pas très étonnant, l’Enzo3 va bientôt sortir et elle devrait logiquement être plus perf que la Zeno alors il est temps de vendre avant qu’il n’y en ait trop sur le marché de l’occase
Moi je connais plutôt des vieux qui se sont pris des crashs parce que soit disant " ils avaient des heures et des heures de vol " mais plus trop les réflexes.
Je ne connais pas de jeunes qui se sont vraiment fait du mal avec une D ou une CCC.
Par contre des mecs avec des voiles A et B, tant qu’on veut.
Certain jeunes pilotes ont du talents, des réflexes et un engagement suffisant pour passer rapidement sous une aile perf.
Je pense plutôt que certain sont frustrés de se faire mettre une pattée par des jeunes pilotes fraichement sorti du moule, qui y vont fort et qui osent envoyer la soude.
Quand je vois comment certain “vieux pilotes” gèrent leurs déco, ou le moindre mouvement d’aile, je me demande qui il faut suivre parfois…
Après je ne dis pas qu’il faut faire n’importe quoi!
Etre véloce et avoir un temps de réaction bref est un plus indéniable. Mais le parapente est une activité avec de nombreuses notions théoriques, que l’on acquiert pas si vite que cela pour la plupart. Mais il est bien sur possible d’être un excellent parapentiste et avoir moins de 20 ans.
Je suis d’accord avec toi et je trouve que le problemes vient des reflexions faites par les “vieux” pilotes frustrés/jaloux qui n’objectivisent pas.
Je m’explique:
Dans ma progréssion je me suis fais qqles fois traiter de fou par un ou deux pilotes plus expérimentés qui commencaient à me voir voler lus longtemps et plus loin qu’eux, mais en leur demandant d’argumenter leur jugement je me suis tout de suite rendu compte que c’etait infondé ou dogmatique…
Du coup ca m’a un peu brouillé car j’aimais bien solliciter les pilotes plus expérimentés pour discutter avant le vol ou apres le vol sur les options, les conditions du jour…
Sauf que je me suis aperçu que sur le site que je fréquente principalement seulement 2 ou 3 pilotes expérimentés étaient capables de partager une analyse argumentée les autres seulement capables d’invectiver.
Pour résumer:
il m’a fallu:
reperer les rares “bons conseilleurs”
m’affranchir de la pollution de tous les autres pour progresser ce qui n’est pas chose facile quand on débute dans l’activité.
Conclusion :
Je ne sais pas si c’est pareil chez vous mais là où je vole tout se passe comme si on voulait cantonner l’activité à du loisir pépère…
Personnellement je prends l’option inverse: ce qui me motive sont les cross et les compets et je me construit donc une image de fada que seule mes résultats vinet redorer
Désolé d’avoir été long mais tout ça pour dire:
pourquoi toujours chercher à brider les pilotes?
-Est on soit meme suffisamment objectif sur sa propre pratique?
Est on en capacité d’évaluer objectivement le niveau de compréhension théorique des conditions par les autres pilotes et leurs capacités techniques de pilotage?
Éternel recommencement de la vie où les jeunes refuseront toujours les conseils de leurs aînés et referont encore et encore les erreurs de ceux qui essayent de les conseiller !
Rassurez vous, si vous échappez à la grosse gamelle, un jour vous serez vous aussi un vieux con qui donne des conseils qui ne seront pas suivis.
dans un tout autre domaine, j’explique qu’en fait les gens qui te découragent (ça peut aller jusqu’à la tentative d’émasculation), en fait ils te veulent du bien …
Juste ils t’appliquent à toi leurs peurs (… dont la peur de l’inconnu) et du coup ils essayent de te faire rester dans le troupeau… (mais encore une fois) pour ton bien.
Oui, la véritable force c’est de savoir sortir de sa/la zone de confort et d’aller chercher son bonheur personnel et tu as déjà très bien analysé
[quote=“François Binos,post:45,topic:62460”]
Après (et sans vouloir être castrateur) je compléterais quand même
il y a juste un point de vigilance = la météo ou plus exactement la saisonnalité de certains phénomènes.
Oui les ailes modernes permettent de voler loin et longtemps et donc d’accumuler beaucoup plus vite de l’expérience, mais une autre partie de cette expérience se compte en nombre de saisons.
Il y a de jeune pilotes doués qui progressent vite de façon responsable et réfléchie : c’est tant mieux pour eux (ils volent beaucoup mieux avec leurs 100 vols au compteur que moi avec plus de 1000, mais je connais mes limites !).
Il y a malheureusement parfois l’inverse : un jeune un peu tout fou voulait décoller en mini-voile sur un site turbulent et délicat (avec petite falaise en-dessous) où se trouvaient ce jour-là d’autres pilotes expérimentés.
Les conditions (je n’y étais pas) étaient, parait-il, très mauvaises (vent travers turbulent au décollage).
Les “vieux” pilotes expérimentés et connaissant bien le site ont cherché à dissuader le jeune de voler ce jour-là, mais il a décollé quand même.
Il a fait des wagas le long de la falaise en-dessous, et s’est fracassé sur celle-ci en se tuant sur le coup, en laissant une épouse et une fillette en bas âge.
Comme quoi, le contexte peut être très différent suivant les “jeunes” dont on parle.
Je suis entièrement d’accord avec Piwaille et Tsitsi
Mais mon post avait peut être une prétention supplémentaire:
après avoir posé le constat du caractère inaudible des bons conseils noyés dans le brouhaha des “pollueurs”, celle de proposer aux pilotes qui se sentent en capacité de conseiller les autres sur leurs pratique de faire eux même une introspection:
Est ce que, comme le dit Piwaille, je ne suis pas en train d’appliquer mes propres peurs au pilote que je veux conseiller?
Suis je suffisamment objectif (mon propre niveau de compréhension, d’appréhension du niveau de celui que je conseille…)?
Bref etre de bon conseil revient toute proportion gardée à être un petit moniteur ou un petit entraîneur et on sait bien que la pédagogie nécessite de longues heures d’apprentissage et d’expérimentation.
Du coup plutot que de traiter de fada ou inconscient les jeunes pilotes soit disant hermétiques aux conseils on devrait peut etre se demander pourquoi le message ne passe pas? pourquoi le conseilleur n’est pas crédible? ou audible? (sans se contenter de les traiter de jeunes insonscients)
Je crois d’ailleurs que la FFVL avait envisagé de désigner certains pilotes comme “référent” sur les sites afin que des nouveaux puissent directement recueillir des conseils pertinents auprès d’eux peut être serait-ce intéressant…
Puisqu’on a tous le soucis de la sécurité ces reflexions ne me semblent pas inappropriées… peut etre est ce déjà réfléchi dans la Fédé…;
Il semblerait que la plupart des clubs anglais aient traditionnellement un poste de “security officer” qui correspond assez à ce rôle de “référent” orienté sécu. Ils expliquent aussi les particularités des sites et les règles locales. C’est plus ou moins bien vécu parfois, mais la plupart du temps plutôt bien vécu pour cause certainement de pratique culturelle.
La sagesse de Marc est toujours à méditer et c’est un vieux con puisqu’il a un an de plus que moi, du moins à l’aune de ceux qui nous tiennent pour des PPH (cela ne dira rien aux jeunots, hihihi… mais dans mon enfance parisienne, cela voulait dire “Passera Pas l’Hiver”).
Plus tard, les “vieux” de la génération d’avant furent surnommés “les croulants”.
C’est là que Brassens fit une chanson magnifique qui n’a pas pris une ride.
Le Temps ne fait rien à l’affaire.
Je me suis cassé la gueule 4 fois et j’aurais pu me retrouver Bd des Allongés avec un petit jardin sur le ventre, ou légume, ou seulement sur 4 roues, mais la Montagne n’a pas voulu.
C’est facile de se sentir à l’aise et de faire des conneries, la sanction viendra tôt ou tard et pour moi elle est venue très vite. Pour d’autres c’est une épée de Damoclès dont ils n’ont pas forcément conscience.
Ce fil de discussion me désole.
J’ai toujours été du genre extrémiste, toute ma vie j’ai taquiné les extrêmes et l’enfant doux et sage avait sans doute évolué ainsi à cause d’une mère castratrice du genre Folcoche et d’un père absent qui ne se sentait pas la carrure d’un Siegfried ou d’un St Georges.
J’ai survécu à quelques moments particulièrement dangereux où le pronostic vital était fortement engagé. Des expériences de ce genre ne confèrent pas le droit de morigéner la jeunesse mais ils donnent l’occasion de réfléchir et d’évoluer, ce qui est toujours un pas vers la sagesse.
Un mien copain n’était pas de cet avis. Pour lui, l’expérience des autres était un peigne pour les chauves, il voulait faire ses expériences à lui, réinventer la roue et le fil à couper le beurre et il se cramponnait à cette idée comme un morpion à son poil de cul… il passa à côté de plein de choses, ne tint jamais compte des avertissements, il perdit ses amis, il perdit ses copains (dont moi) et même son épouse finit par le quitter. Dépouillé de tout, solitaire devant son miroir qui lui renvoyait une image très dévaluée qu’il ne supportait pas de devoir assumer, il se suicida.
Cette dérive me donna à réfléchir.
Il y a un nouveau président US qui est comme ça, brutal et imbu de sa connerie au point de prétendre changer les réalités pour qu’elles collent à ses fantasmes, il fait peur au monde entier parce qu’il n’est pas amendable.
Cela doit nous faire réfléchir parce qu’il y a eu des gus comme ça en Italie puis en Allemagne, il n’y a pas si longtemps…
Un alpiniste ou un parapentiste qui fonctionnerait comme ça aurait une espérance de durée assez limitée.
Il y en a malheureusement.
Nous pratiquons un sport très addictif et passionnel dans lequel il est très difficile de raison garder et plus encore de s’observer comme si on se dédoublait en coccinelle de Gotlib. Certains jeunes pilotes ont cette faculté et ils progressent vite sans le mettre en danger. D’autres l’acquièrent après quelques expériences douloureuses et certains ne pourront jamais y atteindre.
C’est pour ces derniers qu’il y a lieu de s’inquiéter et on les reconnaît assez vite.
Il n’y a pas là de prêchi-prêcha de vieux débris-croulants-PPH, il y a seulement une confrontation de la jeunesse qui sait tout avec la sagesse qui doute de tout.
Et réciproquement. Marc, ton opinion m’intéresse toujours.
c’est dommage d’etre aussi caricatural,
Il ne s’agit pas de tetes brulées completement inconscientes mais de pilotes qui progressent vite et volent rapidement mieux que des pilotes qui se trouvent bons et volent depuis longtemps…
Soit on fait ce que font la plupart: on caricature: “c’est des jeunes inconscients, vont se tuer, … blabla…ca m’attriste…”
Soit on se demande comment les aider à continuer à progrésser sans se mettre en danger.
J’ai choisi la 2e option et je m’interroge sur le canal de communication adéquat et le message à faire passer…
je pense que tu n’aura pas assez de toute ta vie pour réfléchir sur la communication en général et sur la transmission du savoir en particulier mais le sujet est passionnant
je t’invite à chercher le fil où on discute sur savoir comment aider les “jeunes” qui se pointent sur le forum.
Il y a d’un coté les émetteurs qui sont +/- audible pour plein de raisons dont certaines bonnes et d’autres plus mauvaises…
et de l’autre des récepteurs qui peuvent aussi ne pas “vouloir” apprendre (la référence à Gabin et au message de patrick Samoens : l’éternel incompréhension entre les ado et leurs parents par exemple)
Je suis globalement d’accord avec ton post de 12h32. Je souhaiterais moi-même être capable d’être un “wowo les bons conseils” comme tu le décrits très bien. Mais je pense que nos philosophies ou encore art et manières de conseiller ne dépende pas que nos qualités et expériences de parapentistes, ni d’ailleurs de nos propres peurs. Mais bien aussi de nos caractères et expériences globales de nos vie (familiales, professionnelles, sportives, associatives, etc.) Pour preuve, ton argumentation qui en deux posts révèle toutes les dualités (et +) qui nous habitent tous.
Ce 1er passage de ton posts (12h32) : "Suis je suffisamment objectif (mon propre niveau de compréhension, d’appréhension du niveau de celui que je conseille…)" "
Et celui-ci de ton 2èm post : Il ne s’agit pas de tetes brulées completement inconscientes mais de pilotes qui progressent vite et volent rapidement mieux que des pilotes qui se trouvent bons et volent depuis longtemps…"
Si tu pense que nous devrions nous poser la 1ère question avant de juger que quelqu’un n’aurait éventuellement pas le niveau de son aile. Ne faut-il pas aussi se la poser avant de pretendre que oui, il a le niveau de son aile ?
Piwaille j’ai cherché le post dont tu parles mais ne l’ai pas trouvé
Wowo, exact, bien vu, alors que j’essayais d’avoir une réflexion d’ensemble dans le premier post que tu cites je suis retombé sur le cas particulier des 2 jeunes que l’auteur initial du post citait.
En effet c’est bien ce cas là qu’y m’invite à la réflexion puisque qqles pilotes prétendent qu’ils se mettent en danger et qu’un d’entre eux me prend comme exemple (ce qui titille mon esprit responsable )
Du coup questionnement sur un cas concret:
quel emmeteur?
quel canal?
Quel message?
Puisqu’il est clair que le simple “vous etes des jeunes cons vous allez vous vraquer” ne sert à rien
J’en ai vu des jeunes très doués, qui progressaient à pas de géants, qui suscitaient une forme d’admiration voire d’émerveillement.
Je suis venue au parapente à un âge trop tardif mais avec dans la musette une vaste et longue expérience d’alpiniste et une un peu moins longue expérience de la compétition moto sur circuit. J’aurais pu y laisser ma peau quelques fois mais le coup de faux de la Camarde se limita à m’égratigner.
D’autres n’eurent pas cette chance.
Des alpinistes de très haut niveau que j’ai côtoyés il n’en reste plus guère qui soient encore en activité, la plupart dorment paisiblement dans nos cimetières ou ensevelis dans les glaciers du monde.
Il n’y avait pas de têtes brûlées parmi eux, les zozos comme Guido Lammer n’ont jamais fait école ni suscité l’admiration des foules.
La moto, c’est quand même moins dangereux parce qu’il n’y a pas de dangers objectifs comme les avalanches, les chutes de pierres et de séracs ou le verglas, le mauvais temps, la foudre etc.
Je n’ai jamais fréquenté le monde de la Mer ni les marins mais chez eux aussi les têtes brûlées ne font pas de vieux os. L’apprentissage de la Mer est bien plus long que celui de la Montagne et on ne trouve pas beaucoup de jeunes au niveau le plus élevé mais il y en a pas mal parmi les équipiers.
La Mer rend humble.
La Montagne rend humble.
Notre grand Pierre-Paul Ménégoz ( PP si tu me lis) fait de l’humilité la base de son enseignement, c’est pour lui la première qualité à développer et il insiste beaucoup là-dessus à juste titre. C’est pour avoir manqué d’humilité que je me suis cassé la gueule en 2010, ce qui donna un coup de frein brutal à ma progression.
On s’en rend compte avec le recul que donnent les contraintes liées aux chirurgies, aux plâtres et aux béquilles, nonobstant la douleur qu’on a tendance à oublier.
En août dernier eut lieu, comme chaque année, un “challenge féminin” organisé par mon amie Bénédicte sous l’égide de la commission féminine de la FFVL. J’y étais, comme chaque année, pour la logistique (transports, récups etc). Cette compète est aussi ouverte aux garçons, à condition de constituer un binôme avec une fille, bref c’est une épreuve “ouverte”. Deux jeunes dominèrent le lot de la tête et des épaules, des jeunes promis sans doute à un bel avenir… l’un d’eux se fracassa vilainement la semaine suivante (à St André si ma mémoire est bonne).
Être très bon ne suffit pas, piloter comme un dieu une voile difficile ne suffit pas, il faut aussi acquérir de l’expérience pour ne pas aller se mettre chiffon dans un piège qu’on n’aura pas su détecter à temps ni éviter, en prenant sur la gueule une voile qui ne fait pas de cadeaux quand elle se met en vrac.
Tout Planfait a pleuré Sofia, notre Suédoise bien-aimée si joyeuse et enthousiaste. Elle n’avait pas assez d’expérience pour voler à Plaine-Joux ce jour-là et un coin bien pourri lui fut fatal.
Tout Planfait a tremblé pour le jeune Arthur qui, par manque de sang-froid et d’expérience, alla s’écraser sur un toit dans Talloires puis dégringola dans la rue. A la clé des semaines de coma, une longue période d’invalidité et une rééducation encore plus longue, il s’en est finalement tiré et il a pu reprendre ses études et même participer au RedBull Elements deux ans après son accident.
Oui il y a des jeunes qui comprennent vite et qui progressent vite, qui grimpent comme des écureuils et qui pilotent comme des dieux… mais ils sont jeunes et ils ne peuvent pas avoir le vécu ni l’expérience des Anciens, ni évidemment leur culture liée à l’activité. C’est notre rôle à nous, les Anciens, de communiquer aux jeunes par le dialogue ce qui peut leur être profitable de notre expérience, et c’est dans la nature profonde des jeunes de s’aguerrir face à eux-mêmes et de s’enrichir de l’expérience des aînés. L’orgueil devient alors le plus redoutable des écueils.
Je suis contre le conflit des générations, opposition totalement stérile et sclérosante. Et celle qui écrit ici est une vieille prof anarchiste qui a gardé la fibre insurrectionnelle de sa jeunesse mais qui a vite perdu l’illusion romantique qu’une Révolution était possible.
Le dialogue entre les générations est toujours difficile - question de culture(s) - mais je suis convaincue qu’on progresse toujours quand on sait le maintenir.
Et pour ce faire, une passion commune comme le vol libre est un atout puissant qu’il ne faut pas négliger. On ne perd jamais son temps quand on (ré)écoute Brassens. (les “vieux” peuvent aussi apprendre la bière aux jeunes)