c’est pas le même paramot qui c’est fait la frontale dans la centrale nucléaire ?
Mes premiers vols en autonomie
Félicitations Matthieu ! Que de progrès depuis que l’on s’est vu à Annecy.
Salut Alexandre ! Merci, oui je progresse plus ou moins mais toujours autant de plaisir à faire un plouf ou un long vol
et ta Rush 4 ? tu as fait quoi avec de beau ? 
Sinon, mon premier vol d’initiation s’étant produit le 10 août 2013, je vais fêter mes un an de vols. Etant en vacances avec mon amie dans le Roussillon, on alterne entre mer, Perpignan et montagne avec des belles journées de vol du côté de Font Romeu (Targasonne pour être plus précis) et le site de Mauroux. Très beau petit site qui devient bien thermique après midi. Les bulles commencent même à apparaître dès 10h c’est dire… Un atterro pas évident avec des biroutes qui changent de sens tout le temps (pendant l’approche et au poser, et un terrain en légère pente mais cela ajoute à la difficulté donc
…).
J’y ai rencontré l’école locale (Didier super cool) et le club local (Eric, Mathilde entre autres volants réguliers que j’ai côtoyés) très sympa. Bref un petit séjour là-bas très vivifiant et agréable et des paysages de montagne toujours aussi superbes sous un soleil radieux !
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254 vols et 93 heures de vol pour ma première année de volant, il paraît que c’est pas mal :grat: quantité ET qualité car les 41 dernières pages émaillées de vos réflexions, conseils, petits incidents de vols, expériences fortes et émotions à faire battre la coulpe d’un parapentiste chevronné m’ont permis de progresser à vitesse V, d’emmagasiner beaucoup de choses dans mon inconscient, dans mes gestes, mes routines, mes élaborations de perception de l’activité parapente.
J’ai toujours l’envie de faire 1h30 de route pour un vol ou deux, voire des ploufs si les conditions ne s’y prêtent pas; j’ai toujours l’euphorie non grisante de découvrir un nouveau site, de nouveaux paysages et j’arrive enfin à cette maturité dont parlaient certains. Elle m’est apparue vers 240 vols et là s’est renforcée lors de mes derniers vols, notamment le 250) que je voulais grandiose.
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Sous quelle forme ? Hé bien, après être venu discuter la veille avec les locaux (pilotes et pros), l’aérologie, les confluences particulières de la région, avoir reconnu l’atterro lors de deux ploufs et un petit vol d’une vingtaine de minutes, je décolle du site de Mauroux vers 13h30. Le vent météo est bien là, la brise aussi d’ailleurs. De beaux petits nuages qui s’amoncellent, les sites météo traditionnels ayant été analysés le matin, à l’écoute de la balise et les derniers conseils des bi-placeurs pros que je suis avec leurs passagers. Ils ne feront qu’un vol de 30 minutes, j’ai dans l’idée - après avoir mangé un sandwich et bu - de rester le plus longtemps possible en l’air et oser partir quelque part (je ne connais pas les noms). Je cherche les thermiques en trouve à gauche, monte, enroule, je surveille les indications de la balise (Didier le pro m’a dit de me méfier à partir de 33) et avant qu’elle n’annonce les 31 km/h je commence à me sentir reculer , mains hautes, je peine à 4-5 km/h contre un vent de SO et je me sens enfermé vers le côté gauche. Pas de relief menaçant car je suis bien au-dessus du déco mais je en connais pas les lieux et mon idée était plutôt d’aller vers l’avant. Accélérateur pour aller vers l’avant; ça me rappelle quelque chose tout ça. Si je continue à être contré je ferai demi-tour vent de cul et advienne que pourra. Comme quoi les “mauvaises” expériences passées (Vix avec la frontale et fermetures asymétriques dans des conditions analogues) servent ! Je me dis de tenir bien ma voile, de respirer longuement et de me concentrer à rester bien sous ma voile. Car ça bouge beaucoup, pris entre la brise qui sort de la compression, le vent, les thermiques, bref un mix de beaux petits mouvements de voile, de roulis en tout genre. Je m’avance hors de la zone (que j’apprendrai plus tard turbulente en cas de vent devenant assez fort) et puis je commence à monter, car ça thermique devant de partout. Agréable de monter, j’enroule car c’est devenu plus calme. mais en gagnant de l’altitude, je fais quelque chose (c’est un autre effet de la maturité) que je ne faisais pas avant, je regarde autour de moi et au loin les nuages, et ils s’amoncellent vite. Les prévisions météo ne sont pas tout le temps justes, je surveille ce qui se passe et ils deviennent plus nombreux avec parfois de beaux développements de cum au loin et des nuages à base grises qui e sont pas des cunimb mais qui pourraient le devenir. Etant donné que je n’arrête pas de monter, et puis avec le bruit du vent, j’entends la fin d’un message balise (51 km/h maximum). bizarre j’étais reculé tout à l’heure mais cela ne me parait pas si fort. C’est peut-être une autre balise mais si ça capte parce que je suis haut, ça va peut-être venir. Allez maturité oblige (ou conscience), je fais les oreilles, ça monte toujours… :affraid: j’essaie d’engager en 360, trop timide pour descendre plus vite que ça ne monte et là je commence à me dire que c’est un signe évident . Personne en l’air (j’étais seul depuis un moment), je prends l’accélérateur. S’en suit une bataille homérique pour descendre et ne pas remonter. Dès que je descends de 200m, et que je lâche tout, ça remonte ! Jamais vu ça. Je m’éloigne tant que je peux des nuages m’apparaissant menaçants et à force de me battre je reviens à 300m au-dessus de l’atterro. Le reste n’est que pure formalité.
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A l’atterro, deux parapentistes locaux m’ont demandé si j’avais bien volé et… pourquoi j’étais descendu aux oreilles en 360. Je leur ai parlé de ma peur des nuages gris s’amoncelant et là :mdr: c’est courant ici, ce n’étaient pas des nuages d’orages et effectivement 15 minutes après j’ai regretté d’être descendu… le ciel était devenu bleu et blanc sans nuages s’étagant en hauteur.
Tout cela pour dire que voler est magique et que selon les endroits, sa connaissance (ou pas) des lieux, on a affaire à tant de phénomènes particuliers et différents que cela rend l’activité infiniment intéressante. Se remettre en cause à chaque fois, ses connaissances, ses jugements, ses a priori (positifs ou négatifs).
Tout cela pour vous dire qu’au bout d’un peu plus de 362 jours au cours desquels j’ai eu le grand bonheur de faire 254 vols et 93 heures de parapente un peu dans toutes les conditions sur une quarantaine de sites différents, 8 stages plus ou moins heureux (SIV), les différents brevets passé jusqu’au brevet de pilote confirmé pratique en poche, je pense avoir pleinement conscience de ce que certains disaient en me mettant en garde sur les aérologies, les mouvements de masse d’air contradictoires, l’invisible, l’inadéquation avec le parallèle que je faisais avec la moto mais c’était trop tôt (à l’époque) pour que je le ressente sur le terrain. Par contre, vos “leçons” ont été acquises (même si à l’époque je le refusais ostensiblement) puisqu’elles étaient présentes à mon esprit quelque part; je marche comme ça, par l’expérience…
C’est comme l’histoire de voler sous le vent d’un thermique, sous le vent d’un relief, l’effet bagnard, il fallait que le le vive et descendre à plus de 4 m/s (et il parait que je dois en être heureux, cela aurait pu être pire…), il faut que je le vive pour m’en rappeler; les discours, la théorie, les livres sont un fond nécessaire mais ensuite faut que j’applique… (bon je n’irai pas tester un cunimb…).
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Au cours de cette première année si riche en émotions, en enseignements et leçons, j’ai quelques maximes qui sont ancrées dans mon esprit :
- “Regretter d’être au sol plutôt que d’être en l’air”
- “Faire en sorte de toujours rester sous sa voile”
- “La Nature est toujours plus forte”
- “Faire en sorte d’être un beau pilote pour montrer que l’on est un bon pilote, au décollage et à l’atterrissage”
Et puis je n’oublie pas les miennes qui sont dans ma signature. La témérité, l’audace sont les clés de la progression à tous les niveaux, mentalement, techniquement mais ne doivent pas devenir de l’inconscience et de la bêtise si je veux continuer à faire une activité extraordinaire et découvrir de fabuleux paysages, réaliser des cross de plus en plus beaux et longs, voyager au gré des rêves.
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Ce que je sais c’est qu’à chaque fois que l’on me demande combien j’ai de vols, et quand j’ai commencé, il y a de l’envie dans mes interlocuteurs. Contrairement à ce qui a pu être dire, il n’y a pas d’ego mal placé du genre "je veux être admiré (d’ailleurs je ne prends pratiquement plus la Gopro…). Ca je le sais depuis longtemps. J’aimerais être admiré pour des actions sociales ou humanitaires mais je n’en n’ai pas l’envergure.
Non mes récits (parfois écrits avec l’ardeur de l’enthousiasme) ont pu être maladroitement interprétés pour du manque d’humilité mais non, au fond de moi, j’ai besoin de ce moteur qu’est la compétition avec soi-même, l’émulation d’aller toujours plus haut, plus loin. On débute avec une A, puis vient la B, puis la C puis la compétition. C’est ce qui permet de se dépasser, d’aller plus loin, de ne pas se contenter de ce qu’on a vécu mais de regarder vers l’avant, de voler engagé. C’est cela que j’aime aussi, le défi permanent.
Pour terminer une petite anecdote : mon premier plaf tout seul comme un grand était au Mont Poupet dans des conditions fortes mais pas turbulentes (surtout que la Mojo filtrait pas mal). Hier, au-dessus de Font-Romeu, je n’y suis pas allé une fois encore par peur des nuages qui s’accumulaient très vite et en redescendant, le pro m’a dit “Tu sais pour crosser faut aller jusqu’au plaf…” 
Merci à tous (et à toutes) pour vos précieux conseils qui font de moi un pilote désormais plus sûr et serein, qui sait être plus à l’écoute de sa voile et des éléments qui l’entourent.
Ah oui, un truc qui s’est encore bien révélé hier :
- “Un bon pilote est celui qui part au bon moment”
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Bons vols enrichissants à tous !
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Merci à mon amie pour les photos et soutien ! 
Belle photos, et bravo !
En te les souhaitant toujours beaux, Bons Vols à toi 
Bonjour M@atthieu,
Toujours un plaisir de te lire, merci pour ce texte.
Le temps et le nombre de vol améliore la sensibilité et la beauté du parapente, c’est une évidence que le débutant ignore, trop pressé d’avancer et d’espérer contrôler tout ce petit monde rapidement.
Après un peu de temps, il devient évident que l’expérience est nécessaire pour avancer sereinement dans ce sport à ‘risque’. Il faut aussi sortir du ‘bocal’ pour affronter ou plutôt effacer une barrière qui limitait la distance de vol ; le premier cross, quel plaisir !
Maintenant, il faut pousser un peu plus loin les limites en restant dans le domaine de vol de nos voiles, explorer toujours plus loin avec le maximum d’information pour savourer l’aventure de voler.
Bon vol à toi,
Jean-Nono
Salut Jean-Nono, j’ai pu paraître pressé non pas de “brûler les étapes” mais d’avancer très vite dans ma progression pour pouvoir enfin voler aux heures les plus chaudes de l’après-midi de certains coins, considérant qu’il était impérieux que j’élargisse la fenêtre des heures pour piou-piou. Et pour cela il n’y avait qu’une seule méthode, voler, voler, voler. décoller, atterrir, et je me suis confronté parfois à des conditions aérologiques fortes; d’aucuns diraient supérieures à mon niveau mais ce n’est qu’en se hissant petit à petit que j’ai franchi les barrières avec l’immense satisfaction - non pas du nombre de vols, non pas du nombre d’heures de vol, non pas des brevets obtenus (bien qu’ils en soient le corollaire) de pouvoir voler à 13h-14h en plein été avec les biplaceurs pros, ceux qui me connaissent, et ceux qui ne me connaissent pas. J’ai donc fait en sorte qu’avec de nombreux stages et conseils de pros qui m’ont recadré le résultat soit là : il est à la hauteur de mes espérances et mes ambitions sont dévorantes : comme tu le dis, aller plus haut, plus loin, oser des cross de plus en plus loin des frontières du connu pour affronter l’inconnu - tout en restant avisé, clairvoyant et sages dans les choix et décisions que la nature imposera.
Have fun flying !
Bonjour M@tthieu,
Exactement, très bon vol futur et profite du plaisir.
Jean-Nono
Vendredi 15 août 2014 : depuis Targasonne, il faut environ une heure 30 à travers Puigcerda et prendre la N260 en Espagne pour traverser les villes de Martinet et La Seu d’Urgell pour arriver sur la C-14 à… Organya !!
Oui un autre lieu magique du parapente que je voulais essayer n’étant pas si loin que ça.
En arrivant vers 17h le ciel est déjà encombré d’acrobates tous plus talentueux les uns que les autres : SAT, 360, hélicoptères, tumbling, toutes les figures connues et inconnues sont présentées par des voiles de toutes les couleurs. Cela met déjà) dans l’ambiance d’un site hors du commun. Cela rend aussi si humble car on ne vient que pour essayer de décoller, voler, monter aux nuages et faire un beau long vol de restitution. On monte au déco qui n’est pas si encombré que cela avec une petite dizaine de pilotes et 5-6 voiles dépliées. On s’installe derrière. La manche est plein axe (sud) assez peu de brise et un vent météo d’ouest un peu plus fort au-dessus (nuages). Le déco se fera dos voile vu le peu de vent et le peu de marge pour reculer (une quinzaine de mètres !). Cela monte tout de suite sur la droite avec une grande douceur et en quelques minutes, je me retrouve au niveau des antennes. Je décide de laisser la voile monter encore plus haut. Je me retrouve à 1080 m au-dessus du déco, et je tente d’aller au monastère en face. Transition agréable où je ne perds que peu de gaz avec les thermiques qui sévissent dans le coin. Je vais jusqu’au-dessus du monastère et puis je décide de revenir sur la partie au soleil et là… le combat commence : secoué comme pas possible, thermique sur thermique, ça monte ça descend, ça tire à gauche, à droite. je saurai plus tard que je suis dans la zone de cisaillement entre la brise du sud qui se renforce et le vent météo d’ouest. Mais loin de ses considérations aérologiques, je me bats avec la voile en essayant de temporiser ses mouvements aléatoires. je rejoins le côté sud et essaie de descendre. Oreilles et ça monte, ça monte…Petits 360. Je me dirige vers le village pour m’éloigner de la zone thermique. Las, je rencontre de véritables colonnes thermiques qui se déclenchent au-dessus des champs etc… Ce n’est pas un simple trajet même en dessous de 900m. Au-dessus du village je dois lutter contre ce vent du sud qui s’est renforce, accélérateur à fond. Aucun répit, 45 minutes de vol et déjà une certaine envie de me poser. Je respire profondément, je retraverse et là ça remonte avec les oreilles. Vers 650m je reçois de véritables coups de pied aux fesses, ça ballotte sans arrêt, je me dis qu’il faut tenir ma voile au maximum et malgré tout j’essuie quelques fermetures qui se réouvrent dans un grand bruit. Je n’arrive pas à descendre et pendant que je me bats, je vois des acrobates plus bas faire leurs figures sans que rien ne les perturbe. Je m’aperçois du gouffre qui nous sépare. Plus haut dans le ciel des voiles semblent tranquillement traverser au-dessous des nuages. Mais qu’est-ce que je fais dans cette zone pourrie ? Autour de moi, des voiles au-dessus et au-dessous croisent, montent ou descendent dans des mouvements de tangage assez importants. Je ne suis pas le seul mais suis-je le seul à en baver ? Il e faut une stratégie gagnante pour descendre… Petits 360 mais je me fais encore secouer. Alors oreilles et je me dirige vers l’ouest en espérant tomber sous le vent de la falaise nord. Je descend mètres après mètres puis je remonte inexorablement et je me fais brasser comme dans une machine à laver, genre essorage. Pas de répit ! Alors je tente vers le côté déco, et descendre aux oreilles. Ca montait doucement, donc cela descendra peut-être doucement… ça le fait peu à peu en longeant le côté sud et en allant vers l’ouest. Je regarde les mètres descendre. Ce n’est qu’au bout de 15 minutes que j’arriverai en dessous du déco sans subir de lessivage et je commence mon approche vers l’atterrissage et là… nouveau morceau qui m’attend, je recule, alors accélérateur car je me trouve un peu trop près du relief. Premier, barreau, deuxième barreau, j’avance péniblement avec les oreilles à 8 km/h. je remonte encore parfois sous des bulles. C’est un peu épuisé que j’arrive à poser sur le bon terrain face au vent du sud, oreilles et accélérateur un peu brutalement. sur la sellette…
Je regarde dans le ciel et il s’est un peu vidé. Des téméraires et talentueux pilotes exécutent toujours leurs figures prodigieuses. Il est 19h et le vent du sud se fait encore sentir avec force. En demandant aux pilotes posés, un seul mot reviendra : malsain et déplaisant. Ce n’est pas l’Organya de d’habitude. Un pilote d’acro avouera qu’il n’a réussi aucune figure cet après-midi car les conditions étaient turbulentes. Quelques pilotes descendent d’une manière magistrale à force de 360 et wings pour se poser au mètre près. Il en reste du boulot.
Ce vol fut dantesque, le plus dur que j’ai eu à affronter de ma petite existence de parapentiste alors qu’au déco tout était calme et paisible, que les balises n’indiquaient rien d’extraordinaire, que l’aérologie du lieu avait été expliquée. Il ne fallait pas monter et rester dans cette fameuse zone de cisaillement mais la Hook ne voulait que monter…lol. Elle a bien volé, fermé aussi et j’ai géré comme j’ai pu. Une fois posés, debriefing avec plusieurs pilotes de tous niveaux. 'était un Organya qu’ils en connaissaient pas vraiment. Nous n’avons eu droit au fameux ascenseur qu’au début du vol mais le reste n’était pas de la restitution. Oreilles pour beaucoup obligatoires. Pour mon 270° vol j’ai été gâté et ai pu mesurer les progrès qu’ils me restaient à faire pour être totalement serein dans une atmosphère très turbulente. Et c’était un passage obligé même si je n’étais pas mentalement préparé à cette lutte épique.
Pour la première fois, j’ai eu peur, non pas de la fermeture (il y en a eu) mais de ne pas pouvoir gérer ce que faisait ma voile, monter, descendre, être tiré par le haut, sur le côté, les mouvements incessants de l’air, la machine à laver comme l’ont appelé les dizaines de pilotes en bas.
Alors stabiliser la voile, faire en sorte de rester sous sa voile (ironie en voyant les tumblings défiler dessous moi), ne pas sur-piloter, amortir le roulis, les tangages, redonner de la vitesse à la voile, penser aux bras hauts en cas d’incident subit, penser à l’éventualité d’un début d’auto-rotation, avoir ma à force de faire les oreilles, jouer de l’accélérateur contre le vent tout un condensé de ce que j’ai pu vivre en puissance 3 sur 90 minutes. Un beau défi relevé mais pas sans peur…
Bienvenue versant sud… 
en bref, un vol de merde !
Bonjour M@tthieu,
Super reportage de vol, j’aime.
Les “grands esprits” se rencontrent, mais c’était mille fois moins fort, voici un petit résumé :
J’ai fait un vol dans une aérologie qui semblait parfaite, petit nuage de cumulus qui se déplace lentement, vent faible au sol (<10 km/h), les pilotes de Torrey Pines sont venus en nombre devant le bon plan annoncé sur Internet (2 h de route d’ici).
Je décolle le premier, cool avec une belle montée à +2 m/s tranquille puis le thermique de service qui me monte à 1900 m ASL, génial. Je part vers l’ouest contre le vent vers les cumulus qui me monte encore. Et là … Descente à 5 m/s, turbulence, cela bouge de tout les côtés mais reste maîtrisable, je cherche à sortir de la zone de dégueulante, j’y reste deux minutes et perde 1000 m, moi qui pensai en profiter pour me balader vers l’ouest contre le vent de 15 km/h, rien à faire…
Finalement, je sors de cette zone pas terrible en direction du Casino vers l’est et reviens vers le terrain (à l’ouest), cela chute trop pour survoler le dit Casino. Je me place sur la route qui longe la montagne, cela monte doucement à +0,5 m/s, puis 1 et finalement 2 m/s.
J’ai fait une heure de vol et souhaite me poser car ce n’est pas agréable de voler dans les thermiques découpés par le vent qui a augmenté, je suis à seulement 9 km/h de vitesse sol, un vent d’altitude largement plus fort que prévu. Grande oreille, je monte, descends, monte… j’arrive enfin sous le vent d’ouest et cela devient enfin un plaisir de voler sous la couche ascendante. Premier en l’air, mais cette fois pas le dernier à poser. Je finis avec un bel atterrissage à la limite de la zone de pliage en herbe. Heureux de me poser après ce vol pas très cool. Les prévisions étaient portant bonnes, et normalement super pour un vol tranquille.
J’ai quand même réussi à monter au top en étant le premier à décoller, après 15 minutes, le vent était trop fort, il est monté d’un coup à 25 km/h au décollage, plus personne n’a pu voler, on était 5 en l’air sur la dizaine présent.
Un pilote c’est fait piéger par le vent en passant derrière la montagne, heureusement le vent d’ouest n’est pas dangereux et il s’est posé sans problème, mais loin de toute route ou chemin. Après 4 heures d’attendre et la nuit tombée, activation du plan de secours, 10 camions sur la piste (police, ambulance, pompier), ils fond tout en grand ici. Finalement, il est rentré par le chemin de qui longe le sommet de la montagne avec un pilote venue l’aider, ancien pompier à la retraite super sympa.
Demain, je vais récupérer son aille qu’il a laissé sur l’atterro improvisé. Quel histoire…
Jean-Nono
Ah oui le versant sud, ça chauffe bien !!
incroyable ! savoir enrouler n’est pas nécessaire… pour monter !
Oui un vol de m… mais qui m’en a appris un peu plus sur mes limites (technique, mental) et a avoir encore plus confiance en ma voile… c’est déjà pas si mal !!
Les autres vols - même à Mieussy ou Saint André - que j’ai fait c’était pas aussi machine à laver et je ne sais pas si cela repousse encore plus loin les conditions dans lesquelles je “peux” voler mais là c’était la limite du vol agréable engagé. Après je suppose qu’en volant souvent dans ces conditions on finit par acquérir des réflexes, des habitudes…
Sinon Jean-Nono, effarante ton histoire qui commence bien et qui se termine mal pour certains 
Bonjour M@atthieu,
C’est le problème de l’aérologie qui change vite avec des prévisions qui s’avèrent inexactes, la confluence est arrivée trop top et trop forte.
Cela se termine bien pour tout le monde, seulement une petite frayeur de ne pas voir arriver le pilote après la nuit. Il avait sa radio et son téléphone, mais sans chemin pour rejoindre le sommet de la montagne, difficile de s’y retrouver. C’est l’hélico qui a permit la rencontre entre le pompier (retraité) et le pilote vers 22 h. Après tout est aller bien, il apportait de l’eau et des vivres au pauvre pilote exténué par la marche.
On espère retrouver facilement son sac de vol ce matin.
Jean-Nono
m@tthieu,
Depuis ton autonomie, tu as du passer la plupart de ton temps à chercher à monter.
Réserve toi de temps en temps des séances en conditions thermiques ou tu optimises ta descente, quitte à faire le yoyo.
Les oreilles ne devraient pas être la première solution pour descendre.
Le pilote qui sait se placer pour stopper sa montée à tout moment à un avantage mental indéniable.
(ça me fait penser qu’il faut que je progresse dans ce domaine :oops: ).
Exemples d’exercices:
- Tu t’imposes une altitude, tu attrapes un thermique et tu ne dois pas dépasser cette altitude, oreilles et 360 interdits
- Tu surveilles un pilote qui est généralement moins haut que toi et tu dois rester à la même hauteur sans jamais être plus haut
Merci Brandi, je vais y penser ! En fait à Organya, je voulais faire le yoyo mais cela s’est avéré impossible. j’ai essayé d’engager des 360 mais je ne le sentais pas vraiment après un tour… Ca bougeait trop. J’aurais peut-être du insister ?
Pour tes deux exercices proposés, tu fais quoi pour ne plus monter ? La Hook 3 est une engin à thermiques
chercher les dégueulantes ? Me mettre sous le vent du thermique ?
Haha, il est grand temps que tu cherches, quand tu auras ton enzo 2 il sera trop tard.
Si ça monte quelque part c’est que ça descend ailleurs sinon c’est le vide 
Ce sont de bonnes questions à poser à tes futurs moniteurs, et il y a déjà eu des post la dessus.
En plus si tu sais où sont les zones qui descendent, ça te permet de les éviter les jours ou tu veux monter 
Lorsque l’on prend des conseils sur un site inconnu on peut demander qu’elle est la zone la plus saine pour descendre
à Organya si tu ne sais pas te mettre en face planète ou du moins des 3/6 bien appuyés, tu peux rester un moment en l’air (j’ai enregistré du +8 l’an dernier, avec le -8 qui allait avec…). C’est un site qui parait facile car on peut rester des heures en l’air sans presque rien faire mais…comme dit Piment:
Pour Organya et la saison ça ne me surprends pas, J’y ai deja vu une BL, aux oreilles faire du sur place. ni monter, ni avancer. Statique…comme son pilote qui ne savait plus trop quoi faire.
apprendre les 3/6 c’est bien, mais je pense qu’il faut savoir les faire en toutes conditions (cad volables pour son niveau), car le jour où on en a besoin pour descendre vite, c’est rarement dans des conditions “softs”.
La première fois où j’y suis allé, ca m’a fait un peu la même que toi, oreilles accéléré, je montais encore…
alors j’y suis revenu l’année d’après, pour s’entrainer c’est le top : tu montes , tu t’avances, tu envoies ton “run” et tu raccroche la “montagne magique” et tu recommences, ceci dit on peut aussi y faire du cross :
mon premier cross en autonomie :
http://carnet.parawing.net/aff_carnet_vol.php?id_vol=100062&pilot=cyrilgensac
bons vols en catalunya
Ah Organya !
Ton récit m’a furieusement rappelé un vol très similaire - pour ne pas dire le même - vécu il doit y avoir à peu près 20 ans. Sortie club à Organya en plein mois d’Août, nous arrivons tous pleins d’enthousiasme mais sans grande expérience du site, youkaidi youkaida, et voilà que ça décolle en rafale en pleine après-midi. A peu près le même topo pour nous tous : un quart d’heure pour monter, trois quarts d’heure pour descendre, dans les conditions quasi dantesques que tu décris. Je passe les détails qui n’intéressent personne.
Ne cherche pas, l’explication c’est OUEST. Par vent d’ouest, il faut sacrément réfléchir à là où on va mettre ses plumes, sous peine de se faire défriser et même mieux, aller à la piscine et manger des tapas.
Si tu en as l’occasion, reviens à Organya sans vent météo, c’est là que le site donne le meilleur de lui-même : des moments magiques !
Et non, il ne faut pas croire ni colporter la légende que tu serais obligé de maitriser les 360 face planète pour descendre, il y a en effet des zones où ça ne monte pas - en allant vers le village, sur la gauche du monastère, au-dessus de la rivière… - on peut tout à fait faire sa perte d’altitude classique à cet endroit.
Je ne suis pas la seule à avoir volé à Organya des dizaines de fois sans avoir eu besoin de sortir l’artillerie lourde pour me poser. J’ai juste évité le vent d’ouest
.
Merveilleuses Pyrénées. Surtout face sud. 
effectivement le choix du lieux pour descendre tranquille et une bonne analyse météo aide mieux que les 3/6 pour éviter la zone rouge karma+
En plus si ca monte des briques au dessus de l’attéro “officiel”, il y a en a un autre, super, en bas du village 42.209452,1.331378 (intéressant surtout si on est loin devant).
Un gars de notre club avait fait un vol de 3h en plein mois d’aout… il a cherché à descendre pendant 2h30… 
Organya en septembre ou octobre pour moi c’est parfait pour faire connaissance avec la muntana magica! J’y suis allé en octobre l’année dernière tout simplement magique. Ca montait tranquillou, tu t’avances vers la chapelle ça descend bref tu te ballades sans te faire chier et tu poses quand tu veux.
Pour descendre on pense souvent à faire les bourrins en envoyant du 360 face planète mais si tu as 900m de gaze à perdre faut etre sacrément costaud pour tenir les 360 sur 900m et si tu arrives à les tenir ne serait que sur 450m le temps de reprendre tes esprits tu seras revenu au point de départ en exagérant à peine…
A organya normalement si tu t’avances (parfois faut s’avancer très très très loin) tu auras une zone ou tu pourras descendre.
Je suis tes exploits depuis le début mathieu (et j’ai toujours compris tes messages étant un peu pareil), je n’ai pas ton nombre de vol ni ton nombre d’heure de vol (sur 3 ans de pratique par contre je cross en plaine régulièrement (vol treuillé) et quelques fois en montagne) mais organya à sa réputation aussi de montagne merdique pour redescendre. Avec autant de vol et de sites fréquentés depuis ton début je suis très surpris que tu te sois fait avoir.