Neutralité spirale, facteur de charge, etc

Pour changer de l’instabilité spirale, il y a un autre problème qui me chiffonne, ce sont les cravates.
D’expérience, il me semble que la propension aux cravates s’accroit notablement avec l’allongement d’une part et avec les éléments rigides ou semi-rigides d’autre part (joncs et autres renforts).
Or, les tests d’homologation ne mettent pas du tout en évidence ce phénomène, ou le minimisent totalement.
J’en veux pour preuve un SIV que j’ai fait il y a quelques années avec une Nova Triton, une EN D ‘gentille’ (rien à voir avec une Enzo).
Tous les comportements de cette voile étaient parfaitement gérables … sauf une propension extrêmement chiante à cravater. Sur un des décrochages que j’ai fait, la cravatte était tellement verrouillée que je n’ai rien pu faire pour la virer : suspente de stabilo, 2 re-décrochage successifs, nada ! A tel point que mon instructeur a déclaré laconiquement que le cravate était une caractéristique ‘intrinsèque’ de cette voile.
Or, sur le P.V. d’homologation, il est mentionné qu’aucune cravate ne se produit, sur la manœuvre de décrochage notamment.
Trouvant cette conclusion en totale contradiction avec mon expérience personnelle, je suis allé voir les vidéos de l’homologation.
Qu’y voit-on sur les manœuvres de décrochage ?
On y voit un pilote vraisemblablement expert qui amorce un décrochage et trouve instantanément la position de marche arrière de sécurité, la maintient à peine une seconde et revient en vol normal comme si de rien n’était. Trop facile !
Dans la réalité quand on fait un VRAI décro bien profond, ça ne se passe pas du tout comme ça. Les stabilos flappent furieusement et se frayent un chemin bien tortueux au travers du suspentage, ce qui aboutit quasi systématiquement à de grosses cravates très difficiles à défaire.

Pour revenir aux voiles d’aujourd’hui, toutes munies de joncs, je vois régulièrement des pilotes avec des bouts d’ailes cravatés suite à une prévol bâclée, et des cravates qui ne se défont pas toutes seules bien des fois. Si on peut attendre que les pilotes de voiles EN C ou D soient à même de gérer ces problèmes, quid des pilotes débutants sous des EN A ou B (vu plusieurs fois le pb sur une Ion2 par exemple) ?
Que se passe-t-il sur de vrais gros vracs ?

On sort un peu des problèmes analysés avec le BTS MEMO, mais j’ai l’impression que là aussi on jette un voile pudique sur un vrai problème.

:coucou:
Moi, ce qui me chagrine c’est qu’on fait tout un pataquès autour du 3-6 engagé, neutralité spirale et tout ce qui s’en suit, dont les tests EN. Ceci pour certifier une aile A,B,C ou D.
Résultat, on retrouve n’importe quel pilote dans ses débuts, ou plus tard, qui teste sa capacité à supporter des facteurs de charges, alors qu’une descente rapide efficace peut se faire en wings aux oreilles (peut-être quantifiable en test EN avec des angles de wings à 45° et surface à -50 ou -75 %) ou alors en 3-6 oreilles.

Il n’existe pas de tests EN à ce jour alors que les écoles de SIV commence à pratiquer de plus en plus souvent, avec des demandes d’élèves et en biplace imposer un 3-6 prolongé à un passager lambda c’est chaud.

Les vraies questions sont :

  • dans l’état actuel relevé par Paul (et d’autres), quelle est l’utilité des 3-6 appuyés ?
  • quelles alternatives?
  • que faut-il enseigner?

reste quand même qu’une bonne série de 3/6 et un belle chandelle c’est bien plus “fun” que les oreilles et l’accéléro, voire les B! :canape:

l’info sur la neutralité et les facteurs de charges, pour moi c’est liés à la mécavol: la connaître c’est bien, la comprendre c’est mieux (et j’ai pas encore tout compris non plus, c’est vrai que c’est complexe).
par contre, je me refuse de jetter tout le problème chez le construteur, ou les homologations ou les enseignants, je trouve que nombre de pilotes sont souvent très attentistes, pour pas dire consommateurs, et pas assez acteurs. Nul n’est sensé être physicien pour voler, mais tout le monde qui vole , devrait comprendre des notions simples sans pour autant avoir à résoudre des équa diff de torseurs dans des systèmes transitoires…

3 exemples du quotidien qui prouve que les “gens” se fichent malheureusement pas mal du côté obscur de la conaissance, et ça, ça rend vite fainéant du bulbe :

  • une voiture, qui a 5 étoiles au crash test et 25 airbag peut quand même tuer ses passagers …alors qu’ apprendre aux conducteurs à faire des évitements comme en moto par exemple serait pas un luxe (ou apprendre le mouillée, la neige,…)
  • ma femme, qui me demandera jamais pourquoi le pc plante, par contre elle me demandera toujours comment l’arranger…le pire c’est qu’il parait qu’elle a appris à lire !
  • quand des potes copiaient sur moi en cours, il ne demandait jamais comment j’étais arrivé au résultat, ils voulaient juste la “bonne” réponse…

En tout cas merci Paul pour tes posts !
:trinq:

Très intéressant et complet comme fil ! Super technique aussi, je comprends pas tout :oops:

Etant débutant, qui a envi de tester un peu sa voile et de nouvelles techniques (en douceur et avec des personnes confirmées) à lire ce fil ça donne pas vraiment envi d’essayer les 360 et de les engager …
Vous me direz rapproche toi de personnes expérimentées pour apprendre tout ça et c’est pas sur un forum qu’on l’apprend, c’est ce que je fais et on me dit commence les 360 doucement, fait un ou deux tour et relâche tout doucement ça va ressortir tout seul, temporise un peu si tu fais une ressource… Ce que j’ai fait une ou deux fois mais j’étais encore très loin du face planète …

Hors sur des videos on voit bien le moment où tu tournes doucement (et où tu dois descendre déjà un peu) et le moment où la voile plonge et accélère a fond pour partir en gros 360 …
Pour avoir fait des 360 en biplace un peu engagé ça rentrait progressivement et ça partait pas en couille à faire 50 vrilles a la second.

Est-ce qu’il a des choses a pas faire pour pas que ça parte en couill** j’ai pas très envi de partir en neutralité voir en instabilité ? Où est la limite entre un 360 qui envoi un petit peu et un face planète a tomber dans les pommes ?
Dsl c’est des questions très débutantes par rapport a ce fil très technique mais j’aimerai bien en savoir plus :slight_smile:

Ben oui et en plus fait à 100 m au-dessus de l’atterro bondé de monde ça pose son pilote…
@ Cyril, je ne dis pas ça pour toi, c’est juste un constat pour une des utilisation la plus fréquente des 3.6 que je vois autour de moi… et par moi aussi :oops:

Tous ce que tu dis Cyril est juste mais malheureusement hors contexte réel. La majorité des personne qui débute dans l’activité veulent voler et non pas apprendre et souvent ils ont tellement vite la certitude d’être doué et de savoir voler qu’ils pensent de moins en moins à apprendre tous ce qui autour de tirer sur deux commande fait le pilotage (Méca-vol, etc.)

Après une frange de tous ces apprentis-pilotes prennent conscience, développent de la curiosité au comment ça fonctionne et tous le reste (météo, aéro, mental, incidents de vol, etc.)

Le fait est qu’à minima, il devrait exister de vraies ailes d’apprentissage idiot-proof et que pour toutes les autres, le constructeur devrait fournir toutes les recommandations d’usage et de sécurité quant aux comportements “extrêmes” possibles. Ne serait-ce déjà que pour les ailes “homologuées”.

Je rejoint Paul (dans la mesure, ou c’est un de ses messages et pas seulement une lecture subliminale de ma part de ses écrits) Il existe une certaine hypocrisie dans notre microcosme.

On râle (nous tous, je généralise express) que d’aucuns ne veuillent se former comme il faut pour être de vrais pilotes autonomes (tels que l’on croit soi-même être, évidemment) et on râle (les mêmes) tout autant si d’aucuns se permettent de prétendre (par ex.) qu’une validation du niveau de pilotage serait obligatoire pour accéder à telle ou telle ailes (suffit de relire les fils sur les “brevets”, sur les “VNH”, etc.)

Perso, je crois qu’on à le droit en tant que consommateurs (parce-que c’est bien ce que nous sommes en tant qu’acheteur et non pas couturier de nos ailes) de réclamer des ailes les plus sûres possible pour le public pour lequel elles sont prévues et aussi une information sans ambiguïté sur, à qui elles s’adressent et enfin une information-bis sur les problèmes qui peuvent survenir dans le domaine de vol et hors du domaine de vol. Et il faut bien reconnaitre que les tests d’homologation et leurs rapports public ne répondent que très imparfaitement à cela. Que les manuels d’utilisateurs ne sont pas forcement plus pertinents.

C’est sûr que pour le constructeurs dire clairement les choses est à double tranchant surtout si le concurrent ne joue pas le jeu. Ils ne sont pas autrement que nous les constructeurs… ce à quoi ils ne sont pas obligé et qui peut les “embêter”, il ne vont pas forcément s’y appliquer de plein gré.

Bonne journée dans le vent…

Certes, mais un incident de vol peut te coller en rotation. Donc autant se former pour savoir réagir quand ça arrive, au lieu de dire comme certains “moi, les troicisses, j’aime pas donc je fais pas”

surement publié 1000 fois ici, mais jamais assez pour “vulgariser” le savoir de la mécavols (comme ce mot est moche pour une action si noble)
http://www.savoir-sans-frontieres.com/JPP/telechargeables/Francais/aspirisouffle.htm

@ wowo,

[quote]Perso, je crois qu’on à le droit en tant que consommateurs (parce-que c’est bien ce que nous sommes en tant qu’acheteur et non pas couturier de nos ailes) de réclamer des ailes les plus sûres possible pour le public pour lequel elles sont prévues et aussi une information sans ambiguïté sur, à qui elles s’adressent et enfin une information-bis sur les problèmes qui peuvent survenir dans le domaine de vol et hors du domaine de vol. Et il faut bien reconnaitre que les tests d’homologation et leurs rapports public ne répondent que très imparfaitement à cela. Que les manuels d’utilisateurs ne sont pas forcement plus pertinents.
[/quote]
je suis d’accord sur bien des points mais, consommateurs ne veut pas dire passifs. l’info est souvent là, il faut savoir la chercher. par exemple les info sur l’allongement sont rarement cachées par les constructeurs (pas besoin de faire saint cyr pour savoir que plus tu allonges une voile moins c’est tendu en bout d’aile). Je ne crois pas à ce mythe qui veut que les ailes soit homologuées pour le commerce. En sortant sa carrera , Gin (et d’autres), on surtout montrait qu’on achète pas un parapente comme une voiture. pas qu’on pouvait avoir de la perf et de la sécurité en même temps. Ils ont aussi démontré, en parallèle des test des “guns” limite VNH, que l’homologation ne dit pas tout… par exemple en crash test automobiles ce sont des véhiculent neufs qui sont testés…et ça ne reproduira jamais toutes les configurations de choc possible. pourtant ça fait vendre. Les “gens” achètent aussi leurs voitures pour la couleur de la carosserie même si celle ci est connu pour être un cerceuil roulant. Alors que des gens achètent perfs sans regarder la sécurité , ca me choquent pas plus que ça. Le parapente encore plus que la voiture est une affaire de compromis entre perf et sécu.

Je pense que Paul a connu très bien cette époque où commençait toute sortes d’expériementations, en terme de matériaux, de formes, de technique… et voir, nous les “jeunes”, acheter un parapente comme on achèterait le dernier Ipomme, moi le premier, je trouve ça triste. Mais bon on demande pas non plus à tout les conducteurs lambda de savoir pourquoi les courses sur routes ouvertes sont interdites depuis 1903 url=http://( http://fr.wikipedia.org/wiki/Course_automobile_Paris-Madrid)[/url]

:pouce:

Et… ce n’est pas fini !

Bonjour
Je pensais qu’au contraire avoir le sujet principal du post faciliterait les recherches ultérieures à quelqu’un qui découvrirait le fil où y reviendrait

Mais il semble que ça ne marche pas :wink:

Il y a de ça :pouce:

Bonjour
C’est un sujet que je réservais pour plus tard sur ce fil <je suis grillé sur le coup :slight_smile: >

La raison principale de ces écarts de comportement, vous la connaissez tous : les tests de réception selon l’EN 926-2 se font en air calme, pour des raisons de reproductibilité

Pour tester une frontale massive en conditions réelles, il faut je jeter sous le vent bras hauts pour observer le phénomène… Rigolez pas… Je l’ai fait avec une des Zen qui m’a servi de matériel de TP :frowning: Pas cool… mais ma Zen Evo PP, eh bien pas mal ! )

Et là où je vais peut être vous surprendre, c’est un accéléromètre établi bien la différence entre deux fermetures ou décro à priori identiques

En effet, les conditions dans lesquelles ces incidents ce produisent sont le plus souvent associés à des rafales ou des cisaillements verticaux en périphérie d’une masse d’air descendante

L’aile perd alors ses appuis aérodynamiques, contrairement à la manœuvre déclenché dans une masse d’air immobile

Cela va entrainer deux phénomènes essentiels qui vont conditionner son rétablissement, plus bas, là où elle va retrouver des appuis

1- Quelque soit la configuration aérodynamique initiale de l’aile, la perte de ses appuis va, comme dans un décrochage dynamique, provoquer la restitution de toutes les déformations élastiques, comme un arc dont on brulerait la corde

2- Aile et pilote vont approché pendant ces quelques secondes (qui peuvent paraître très longues quand l’aile est en train de plonger devant vous… c’est du vécu là aussi) les conditions d’une chute libre : dans ce “trou d’air”, aile et pilote tombent pendant quelques secondes comme dans un tube de Newton - accélération sur le pilote proche de zéro (ce qui veut dire dans le repère terrestre que vous allez prendre verticalement 9.81 m/s² d’accélération, soit plus de 20 m/s en moins de temps qu’il ne faut pour le lire) http://fr.wikipedia.org/wiki/Tube_de_Newton <je la fait pédagogique là :wink: >

Quand la vitesse de l’équipage rattrape un air porteur, les appuis vont revenir… mais… BOUM !?

L’aile comme son pilote ont acquis une énergie verticale <qui peut être considérable dans certains cas, d’autant la vitesse à laquelle évoluait l’aile influe bien évidemment sur le bilan… Bonjour les fermetures au dessus de 60 km/h!>

Cette énergie va instantanément se transformer en énergie de déformation dans les structures… Cette énergie ne pas va aller tout de suite là où il faut, d’où les ruades de serpents de mer et autres phénomènes exotiques !

Synthèse :

L’analyse des accélérations subies sur des incidents de vol témoigne de la différence importante entre une manœuvre en air calme et un incident de vol réel en conditions turbulentes : l’énergie emmagasinée puis restituée lors du rétablissement de la voile explique largement la violence de certains écarts constatés et des cascades d’incidents qui peuvent en découler

Ma réponse : le système de liaison aile-harnais Nimiq et c’est une autre histoire…

Mais peut être que certains ont déjà ont compris quelle fonction supplémentaire il réalise ?

JEU CONCOURS = Si bonne réponse par MP, vous gagnez… ma très grande estime ! :soleil:

VIOLENCE D’UNE FRONTALE EN CONDITIONS RÉELLES - TÉMOIGNAGE (2)

Merci du partage de ce témoignage… bien frappant :pouce:

Non, ce n’est pas une fonction élastique qu’introduit le Nimiq
<Nota : c’est le nom d’un satellite canadien - un petit cours de langue Inuit au passage? http://www.futura-sciences.com/magazines/espace/infos/actu/d/univers-nimiq-2-orbite-1504/ >

INTÉRÊT DES VOILES LÉGÈRES

Nous avons ici l’occasion de rappeler que la légèreté d’une voile peut être un gage d’accessibilité et de sécurité dans certaines situations

Comme précédemment sur ce fil, j’enfonce des portes ouvertes

Mais non : il s’agit toujours de mieux comprendre le "pourquoi ? "

Ce n’est pas si simple

Car si vous parcourez les rapports des tests d’homologation de deux voiles ne différant que par le grammage des tissus employées, vous pourriez constater… aucune différence !

L’explication est contenu dans la présentation que j’ai faite du pourquoi : l’énergie acquise par un équipage aile-pilote chutant dans un cisaillement -masse d’air descendante- avant de se ré-ouvrir seule (une aile A ou B-access, car pour les autres… faut voir) est plus élevée que dans une frontale déclenchée volontairement en air calme car en matière d’énergie ( 1/2 x M X C² ) :

  • les m/s acquis en chute pèsent lourd
  • et aussi la masse qui tombe

Imaginons par la pensée deux ailes géométriquement identiques volant sous le même PTV et tombant dans le même “trou d’air” (abus de langage, mais on se comprend)

Pendant la phase de “quasi chute libre” dans la “dégueulante”, les deux vont bien acquérir la même vitesse (dans le tube de Newton - plume contre bille d’acier - match nul dans le vide !)

Mais le choc sera plus grand sous la voile lourde, car elle aura accumulé dans le même temps plus d’énergie du fait de sa masse plus élevée

Synthèse pour les frontales :

Les valeurs d’abattée mesurées lors des tests d’homologation d’une aile ne caractérisent pas un comportement réel, pouvant aller jusqu’à tromper un acquéreur sur son accessibilité - ceci est tient essentiellement au fait que l’énergie acquise par l’aile dans le même intervalle de temps peut être beaucoup plus élevée en conditions réelles, allant jusqu’à provoquer des écarts violents

Dans le cas d’une fermeture frontale provoquée par une turbulence, les chocs encaissés et l’amplitude de ces écarts seront généralement plus réduits dans le cas d’un matériel allégé (toutes autres choses égales par ailleurs) que pour un équipement lourd

Nota : Ces différences de comportement seront accusées par l’altitude (et l’abaissement de la densité de l’air) qui cause une élévation de la vitesse et donc des énergies mises en jeu (compensation de l’abaissement de la portance relative à la surface)

Vous partez voler perfo sur les hauts plateaux ?

Cassez votre tirelire !

PETITE PARENTHÈSE SUR LE DÉBAT SUR LES “FOLDINGS LINES”

Si je suis personnellement enclin à penser que des aigris de l’hégémonie de la “Black Sheep Technology” en compé cherchent par tous les moyens possibles à disqualifier ces ailes, il n’en reste pas moins désolant de constater une fois de plus que tant d’énergie et de réunions soient consacrée à poser un problème qui n’en est pas un

D’autant que, comme nous venons de le voir, les paramètres d’accélération et d’énergie correspondant aux fermetures les plus “méchantes” n’ont pas grand chose à voir avec ceux d’un test d’homologation

Si l’on y pense un instant, on va d’ailleurs se rendre compte que le besoin de représentativité en matière de test est même… à l’opposé !

En effet, dans les conditions “standard” d’exécution du protocole de test, ce que l’on juge d’abord, c’est la stabilité du bord d’attaque, c’est à dire la rapidité avec laquelle il va reprendre sa place, comme un ballon qui rebondit sitôt après le choc, sous une gravité moyenne qui ne pas beaucoup s’éloigner de 1G

Or, nous avons observé qu’une frontale massive était plutôt associée à une vitesse verticale bien établie

  • Que faire alors pour reproduire ces conditions ?

Et bien… maintenir le bord d’attaque fermé jusqu’à installer cette “quasi chute libre”… (dont on contrôle l’obtention avec une alarme de décrochage tarée à 0.2 G -0.3 G… Comment… vous n’avez pas encore de G-mètre sur votre tableau de bord ? :o )

  • Avec quoi maintenir cette chute ?

Mais avec des tas de “folding lines” réparties sur l’envergure, pardi ! ROTFL

Tout à l’opposé des travaux du WG en cours :bang:

Paradoxal ?

Non - Simplement, vous constatez avec moi qu’un angle de vue différent -visant les causes racines et non pas les apparences- donne des réponses… différentes

La prime au remue méninges quoi ! -

Creusons encore… vous verrez qu’il en restera toujours quelque chose…

[i]PS :

Ma modeste expérience de metteur au point sur des ailes considérées comme “chaudes” a ancré dans ma tête la certitude suivante : si l’on veut concevoir une aile qui “attaque” la masse d’air en turbulence, avec un profil et un centrage tel qu’on ne perdra pas de temps et de vitesse à cabrer dans les “conditions d’homme” (où de nana “qui en ont”… c’est vous qui voyez…), alors mieux vaut qu’elle ne ré-ouvre pas seule en autonomie après une grosse frontale accélérée !

Car si c’est le cas, il y aura des coups de “malchance” où l’aile, après vous avoir envoyé les pieds au ciel, comme par un coup de frein à main, ré-ouvrira peu avant de passer au dessus de vous, pleine fenêtre énergétique, et ne manquera pas de partir direct en tumbling

C’est une expérience vécue, là aussi

Alors on peut me dire que j’avais “qu’à la contrôler aux arrières” - Élémentaire mon cher Watson ! -

Oui, mais moi, je témoigne que dans ce cisaillement, eh bê… j’ai eu de temps de rien du tout… sinon de fixer longuement le bord de fuite sous moi :affraid:

Et de me demander si cette m**** d’aile allait m’emballer façon paquet cadeau !

Alors, vive les ailes compé qui restent fermées après les frontales :bravo:

<Dis donc… mais c’est pas homologable un tel comportement !?>

Qui a dit “encore…” ?[/i]

Pour le prochain sujet que je vous propose d’aborder ensemble, je vais placer la barre un peu plus haut - à vous de voir si cela vous motive -

Introduction =

Là aussi -comme sur les effets des facteurs de charge- , j’ai le regret -après 6 ans de “retraite”- de constater qu’aucune publication récente sérieuse n’est venue éclairer mieux le sujet que cette thèse que je vais vous proposer de lire avant que nous en discutions

Avertissement =

Les produits qui sont évoqués dans les travaux de recherche que ce doc décrit ont disparu des catalogue des fabricants - mais cela n’empêche pas d’apprécier la méthode et la description très précise des phénomènes étudiés

le sujet :

VIEILLISSEMENT STRUCTURAL ET PHÉNOMÈNES DE RUPTURE FRAGILES

Il s’agit bien ici de parapente

Vous verrez aussi l’importance de la façon dont sont appliquées les facteurs de charge, combien les chocs et donc les accélérations (encore!) subies peuvent conditionner la durée de vie d’un câble de fibre synthétique qui est devenue -une fois mis à longueur et fini à ses extrémités- une SUSPENTE

Le lien vers le téléchargement de ce doc :

http://eprints.bournemouth.ac.uk/337/1/Mehran_Koohgilani.pdf <68 Mo /!\ >

L “Abstract” <c’est en anglais> pour les fainéants ou ceux “qui n’ont pas le temps”

This thesis presents the results of an investigation into the process of damage and failure in small diameter high performance synthetic fibre ropes namely Dyneema, Vectran and Technora ropes. This study was prompted by a series of fatal accidents on paragliders as a result of the line failure. All the different rope materials, including the rope with cover, without cover and the core with different number of strands, have been tensile tested. The transfer of loading and subsequent damage in different rope constituents, fibres and strands, are also discussed. The residual strength of the rope after static and cyclic preloading regimes is discussed and possible mechanisms for the damage accumulation in the rope are given. The acoustic emission monitoring of the tensile and residual strength tests shows distinctive differences between the different types of rope and permits the identification of characteristic effects of preloading on the tensile damage and failure mechanisms of all three materials. The process of damage in the Dyneema and Vectran is similar, in which damage progresses in steps during the loading history whereas Technora rope accumulates gradual increase in damage until the catastrophic failure. The application of the static preloading improves the strength of Dyneema and Vectran ropes whereas it deteriorates the mechanical properties of Technora rope. The cyclic response of Dyneema rope shows a dramatic downturn at lives in excess of 1000 cycles, but moderate cyclic loading improves the strength. The variation in surface temperature of Dyneema rope during tensile loading has been measured analysed and related to the process of damage. Dyneema fibres melt and fuse together under loading, since Dyneema is disadvantaged by its low melting temperature. Rope on rope abrasion tests, carried out on covered and uncovered Dyneema and Technora ropes, show that Dyneema rope has superior abrasion properties compared to Technora. This is due to the low compression properties of Technora, as abrasion process involves compressing the fibres. The effect of exposure to different environments, including natural weathering, -22’C, +54’C and seawater on tensile performance is discussed. The tensile properties of the Dyneema ropes are little affected by the environmental conditioning except the effect of synthetic sea water, in which case the salt crystals damage the rope fibres, once the water has evaporated.

PS : combien de “sachant” connaissent l’existence de ce document et l’ont étudié ? Non… Personne ne sait ? Là je rigole… mais faudrait voir…

Est-ce que parce que ça n’intéresse plus personne… à vous ne nous le dire !

Un truc que je n’ai pas compris dans les études du BTS memo, pourquoi mesurer l’accélération?
Pour estimer ce que subit le pilote et ses “chances” de finir en black-out?

Si on souhaite mesurer ce que subit la structure, mieux vaut un dynamomètre que l’on place sur chacun des élévateurs afin d’identifier la charge non symétrique que tu cites précédemment. Mieux encore, placer le dynamomètre sur les élévateurs A les plus sollicités, et pourquoi pas directement monté sur chaque suspente… (les jauges de déformation font ça très bien).

Paul, tu sembles souvent attaquer les fabricants de suspentes au détriment des concepteurs de voile…
C’est quand même les fabricants de voiles qui dimensionnent leur structure et commandent ensuite leurs suspentes.
Les fabricants de suspentes proposent tous les diamètres possibles, à leur seule charge pour répondre au besoin du client de fabriquer le plus petit diamètre possible pour une résistance donnée !

Les phénomènes de fatigue sont bien maitrisés par les fabricants de suspente (et de corde d’escalade), ils ont des bancs de test pour ça depuis des années. Les données peuvent donc être exploitées par les fabricants de parapente à condition qu’ils aient correctement identifié les cas de charge.

Jamais compris pourquoi on n’intègrerai pas un élément souple entre la sellette et les élévateurs qui fasse office d’absorbeur de choc.

Concernant Les 6G pris par Raoul, cela s’obtient avec une voile très vive, de petite surface, avec un cône de suspentage plus long que sur une voile classique et en tumbling… que des conditions “extrêmes”. Qu’en est il avec une voile “classique” dans des conditions de vol classique.
Le fabricant de cordes d’escalade demande une mise au rebut après 5 à 8 chutes de facteur 2.
Des consignes dans le manuel des fabricants de parapente?
Les accidents que tu cites ont 10 ans, une remise en cause du dimensionnement depuis?
Les compétiteurs comme les acrobates changent régulièrement leur suspentage, pour nous simples volants, la visite annuelle nous en informe si nécessaire (avec des coefficients de sécurité).
Quel que soit le dimensionnement choisi, il y aura toujours moyens de casser un suspentage avec plus d’heures de vol, plus de tumblings, des suspentes abimées au sol… alors ont fera quoi? on dimensionne encore plus gros?
Les avions de ligne ne sont pas dimensionnés pour voler dans les cunimbs et pourtant cela arrive, certains en réchappent, d’autres pas. Pour les parapentes c’est pareils, il faut fixer une limite de résistance…et je continue de penser qu’elle est pas trop mal choisie. En tous cas je n’ai pas de craintes pour la résistance, seulement des regrets pour la durée de vie.

L’instabilité ou neutralité spirale… j’ai beau faire tous les efforts possibles, je n’arrive jamais à l’obtenir. Certaines voiles mettent plus de temps à en sortir que d’autres… . Par contre il est souvent possible d’y rester avec un minimum de commande et d’appui sellette. Je continue de miser sur la viscosité mentale du pilote dans ces moments là, qui ne sait plus de quel côté freiner ni se pencher, la viscosité mentale sera toujours valable avec des ailes stables et cela ne résoudra donc pas le problème. La solution : faire des ailes stables et qui ne puissent pas permettre au pilote de prendre plus de 2G. Mais là, ce sera forcement moins drôle à piloter, autant faire de l’avion de tourisme.

Pour apporter un peu d’eau au moulin… :canape:

Avec mon Artic 2 un phénomène de neutralité spirale m’est arrivé à 2 ou 3 reprise sur plus de 400 vols avec. :affraid: A chaque fois un soupçon de pilotage commandes/sellette a suffi pour en sortir.

A chaque fois dans des spirale à plus de 16 m/s de -Vz mais pas pour autant à chaque fois que j’ai poussé au-delà de ce seuil de 16 m/s (plus fort taux atteint 18,7) Donc il y a des paramètres autres que seul celui du taux de chute qui interviennent (position de la ventrale, position dans la sellette, cadencement, etc. …) :grat:
Déjà que le taux de chute mesuré ne donne pas la vitesse réel de descente de l’équipage dans la masse d’air, puisque l’on ne sait pas précisément la vitesse verticale de la masse d’air dans laquelle on spirale.

Enfin pour avoir eu la possibilité de me tester sur le G-force Trainer aux passager du vent, j’en ai retiré les enseignements suivants.

Dans un état de forme (spycho et physique) que l’on peut qualifier de moyen (perdu mon chien la semaine précédente, fait la route (500 km) le jour d’avant, dormis la nuit dans la voiture, 54 ans, etc. …) je n’ai pas eu de souci pour extraire mon secours jusqu’à 4 g (qu’importe le sens de la rotation) et après les tests d’extraction j’ai pu testé ma capacité à supporter, jusqu’à 6 g.

A 6 g je n’avais pas encore atteint ma limite absolue, je pense, mais je m’en sentais pas loin en tous cas. Bref à 6 g maintenue sur 5 ou 6 tours, j’ai arrêté sur une note positive, en arrivant sans peine à sortir de mon harnais, à le décrocher de la machine, à le ramener sur le coté et à, tout de suite, pouvoir converser avec ma femme et amis présents.

Deux jeune (2 sens du terme) pilotes ont voulu montrer qu’ils en avaient plus que les vieux (on était deux, le 2ème = 60 ans) dans la sellette et ont souhaité se tester à 7 g, tous deux sont allés dégueuler tripes et boyaux dans la foulée en laissant leurs sellettes accrochées à la machine et en faisant ainsi un interlude hilarant pour le reste de l’assemblée. Ce qui a en corollaire aussi eu l’avantage de prouver que l’organisme à réellement ses limites (pour ceux qui jusque là en avaient douté) :bang:

Bref je pense qu’exceptionnellement je devrais à nouveau supporter jusqu’à 6 g, surtout que en principe je ne vais jamais voler dans l’état de forme de ce jour là. :ange:

Après, même dans la plupart de mes descentes en spirale je n’ai pas ressenti autant les g que sur le G-force Trainer à… 4 g. Peut-être lors des 2 ou 3 expériences vécues de neutralité spirale mais même là, tout juste. Je pense même qu’en spirale réel (en vol et pas sur une machine à sensations fixée au sol) l’influence de notre mental quant on se entrer en neutralité spirale, biaise notre ressenti. L’émotion (la peur) accroit les sensations (ce qui accroit l’émotion) Donc je pense sincèrement (naïvement ?) qu’avec mon Artic 2 je n’atteindrai jamais les 6 voire les 5 g en spirale.

Enfin pour l’avoir presque vu par deux fois (c’est ma femme qui a vu toute les scènes et après 14 ans de fréquentation assidue de déco et atterro, elle sait relater ce qu’elle voit) et avec des discussions avec des proches des pilotes concernés ;

Il n’est pas forcement nécessaire d’engager une spirale très fort et sous une aile très pointue pour finir au sol ou dans un toit… 3 exemples réels ou les pilotes ont commencé leur spirale assez haut encore (200 m/sol) mais à chaque fois, en perte d’altitude devant l’atterro (et les spectateurs présents) ;

  1. Biplace, bas de PTV, spirale moyennement engagée, la sortie se passe mal, fermeture et auto-rot… C’était un pilote “mûr” très prudent et sérieux et qui avant l’impact a tenté (tous les témoins directs l’ont affirmé) de se positionner devant son passager pour lui eviter le pire (ce qu’il a réussi)

  2. Solo, aile inconnue, pilote jeune et reconnu “fougueux” par ses amis, spirale un peu plus engagé mais pas face planète pour autant, sortie tardive et du coup un peu précipitée, décrochage dans la ressource… On à appris après, que le pilote avait festoyé tard et bu plus que raison durant la nuit… forcément à 11 h du matin…

  3. Solo, aile mid-EN-B en essai (1er vol), pilote considéré comme pas fou, jeune et en forme, largement au niveau de l’aile, considéré comme sérieux et prudent (en tous cas pas fou-fou) Spirale moyenne (moins de 10 m/s) et pourtant spirale jusqu’à l’impact…

Que s’est-il passé exactement sous ces ailes et calottes crâniennes, exactement on ne le saura jamais. :grat:

Dans chaque cas, on peut supposer que les regards potentiels portés sur eux et l’approche de la fin de vol sympa (pas forcement dans cet ordre d’ailleurs) ont joué un rôle dans initiative de terminer le vol par une spirale. :banane:

Aux plutôt faibles vitesses de rotation vus par les témoins, peut-on vraiment penser à un “voile noir” ou n’est-il pas aussi envisageable de penser à l’euphorisation lié au plaisir du vol… et des regards qui brouille la perception du danger qui se rapproche avec le sol ? :grat:

Dans le 1er cas, on peut regretter qu’un Bi, qui à mon avis devrait présenter encore plus de capacité d’auto-démerde qu’une voile école, puisse à la sortie d’une spirale tout compte fait modeste se révéler aussi piégeux (depuis et une centaine de vol en tant que biplaceur plus tard, j’ai appris à quel point un Bi peut se montrer…violent et/ou piégeux) Peut-on pour autant en faire le reproche au constructeur ?

Dans le 2ème cas, on peut regretter qu’une aile puisse en arriver à décrocher dans la ressource d’une sortie de spirale “pas face planète”. Maintenant, en connaissant après coup l’état “mental” du pilote et la supposition qui en découle sur ses capacités “restantes” à piloter et de comment il a, peut-être, tiré sur ses ficelles. Peut-on dans ce cas penser à reprocher quelques choses au constructeur ?

Dans le 3ème cas, on peut regretter qu’une aile puisse visser jusqu’à l’impact. Seulement, vu d’environ 400 m tout laisser à un pilote qui s’essayait à un posé 3.6 “timide” et l’aurait maintenu intentionnellement pour cela, sauf que au vu de l’endroit (un toit) cela parait peu probable, alors que s’est-il passé… ? Peut-on vraiment penser incriminer le constructeur parce-que les voiles ne réfléchissent pas ?

Tout ça pour dire ; que je rejoins Paul quand il demande plus d’honnêteté de la part des constructeurs, des labos-tests, des magazines, des vendeurs (écoles…), de nous tous pour dire que toute manœuvre volontaire de sortie du domaine de vol nous rapproche de l’incident/accident ET que avec certaines ailes cela va encore plus vite qu’avec d’autres. :vrac:

Je repense à l’exemple Swing Mistral 6. On ne m’enlèvera pas de l’esprit, que le constructeur au travers de ses pilotes-essayeurs-concepteurs avec en sus les tests réalisé par les pilotes du labo-test en vu de l’homologation. Que ce constructeur ignorait vraiment la tendance à la neutralité spirale de sa voile. Et de fait, la remarque vaut aussi pour le labo-test en question et ses pilotes testeurs. Mais bon la production était lancé, il fallait vendre…

En réfléchissant plus loin, on peut même s’interroger combien de pilotes-essayeurs de magazines spécialisés, vendeurs-pilotes et autres pilotes ont volé avec cette aile, constatés sa caractéristique négative et ce sont bien gardés d’en parler, il fallait bien vendre…

Qui va avouer que sa voile qu’il essaye de vendre est une me…
:shock:

Combien d’accidents mortels suivi de procès perdus par des constructeurs automobile a t-il fallu avant que les dits-constructeurs ne se décident à plus de précautions et de contrôles-qualité avant de commercialiser leurs voitures et à organiser volontairement à leurs initiatives des rappels à grande échelle en cas de découverte d’un problème une fois leur produit sur le marché… :tomate:

Moi mon constat personnel est que notre microcosme parapente est encore trop jeune et trop petit pour déjà se prétendre mature ! C’est con… mais c’est ainsi et pas que dans la conception/production/commercialisation/utilisation de nos jouets… A propos de la formation, il y aurait sans doute aussi beaucoup à débattre, mais c’est pas le sujet ici. :canape:

Enfin moi, je souhaite quand même dire merci à Paul pour son exercice d’information et de vulgarisation sur la conception de nos avions mous (même si par moment sa façon d’écrire me fait perdre un tantinet le fil et la compréhension). Sa démarche peut aussi à (long) terme faire avancer vers une pratique plus sécuritaire pour tous ceux qui auront fait l’effort de s’y intéresser. karma+

Continue !

Bonne soirée

1- Trop fort tontonlulu : Il a gagné le CONCOURS ! - Le Nimiq est bien une liaison visco-élastique (l’idée n’est pas nouvelle et après en avoir discuté avec Hervé Corbon, il semble que nous ayons cherché dans la même direction sensiblement au même moment pour répondre aux mêmes questions - d’autres aussi sans doute, mais pour l’instant rien n’est sorti sur le marché)

2- Utiliser des jauges de contrainte

C’est possible et cela a d’ailleurs été déjà fait il y a une vingtaine d’années : ça s’appelle AERODATA 1 & AERODATA 2

Ces systèmes ont été développés par André ROSE au sein de l’ACPUL puis par Vincent TEULIER chez AEROTEST

Je les connais un peu car j’en ai assuré la réparation, une fois :wink:

Ce sont des équipements couteux, fragiles et le nombre de chaînes de mesure est limité car les mettre en place sur une aile est très vite contraignant (axes dynamomètriques encombrants, des câbles cheminant partout, une connectique soumise à de rudes épreuves quand les suspentes claquent, etc.) et on passe son temps à équiper/déséquiper l’aile pour faire 1 ou 2 vols le lendemain matin

Cela convient très bien pour observer des phases de vol équilibrées avec le pilote faisant l’effort de rester bien centrer : on a pu observer ainsi les efforts en 360 stabilisés , la migration longitidinale du centre de poussée . Cela était très bien quand on ne disposait pas d’autre chose de financièrement accessible - Notre copain Kévin “gun” B. (qui était alors jeune éléve ingénieur à Sup’Aéro) a achévé sa P5 sur ces essais -

Mais ses limites sont atteintes quand on veut observer des phénomènes à forte dynamique :

  • quand on place un capteur en série sur un câble (suspente ou élévateur), on ne mesure que des efforts en tension (quand le câble se détend, le capteur ne mesure plus rien),

  • la mesure d’effort étant mono-axiale, on ne voit que ce qui se passe sur cet axe mais rien de ce qui se passe latéralement, d’autant plus quand le câble se détend sur une brutale accélération en roulis,

  • le câble vibre (comme une corde de guitare en acoustique) et le capteur voit son bruit… beaucoup de bruit! (il faut filtrer les mesures et l’on perd alors des informations),

  • il suffit qu’une voie de mesure soit en panne pour que toutes les autres mesures soient inexploitables… et la journée perdu (c’est du vécu)

De plus, il faut bien comprendre que le post traitement est très fastidieux car les forces mesurées ne sont pas des vecteurs parallèles : pour en faire la somme vectorielle, il faut positionner dans l’espace chaque effort en utilisant le plan 3D du suspentage (quand il existe), puis faire des projections sur les axes du vol avant de pouvoir sommer les différentes composantes axes par axe… ouf…

Ce qui a changé la donne, c’est la mise sur le marché au début des années 2000 de petits capteurs très précis à des coûts qui sont devenus progressivement accessibles (des MEMS), de la taille d’une puce électronique (hors conditionnement du signal et alim)

Il devenait possible de mettre trois de ces capteurs sur une petite carte électronique que l’on pouvait positionner là où c’était inimaginable quelques années auparavant (sur les nervures d’un parapente par exemple), de réaliser ainsi chaîne de mesure extrêmement compacte, autonome et robuste (infiniment plus qu’une chaine de mesure traditionnelle - je peux vous dire que on a bien éprouvé sa résistance!)

Avec un tel intrument, la productivité des essais était multipliée par 10, la gestion de la chaine de mesure se limitant pendant la journée à mettre des piles , à allumer puis éteindre un instrument et à transférer datas et images vidéo sur un PC pour dépouiller sur son écran tout cela en fin de journée - une révolution ! L’appareil gagnait en compacité à chaque génération : le premier MEMO avait la taille d’une petite boîte de Nesquik, le suivant aurait plus tenir dans un paquet de cigarettes et le baby MEMO en projet n’était pas plus gros qu’un Havane grâce à une batterie Li-ion.

Il y a aujourd’hui sur le marché de bonnes petites chaines de mesure performantes à des prix qui les rendent accessibles aux étudiants ou à des particuliers (un peu instruits tout de même car il faut -à minima- savoir manipuler un tableur Excel et gérer les E/S sur son PC à l’aide de driver pas toujours coopératifs) - Exemple : http://www.gcdataconcepts.com/xlr8r-1.html

Intégrer de la vidéo n’est pas la mer à boire pour quelqu’un qui fait un peu de développement sous visual Basic ou à l’habitude d’utiliser un tableur scientifique tel que Matlab… et on a alors reconstitué un système BTS MEMO (graphes & vidéo synchronisés) - avis aux amateurs -

<bon, c’est pas tout ça qui me nourrit: à table !>

Bonsoir,
A tout ceux qui ont pratiqué le G-FORCE TRAINER : ne vous laissez pas emportés par votre capacité à avoir pu “encaisser” 5 ou 6 ou même 7 G sur une séance de G-FORCE.
Il faut savoir que, pour un même état de forme ou un même état de fatigue (à votre gré), vous pouvez avoir des variations de tolérance de 3 et même 4 points d’un jour sur l’autre.
Ce n’est pas parce que vous avez encaissé 6 G un jour que vous serez labellisé 6 G à vie… Alors, certes, l’entraînement au G-FORCE aide à repousser (un peu) les limites, mais
comme les limites fluctuent sans prévenir, il y a quand même une solution : ne bouffez pas vos marges !
Bons vols.
Merak.
:trinq:

Application des systèmes AERODATA et BTS MEMO =

LES DESCENTES RAPIDES & LE DRAG CHUTE

Les auteurs (2 hommes de l’ombre, rivalisant chacun de discrétion, d’humilité, d’abnégation… et de compétence !) :

  • Hervé BELLOC (Enseignant chercheur à l’ISAE - Ancien resp. de la soufflerie S4 de Tlse)

  • Vincent TEULIER (Resp. du laboratoire fédéral Aérotest - Un des “papas” du BTS MEMO)

A découvrir : la genèse de l’Anti-G d’Ozone du temps où Fred Piéri était encore un jeune étudiant! Fred a depuis bien atténué les problèmes d’instabilité du drag-chute et en a amélioré l’efficacité (efficacité et mise en œuvre qui ont été ensuite validées à l’aide d’un autre BTS MEMO basé dans le sud-est de la France)


http://i39.servimg.com/u/f39/17/49/83/26/anti-g10.jpg

<Note pour les modo : j’ai informé Kti de PMag que Hervé et moi nous allions ressortir cet article trop méconnu - Ok pour Kti qui confirme que trop peu de parapentistes connaissent ou se souviennent de ce document qui relate des travaux remarquables dont les résultats sont encore aujourd’hui sujets d’analyse et de nouveaux enseignements>

Noter bien la dernière phrase d’Hervé BELLOC : ce n’est pas une plaisanterie!

C’est bien l’avenir (si nous avons la sagesse de le demander aux constructeurs) et ce peut être dès demain pour les voiles grand public

Une élégante solution pourrait être l’intégration d’un drag-chute à fente dans la coupe même des cocons <Cf. http://www.parapentiste.info/forum/index.php?topic=32989.msg421883#msg421883>

Merci les copains !

On s’accroche et on embarque dans la lecture… ça le mérite !


http://i39.servimg.com/u/f39/17/49/83/26/ev_owa10.jpg


http://i39.servimg.com/u/f39/17/49/83/26/ev_owa11.jpg

Pour en avoir discuté longuement lors de la Coupe Icare 2008 avec les gens de COUSIN, aucun fabricant n’était alors capable de fournir ces cas de charge détaillés, même pas des valeurs maxi

Les seuls éléments qu’ils avaient alors étaient le Retex de Charles CAZAUX qu’il sponsorisaient alors et qui leur signalait les casses en compétition

Ils étaient étonnés et intéressés par les enregistrements que nous avions déjà en abondance

Mais il attendaient que ce soit les constructeurs qui leur spécifient leur besoin

Comme les années passés l’on montré, ils savent répondre et n’ont de cesse que d’améliorer leurs produits

Ce qui est leur est indispensable pour justifier une augmentation des prix seule à même de compenser la réduction du métrage de suspente employé dans la construction d’une aile (le suspentage a été considérablement élagué ces dernières années c’est du CA en moins)

6G enregistrés par le DHV sous la Carrera <Cf. le fil dédié>

Sans compter comme je le soulignais en témoignant du cas d’instabilité dont j’ai été victime qu’il suffit de pas grand chose pour accoucher d’un démon en plein 360 quand on est déjà sous une aile “border line” en comportement spirale : ma petite erreur d’inattention sur la cravate que j’avais initiée en balançant un peu fort mon entrée en 360 a suffit à me faire basculer quelques secondes plus tard dans le néant

Difficile de faire une liste exhaustive de tous ces petits écarts qui peuvent mener au trou - D’expérience (essais faits par Alex Louw avec une voile compé que j’avais modifiée pour être aux limites de l’instabilité), il peut suffire de 8 mm sur la “mauvaise” suspente pour s’y mettre !

8 mm, c’est rien : ce peut être un tour sur un petit morceau de racine de bruyère arrachée au déco - invisible au contrôle au sol -

Et il faudrait être un pilote très sensible pour le détecter dans une masse d’air un tant soit peu turbulente

Sans aucun doute :eclaircie:
Les constructeurs qui ont pignon sur rue à la Coupe ICARE ont pris conscience avec ces accidents qu’ils pouvaient être passés à coté de quelque chose et ont réagi de façon responsable… mais dans la limite des informations en leur possession et des moyens dont ils disposent pour caractériser leur produits en vol

J’espère qu’il ont discrètement fait les investissements qu’il fallait

La voltige a aussi fait progressé la connaissance des matériaux en les sollicitant comme jamais auparavant

Mais je ne crois pas personnellement que cet état soit stable : nous pouvons avoir des surprise avec l’arrivée de nouvelles innovations et de nouveaux matériaux (nous voyons en ce moment que tous les tissus légers ne se valent pas en vieillissant)

N’oublions pas trop vite notre incapacité à percevoir l’influence de certaines évolutions plus discrètes : les essais d’extraction effectués sous le G-Force Trainer ont démontré que de nombreuses sellettes et cocons étaient mal conçues et/ou permettaient des montages non fonctionnels : les parachutes de secours n’en seraient pas sortis - Doit-on en conclure pour autant que le parachute de secours ne sert à rien… non, bien sûr.

Enfin, nous ne sommes pas à l’abri de “raccourcis” hasardeux par la suite, comme le montre l’automobile et comme l’ont montré par le passé les agissements de certains repreneurs (Cf. la “refonte” d’ITV par Edel)

Restons vigilants !