Que faire pendant ces vacances de Toussaint ? rester dans l’Aube? aller du côté de Saint André comme l’an dernier ou essayer de nouveaux sites ? Je penche pour la Normandie au début, pour du soaring sur falaise surplombant la mer. Je cherche sur le forum et le net du côté du 56, 76, j’étends la zone géographique et puis les intuitions sont parfois excellentes : je regarde les prévisions météo et je vois que ce sera très calme du côté des Alpes du Nord. Annecy, non je suis seul et pour les rotations, pas facile. Je ne sais pas pourquoi je pense à Chamonix : l’attrait de l’altitude, une région visitée en juin (sans parapente). Je vois que le téléphérique du Brévent est en activité (contrairement au Grand Bornand), donc ce sera direction la vallée Blanche. Coup de fil pour réserver une chambre et hop en 5 heures, je suis passé de l’état de circonspection (le “où aller ?”, la météo sur Troyes) à l’état d’euphorie en apercevant sa Majesté le Mont Blanc. Une semaine dans un endroit inconnu. Quoi de plus excitant ?
Un cadre encore plus beau et géant qu’Annecy, moins de monde (en l’air et au déco) rotations faciles avec le téléphérique (Brévent et Pic de l’Aiguille). Un moniteur (de Chamonix Parapente) sympa, les autres pros, assez dure la convivialité (à ma question, “où sont les thermiques installés ?” la réponse qui tue : “tu cherches…”), même les réponses aux “bonjour”, ça n’a pas l’air de les sortir de leur mutisme - d’une manière générale. Il faut qu’on aide à mettre leur voile en place pour qu’enfin… ah si, rencontré deux jeunes speedriders funs, on a fini au bar devant une grosse mousse et quelques gars qui à force de me voir du matin au soir ont fini par dire quelques mots. Mais j’ai trouvé cela étrange. On aurait dit des Parisiens dans le métro… enfin.
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(attention, ce ne sont pas forcément ces parapentistes… :grat: )
Cela ne m’a pas empêché de me gaver de vols, de rencontrer des aérologies différentes (dimanche, lundi, mardi un peu moins mercredi, c’était fun voire turbulent par endroits - voir le récit de ma frontale sur un autre fil… et une mer d’huile jeudi, vendredi. Aujourd’hui samedi je verrai bien) et de me familiariser avec la Sigma 9. J’ai bien fait de l’emmener :mdr: elle m’a donné des sensations incroyables, vive parfois selon l’humeur des airs, toujours un plané de fou par rapport à une Sigma 7 et une… Hook 3 avec lesquelles j’ai pu voler.
5 vols en moyenne par jour, entre 2h et 4h de vol par jour, cette semaine fut fabuleuse.
je suis tombé amoureux de cet endroit. J’irais bien essayer le speedriding cet hiver mais mes souvenirs de ski sont lointains…
A quelques heures de mon départ pour le plat pays qui est le mien, c’est avec beaucoup de nostalgie que je regarde le jour se lever sur le Mont Blanc.
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Des fois, je ne sais pas pourquoi je vole (en regardant certains posts sur le forum :boude: qui vous coupent les ailes et vous enlèvent ce dont j’ai le plus besoin pour bien voler : la confiance en moi, cette capacité à me dire que je suis un pilote et pas un débutant, que je dois faire gaffe avec cette nouvelle voile mais à aussi la laisser voler le plus possible tout en surveillant ses mouvements.
Toute la journée de dimanche sera employée pour me familiariser avec la grandeur des lieux. Au sens propre et figuré. Quand on sort d’'Eaux-Puiseaux, Bar sur Aube ou Pagny la Blanche Côte, c’est un vrai choc visuel et émotionnel que de voir ces chaînes de montagnes qui cachent le soleil, ce dénivelé de 1000 m, ces grandes combes qui font peur au début, y aller, ne pas y aller… Donc la première journée a été consacrée à la prise des marques, les deux décos, l’atterro de Savoy (ou Savoie ?) et continuer à prendre en main la voile le matin avec des exercices (tangage, roulis, oreilles, petits wings, 360). Cela m’allait bien d’aller dans ce cadre grandiose et assez impressionnant, pour ne pas faire n’importe quoi. Dur aussi de découvrir les “bonnes” zones. Donc observer ce que font les autres, où ça monte, les chemins pris, les câbles à éviter etc…
Il m’a fallu deux grosses journées et demie pour ressentir ce que j’avais ressenti à Targasonne : faire corps avec elle : l’habitude (lieux, aérologie) et surtout réglages de la sellette (merci au parapentiste volant en Kama également et à Kortel à Sallanches, juste à côté); pour une raison que j’ignore, elle prenait du roulis très très vite jusqu’à faire peur : ABS complètement desserrée, sangles de maintien dorsal au minimum et sangles d’épaule trop longues : les deux premiers jours, ma sellette m’empêchait d’être dans ma position préférée, à savoir semi-couché, je n’étais pas au fond de la sellette, presque droit et j’avais l’impression très désagréable d’être assis sur le “bord” de la planchette. C’est rentré dans l’ordre lundi soir mais je n’en menais pas large comme quoi, la sellette est fondamentale !
Surpris par la vigueur des thermiques d’automne les 3 premiers jours, avec des pointes à 3.2, ce que j’ai habituellement dans l’Aube l’été (et encore), il m’a fallu m’adapter, me battre dans les thermiques. Ce n’est qu’en milieu de deuxième jour que j’ai pu faire honneur aux qualités de la Sigma en étant au-dessus du déco et en enroulant avec les plus hauts.
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Et puis l’envie d’aller visiter la vallée étant tenace, frôler le Mont Blanc (à sa base), quel terrain de jeu magnifique. Je suis parti dans les 4 directions, la Sigma me permettait d’aller visiter “très loin”, de faire des aller-retours, je perdais très peu à aller du côté des Houches ou Flégère et revenir poser. Mon regret : ne pas avoir été assez bon ou ne pas avoir eu les conditions pour voler au-dessus des crêtes voir de quoi l’autre côté était fait. Mais ce sera au printemps sans aucun doute.
Il me reste de ces 7 jours dans une région magnifique des vols superbes (en attendant des cross) et des images qui exaltent l’âme et là je sais pourquoi je vole…
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Quand ces couleur chatoyantes vous caressent les pupilles, que vous venez d’atterrir dans la douceur rougeâtre du soleil couchant, que les passants vous regardent avec curiosité (ou envie), on a juste envie de crier que l’on est vivant devant tant de beauté et d’avoir été là-haut rend les choses encore plus formidables, un frisson vous parcourt l’esprit “Mon Dieu, que c’est beau, que la vie est belle, que la nature est grandiose, et que voler est exceptionnel en soi”. J’ai beaucoup de chance et le vol contemplatif est aussi une pure merveille 




et vu ton nombre d’ heures de vol, je ne pense pas que tu sois lent bien au contraire ! Puis si le plaisir est là, c’est bien le plus important !