Mes premiers vols en autonomie

Quelques conseils divers, t’en fais ce que tu veux (comme toujours, j’ai l’impression):

1/ ne cherche pas une aile pour “rivaliser” avec quoi (ou qui) que ce soit, mais pour te faire plaisir… tu es loin d’être un compétiteur, n’est-ce pas?
2/ ne pense pas que l’un ou l’autre modèle te permettra de voler dans du vent plus fort (à moins de prendre une aile carrément plus perf et d’utiliser son accélérateur de façon vraiment efficace; mais ça c’est pas pour tout de suite).
C’est faux. La Rush 4 que tu voulais acquérir pour avancer mieux face au vent t’aurait certainement déçu sur ce point. D’une manière générale, à ton niveau, ce n’est pas un matériel plus pointu qui te fera faire de plus beaux vols. Il y a plein d’autres axes d’amélioration, bien plus efficaces.
3/ acheter une aile sans l’essayer, sur la base des recommandations du fabricant et/ou d’un moniteur “vendu” à la marque, c’est un peu stupide… beaucoup l’ont déjà fait, y compris moi, mais il n’y a pas de quoi se vanter: c’est un gros coup de poker, point.

Je te remercie pour ta réponse. J’ai déjà fait quelques beaux vols avec la Mojo et la Hook. Ce n’est pas là le “problème”. J’aurais pu garder la Hook 3 pour faire des vols encore plus beaux (ah les Alpes !) car je suis bien conscient que ce n’est pas la voile qui fait le pilote.
Par contre, j’aime bien “rivaliser”… la compétition ou l’émulation.
J’ai acheté la mes deux premières voiles sur les recommandations des deux écoles. Aucun regret ! Pour la troisième (ou quatrième si j’inclus la Spiruline), si cela est une grande marque, si les tests (magazines et forums, blog de Ziad) sont bons et les tests aux homologations en adéquation, peu de surprise à avoir. Je fais souvent au coup de coeur et les couleurs et le look ne sont pas primordiales.

Tu peux rajouter la Mentor 3 ou 4, mais comme déjà dit plusieurs fois par moi et d’autres tu te fourvoies a essayer de trouver une voile (non mini) qui irait plus vite face au vent ou te permettrais de voler avec du vent fort.
Si tu veux de la vitesse, pas de secret, faudra donc que tu trouves une voile qui te placera en haut de fourchette PTV, donc soit tu prendras une genre XS et tu seras pénalisé dans le sens où les petites surfaces sont généralement moins performantes que les plus grandes, soit tu prendras la taille au-dessus pour être un peu plus perf mais qui nécessitera de te lester…

Il faut que je grossisse alors ! ou mettre des bouteilles d’eau dans la sellette !

tes genoux et tes vertebres sont prévenues…
je connais un poids plume qui volent en IP6 19m², vu comment il nous a fait la lecon à chaque fois dans le faible comme le fort, il a pas l’air si désavantagé que ça le petit gars.

c’est sur que chaque m² en plus te donnent la possibilité de trouver une bulle plus facilment, mais a faible charge alaire ( ou avec du lest mal réparti) il faudra savoir l’exploiter. Et le mieux pour bien exploiter un thermique, c’est de l’anticiper. Pour ça, pas besoin de m² en plus.

J’ai du mal à te suivre quand je te lis ces derniers posts.

Si tu es conscient que ce n’est pas la voile qui fait le pilote alors pourquoi ne pas chercher à “rivaliser” avec tes amis sous leurs D2, S9 et autres R4 avec ta H3. Là je verrais un véritable esprit de compétition car acheter la même aile que celui qui fait mieux que moi je n’y vois pas une véritable preuve d’émulation.

Regarde un peu dans les vols réalisé à la CFD par des Hook 3 et tu devras bien admettre que pour le moment ce ne peut pas être ta voile qui est un frein à tes performances.

Après, si vraiment les voiles pré-citées te font envie et comme de toute façons tu ne crois que ce tu expérimente par toi-même, fais-toi plaisir MAIS tu risque fort de te refaire un 1er SIV sans pédagogie, sans bateau et pas plus de lac sous toi, juste un slip mouillé et des regrets pour ta Hook 3…

OK OK, je suis un peu sarcastique voire pas sympa dans ma façon de t’écrire le fond de ma pensée MAIS je voudrais te rencontrer un jour sur un déco et pas… en fauteuil handi.

Alors ne te vexe pas s’il te plait, c’est vraiment pas mon but, mais relis toi même tes fils de discussions, celui-ci et ceux sur les SIV et mets toi en question avec le recul de ta 1ère année de pratique.

Bonne nuit,

Franchement, laissez-le acheter une D2 ou une Alpina2, ça nous fera une occase pas chère après le premier vrai jour poilu au printemps prochain. Vu comme il se croit invincible après avoir fait presque un 3-6 en SIV, ça va donner… Préparez le popcorn.

M@tthieu, j’ai rien contre toi, mais des potes qui se brûlent les ailes on en a tous, et c’est pénible de voir d’autres suivre la même voie.
C’est quoi le plus valorisant, faire un cross avec tes potes sous une voile école et progresser en ressenti, pilotage, anticipation, lecture aérologique, prépa météo, etc. et peut-être même finir plus loin, plus vite (sisi c’est possible de poudrer une delta2 en voile enB gentille ! Il suffit d’optimiser le cheminement, les thermiques, anticiper, mieux se placer. C’est pas livré sur clé USB avec les guns, ça vient par la pratique)
Ou bien suivre bêtement dans la course à l’armement et s’enorgueillir d’avoir fait 15,2km “cool je vais pouvoir déclarer à la CFD et pas Robert qui n’a fait que 14,9km avec sa Rush4 hou le nul, en plus je suis monté à 234,5m au dessus du déco je suis trop un beau gosse avec mon IP7pro pas chère et mes 200 vols”
(par ailleurs j’espère que tu le cale au QNH du jour ton altimètre, et les altitudes GPS sont à +/- 50m alors donner 3 chiffres après la virgule pour l’altitude, mwarf. Mais je m’égare)

Hé sérieusement, vous voulez pas le laisser se mettre au tas (ou pas)?

hello !

En fait je ne sais pas si tu as vraiment le temps de bien connaitre et d’exploiter tes voiles Matthieu :grat: car tu changes de voile “comme de chemise” :slight_smile:

Dans “4 matins” Matthieu comme c’est parti là… on va te retrouver sous une =>> http://www.flyozone.com/paragliders/fr/products/gliders/mantra-r12/info/ :wink:

Bonne progression à toi ami Matthieu :pouce:

Coup d’oeil à la météo sur 4 ou 5 sites, visualisation de la balise de Bar sur Aube, c’est Est. C’est donc nickel. Coup de fil à deux potes. Et nous voilà arrivés au déco. Ca ronfle un peu, on sort le pique-nique. On va attendre un peu que ça se calme. Le soleil de septembre darde ses rayons hésitants et je décide alors d’étaler la voile prêtée par Marc Boyer en personne de l’école Soaring, rencontré à la Coupe Icare. Le matériau est soyeux, craquant, les finitions impeccables, les élévateurs si petits et si fins qu’on croirait qu’ils ne résisteront pas. Les suspentes sont non gainées et cela se voit au milieu de l’herbe et des fleurs. Qu’est-ce que cela va être. C’est le fouillis. Un petit coup de haut en bas et par miracle toutes les suspentes de la même couleur quasiment invisibles se démêlent. Qu’est-ce que ça change de la Hook 3 et de la Mojo. Tout est plus léger, plus aérien. La voile étalée sur l’herbe arbore un bord d’attaque de feu, à l’apparence solide avec sa petite proéminence. Je prends ma “vieille” sellette Kamasutra 2 et l’attache à cette nouvelle voile. Les copains s’apprêtent également mais je contemple le spectacle de ces mètres carrés de tissu répandus sur l’herbe verte. 12 mois auparavant, je me retrouvais avec quasiment ces mêmes personnes, mon brevet initial en poche et beaucoup d’appréhension au déco pentu de Bar sur Aube. Tellement de vols, de sensations, de plaisir ont passé depuis. beaucoup d’aventures narrées sur ce forum, beaucoup de conseils de prudence, de discussions mouvementées mais au final, je suis là avec l’essai de cette nouvelle voile. Qui l’aurait cru ? Est-ce aller trop vite ? est-ce brûler les étapes ? Telles sont les questions qui traversent mon esprit pendant que je vérifie les suspentes et fais la prévol aussi consciencieusement que d’habitude, plus même. Le coeur ne bat pas plus vite que d’habitude. Aucune anxiété, aucune précipitation dans les gestes. Prudence est mère de sûreté et j’ai promis à certains moniteurs de leur faire honneur, de ne pas me mettre dans des situations navrantes.
Le premier copain est prêt. Je ne le suis pas mentalement. Avec la Hook 3, je serais déjà en l’air; avec cette fusée, je préfère attendre un peu, surveiller un peu plus les cycles et partir au moment opportun. Je décide de partir 15 minutes plus tard. Ce n’est pas dans mon habitude mais je le sens ainsi. Quand la bouffe est bonne, je lève la voile prégonflée, elle me dépasse, je l’admire et ne temporise pas assez. Elle retombe. 1 minute plus tard, je la regonfle, elle se met au-dessus de la tête, je temporise bien plus cette fois-ci, je me retourne, elle est toujours là au-dessus de la tête, je jette un coup d’oeil circulaire aux manches à air, je fais un pas, lève un peu les mains, je décolle, pas assez de vitesse, je cours deux pas et hop je m’élève. Je vole. Petit virage à droite et je commence à faire du soaring sur la pente bien balayée par un vent bien axé de 15-23 km/h selon la balise. Je teste la garde. Houla que ça change ! 2-3 cms avant de sentir la tension et voir le bord de fuite se mettre en tension. Ca thermique un peu mais ce n’est pas haché. Ils sont étroits et assez faibles, entre 2 et 3 m/s. Je freine encore un peu trop la voile (la garde de la Hook était tellement plus longue), je la regarde voler, je décide d’éteindre le son du vario et de me fier aux sensations. la voile ne tire pas comme la Hook, elle prend le chemin du thermique, tout simplement ! Elle se glisse dans des petits trous de souris. L’effort à la commande pour tourner est quasi nul, le virage instinctif. Ca balance un peu en roulis, mais je me rappelle de faire corps avec la voile et de la laisser voler sans la contraindre. Elle est à la fois d’un bloc mais deux parties bien distinctes, la droite et la gauche de l’aile. Avec la Hook,il y avait une sorte d’appel vers le haut; avec cette voile, la voile s’engouffre, glisse. Il n’y a pas cette sensation de dureté indicatrice, non là c’est plutôt légèreté du genre “excusez-moi je me faufile”. Je sens que je la freine toujours trop, mais j’ai un peu peur que ça ferme. Petit à petit je me détends, je joue un peu de l’accélérateur et je regarde les vitesses GPS par vent de face et vent de cul. C’est impressionnant. Vent contre, elle mord ans la masse d’air et je le vois par rapport à la Mentor 3 au-dessous de moi. Elle pénètre, ne ralentit pas, communique la masse d’air avec précision mais aussi ce velouté inconnu. Elle est capable de tourner à plat à vitesse réduite et d’envoyer un gros virage avec la même aisance. Bluffant. 30 minutes plus tard, tout commence à s’éteindre et je file atterrir pour ne pas avoir à atterrir n’importe où. Face au vent, freinage léger, arrondi et cela pose en douceur.
Je découvre un potentiel incroyable.
Cela va se confirmer lors du deuxième vol de 38 minutes beaucoup moins thermique mais plus dans le vent de du soir qui a tourné nord/nord-est. Un dos voile tranquille, elle se lève avec douceur et vitesse, légère temporisation et me voilà propulsé avec douceur. Je file, je monte le long des arbres avec une précision incroyable. Je peux me mettre à la distance que je veux sans appréhension, et ça continue de monter dans la douceur du soir qui tombe. Je vais à des endroits que je n’avais jamais visité par vent du nord (au-dessus de la combe). Elle exploite les moindres ascendances, traverse à vitesse V les moindres descendances; je ne suis pas assez haut pour essayer des petits wings mais je varie le rayon des virages et profite du moment pour ressentir davantage la masse d’air qui tournoie laminairement. Un ballet avec le vent. De la danse au-dessus des arbres, des autres voiles. Je vois une Mentor en bas qui essaie de se maintenir, deux A qui vont poser car le vent contre se renforce et il n’est pas bien axé (Bar est plutôt Est). Je surfe en compagnie d’une Montana légèrement plus bas mais qui tient. A n’importe quel moment, je peux aller où les autres ne vont pas, aller et venir, perdre un eu d’altitude et remonter dans un mouchoir de poche, en serrant. Je commence à me faire à la garde réduite. Le plaisir de glisser est grandiose. Pas de contrainte de vitesse. On furète ici et là. Je ne vole plus, je me déplace dans un glissement harmonieux. Je ne ressens pas encore ces “tubes” aérologiques vécus à Targasonne, mais je ressens autre chose : de la plénitude. Je vogue au gré des humeurs et non plus contraint par le vent. 3 voiles vont se poser face au vent forcissant à 100m de l’atterro officiel et la Montana prend le même chemin. J’ai besoin de la navette, mais je regarde d’un oeil pendant que je profite le dernier d’avoir encore de la hauteur. Puis je me dirige vers l’atterro. Un petit coup d’accélérateur, elle file comme un rail. Aucune déperdition sensible de la finesse alors que la Hook aurait capitulé. Je passe par-dessus tout le monde et par-dessus l’atterro, je me positionne pour une PTS et deux virages plus tard je pose en douceur, sans bruit.
J’ai essayé une voile formidable, un plané de fou, un virage ultra-précis et modulable en petit serré ou en engagé, une vitesse incroyable face au vent et qui plus est sans accélérer. On sent les demi-ailes vivre mais sans faire craindre quoi que ce soit. On sent la voile à la fois compacte et vivante mais sereinement. C’est un glissé dans l’air que je n’avais jamais vécu, une sensation qui vous donne encore plus de liberté; visiter des coins inexplorés parce que je n’avais pas assez d’altitude auparavant dans ces mêmes conditions. Pouvoir étendre son rayon d’action sans danger et rentrer au bercail au mètre près sans se faire peur. Un régal absolu. je suis amoureux de cette nouvelle voile sage et performante, communicative et amortie. Au-delà de tous les commentaires précédents lus, ce qui compte est le plaisir, et là il est absolument exquis. Est-ce donner du lard à un cochon? je ne crois pas, plutôt de la confiture, celle qui vous réjouit ces matins chauds et prometteurs, ces matins et ces soirs qui sentent le bonheur de voler, de jouer avec le vent, de se confondre dans la masse d’air. c’est si bon, c’est si limpide et harmonieux. Je ne regrette pas de ne pas avoir eu le temps d’exploiter les capacités de ma Hook 3. Je ne regrette pas d’avoir essayé (et adopté) une arme terrible, une rolls du vol, un engin de pur plaisir. Une sorte de rosé pétillant et soyeux qui vous élève la tête dans les nuages et qui fait qu’en redescendant, la banane est là. Un vol simple, sans histoire, fait de glisse et de pur plaisir. Que c’était bon. Je ne la rendrai pas. Ce serait criminel.

Diamir ?

Bah au vu de cette narration dithyrambique sur cette voile magique c’est au moins une Enzo 2

voire une Enzo3, ou alors une IP459?
:smiley:

Une voile prétée par Boyer? Ca pourrait etre une Gin , non?

Vous savez que je ne suis pas quelqu’un du genre à brûler les étapes ! :sors: donc exit Enzo 2 et… 3 :affraid:
Diamir, on m’en a dit beaucoup de bien mais je n’ai pas eu le plaisir de l’essayer. Gin, cela aurait pu.
J’essayais de trouver une image : la Hook 3 vous tirait vers le thermique d’un petit coup sec alors que cette voile vous prend la main et vous guide dans un gant de velours.

Petit coup (d’hameçon) sec pour la Hook donc gant de velours c’est la Queen 8)

On en reparle dans 6 mois quand tu diras que ce qui t’empèche de passer le cap des 50 bornes, c’est ta voile trop bateau qui n’a pas assez de mordant pour les thermiques printaniers et donc bouge trop à ton goût alors que pfiou, les Mantra6 et autres Enzo ça file droit ! :stuck_out_tongue:

Allez en fait je l’aime bien M@atthieu, ça permet de faire relativiser les potes qui trouvent que je suis une tête brûlée qui progresse trop vite :trinq:

Spantik ?

As-tu pu mesurer ta vitesse vent de cul?
C’est un paramètre très important quand on essaie une aile!

Je ne sais pas si ton essai est objectif et réaliste, mais il est très bien écrit. Tu devrais envoyer ton cv a parapente mag :mrgreen: