Bon, et bien en l’absence d’autres records perso, passons à autre chose. :shock:
Le premier contact avec l’univers aéronautique est toujours déconcertant pour les non-initiés. En effet le vocabulaire employé par les spécialistes à plus vocation à troubler, voire à tenter de perdre le néophyte, lui rappelant sans cesse combien il n’est qu’une vulgaire larve rampante au milieu des papillons volants ! 
Avec des mots qui auraient pus être simples, des étymologies qui auraient dus se révélées limpides, les spécialistes vous assènent votre inculture aéronautique au visage comme les politiciens vous rappellent que pour être élus, ils convient de ne pas avoir de programme réalisable à mettre en œuvre. C’est tout un art et l’entrée au sein de ce saint collège n’est réservée qu’à une élite d’heureux élus, et encore, par cooptation uniquement. :evil:
Comme il n’est pas question que de tels privilèges perdurent, nous allons ici et maintenant étudier l’un des éléments fondamentaux du volatile vocabulaire aéronautique : L’incidence.
Selon Wikipédia, notre nouveau dieu de la connaissance :
• En épidémiologie, l’incidence décrit, avec la prévalence, l’importance d’une maladie dans une population et signifie chaque nouveau cas d’une maladie par an dans une population définie. En général on rapporte ce taux à 100.000 personnes par an. En pratique, incidence = nombre de nouveaux cas de la maladie /100.000 personnes par an.
Il faut bien reconnaitre que même si le parapente est une pratique qui peut rapidement tendre à l’addiction, de là à parler de maladie voir d’épidémie, il y un fossé… que je m’empresserais de franchir de ce pas assuré qui caractérise si bien ma démarche, non moins assurée à la MAAF.
Il s’agit en effet, le vélivolisme, d’une maladie relevant de la pure psychiatrie, et consistant à détourner un, voir plusieurs mots du vocabulaire courant, et à les compiler pour leur donner un sens nouveau, ceci afin de le rendre plus hermétique à la compréhension des non-initiés. En voici la parfaite démonstration. D’une définition simple, claire et concise en épidémiologie, on passe à cela :
• en aéronautique, l’incidence est l’angle formé par la corde de référence du profil d’une surface, (typiquement une aile), et le vecteur vitesse.
Tout de suite ça cause moins. Surtout si on note que pour un parapente les seules cordes utilisées servent principalement à relier la sellette à la voile et que par conséquent, elles forment toujours un angle proche des 90° avec la surface de la voile. Quand au vecteur, qu’ils fassent leurs tournées à pieds ou à bicyclette, les PTT étant en grève, ça fait bien longtemps qu’on ne parle plus de vitesse, même pas pour les longs courriers.
En fait et pour parler simple, une aile, qu’elle soit de parapente, de delta, d’oiseau ou d’avion, c’est conçu pour voler droit. Sinon, c’est que c’est pas bien conçu ! L’incident survient quand : au lieu de voler droit par rapport à son plan, tout au moins par rapport aux plans prévus par son concepteur, elle descend légèrement. Tant que ce n’est pas trop, ce n’est pas trop grave et avec un peu de gaz, en tirant sur le manche, ça se rattrape.
Ce qui ne pourrait être en langage commun qu’un vulgaire incident sans conséquence, devient en verbiage aéronautique et par contraction des deux mots « incident » et « conséquence », l’Incidence avec un I majuscule !
Et là, tout n’est qu’affaire de mesure : l’incidence est faible, cela se gère. Il ne faut pas en revanche la laisser prendre de l’ampleur, une incidence forte et qui continue de se dégrader peut rapidement tourner à l’accidence : un accident avec des grosses conséquences. Notez là aussi la contraction des deux mots qui n’incite pas à la décontraction du pilote.
La progression de l’incidence à l’accidence, se décompose en de multiples séquences (notez, encore un mot qui se termine par « ence ») bien connues des spécialistes et qu’ils dénomment sous des termes tous aussi barbares les uns que les autres : degrés d’incidence conceptuelle, sur incidence, fermeture, décrochage, phase parachutale, perte de contrôle totale,….Tout cela est volontairement maintenu au delà du seuil d’obscurités communément admissible par un observateur extérieur lambda. Et encore bien au delà pour ce qui n’est qu’un observateur moyen de lambada. Tandis qu’une fois traduit vocabulaire aux nomes standard ISO 9002 cela donne : Comme d’habitude, presque normal, même pas grave, je gère, ça merde, ça part en couille grave, et là je fais quoi, il est ou le secours, on va tous mourir !
C’est carrément limpide, non ?
Donc en clair et sans décodeur : L’incidence, c’est tout ce qui ne se passe pas exactement comme prévu… mais sans aller jusqu’à l’accidence !
CQFD