L'énorme malentendu du parapente

@Nono8888
et si l’AME ne marche pas tu peux tenter le serment d’Hippocrate
“Je donnerai mes soins à l’indigent et à quiconque me le demandera. Je ne me laisserai pas influencer par la soif du gain ou la recherche de la gloire.”
extrait de "Serment de l’Ordre français des médecins de 1996 " :clown:

Il y a bien des prisons payantes maintenant, alors les secours payants, ça ne peu qu’arriver… Secours à deux vitesse publique pour tout le monde et privé pour ceux qui payent on y viendra forcément, certainement en commençant par des stations de ski huppées qui voudront par exemple fournir un service supplémentaire pour se démarquer des autres…

le sujet était L’énorme malentendu du parapente … mais vous faites comme vous voulez :canape:

Bon ok on a un peu glissé, mais heureusement que tu es là pour faire le garde fou et nous éviter l’accident…

J’ :floodstop:

Heu non,
le principe de gratuité des secours n’a rien d’une stratégie commerciale et date de bien avant le développement du tourisme, sportif ou pas.
Revoir le fil dédié à ce sujet.

c’est un peu normal non ?

Malgré mon peu d’expérience, je sais à quel point le parapente peut être dangereux. Lors de mes deux premiers stages d’initiation et Perf 1 j’ai pu éprouver de la frustration de ne pas pouvoir voler simplement parce que les moniteurs estimaient que les conditions n’étaient pas réunies pour mon niveau. Pas de vent en bas, pas de vent en haut, ou léger vent de travers au déco ou des balises à 15 kms qui indiquaient un changement de direction du vent ou une formation de petits nuages ou des “fusibles” qui indiquaient que les conditions de vol n’étaient pas “parfaites”. Je sais maintenant que mes moniteurs avaient raison de mettre 100% des chances de notre côté et pas simplement 99.9%. Il en va de notre sécurité.
Pour pratiquer l’escalade, je sais aussi que les voies sont cotées et que jamais - si jamais on ne sait pas lire un topo - on ira s’aventurer dans une voie au-dessus de ses capacités - surtout en falaise et en grandes voies, en tête. Pourquoi ? Parce qu’on voit que les prises ne sont pas familières, que les pas risquent d’être très durs.
En parapente, pour ce que j’en ai vu, les dangers et pièges sont invisibles. Les masses d’air se déplacent, les thermiques sont là mais on ne les voit pas. Cela laisse penser - à tort - que tout va bien. Il suffit de lever les yeux pour voir des parapentistes voler et croire que l’on peut aussi voler. Je suis d’accord avec le premier article dans l’analyse de la fausseté de notre analyse. En tant que débutant, j’ai peur de ne pas être à la hauteur de ce qui pourrait arriver et je fais confiance aux moniteurs. mais une fois seul avec ma voile, qui pourra me dire si tout est ok ?
La nature humaine est ainsi faite qu’elle a tendance à vouloir se surpasser, à défier la nature et à faire fi du bon sens. Si en plus des copains ou une jolie fille attendent qu’on décolle, qui aurait l’idée sage et saugrenue de dire “j’attends” ? Cela nécessite beaucoup de recul, d’expérience et de sagesse et plus on acquiers de l’expérience, plus on recule les limites, pensant pouvoir affronter les difficultés “plus tard” , ou simplement parce que cela est suggéré parce que dans 99% des cas il n’y a rien eu.
J’ai fait des wagga (involontairement) à mon dixième atterrissage; j’en ai rigolé. Mon moniteur non, et avec le recul je sais que j’aurais pu y laisser des cotes ou des os.
Alors les parapentistes doivent se raisonner eux-mêmes avant qu’il ne soit trop tard. J’ai vu un bon parapentiste expérimenté et en autonomie (quelques figures genre 360, wings, SAT à son actif) attendre, attendre, être déçu et finalement plier sa voile (bonjour Fredo) juste parce que pour le moniteur les conditions de vols pouvaient se détériorer avec une rentrée de vent d’est (formation de cumulonimbus au loin en plus). Il s’est résigné après 15 minutes d’attente et Lily a eu cette parole plus tard “vaut mieux un vol de moins, qu’un vol de trop” ou “vaut mieux regretter de ne pas voler, que regretter d’être en l’air”. Mais cette frustration de ne pas voler, si les parapentistes l’éprouvent, qui est assez raisonnable pour ne pas y céder ? J’ai assez de pratique moto à haute vitesse et circuit pour savoir qu’il y a des jours sans et qu’il ne faut pas tenter le diable; je roule tranquillement ou je prends la voiture. Mais en parapente, les signes sont-ils aussi clairs et explicites ? le 6° sens marche-t-il ?
La réglementation est assez coercitive en France pour ne pas en rajouter dans des domaines où elle n’existe pas encore. Les parapentistes devraient être fiers d’avoir une fédération qui ne légifère pas à tout bout de champ mais c’est à chaque pratiquant de savoir où sont ses limites : mentales, psychiques, psychologiques, techniques et matérielles. Et de les respecter.
Car il est cependant vrai que n’importe qui peut acheter une voile (A, B, C ou D), aller sur le déco de son choix et se lancer. Personne n’ira lui demander son carnet de vol…seul lui saura ce qu’il est capable de faire ou de ne pas faire.
L’école que j’ai fréquentée inclut toujours une demi-journée de pente-école le lundi matin. je sais pourquoi maintenant…Les pilotes même expérimentés ont tôt fait de prendre de mauvaises habitudes. Ca passe jusqu’au jour où…dans des conditions plus délicates, la catastrophe peut arriver. C’est de toute façon une erreur souvent humaine à l’origine d’un accident.

[quote]Pas de vent en bas, pas de vent en haut, ou léger vent de travers au déco ou des balises à 15 kms qui indiquaient un changement de direction du vent ou une formation de petits nuages ou des “fusibles” qui indiquaient que les conditions de vol n’étaient pas “parfaites”. Je sais maintenant que mes moniteurs avaient raison de mettre 100% des chances de notre côté et pas simplement 99.9%. Il en va de notre sécurité.
[/quote]
En effet, le but du moniteur c’est de t’apprendre les bases du parapente dans une aérologie saine. Encore heureux qu’on balance pas un débutant ailleurs que dans de l’huile.
Mais le problème c’est que si tu veux progresser dans ta pratique et pas te cantonner à des ploufs en air calme, il faut bien à un moment se mettre dans des conditions moins “parfaites”.
C’est un peu comme conduire sur une autoroute droite sans autre bagnole… A un moment, faut affronter le trafic en ville, aller en montagne, sur la neige…

La plus grande difficulté pour le moniteur, c’est justement d’arriver à trouver des conditions qui soit à la fois pas trop délicates, mais qui te permettent quand même de progresser dans ton pilotage, de progresser en ascendance…

Il faut donc pas croire que les moniteurs mettent 100% des chances de ton coté. Y’a toujours des aléas et c’est de pire en pire quand tu progresses.

Quand à l’escalade, c’est beaucoup plus simple que ça.

Si tu vas dans une voie vraiment au delà de ton niveau, tu ferras même pas les premiers pas. En revanche pour progresser, faut forcément à un moment aller dans une voie plus dure que son niveau et accepter de se prendre des plombs. L’escalade sportive (je parle pas d’escalade en montagne ou en terrain d’aventure), c’est de la gnognotte par rapport au parapente, en terme d’engagement. (j’en ai fait 10 ans)

a++

Bien résumé karma+

karma+ pour toi et ton post plein de sagesse, sauf la ligne ou tu plussoies au 1er article à l’origine du fil. Si sur le fond il est dans le vrai, ses solutions sont démagogiques et sans aucune chance d’améliorer la sécurité globale et réelle de notre sport favori.

Bonne nuit,

Et bien sur que Julien et Brad ont raison aussi. Pour progresser il faut aller chercher progressivement ses limites et les repousser graduellement avec la réflexion.

Bonne nuit,

Et en général ces fois là on se concentre bien en amont du vol, on observe les autre ailes en vol pendant de longues minutes, on se met dans une bulle où plus aucun parasite extérieur ne nous touche (c’est d’ailleurs souvent déroutant pour les proches qui se demandent ce qui se passe) et on sait qu’on va au combat dans un état second hyper concentré, avec (et c’est important) une véritable envie de se battre) sachant que ce sera dur et qu’il faudra rester humble… Et quand on se pause on tout donné…

Donc voler en parapente c’est aller au combat dans les airs ?

quand l’aérologie est vive, oui on peut dire que l’on se bat, mais ce n’est pas forcément une bataille ou on donne des coups, mais plus comme une partie d’échec ou un jeu de tarot, ou on a un jeu dans les mains “mental, expérience, habileté, réflexes, adéquation avec son aile et son niveau de vol, …” mais aussi ses lacunes et ses peurs, et de tout ça il faut savoir en tirer le meilleur pour au minimum retrouver le plancher des vaches si possible pas comme une bouse, au mieux prendre un super pied avec le vol que l’on attend depuis des mois.

sauf a partir dans de l’huile, et encore, l’atmosphère étant par définition un milieu chaotique avec un semblant trompeur d’organisation, il faut toujours s’attendre a un élément non prévu, tant aérien que matériel, c’est pourquoi comme le dit chatmalo il est indispensable de se mettre dans sa bulle, au même titre qu’un artiste qui se prépare a monter sur scène, ou un champion avant une épreuve, juste histoire de retrouver la concentration nécessaire avant le vol qui permet de se dire je sait que j’ai été attentif a tout ce que j’ai fait qui est primordial pour ce vol, mais aussi pour faire le point sur son mental, si tu n’arrive pas a te mettre dans ta bulle avant le vol, ce sera encore plus dur une fois en l’air quand tu aura besoin de cette concentration pour faire face a l’imprévu.

Sans vouloir polémiquer, oui et non, tu es Français, tu n’as droit à rien, tu es étranger, tes couvert intégralement, chercher l’erreur ! karma-

Le problème, c’est que l’assurance n’est pas reconnue au US, si non j’y serais resté. :dent: Maintenant, je m’emmerde avec le système Français et l’assurance qui couvre les frais après la Sécu qui tarde a reconnaitre ma situation bizarre (moins de trois mois). :bang:

Désolé pour le :mrflood:

Sinon, côté sécurité, une bonne analyse du site n’est pas suffisante, il faut aussi compter sur la chance ou savoir ne pas décoller pour éviter les accidents.

J’ai vu un jeune décoller twisté, posé au sol et s’envoler sans autre problème, de la chance uniquement. Il gonflait sa voile et hop, happé par un thermique. Pas le temps de faire demi-tour. Oui, bien sûr les puriste diront, mauvais timing… Instructeur inconscient… Et tout le reste. Je ne suis pas d’accord, car alors, tu ne vol plus, car condition normale ce jour et juste un thermique au mauvais moment, rien de gérable par un homme ordinaire.

Bon vol safe, Jean-Nono

Jean-Nono, tu t’aveugles. D’autres te l’ont déjà dit dans le sujet sur ton accident.
La théorie du “mauvais endroit au mauvais moment” n’est là que pour renforcer et justifier la volonté de s’aveugler.

Merci pour ces indications. Ca me plaît tout ça ! tout en sachant comme je l’ai lu quelque part sur ce forum, qu’un parapentiste aguerri a eu le temps de mûrir sa pratique sans brûler les étapes. je suppose que c’est comme en moto “un bon parapentiste est un vieux parapentiste” :wink:

[quote]Sinon, côté sécurité, une bonne analyse du site n’est pas suffisante, il faut aussi compter sur la chance ou savoir ne pas décoller pour éviter les accidents.
[/quote]
S’il y a bien truc que je ne ferais jamais en parapente c’est bien “compter sur la chance”!
Je peux me dire après un sketch: “je suis pas passé loin de la correctionnelle mais sur ce coup là j’ai eu de la chance!” mais certainement pas: “je le sens pas mais j’y vais quand même parce que j’ai ma bonne étoile qui me suis toujours.” :affraid:

ooooops scusi… j’ai rippé… j’allais répondre à Jean-Nono mais je pense que j’allais dire une c…ie plus grosse que moi. et pas possible d’effacer mon post…

Oui des fois, quand tu sais que ce jour là les conditions sont plus fortes que ce que tu as l’habitude, mais ce jour là tu te sent prêt, tu as envie de te confronter à un peu plus fort que d’habitude pour progresser, pour faire un vol où tu lâches rien, ou en 30 mins tu as tout donné…
J’en ai pas fait souvent, mais une fois posé j’ai senti que j’avais appris, vu des nouvelles choses et du haut de ma petite personne je savais que j’avais tout donné. Même si j’avais l’impression de m’être fait bien brassé j’était content du vol et même si ça semble ridicule, je me sentait content de moi. Donc oui ce genre de vol est un combat…