PHi Symphonia

Ici je ne suis vraiment pas d’accord avec toi, pour 2 raisons :

  • Un pilote ne peut pas et donc ne doit pas compter sur sa voile pour le sortir d’un piège aerologique. Si ça passe tant mieux, mais cette conception d’avoir une voile perf pour faire du cross pour pouvoir se sortir de mauvaises passes est complètement viciée. Comment ça se passait pour faite du cross avec les voiles d’il y a 20 ans ?
  • Beaucoup de pilotes ont pu passer très vite sur une EN-B, et à une époque ces voiles n’avaient ni les performances, ni la sécurité passive que peut avoir une voile comme la Symphonia, et avec une attitude adaptée il n’y a pas de problème particulier.

En fait c’est ça ton travers, comme pour beaucoup d’autres pilotes : tout faire reposer sur le matériel, alors qu’en relativisant et en mettant de côté les exemples extrêmes (un débutant sous une voiles de compétition, même dans des conditions “cool”, ça peut mal se passer…), on se rend compte que c’est le pilote, par son attitude, ses choix, son pilotage, mais donc aussi par ses connaissances et ses prises d’information, qui assure principalement sa sécurité. Le matériel n’est pas négligeable, mais là on parle dune voile loisir quand même, pas d’un gun !

Pour ton exemple du pilote en Phantom, c’est absurde car rigoureusement tu ne peux tirer aucune conclusion : il aurait pu se faire brasser pareil en volant avec une voile école en se pensant protéger par la sécurité passive de la voile, comme il aurait pu pour flatter son égo- car c’est un pilote avec une certaine expérience- et voler avec une voile bien plus pointue, et ainsi se mettre encore plus la misère.
Le problème constant ici c’est le pilote !

Comme il n’y a pas encore grand monde qui a volé en Symphonia en France (merci la météo) et que j’ai pu faire trois vols avec, en conditions thermiques, j’apporte quelques précisions.
La Symphonia est une aile très douce et très rassurante dans les turbulences. Les retours de l’aérologie sont feutrés, elle absorbe en souplesse, elle donne de la tranquillité au vol. En même temps elle est super efficace dans tous types d’ascendances, avec un virage naturel et bien “rond” et un effort modéré à la commande. Ce n’est pas un foudre de guerre en vitesse mais le premier barreau ne dégrade pas et on ne se pose pas la question de savoir si on peut accélérer ou pas, on y va en confiance (et c’est au pilote d’estimer ce qu’il peut faire à bon escient de cette confiance). Le débattement utile en pilotage est dans la bonne moyenne, le débattement total autorisé est énorme, c’est vraiment une A. La marge avant surpilotage est énorme aussi, c’est toujours vraiment une A. Les éventuelles erreurs ne dégénèrent pas et l’aile sait récupérer de manière autonome toujours dans la douceur. Les retours à l’équilibre sur sortie de 360 engagés donnent l’impression d’être assistés tant ils se font facilement sans mouvements pendulaires. Bref, si le pilotage est possible pour ceux qui savent, la gestion du pilotage est proche du néant pour ceux qui sont dépassés, par exemple lorsque ça brasse.
La Symphonia propose aussi une “flottabilité” inédite dans cette catégorie. En traçant bras hauts sur une ligne plus ou moins porteuse, ça reste étonnamment haut sans avoir à y réfléchir.
C’est la sophistication du parapente moderne au service de la simplicité du vol, sans avoir à se mettre dans des conditions atomiques.

Salut

Ce qui est étonnant, c’est que globalement, le matériel est de plus en plus sage. J’ai un peu du mal avec les discours “moralisateurs” sur le niveau requis pour voler telle ou telle voile.
Si on revient à une dizaine ou quinzaine d’années en arrière, le pilote “un peu régulier” devait voler une C s’il voulait rester avec les copains à chaque vol. Aujourd’hui, pour faire le petit tour du bocal, une B, voir même une A suffit largement.

Donc globalement, les performances des voiles augmentent et la sécurité passive aussi. Donc s’il reste des incidents, voir des accidents, c’est la faute du pilote. On peut avoir la meilleure voiture du monde, si on roue sur de la neige et qu’on ne sait pas que ça glisse, le carrossier va avoir “du taff”.

Je pense que la Symphonia, la Phantom et toutes ces voiles un peu “modernes” sont de très bonnes voiles. On ne peut pas les accuser d’ouvrir des horizons nouveaux à des pilotes qui jusque là n’avaient pas eu la performance aussi accessible.

Donc je pense qu’il faudrait vendre ces voiles avec un manuel sur l’aérologie. Encore faut-il le lire.

A+
L

Je serais curieux de connaître les raisons pour lesquelles les pilotes font cette course à la catégorie (sorti du stage init+perf il FAUT une B, et 1 à 2 saisons après on passe sous une C en louchant sur la “Gun” du copain de club qui s’est payé une D. Je m’explique: le pilote qui veut faire du cross aura certes besoin (s’il a les compétences pour mais ça c’est une autre question…) d’une aile avec de la finesse pour les transitions, qui ne dégrade pas trop face au vent. Le pilote “loisir” comme moi (et j’assume complètement cette étiquette) et qui envisage juste de passer du temps dans son local à jouer avec les ascendances (quitte à changer régulièrement de bocal) va chercher une aile moins perf en plané mais plus facile à gérer dans le thermique ce qui correspond assez bien au cahier des charges de beaucoup de A actuelles. Celui qui aime surtout crapahuter en montagne avant de redescendre en volant n’est pas trop obnubilé par le chouia de point de finesse mais plus par la légéreté de la bache et de la facilité à la lever sur des décos pas toujours moquettés.
Et puis il y a la composante humaine, je suis persuadé que si je confie ma voile A (qui me pardonne beaucoup d’approximations dans mon pilotage tout en m’offrant des perfs qu’on ne trouvait il y a 10 ans que sur des voiles beaucoup plus exigeantes) à un “bon” il va faire avec elle des trucs que je n’oserais même pas imaginer alors que si on me passe une voile qui dépasse mes compétences je ne ferai surement pas mieux qu’avec ma voile actuelle, même moins par ailleurs et dans le meilleur des cas je me ferai probablement une grosse chaleur et dans le pire des cas je viendrai grossir les stats de la fédé concernant l’accidentologie.
Alors plutôt que de se focaliser sur le signe positif ou négatif qu’on va accoler à la lettre de catégorie de la voile ne vaudrait-il pas mieux décrire les qualités des voiles en terme de facilité à décoller ou à tourner ou atterrir ou planer en étant conscient que de manière générale toutes les voiles présentent les inconvénients de leurs avantages?

karma+

en même temps ça à l’air de rester une question, pour en être sûr il faudrait réaliser des compètes sous des ailes A pour voir, on pourrait en effet être surpris des résultats (à condition bien sûr que les conditions permettent de voler sous des ailes lentes)

c’est loin d’être le cas pour tout le monde, la plupart des pilotes que je connais ont fait en tout cas 2 ans (pas saisons) sous la voile ecole, puis 2-3 ans sous une B ou B perfo puis plus pointu ou pas forcément…
la course à la catégorie comme tu l’appelles, chez certains c’est effectivement pour faire comme les copains, mais chez d’autres c’est simplement parce que voler des voiles qui sont bien taillées est un vrai plaisir et qu’une fois dedans c’est difficile de retrouver ce plaisir dans une voile progression. Le problème c’est qu’on s’habitue et au bout d’un moment on voit des limites qu’on ne voyait pas au début de la mise en route d’une nouvelle voile c’est pour ça qu’on va chercher toujours un peu plus loin

Pour revenir sur la Symphonia, j’ai fait un vol avec la “20”, PTV 65-85, avec les couches de vêtement dues à la température, je devais être à 78-79kg de PTV.
Site de Montlambert, couche nuageuse au-dessus, gris et froid. Ça a “tenoté” un bon quart d’heure, dans du thermique faible.

En vol droit j’ai été bluffée : excellent rendement dans la masse d’air, la moindre bulle me permettait de maintenir une ligne de flottaison (je ne vois pas comment le dire autrement). La performance est là - mais je n’ai pas eu le temps de bien tester l’accélération.
En thermique j’ai été bluffée aussi, c’était vraiment de très petites conditions, et souvent ce que je reproche aux ailes de cette catégorie, c’est de trop filtrer, ce qui fait qu’il est assez difficile d’exploiter les pets de mouche, tu ne les sens pas. Cette Symphonia à la fois donne des sensations sur la masse d’air et se montre très douce. Tiens ça m’a donné envie de revoler avec. En tout cas, ils deviennent de plus en plus forts ces constructeurs pour arriver à une telle homogénéité.

Premier décollage aujourd’hui pour cette Symphonia. Vous aurez reconnu le site évidemment !

http://www.youtube.com/watch?time_continue=5&v=-KjjYuy7hT8
https://www.youtube.com/watch?time_continue=5&v=-KjjYuy7hT8

Je ne sais pas si un gun ou un fer à repasser mais j’adore sa déco de glace italienne :lol:

:canape:

FK.

on dirait une voile Icaro
https://icaro-paragliders.com/en/products/gliders/aquila/

salut. pas de News de cette voile ? y a eu une journée essais au passager du vent ? des retours ?
merci

Mg

Il y a eu 2 journées démo aux Grands Espaces.
Le revendeur annécyen c’est Les Grands Espaces : https://www.grandsespaces.com/ l’école qui est juste en face de l’atterro de Planfait. Donc deux journées où ça a volé malgré des conditions limitées et grises mais où il y avait moyen de s’amuser un peu.
https://www.facebook.com/PHIFrance/photos/pcb.1530699223896040/1530698453896117/?type=3&theater

Sur la photo :
Hannes Papesh, fondateur de Nova, 32 ans de conception parapente, désormais aux manettes de sa nouvelle marque : PHI.
Damien, patron des Grands Espaces qui a commencé le parapente il y a 40 ans à Mieussy.
Mike Küng, le roi du travail au sol en vent fort, pilote-test et metteur au point PHI.
Alain, ancien compétiteur de haut niveau et fidèle DTE des Grands Espaces.

Hors-sujet, mais personnage digne de confiance selon moi. Des quelques interactions que j’ai eu avec lui, j’ai reçu des conseils avisés et assez loin des sirènes du marketing.

sur la photo, de gauche à droite ou de droite à gauche ?

re. et après ç 2 jours ? quel sont les commentaires des parapentistes qui ont testé ?

Mg

Les essais se sont poursuivis jusqu’à hier pour ceux qui avaient réservé et qui ont voulu revenir avec une meilleure météo.
Bon ben les retours c’est un peu le catalogue publicitaire habituel :
c’est très agréable en vol
ça plane
c’est doux à la commande
ça monte facile en thermique
c’est un chouette jouet
ça transmet bien et c’est intuitif
c’est léger à la commande
etc.
Et pour un ou deux cas :
ça bouge trop
c’est trop vif.

En fait pour moi qui connais la voile, c’était intéressant de voir à quel point beaucoup de pilotes étaient décontenancés et ne comprenaient pas le concept.

  • "C’est pas possible que ce soit une voile école ça !
  • Non, justement, c’est pas une voile-école.
  • Mais c’est du A !
  • Oui mais c’est pas du A pour débutant. Ou alors pour débutant bien doué qui veut une aile à fort potentiel d’évolution. Mais c’est plus une aile de loisir facile, pour des cross sereins. C’est pour tout pilote dont l’objectif premier est de rester décontracté en vol.
  • Du A en cross, je vois pas l’intérêt… C’est du faux A.
  • Non c’est vraiment A. Mais écoute, oublie juste que c’est du A, oublie la lettre, n’y pense pas. Elle te plait la voile, elle est chouette ? Elle correspond à ce que tu veux ?
  • Oui mais bon, quand même…"
  • Etc.

Selon le constructeur, à travers le monde la forte majorité des pilotes de cette Symphonia sont pour le moment des femmes. Pour les hommes, voler avec une voile à ce niveau de prestations (et de prétentions) qui est homologuée A, ça ne passe pas… Parions que ça changera dans les années qui viennent.

Autre expérience intéressante, aux Grands Espaces ils en ont mis en stage initiation pour voir. Nickel en pente-école et au décollage, la voile fait le job. En revanche c’est trop en vol pour les débutants aux gestes trop mécaniques et amples : la voile envoie du roulis direct et est trop réactive sur les changements de trajectoires. Même les directeurs de structure il faut qu’ils arrivent à se convaincre que c’est pas parce que c’est du A que c’est école !
Mais comment faisait-on “avant” ?

Ah la dictature des lettres d’homologation… on en est quasiment tous victimes et les constructeurs s’y engouffrent allègrement (dans les deux sens : une A avec des performances de B ou une C avec la sécurité d’une B…), c’est exactement pareil avec les motos (la dictature de la cylindrée)

Sur un autre fil, il est reproduit les faits (résistance) mais aussi les affirmations commerciales excessives de Swing quant à la résistance de certaines EN-A

http://www.parapentiste.info/forum/ailes-de-debut/swing-mito-rs-t50965.0.html;msg637555#msg637555

PHI aussi, comme parfois le font d’autres constructeurs, a demandé au DHV d’essayer d’exploser ses voiles. Impossible dans les conditions dont ils disposent…
https://www.facebook.com/PHI.flying/photos/a.1660973870600497.1073741828.1471688072862412/1889766854387863/?type=3&theater

Symphonia (50 cellules en Porcher 32) comme Sonata (40 cellules en Dominico 30 DMF) résistent, c’est acquis pour Hannes qui n’en est pas à sa première conception, et encore moins à ces premières simulations CFD.

L’occasion de rappeler que le laboratoire AEROTEST met en œuvre un camion rapide qui n’a à ma connaissance toujours pas d’équivalent dans le monde pour réaliser ses essais de structure sous charges très élevées.

Et c’est en FRANCE, pas à côté :pouce:

Une voile qui passe en ENA… avec un risque de cravate…! :grat:

Même suspentage que la ion 2…
https://www.dhv.de/db3/muster/safetyclass/id/-2076

Elle est ou l’innovation par rapport à une nova ion 2 light…?
Et une skyman Amicus…?
http://para2000.org/wings/skyman/amicus.html

Ah oui, le prix peut-être…? (lol) :sors:

Ou alors on ne s’arrête pas à la lettre.
Je pense que c’est pas forcément une mauvaise chose qu’à ce moment de l’histoire du parapente on voit une voile “loisir-cross” homologuée A. Ça va aider à bouger un peu les lignes sur la perception de cette lettre d’homologation (voire bouger l’homologation).
Mais le retour de Vincent est clair sur un point, ce n’est pas une voile école. Ce qui contribue à tuer le mythe A = école. Je trouve cet exemple utile.

En espérant que cette aile facile et perf ne creuse pas trop la gouffre entre ce que les pilotes arrivent à faire (monter et transiter loin) et ce qu’ils sont capables de faire (comprendre l’aerologie, anticiper, etc.).