, on trouvera toujours moyen de passer à côté et se faire mal et faire mal.

Les procédures ont leur limites, y a qu’à voir l’aviation, ils passent leur vie à appliquer des procédures, ça n’empêche pas les avions de tomber… suffit d’un moment d’égarement! L’idée c’est qu’avec des cuissardes fermées il est impossible de les enfiler avec les sangles d’épaules en place, donc pour mettre ta sellette tu es obligé de commencer par les cuisses et pour l’enlever tu ne peux pas défaire les cuisses en gardant les sangles d’épaules, ça limite quand même pas mal les risques…

En effet si on ne veut pas oublier une seule attache il serait aussi bon que la sellette (ou les sellettes) soit solidaire de la voile aussi.
Pour les avions, tu as raison: de temps en temps il y en a qui tombent. Est-ce que le suivi des procédures y sont pour quelque chose ? On les fait progresser aussi avec la connaissance. Pour certains cela semble être une contrainte intellectuelle inimaginable.

D’accord avec toi sur le principe, le hic c’est que comme avec les procédures il existe une limite. Celle de “l’effort” ou “inconfort” que les gens sont près à accepter. Quand on voit les réticences qui s’expriment déjà quand il est question de boucles carrées plutôt qu’automatiques… Alors penser que les biplaceurs, surtout ceux qui enchainent les rotation vont s’équiper de la sorte, c’est faire de l’angélisme. Surtout si on imagine les deux sellette indetachables des écarteurs (car le risque est encore plus là en biplace).

Et au pire, au 1er pilote noyé le débat sera relancé sous prétexte que peut-être/sans-doute/certainement il aurait pu/su se libérer de sa sellette s’il elle avait été équiper de boucles automatique et que sa mort est le problème du matériel (et non pas qu’il a fini dans l’eau sans gilet de sauvetage et de bateau pour le repêcher)

Aucun matériel ne compensera jamais totalement et infailliblement l’erreur humaine. D’ailleurs en aviation certain accidents sont justement imputable à la perturbation de la réflexion humaine par les informations materielles. Que soient les sondes vitesses qui induisent en erreur ou parce que l’on met une porte blindée pour empêcher l’intrusion de terroristes et que l’on donne ainsi l’occasion à un co-pilote malade de rester seul aux commandes jusqu’à l’impact.

Le problème est dans l’humain, il faut aussi y trouver la solution sinon on ne fait que préparer les prochains incidents/accidents lié à d’autres utilisations non-pertinente de notre matériel pas si mal pensé.

Ou abandonnons complètement le pilotage aux ordi & machinerie comme nos biens-pensants l’imaginent pour nous dans le futur au niveau circulation routière. Je ne suis pas convaincu qu’il en restera beaucoup pour trouver cela encore interressant de rouler que ce soit en auto ou moto.

Bonne nuit,

peut être bien que LA solution universelle n’existe pas
à l’époque où je m’étais sérieusement penché sur le débat airbag vs mousse, la typologie du terrain (cailloux, flotte …) était bien présente. Il n’y a pas de raison que pour les anti oubli ça soit bien différent.
La bonne réponse est peut être “ça dépend” … mais en tout cas je suis sur que ce genre de fil (même si on a déjà abordé certains aspect de cette reflexion) est au moins utile à chacun qui se penche sérieusement sur la question et se demande ce qu’il peut faire pour éviter qu’un jour ça lui arrive.

:+1:
j’ai dû attendre une 15e d’année mon premier oubli, pourtant, jamais pendant cette période je n’ai cru que j’étais à l’abris (je ne suis pas non plus un stressé de la pré-vol)
Heureusement je m’en suis rendu compte dès le gonflage où il y avait un truc pas normal (à posteriori sellette pas positionnée comme d’habitude). C’est un feu rouge qui fait que dès la tempo j’ai tout arrêté, fort heureusement ! car avec la pente du déco, je suis resté au sol quand la sellette a glissé et commencé à voler toute seule.

Posons nous voir la question autrement ;
Puisque plusieurs tels JulienF et Piwaille pensent que le défaut d’accrochage n’est pas un problème de ; “négligences, manque de marges, sur-confiance… etc.” Alors comment expliquer que l’on zappe le controle de quelque chose que l’on sait potentiellement fatal ?

Est-ce qu’il n’existe pas une forme de déni, de non-acceptation de nos faiblesses et erreurs (humaine) ? Est-ce que justement en fonctionnant ainsi, en nacceptant pas l’idée que ce sont bien et avant tout nos propres erreurs personnelles qui nous conduisent à la catastrophe. N’est ce pas ainsi que nous nous privant de trouver à nous corriger/éduquer pour ne pas les produire/reproduire ?

Là, il est question du défaut d’accrochage mais évidemment que la réflexion s’applique aussi aux défauts ; de météo, d’aérologies, de placement, de pilotage, de décisions, etc.

Ceci étant dit je constate qu’il y’a quand même un problème de prevol qui est assez général dans notre sport où les pilotes (je me mets dedans) se préparent à l’arrache.

Hier c’était typique sur un déco.

Une école des élèves en perf, le moniteur. Le moniteur dit à l’élève : si pour toi c’est ok, on y va. L’élève : c’est bon, mais est ce que tu a vérifié mes suspentes ? (En gros est ce que tu as fait le boulot à ma place…). Le moniteur : ben écoute c’est à toi de voir, mais y’a rien qui te choque ?
Le gars avait deux tours de freins…

Je m’apprête à décoller, une amie arrive sur le déco. Elle n’a pas volé depuis un moment. Du coup je lui dis que je part après elle, je ferme la marche. Prevol moyenne sûrement, car arrivée en bas elle me dit qu’elle avait… Un tour de frein ! Étant trop loin je n’avais pas vu, j’ai surtout cherché une clé au gonflage au cas où pour lui dire STOP.

Bref on est un peu limite. Je mets tout le monde dans le même panier !

perso, j’ai avant tout horreur de décoller ou de me préparer dans la précipitation,
si je loupe le créneau, j’aurai le suivant ou je volerais un autre jour.
tout ça pour dire que, que ce soit en solo ou en bi, je fait en sorte de ne pas me préparer sous la contrainte ou dans la précipitation,
je me laisse la possibilité de me préparer tranquillement, a mon rythme et selon mon “rituel”,
je me laisse aussi la possibilité de tout recommencer si jamais je suis interrompu,
et en cas de doute, il n’y a pas de doute, je recommence tout a zéro.

effectivement on n’est jamais sure a 100%, donc il y a toujours la probabilité d’avoir un problème.
mais je pense que entamer un vol avec cet état d’esprit contribue fortement a réduire les risques.

rectification;
ils passent leur vie à appliquer des procédures, ça empêche les avions de tomber…

il suffit de regarder les ratios des vols commerciaux… oui pour les pilotes privés le chiffre augment, mais pourquoi?, parce qu’ils prennent des raccourcis sur ces procédures justement…

:pouce:

Cette approche est la règle dans tout ce qui nous entoure qui présente un caractère de criticité

Cela s’applique de l’assemblage d’un moteur fusée d’un lanceur Ariane à la traçabilité de la viande contenue dans un steack haché vendu au supermarché, en passant par le serrage des étriers de frein de la voiture dont vous prenez livraision chez le concessionnaire

Petite clin d’oeil à l’égard des motards : il n’y a pas si longtemps, il était prudent quand on achetait une moto européenne ou américaine d’en vérifier toute la visserie de la partie cycle, de la transmission secondaire et du système defreinage

Et de vérifier tout cela avant de prendre la route !

karma+
Merci à vous… je me sens un peu moins seul…

Voila voila ça nous rajeunit pas ça !.

guy