Bravo ! Bien vu. C’est exactement ça.
Au départ, on me signale ce témoignage : http://figuredetempete.over-blog.com/2018/07/start-balise-1-et.html
Je commence à lire le truc et je me dis “Pfff ! Encore un qui est passé sous Zéno trop tôt…”
Et puis je vais jusqu’au bout et je découvre la configuration que je décris. Ma réaction naturelle est de rester sur le cul !
Et là tout d’un coup je me dis, … mais si tout ça me laisse pantois, c’est le signe que dans mon for intérieur j’étais persuadé que ce truc là ne pouvait pas arriver dans cette configuration là. Et le gars en question, est-ce qu’il aurait volé de la même manière s’il y avait pensé ? Et tous les autres, est-ce que dans une configuration pareille, ils “voient” immédiatement ce risque potentiel ?
Alors si ceux qui ont répondu ont joué le jeu, et non pas fait une réponse bétonnée par du “tout peut arriver, c’est connu” et au moins là on est sûr de ne pas dire une connerie, ce forum est vraiment l’élite du parapente.
Grilled par Samepate et moi aussi on m’a appris à répondre “non”. Mais c’est une réponse plaquée, ce n’est pas moi. C’est une réponse pour avoir la bonne réponse, or dans ce sondage il n’y a pas de “bonne” réponse à trouver.
Honnêtement, je me suis douté. Mais ayant reçu les infos, je ne pouvais pas répondre autre chose que : “ça peut arriver”
Et que dire d’un pilote qui passe d’une CCC à une EN C et qui a une frontale --> cravate --> secours ? Il avait changé parce qu’il estimait qu’il ne volait plus assez pour passer sous une CCC.
Des cas étonnants, il y en a des quantités incroyables. Pour autant, il est difficile de trouver un point commun entre tous ces accidents
Pour moi c’est vraiment typiquement le profil de pilote qui est en sursis…
Tu ajoutes à sa configuration, le fait qu’il est ingénieur, trentenaire, qu’il cherche en permanence à optimiser son temps et qui fréquente assidument certaines listes de parapente.
Sa référence de pilote c’est Maurer et il rève de faire du vol bivouac ou l’Xalps… :roll:
Le fait que ce soit un cocon joue son rôle. Il le dit lui-même, il aurait du immédiatement replier les jambes. Et ça aussi ça m’épate, il a fait un SIV récemment et pourtant il n’a pas ce réflexe. En fait, on devrait tous sortir de SIV avec en tête qu’il faut tout faire pour éviter les twists (replier les jambes pour ceux qui sont en cocon, se gainer en cramponnant les élévateurs, au besoin passer les bras entre et écarter si on a le temps…).
Je ne comprends pas bien ce listing de préjugés ?
Quelles listes?
Il fait de la compet en B sport peut être dans l idée de progresser.
Cela montre le décalage entre la vraie vie et le siv. Il vaudrait mieux des simulateurs en sellette où on n’est pas prévenu de ce qu’il va se passer.
Pour le cocon, peut être que des pilotes vont commencer à y penser… Vive le retour de belles combinaisons !
Il faut différencier le SIV du vrai vrac !
En SIV, non seulement on est plus ZEN, mais en plus on crée l’incident. On s’attend à ce qui va arriver et donc on sait théoriquement ce qu’il faut faire. En vrai, il faut analyser, comprendre, puis prendre les bonnes décisions.
Récemment, j’ai discuté avec un pilote qui a fait secours avec une Sigma 10. Il sortait de SIV avec cette aile.
Il m’explique le sketch :
Grosse fermeture (un peu plus de 50% lorsqu’il regarde au dessus de lui). Mise en rotation immédiate et lorsqu’il ramène les jambes dans le cocon, il a déjà un demi tour de twist. Estimant la hauteur à 150-200 mètres, il fait immédiatement secours.
C’est un bon pilote, il passe des heures par an en l’air. Bref, rien ne le prédispose à ce type de sketch. Et pourtant.
@ Vincent, je me permets de me reciter pour clarifier dans quel esprit j’ai répondu “NON”
Et aucun cas je le dis dans l’idée de faite partie d’une “elite” mais seulement dans la croyance personnelle d’être à l’écoute de moi même et de mon envie de vivre sans souffir pour cela.
@ Plumocum, oui j’ai pris le “standard” de l’accidenté mort. Pas parce que j’estimerai que les incidents et accidents de niveau 0 et 1 n’ont rien à nous apprendre. Au contraire j’estime que chaque incident surtout en vol, renferme en lui des causes potentielles d’accident mortel. Mais le fait que la bobologie et autres incidents ne sont pas possible à être évité. Alors il me semble que si on peut déjà comprendre et peut être éviter que trop d’incidents ne se transforment en accidents graves, très graves voire fatal, un bon bout de chemin aura déjà été fait.
Après comme le dit Laurent, une sortie du domaine de vol provoqué en SIV en air calme n’a que peu à voir avec une sortie du domaine de vol du même subie de façon impromptue en conditions thermiques musclées. En fait, on peut se poser la question si la participation à un SIV n’est pas de nature à induire un faux sentiments de confiance dans ses capacités de gérer une sortie du domaine de vol et donc de fait, moins la craindre et avoir moins de respect pour les conditions aerologiques propices à en provoquer.
Sur le coup on peut faire l’analogie avec les EN-B-hight. En choisir une pour se penser voler plus en sécurité que sous une C (par ex.) me semble aussi un pas vers une certaine anesthésie mentale de la perception des risques.
Il n’y a sans doute pas de vraies solutions à l’horizon pour le moment. Mais se poser des questions crée du débat et peut faire émerger des idées et …
Moi je trouve plutôt bien que la très très grande majorité ait repondu “NON” plutôt que de faire dans la provoc/l’humour ou pire l’honnêteté. Car pour répondre “NON” ils ont lu le descriptif et la question, y ont réfléchi pour se decider pour la réponse et on peut espérer qu’ils en feront de même sous leur voile.
Ce qu’il faut provoquer c’est cette réflexion collective et individuelle sur la gestion des risques, à mon sens c’est ce qui a le plus de chance de faire regresser l’accidentalité et progresser la sécurité pour tous.
les rires… une sellette ouverte peut aussi être très couchée et souvent dotée d’un cale-pied ce qui revient au même
pour ce qui est de la combi, j’ai deja vu des pilotes en cocon porter une combi, si c’est ton rêve tu peux aussi le réaliser en cocon :bu:
C’est moi qui souligne…
J’ai l’impression de l’exact contraire. Le jeu c’était de répondre sans réfléchir, sur l’impulsion. Car en cas d’incident de vol grave, on fait les choses sans passer par un processus de réflexion et on prend les décisions instantanément en fonction de son moi intime, de l’orientation profonde de sa personnalité.
Un simple exemple : personnellement, je sais que la seule fois que j’aurais du utiliser le parachute de secours, je n’y ai même pas pensé…
IDEM: j’ai passé 300 m en cascade … il me restait 300 m. J’ai mis la main sur la poignée et la voile s’est remise à voler ( surpilotage d’un vrac théoriquement anodin ).
et pourquoi ne pas essayer de trouver des idées/solutions pour justement que ca ne soit pas la reponse classique/intuitive ? Pour justement etre tout le temps en mode reflexion ? C’est ca qui me parait interessant, moi, de la meme facon que je ne pensais pas que le sondage etait vraiment serieux… Reflechir à pourquoi le matos n’est pas la solution ultime, c’est comme ca que je lisais la question, et surtout pas pour potentiellement relativiser le fait que l’humain sous la voile est protégé (ou pas) par son matos. Et c’est un peu lié au fait de se dire que tfacon on reagira intuitivement en cas de pepin : du coup si tu penses ca, comment le travailler ? Comment faire pour supplanter cesreponses automatiques ? Tu as l’air de les mettre en evidence, ces schemas de reponse automatiques (repondre oui je sius protégé par l’aile en ‘jouant le jeu’ et pas en repondant la bonne reponse, dire que on prend les decisions instantanement sans processus de reflexion), mais en les acceptant comme ineluctables plutot qu’en proposant des solutions ? Et enfin, ce schema de reponse automatique, c’est toi qui l’as construit, et il sera different pour chacun. En venant de la montagne, j’ai justement appris à prendre les decisions vite, efficacement, mais jamais sans reflechir vraiment, quitte à perdre une seconde. Et le lancer du secours je le compare à passer la corde derriere un becquet en reflexe : j’y pense tellement, je me joue le scenario, je repete les gestes, que quand j’en ai besoin c’est CA ma reponse automatique. Pas verifiée en parapente encore parceque je prefere le garder tout le temps qui vole au dessus de moi (mais sait on jamais si je merde un vol/analyse) et par contre ca a deja sauvé 3 personnes en montagne. Donc… je sais pas… remet en question tes reflexes/processus subconscients et travaille les pour justement plus avoir envie de repondre oui, ni d’oublier de tirer le secours si il faut ?
Euh, juste pour que ce soit clair, la question dans ce fil n’est pas ma personne. Mes anecdotes perso sont des illustrations pour peut-être mieux faire comprendre ce que j’essaie de dire, rien d’autre.
Pour le reste, en 28 ans de vol sous des dizaines de machines différentes de tous niveaux, je fais à peu près correctement avec moi-même pour ce qui me convient. Je fais avec ce que je suis pour le vol que j’aime. Je sais que je suis formaté pour voler sans compter sur un parachute (est-ce que je dois travailler ça ou pas, ça me regarde ; mais j’apprécie le message fédéral : un tour, secours !), de la même manière que je suis formaté pour voler sans compter sur un hélicoptère pour venir me sauver ou me débrancher (j’ai toujours une scie pliante et de quoi faire un minimum d’assurage dans ma sellette), même si je sais que vouloir descendre seul de l’arbre, tue.
Non, je me demande si je suis représentatif à réagir ainsi et à avoir ces perceptions spontanées. Sur le forum on me répond qu’on est une infime minorité.
Le gros hic, c’est que dehors dans la vraie vie, j’ai l’impression d’exactement le contraire…
c’est peut être le problème que nous avons tous : nous pensons que nous connaissons nos limites, que nous sommes à peu près bien capable de faire ce qui nous plait (et qu’heureusement nos limites concernent ce qui nous plait le moins)
et pourtant, peut être que nous sommes en sursit ? et peut être que d’autres, avec leur regard froid seraient capable de le voir ??
En tout cas, pour moi, ta question n’apporte pas de réponse. Ma réponse spontanée c’est qu’au cours de mes nombreuses années où j’ai vu tomber, même des copains plus aguerris que moi, nous sommes tous faillibles… mais c’est plus une réponse apprise qu’innée :!:
Une de mes réponses (spontanée celle là) c’est que lorsque j’ai fait mon stage SIV (*) au contraire de progresser, je me suis senti encore plus invulnérable (enfin j’ai certainement progressé aussi, mais dans l’ensemble j’ai certainement reculé au niveau “sécurité”)
(*) petite remarque concernant quelques messages où j’ai cru lire des jugements concernant les SIV : je n’ai fait qu’un seul SIV en :grat: ~25 ans de vols, je l’ai fait au bout de 10 ans de pratique. Je pense que c’est bien (avec le biais de celui qui se juge soi même).
Oui, moi je préfère resserrer encore plus au maximum quand j’en parle, pour un effet “choc” amplifié. Un tour, secours !
L’idée fédérale c’est que si tu as fait un tour complet involontaire sans sortir de la situation, c’est que tu es en perte de contrôle total. Et que les choses vont donc s’aggraver. Jusqu’à un point qui peut-être t’empêchera physiquement de faire secours (trop de force centrifuge pour tes muscles, voile noir/perte de conscience, multiples twists qui te ligotent une main…).
L’idée c’est aussi justement d’arrêter les processus de réflexion, pas de question à se poser, un tour en perdition —> secours maintenant ! Message utile s’il peut court-circuiter le mental de tous ceux dont la personnalité profonde les porte à se battre…
Mouais, c’est bien aussi d’avoir tous le même discours surtout qu’il me semble judicieux, en SIV il faut attendre au moins un tour d’autorot pour savoir si on a réussi à la contrer.
Est ce que ceux qui font un SIV régulièrement vont être sensible au message “un tour secours” ?