Pour apporter un peu d’eau au moulin… :canape:
Avec mon Artic 2 un phénomène de neutralité spirale m’est arrivé à 2 ou 3 reprise sur plus de 400 vols avec. :affraid: A chaque fois un soupçon de pilotage commandes/sellette a suffi pour en sortir.
A chaque fois dans des spirale à plus de 16 m/s de -Vz mais pas pour autant à chaque fois que j’ai poussé au-delà de ce seuil de 16 m/s (plus fort taux atteint 18,7) Donc il y a des paramètres autres que seul celui du taux de chute qui interviennent (position de la ventrale, position dans la sellette, cadencement, etc. …) :grat:
Déjà que le taux de chute mesuré ne donne pas la vitesse réel de descente de l’équipage dans la masse d’air, puisque l’on ne sait pas précisément la vitesse verticale de la masse d’air dans laquelle on spirale.
Enfin pour avoir eu la possibilité de me tester sur le G-force Trainer aux passager du vent, j’en ai retiré les enseignements suivants.
Dans un état de forme (spycho et physique) que l’on peut qualifier de moyen (perdu mon chien la semaine précédente, fait la route (500 km) le jour d’avant, dormis la nuit dans la voiture, 54 ans, etc. …) je n’ai pas eu de souci pour extraire mon secours jusqu’à 4 g (qu’importe le sens de la rotation) et après les tests d’extraction j’ai pu testé ma capacité à supporter, jusqu’à 6 g.
A 6 g je n’avais pas encore atteint ma limite absolue, je pense, mais je m’en sentais pas loin en tous cas. Bref à 6 g maintenue sur 5 ou 6 tours, j’ai arrêté sur une note positive, en arrivant sans peine à sortir de mon harnais, à le décrocher de la machine, à le ramener sur le coté et à, tout de suite, pouvoir converser avec ma femme et amis présents.
Deux jeune (2 sens du terme) pilotes ont voulu montrer qu’ils en avaient plus que les vieux (on était deux, le 2ème = 60 ans) dans la sellette et ont souhaité se tester à 7 g, tous deux sont allés dégueuler tripes et boyaux dans la foulée en laissant leurs sellettes accrochées à la machine et en faisant ainsi un interlude hilarant pour le reste de l’assemblée. Ce qui a en corollaire aussi eu l’avantage de prouver que l’organisme à réellement ses limites (pour ceux qui jusque là en avaient douté) :bang:
Bref je pense qu’exceptionnellement je devrais à nouveau supporter jusqu’à 6 g, surtout que en principe je ne vais jamais voler dans l’état de forme de ce jour là. :ange:
Après, même dans la plupart de mes descentes en spirale je n’ai pas ressenti autant les g que sur le G-force Trainer à… 4 g. Peut-être lors des 2 ou 3 expériences vécues de neutralité spirale mais même là, tout juste. Je pense même qu’en spirale réel (en vol et pas sur une machine à sensations fixée au sol) l’influence de notre mental quant on se entrer en neutralité spirale, biaise notre ressenti. L’émotion (la peur) accroit les sensations (ce qui accroit l’émotion) Donc je pense sincèrement (naïvement ?) qu’avec mon Artic 2 je n’atteindrai jamais les 6 voire les 5 g en spirale.
Enfin pour l’avoir presque vu par deux fois (c’est ma femme qui a vu toute les scènes et après 14 ans de fréquentation assidue de déco et atterro, elle sait relater ce qu’elle voit) et avec des discussions avec des proches des pilotes concernés ;
Il n’est pas forcement nécessaire d’engager une spirale très fort et sous une aile très pointue pour finir au sol ou dans un toit… 3 exemples réels ou les pilotes ont commencé leur spirale assez haut encore (200 m/sol) mais à chaque fois, en perte d’altitude devant l’atterro (et les spectateurs présents) ;
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Biplace, bas de PTV, spirale moyennement engagée, la sortie se passe mal, fermeture et auto-rot… C’était un pilote “mûr” très prudent et sérieux et qui avant l’impact a tenté (tous les témoins directs l’ont affirmé) de se positionner devant son passager pour lui eviter le pire (ce qu’il a réussi)
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Solo, aile inconnue, pilote jeune et reconnu “fougueux” par ses amis, spirale un peu plus engagé mais pas face planète pour autant, sortie tardive et du coup un peu précipitée, décrochage dans la ressource… On à appris après, que le pilote avait festoyé tard et bu plus que raison durant la nuit… forcément à 11 h du matin…
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Solo, aile mid-EN-B en essai (1er vol), pilote considéré comme pas fou, jeune et en forme, largement au niveau de l’aile, considéré comme sérieux et prudent (en tous cas pas fou-fou) Spirale moyenne (moins de 10 m/s) et pourtant spirale jusqu’à l’impact…
Que s’est-il passé exactement sous ces ailes et calottes crâniennes, exactement on ne le saura jamais. :grat:
Dans chaque cas, on peut supposer que les regards potentiels portés sur eux et l’approche de la fin de vol sympa (pas forcement dans cet ordre d’ailleurs) ont joué un rôle dans initiative de terminer le vol par une spirale. :banane:
Aux plutôt faibles vitesses de rotation vus par les témoins, peut-on vraiment penser à un “voile noir” ou n’est-il pas aussi envisageable de penser à l’euphorisation lié au plaisir du vol… et des regards qui brouille la perception du danger qui se rapproche avec le sol ? :grat:
Dans le 1er cas, on peut regretter qu’un Bi, qui à mon avis devrait présenter encore plus de capacité d’auto-démerde qu’une voile école, puisse à la sortie d’une spirale tout compte fait modeste se révéler aussi piégeux (depuis et une centaine de vol en tant que biplaceur plus tard, j’ai appris à quel point un Bi peut se montrer…violent et/ou piégeux) Peut-on pour autant en faire le reproche au constructeur ?
Dans le 2ème cas, on peut regretter qu’une aile puisse en arriver à décrocher dans la ressource d’une sortie de spirale “pas face planète”. Maintenant, en connaissant après coup l’état “mental” du pilote et la supposition qui en découle sur ses capacités “restantes” à piloter et de comment il a, peut-être, tiré sur ses ficelles. Peut-on dans ce cas penser à reprocher quelques choses au constructeur ?
Dans le 3ème cas, on peut regretter qu’une aile puisse visser jusqu’à l’impact. Seulement, vu d’environ 400 m tout laisser à un pilote qui s’essayait à un posé 3.6 “timide” et l’aurait maintenu intentionnellement pour cela, sauf que au vu de l’endroit (un toit) cela parait peu probable, alors que s’est-il passé… ? Peut-on vraiment penser incriminer le constructeur parce-que les voiles ne réfléchissent pas ?
Tout ça pour dire ; que je rejoins Paul quand il demande plus d’honnêteté de la part des constructeurs, des labos-tests, des magazines, des vendeurs (écoles…), de nous tous pour dire que toute manœuvre volontaire de sortie du domaine de vol nous rapproche de l’incident/accident ET que avec certaines ailes cela va encore plus vite qu’avec d’autres. :vrac:
Je repense à l’exemple Swing Mistral 6. On ne m’enlèvera pas de l’esprit, que le constructeur au travers de ses pilotes-essayeurs-concepteurs avec en sus les tests réalisé par les pilotes du labo-test en vu de l’homologation. Que ce constructeur ignorait vraiment la tendance à la neutralité spirale de sa voile. Et de fait, la remarque vaut aussi pour le labo-test en question et ses pilotes testeurs. Mais bon la production était lancé, il fallait vendre…
En réfléchissant plus loin, on peut même s’interroger combien de pilotes-essayeurs de magazines spécialisés, vendeurs-pilotes et autres pilotes ont volé avec cette aile, constatés sa caractéristique négative et ce sont bien gardés d’en parler, il fallait bien vendre…
Qui va avouer que sa voile qu’il essaye de vendre est une me…
:shock:
Combien d’accidents mortels suivi de procès perdus par des constructeurs automobile a t-il fallu avant que les dits-constructeurs ne se décident à plus de précautions et de contrôles-qualité avant de commercialiser leurs voitures et à organiser volontairement à leurs initiatives des rappels à grande échelle en cas de découverte d’un problème une fois leur produit sur le marché… 
Moi mon constat personnel est que notre microcosme parapente est encore trop jeune et trop petit pour déjà se prétendre mature ! C’est con… mais c’est ainsi et pas que dans la conception/production/commercialisation/utilisation de nos jouets… A propos de la formation, il y aurait sans doute aussi beaucoup à débattre, mais c’est pas le sujet ici. :canape:
Enfin moi, je souhaite quand même dire merci à Paul pour son exercice d’information et de vulgarisation sur la conception de nos avions mous (même si par moment sa façon d’écrire me fait perdre un tantinet le fil et la compréhension). Sa démarche peut aussi à (long) terme faire avancer vers une pratique plus sécuritaire pour tous ceux qui auront fait l’effort de s’y intéresser. karma+
Continue !
Bonne soirée