L’expression quès aco ou quèsaco, c’est du Provençal et on la trouve dans “Tartarin de Tarascon” d’Alphonse Daudet.
Cela peut se traduire par “qu’est-ce que c’est”.
Comme Mme POB est un peu cuistre, elle préfère l’expression latine “quid”, fort usitée par Achille Talon.
Je suis contre tous les extrémismes, ce qui n’empêche pas d’avoir des idées puissantes qui vont loin mais en évitant l’utopie, je déteste les systèmes politiques et plus encore les idéologies, mais j’ai chanté l’Internationale avec le poing levé dans des manifs anti-fascistes.
Il n’était pas question d’abandonner aux gens du PCF l’héritage humaniste de la Commune.
En Mai68, il y avait sur la fac Jussieu (à Paris) un drapeau rouge, “rouge du sang de l’Ouvrier”, et un drapeau noir, “portant le deuil de nos morts et de nos illusions” (Louise Michel). Avec un pote breton nous y avions mis aussi, entre les deux autres, un Gwen ha Du (le drapeau breton). Les anars avaient rigolé et les trotskistes avaient arraché notre drapeau.
C’est là la différence entre l’ultra-Gauche, ouverte et qui ne se prend pas au sérieux, et la “gauche” dogmatique et intolérante qui rejoint la droite la plus réactionnaire en bouclant la boucle.
Je n’ai pas été surprise que beaucoup d’électeurs du PCF soient passés au FN. Les idées courtes martelées par la propagande d’une idéologie totalitaire ont souvent cet effet-là. Faire de la politique consiste alors à convaincre les naïfs de voter dans un certain sens, en les désinformant, en les achetant, en les endoctrinant, en les abêtissant, bref en éteignant le plus possible leur esprit critique, aussi faible qu’il soit.
Aucune propagande ni aucune doctrine n’est donc de gauche, parce que cela tend surtout à anesthésier les gens et à entretenir l’immobilisme qui permet de faire des affaires. La droite c’est ça, quel que soit l’oripeau dont elle s’affuble.
L’information (la vraie) qui circule et qui fait réfléchir va contre l’immobilisme et dans le sens de la Liberté.
La Fraternité va vers les Autres, donc contre l’isolement de chacun dans son quant à soi, elle s’oppose aussi à l’immobilisme.
L’Egalité est un mythe dans une société marchande et hiérarchisée, il y aura toujours des gens plus égaux que les autres parce qu’ils auront eu davantage accès à la culture et à l’information. Diffuser la culture et l’information va donc dans le sens de l’Egalité.
Elle est belle la devise de notre pays, gravée en creux sur les frontons de nos mairies, mais j’ai écrit “en creux”… et la poussière du temps tend à combler ce creux. C’est à l’honneur de la Gauche de donner du sens à cette fière et noble devise, c’est dans ce sens là que Mme POB est orientée depuis toujours, mais il y a gauche et Gauche, la mienne se qualifie d’ultra parce qu’elle est intègre, sans concessions ni compromission sur les principes.
Etonnez-vous que je sois une grande admiratrice de Robespierre et de Louise Michel ! Etonnez-vous que mes pères spirituels furent Brassens et Cavanna ?
Salut et fraternité*
Le groupe Action Directe résulta de l’auto-dissolution de la Gauche Prolétarienne (et donc de la NRP son “bras armé”), groupuscule “gauchiste” qui avait ma sympathie et autour duquel je gravitais plus ou moins à l’époque, ce qui me valut d’être fichée par les RG. Dans la GP il y avait de tout : des anars, des “chinois” non staliniens, des écolos avant la lettre, une énorme envie de tataner la fourmilière de l’immobilisme et surtout une conscience très vive de notre impuissance.
Le problème qui se posa était violent : quand on est dans une impasse conceptuelle et politique, il n’y a que deux options. Soit on replie les gaules et on se saborde, soit on bascule dans la lutte armée et on prend le maquis… ce qui conduira inexorablement au banditisme pour survivre dans la clandestinité, ce choix aberrant étant une fuite en avant vers la prison ou le cimetière.
J.Marc Rouillan et Nathalie Ménigon, et quelques autres, firent ce genre choix un peu plus tard, comme Andreas Baader et Ulrike Meinhof. La suite et leur dérive étaient prévisibles.
J’appréciais la plume d’Ulrike Meinhof, avant qu’elle ne rencontrât Baader. Après, ce fut différent.
Tous ces gens-là n’étaient plus ni de gauche ni d’extrême gauche. Ils étaient devenus des desperados qui ne pouvaient plus revenir en arrière et ils allèrent au bout de leur folie.
Je n’ai jamais approuvé les actes d’Action Directe mais quand en 2007 il y eut un tribunal pour refuser de libérer Nathalie, qui croupissait en prison depuis 20 ans, quasiment hémiplégique avec un cancer et qui ne représentait plus aucune menace pour la société, alors que papon, criminel contre l’humanité et qui se disait malade, n’avait pas été mis en prison, j’ai hurlé et pris la plume.
Il fallait laisser papon crever au trou et libérer Nathalie. Observez l’usage que je fais des majuscules.
Nathalie fut finalement libérée, avec des contraintes sévères mais c’était mieux que la prison, elle put se soigner. Rouillan fut aussi libéré mais il fit des siennes, on le remit en prison et il fut finalement libéré - sous conditions - en 2011.
Mes prises de position en leur faveur furent très tranchées, c’était dans le sens humaniste et pas dans le sens d’un soutien politique. Ils avaient payé leurs crimes.
Barbie mourut en prison et ses crimes étaient plus relatifs. Certes il avait torturé Jean Moulin, il avait fait son sale boulot de SS contre le chef de la Résistance, en temps de guerre contre un ennemi. Ce n’est pas la même chose que de flinguer dans la rue un ingénieur général de l’armement en temps de paix.
Quant à papon, il avait tranquillement envoyé un grand nombre de Juifs à Auschwitz, depuis son bureau de fonctionnaire de la préfecture de Bordeaux. Le VRAI criminel, c’était lui. Il vécut très vieux, ne fit pas de prison et mourut chez lui, entouré de l’affection de ses “amis” politiques. Il restera à lui faire un procès dans les livres d’histoire pour avoir orchestré la grande ratonnade du 17 octobre 1961, un crime contre la population.
Si vous n’avez pas encore compris ce qu’on appelle l’ultra-Gauche, c’est que je ne sais plus écrire.