Le civisme aurait-il disparu en yaute?

Moi je vois plutôt ça comme les arrêtés d’interdiction ou de limitation du ski de randonnée sur les pistes, uniquement pour raison de sécurité et de conflit d’usage en raison de la forte fréquentation. En dehors de ça absolument aucune justification. D’ailleurs quand on lit l’arrêté dans son ensemble tout tourne autour du domaine skiable (commission de sécurité du domaine, directeur des remontées, comportement vis à vis des CATEX, dispositifs de balisage, etc. etc.). Je pense que l’arrêté est rédigé uniquement vis à vis de la sécurité sur les pistes, mais comme qui peut le plus le moins c’est bien plus simple de ne rien mentionner d’autres et de laisser subsister le flou sur tout ce qui est hors et loin du domaine skiable.

[quote=“Cyrille74,post:240,topic:68633”]
Quand les conditions sont comme ça, pas besoin de monter en rando effectivement, on peut revenir dans le cadre préconisé par certains, un bon déco bien autorisé au sommet du Lachat (ou un autre site accessible sans se fatiguer) et un bel atterro officiel au Bouchet ou bien plus loin.

Le “Considérant” étant “d’assurer la sécurité des pratiquants sur les pistes de ski et les remontées mécaniques”, on voit mal comment il pourrait déboucher sur une interdiction portant sur des territoires éloignés des pistes et remontées.

Cependant, l’article 4 précise que “[les activités] ne peuvent s’exercer que sur les lieux de pratique définis à l’article 3”, qui liste 3 ou 4 décos/attéros explicitement autorisés.
A mon sens, cela signifie que la Commune n’autorise explicitement aucun autre lieu de déco/attero sur le territoire de son ressort. Cependant, son autorisation n’est pas requise (ni non plus n’a-t-elle le droit d’interdire) sur un terrain non-communal, si?

Oui, oui, civisme, pas torpiller négociations club local et fédé, respecter l’esprit et surtout les autres, toussa toussa.
Cependant, c’est plus facile de respecter quand on est bien sûrs d’avoir vraiment compris ce que les autres voulaient dire et ce qui est important pour eux.
Clairement, la zone “station/pistes” est strictement réglementée par cet arrêté et on comprend très bien pourquoi. En revanche, dès qu’on sort du “domaine skiable”, est-ce que ça s’applique? Mystère.

PS/ Arf, l’arrêté municipal en question impose le port du casque, aussi ! :smiley:

Accessoirement, il faut être muni d’un téléphone susceptible d’appeler “le 112, le 12 ou le 18 en cas d’accident”.
Le “12”? C’est quoi, ça? C’était pas l’ancien numéro pour les “renseignements téléphoniques” ou un truc du genre? Ca sert à quoi en cas d’accident?

On peut discuter des heures sur la validité ou non de textes de loi … et au fond, ça ne résoudra rien. Ce qui est dommage à mon avis, c’est de croire que la loi prime sur les rapports humains, sur le respect mutuel, et sur le simple bon sens (même si celui-ci peut être à géométrie variable).

Puisque chacun y va de sa petite histoire, je dois avouer (une fois encore) que je suis un ex-parisien arrivé il y a 30 ans dans le pays de Gex (petit territoire assez spécial, enclavé entre le haut-jura et Genève). Avant mon arrivée dans cette campagne, en bon citadin (et de surcroît parisien supérieur) j’avais tendance à croire que la montagne était à tout le monde (et surtout au touriste). Après quelques années, balades, et discussions avec les locaux, on s’aperçoit que non, bien sûr que non. Comme déjà expliqué, combien d’éleveurs sont excédés par les randonneurs ou vttistes qui ne remettent pas les clôtures (ou les piquets) en place, qui oublient leur déchets, qui laissent divaguer leurs chiens, qui se garent n’importe où sur les chemins d’accès, qui passent sans dire un mot …

Petite anecdote: un jour je me pose dans le jura sur un chemin, tout proche d’un champ avec clôture électrique. Le troupeau est assez loin… Mais le paysan arrive, à pieds. Aie … Mais on se dit bonjour, et on discute un peu de tout et de rien, quand il me demande soudain, si de là haut je n’aurais pas vu un petit veau né la veille et qu’une de ses vaches a perdu cette nuit. Ah, je suis désolé de lui dire que non, mais que je compatis, lorsqu’un petit meuglement à 20 m signale la présence du bébé, dans un creux, que ni lui ni moi n’avions remarqué. Nous sommes contents tous les deux d’avoir retrouvé ce petit veau, et du coup l’éleveur me demande de faire la baby-sit pendant que lui va chercher son tracteur pour y charger le veau, et le ramener à l’étable. Bon, ben voilà, j’ai poireauté pendant 20’ bien tassées à tenir le veau pour pas qu’il s’échappe, mais prendre un peu de son temps pour discuter avec les locaux, et se soucier de, ou comprendre leurs préoccupations me parait un minimum pour une cohabitation pacifiée.

Il faut discuter. Une autre fois, passant par un chalet d’alpage après un micro rando-plouf, je discute un brin avec le couple qui l’occupait. Et ceux-ci m’avouent qu’ils m’ont observé de loin pendant très longtemps effectuer quelques gonflages au déco, avec leurs génisses tout près, et avaient bien rigolé quand celles-ci étaient venues m’encercler, et quasiment bouffer mon aile. Mais bon, je ne les avais pas chassées à coup de bâton. Je m’étais déplacé, j’avais attendu qu’elles se déplacent un peu. ça les avait vraiment fais marrer de me voir me débattre gentiment avec leur troupeau.

Et une dernière: je me pose tout près d’une buvette d’alpage, mais sur un pâturage, en dehors d’un enclos où des génisses sont parquées. L’agriculteur est tout près, en train de tailler quelques arbres à la tronçonneuse. Sans plier ma voile, je vais tout de suite le voir en lui expliquant que j’espère ne pas avoir dérangé ni son travail, ni son troupeau (ce que j’avais quand-même anticipé d’en haut). Non, tout est OK, pas de soucis, et là, son chien arrive au galop, me dit bonjour et va pisser sur ma voile ! On s’est marré, le gars s’est excusé, mais n’a pas engueulé Médor :wink:

Perso, je considère comme un privilège et pas comme un droit de pouvoir “profiter” de la montagne, de la campagne, et des sites aménagés.
Encore une fois, prendre un peu de son temps pour discuter avec les locaux, et se soucier de, ou comprendre leurs préoccupations me parait un minimum pour une cohabitation pacifiée.

PS. j’ai du poser 3 fois aux confins je crois (dont un rando-vol mémorable depuis tardevent) et heureusement je n’y ai rencontré âme qui vive (pas vu, pas pris, Patrick :wink: )

Pomcanard je suis complètement d’accord avec toi, mais ce qui me désole si c’est avéré c’est que la fédé fasse passer pour une obligation réglementaire ce qui n’est que du bon sens et de la courtoisie. C’est infantilisant.

Je suppose qu’il fallait lire “le 112, le 15 et le 18”

Dans quelle langue faut-il s’exprimer ?

La FFVL relais une obligation légale issue de plusieurs arrêtés préfectoraux. Celui de Haute Savoie date de 94 il me semble et n’est pas accessible directement car trop vieux pour avoir été numérisé.

Maintenant si tu contestes la légalité d’un arrêté préfectoral, je ne suis plus compétent.

Je trouve irresponsable de relayer ce message erroné d’un vol libre exempt de toute obligation. Avec ce genre d’attitude il faut s’attendre à de nombreux problèmes de voisinage.

Qu’il y ait localement des arrêtés préfectoraux est une chose, énoncer un principe général en est une autre. La Haute-Savoie n’est pas la France!

[quote]Ah non ça c’est celui de l’obligation de porter un casque en Haute-Savoie
[/quote]
Joël Favre m’a engueulée je ne sais combien de fois à l’atterro parce que je ne prends pas de casque en vol-rando, excipant d’un arrêté du préfet de Haute Savoie qui rendrait cet accessoire indispensable, au risque de nuire à l’activité.
C’est son gagne-pain et je peux le comprendre mais je l’ai toujours envoyé promener avec courtoisie et gentillesse, lui disant qu’il avait sans doute raison.
Il y a un gendarme parmi les planfaitards et il fait toujours ses vols-rando sans casque, avec juste un bonnet. Il a “pruné” pas mal d’automobilistes pour vitesse excessive, personne ne l’a jamais vu mettre une prune à un parapentiste sans casque.
Or, un gendarme est gendarme à toute heure du jour et de la nuit, même en pyjama ou en vacances avec madame et les petiots. Je me rappelle une fois où nous avons été 6 dans ma Praline, assurée pour 5. Je lui avais dit : “si un tien collègue me fait des histoires, tu m’arranges le coup ?” et il avait rigolé.
Je ne crois donc pas à cet arrêté préfectoral, qui s’appliquerait en Haute Savoie et pas ailleurs ? Ce serait très discutable sur le plan juridique.

Il y eut un arrêté du préfet de la Seine (datant peut-être de Napoléon et destiné pour réprimer ceux qui se travelottaient afin d’échapper à la conscription), qui interdisant tout travestissement sur l’espace public en dehors des périodes de carnaval. Cela terrorisait les “travs” subreptices et poltrons mais à part eux personne n’en avait jamais entendu parler et une mienne copine, magistrate à la Cour d’Appel, n’en avait jamais entendu parler non plus. D’ailleurs, le département de la Seine n’existant plus (maintenant c’est la Ville de Paris), la rédaction de cet arrêté mythique aurait dû être revue.

Il convient de se méfier des “dispositions légales” dont le texte est introuvable et en tout état de cause il ne me semble pas opportun de s’y conformer mordicus.
:trinq:

Tout est une question de point de vue:

*Certains voient le vol libre comme une activité avec des licenciés, des règles des écoles des décrets des lois. Et c’est tout à fait louable. Une telle activité doit être encadrée pour assurer une pratique sécuritaire et vivable pour tous.

*D’autres l’imaginent comme une aventure de moyenne/haute montagne exempte de tout cadre (autre chose que le parapente). Ceci implique de se déplacer léger uniquement à pied ou en vélo, rapidement sans laisser de traces, voler rapidement, ploufer quelques minutes (ceci n’empêche pas de jeter au préalable un oeil sur de possibles attéro existants, de connaître les règles de vol, être respectueux). Ce type de pratique affranchie attise la haine, et je pense que c’est le prix à payer pour vivre son aventure librement et ne pas rentrer dans un cadre. J’assume appartenir à cette caste et aussi les torts qui peuvent m’être causés (même s’il m’arrive de pousser certains coups de gueule). Vivre avec des “c’est interdit” tu n’as pas le droit" est le prix à payer. On voit aussi ce genre de haine avec les guides de montagne qui ne supportent pas que l’on pratique une course d’alpi sans guide (c’est aussi leur gagne pain…mais bon).Ce n’est en pas pour autant une attitude désinvolte, c’est une façon nouvelle de voir les choses: et ce, notamment avec l’arrivée des monosurfaces. Le parapente est une activité différente. Enfin, cela reste une pratique très marginale donc peu en proie à un développement massif. La majorité des volants apprécie voler longtemps et sur site selon moi. Ce n’est certainement pas une pratique que l’on nous apprendra dans les livres! :wink:

Kilian Jornet s’est attiré les foudres des alpinistes classiques: “ce n’est pas un alpiniste” “ce n’est pas ci” “ce n’est pas ça”. Pourtant il pratique la montagne comme il l’entend et en la respectant. Le fait de pratiquer différemment semble gêner…Et je n’ose savoir s’il a franchi des terrains privés en ski ou autres…

Si Mike Horn avait appliqué à la lettre les décrets et lois de chaque pays je pense qu’il n’aurait pas fait un mètre autour de latitude 0.

J’espère que les sommets montagneux ne seront pas privés dans quelques années :wink:

À mon avis tu fais erreur sur la haine supposée que ton style de pratique rencontre parmis les pilotes. Il n’est que relire mes écrits, nul part je n’ai mît ta pratique en cause. Si je rappelle que la règle est d’avoir l’autorisation pour les terrains utilisés, j’ai aussi affirmé que l’on pouvait s’en affranchir sous couvert de discrétion. Par contre quand on se fait attraper il faut savoir qu’on est en tort.

Tout au plus tu peux voir de la jalousie de ceux qui n’ont pas le courage de monter les montagnes à pied. :wink:

Tu as eu la malchance de choisir un terrain qui a un passif et de passer au mauvais moment. C’est un risque que tu dois assumer si tu choisis une pratique 'freestyle '. Te renseigner auprès du club local sur les zones sensibles t’aurais peut être évité cette expérience désagréable.

J’ai de nombreux souvenir de vaches où les locaux chez qui j’ètais tombé étaient très acceuillants. C’est souvent les zones qui entourent les sites fréquentés qui posent problème car les abus y sont plus nombreux.

[quote]Ce type de pratique affranchie attise la haine, et je pense que c’est le prix à payer pour vivre son aventure librement et ne pas rentrer dans un cadre. J’assume appartenir à cette caste et aussi les torts qui peuvent m’être causés (même s’il m’arrive de pousser certains coups de gueule). Vivre avec des “c’est interdit” tu n’as pas le droit" est le prix à payer. On voit aussi ce genre de haine avec les guides de montagne qui ne supportent pas que l’on pratique une course d’alpi sans guide (c’est aussi leur gagne pain…mais bon)
[/quote]
Tu ne serais pas un peu parano sur les bords?

Ceci dit ça ne veut pas dire que personne ne te veut du mal!

:lol: :lol: :lol:

[quote].Ce n’est en pas pour autant une attitude désinvolte, c’est une façon nouvelle de voir les choses: et ce, notamment avec l’arrivée des monosurfaces. Le parapente est une activité différente. Enfin, cela reste une pratique très marginale donc peu en proie à un développement massif.
[/quote]
Ouais, c’est nouveau mais je pourrai te trouver des vidéos des années 85 ou des gars volent à ski sous des 7 caissons, ça ne s’appelait pas du spiderailledingue mais ça y ressemblait pas mal et quand tu faisais du vol rando sous ce genre de voile ça plombait encore plus qu’avec une monosurface…

Depuis plusieurs années le “112” (numéro facile à mémoriser : 1+1=2) est le numéro européen d’appel aux secours.
En France, selon la demande, il se met en relation directe avec le SAMU (n° 15) et/ou les pompiers (n° 18).
Il est conseillé à présent d’appeler systématiquement le 112 en cas de problème…

Marc

Je n’ai jamais entendu parler d’un guide de montagne se plaignant que des alpinistes fassent des courses en montagne sans guide ! :grat:
Ils sont parfois “critiques” quand ils voient de temps à autre le très faible niveau technique et le matériel tout à fait inadapté de certaines cordées, ce qui n’est pas la même chose ! :pouce:

Marc

Boarf, si jamais t’es sur la frontière italienne, teste le 18 avant quand même… Tu peux éventuellement perdre un peu de temps, mais tu peux aussi en gagner beaucoup ! Parce que si tu tombes sur les carabinieri italiens, paye ta galère (au mieux… au pire, ils ne comprennent pas ce que tu veux et raccrochent direct…).

Comme je te comprends ! Moi ma pratique c’est le motocross urbain. Je ne laisse pas de trace, tout juste un peu de bruit avec mon échappement libre. Et pourtant les gens n’arrêtent pas de me jeter des bouteilles. Tant de haine ! C’est le prix a payer quand on est incompris…

:canape:

Lors des AG de clubs, il y a souvent des représentants de la mairie, cela représente donc une occasion d’obtenir des précisions sur un arrêté municipal comme celui de La Clusaz. C’est aussi l’occasion de proposer de sortir les points illégaux, comme tout ce qui touche au vol, et de les mettre sur les panneaux des sites!

C’est beau on dirait du Audiard… “c’est même à ça qu’on les reconnaît”

Tu reçois des invitations pour parler de ta passion le mercredi soir ?

Bonsoir Marc,
en fait, ce n’est pas un très bon conseil. ce n’est pas une faute d’appeler le 112 mais en France, c’est inutile et donc une perte de temps. Le mieux c’est le 15 SAMU pour tout ce qui est malaises(au sens large) par exemple et le 18 pompier lorsqu’il faut du matos. De toutes façons, les deux sont interconnectés et s’organisent suivant les circonstances