recap des accidents mortels

… et pourtant il s’en prend une belle.
magnifique démonstration de ce que je disais plus haut, merci man’s.

les qualités de pilotage ne suffisent pas pour éviter les accidents. si vous en doutez, allez faire un tour sur la fatality list et regardez le profil de certains pilotes décédés:
https://docs.google.com/spreadsheets/d/1wxVhd0yYPexm0K1kTjykO-dWz9CoVrVmmgAS2jh-m3Y/edit?usp=sharing

Bien sûr.
L’analyse/anticipation/évitement non plus.

Pourquoi toujours vouloir opposer les deux, c’est ce que je ne comprends pas.

Hé bé… tu t’en sort en faisant secours et t’as toujours le risque de finir sur un bateau de peche ! :bu:

Je pense que c’est par ce que se dire j’analyse et j’anticipe permet de rester dans sa zone de confort alors que chercher à progresser en pilotage avancé demande un engagement financier/physique/émotionnel tout autre.
Les deux sont pourtant complémentaires.

C’est “historique”… un retour de balancier…
Au fur et à mesure que l’on a découvert la complexité de l’activité, la tendance a beaucoup été à donner des réponses “simples” :

  • achetez tel matériel, il vous protègera
  • empilez les stages et vous saurez
  • devenez un super technicien du tirage de ficelles et vous ferez face à toutes les situations
    Or rien de tout ça ne nous protègera jamais de nous-mêmes.

Il est beaucoup trop long et trop complexe de tenir le discours “Devenez un marin complet avant de vouloir traverser l’Atlantique en solitaire”. Et l’acceptabilité des moyens à mettre en œuvre pour y parvenir est faible. Surtout que tout le monde ne veut pas traverser l’Atlantique…

Les pêcheurs n’ont pas l’air émus du tout… :smiley:

Je ne pense pas qu’il s’agisse de vouloir opposer les deux, au contraire, on a besoin des deux, mais il semble que c’est quand même le défaut d’analyse qui l’emporte sur le défaut de pilotage dans les incidents/accidents récents. L’analyse intervient dans la possibilité d’occurrence d’un incident alors que les qualités de pilotage (au même titre que le fameux coefficient de bol) interviennent dans la transformation de cet incident en accident. On voit donc que l’analyse intervient en amont ; ca n’évite pas tout bien sûr, mais ça réduit les risques.

Sur la fatality list de cette année, il y a une personne dont je sais que ses placements par rapport au relief et à la masse d’air n’étaient pas toujours les plus judicieux, ce qui semblait être également le cas lors de l’accident ; je ne dis pas pour autant que c’est ce qui a causé son accident, personne n’est à l’abri et je ne veux surtout pas lui manquer de respect, mais peut-être que ça a joué, seul les éventuels témoins peuvent le dire.

Totalement d’accord.
Maintenant, tous les ans on a un petit paquet d’accidents qui se terminent par une autorot + impact. Or, pour un pilote bossant régulièrement son pilotage et, de fait, étant assez habitué à gérer des vracs, ce n’est juste pas possible qu’il laisse partir sa voile en autorot. Je suis d’accord qu’un bon niveau de pilotage ne protège pas de tout mais au moins, il offre un joker supplémentaire dans ces cas d’erreur d’analyse. Encore faut-il que la communauté accepte de voir la voltige comme une pratique sérieuse et sécuritaire et non comme un truc pour têtes brûlées.

Chronologiquement:

L’analyse intervient en amont, avec les prises de décisions et les facteurs humains.
Puis viennent les réflexes qui te permettent d’empêcher la fermeture --> c’est déjà du pilotage, ça sert à transformer l’incident en non-événement.
Puis vient le pilotage de vrac (–> transformer l’accident en simple incident) à égalité avec l’analyse PENDANT le vrac (–> transformer l’accident en lancer de secours à temps)

Sur ce forum j’ai l’impression de voir plus de pilotes qui se contentent de la première ligne des trois ci-dessus sous prétexte que si on a une analyse parfaite on n’a plus besoin du reste.

Bref.

On en revient toujours là.
Agir sur la capacité des pilotes à éviter les cas d’erreur d’analyse menant à un vrac, c’est ce qui a été mené par la fédé depuis quelques temps déjà via un gros travail sur les formations, les documents fédéraux (carnet de pilote y compris), les alertes, les vidéos, les incitations à retourner en école (voler mieux) et j’en oublie surement.
Maintenant il faudrait peut-être commencer à bosser sur ce volet de capacités de pilotage en cas de vrac. Et autant être réaliste, ce n’est pas en un SIV par an qu’on peut acquérir les réflexes nécessaires pour avoir des actions adaptées en cas de vrac en aérologie turbulente. Ça se compte plutôt en centaines d’heures d’entrainement.

edit : on est raccord laurentgdm & moi

intéressant ce débat!
je n’oppose pas qualités de pilotage à l’analyse/les facteurs humains.
pour faire un pilote complet et performant il faut les deux. on est d’accord :trinq:

par contre, je crois que l’analyse/les facteurs humains sont plus importants que les qualités de pilotage en terme de secu.
un pilote très bon en analyse/facteurs humains et mauvais pilotage est beaucoup plus en sécurité qu’un pilote roi du tirage de ficelles mais mauvais en facteurs humains/analyse.
cela me parait évident, mais je peux developper si nécessaire.

si la vrille est installée le plus important c’est d’abord d’arrêter la rotation et t’as beaucoup de débattement

en revanche, le débattement disponible en autorot est faible

@choucas : je trouve ça perturbant de mélanger hélico et vrille… c’est comme mélanger misty et mctwist… :?

Mouais pas convaincu.
Le tirage de ficelles est plein d’analyse et de facteurs humains…moi ça m’a fait grandement augmenter mes marges par rapport au relief en vol “normal”. Rien de tel que quelques vracs en s’entraînant pour réaliser que le gaz ça crame vite.

Pas besoin. Tes deux exemples sont évidents, mais quel pilote se reconnaîtrait dans l’un ou l’autre? Très peu en fait.
Tout pilote qui se met en l’air dans des conditions données avec un objectif donné estime que ses capacités d’analyse ET de pilotage sont suffisantes pour cela. Le pilote peut même être très bon dans les deux.

rien que l’expression “tirage de ficelles” montre à quel point ceux qui l’emploient ont envie de s’y mettre karma-

C’est là où nos avis divergent. Les 2 sont aussi importants. Je pense même qu’on apprend beaucoup sur soi-même et donc en facteurs humains en pratiquant la voltige. (grillé par Cyrille74)

C’est subjectif amha. Factuellement, je ne suis pas certain que ton sentiment puisse être confirmé dans les stats d’accidents.

Anecdote mais ce risque est bien présent ! C’est arrivé lors du du dernier championnat de France acro : un pilote blessé suite à une collision avec un bateau qui n’était pas de l’orga, le truc pas de bol de chez pas de bol (avec perte de connaissance dans l’eau sans gilet).

OK @B2R, admettons, ne hiérarchisons pas.
on est tous d’accord sur le fait qu’il faut les 2, que les 2 sont complémentaires.

On va je pense aussi être d’accord pour constater que cela fait 40ans que l’on a développé une très bonne expertise de l’enseignement du tirage de ficelles (rien de péjoratif Fbi)…
mais que l’on commence à peine à se poser des questions sur comment aider les pilotes a progresser en facteurs humains.

On a à faire à un retour de balancier, comme le dit très justement @777
Certains intervenants de ce forum sont des acteurs (peut-être un peu des militants aussi…) de ce retour de balancier. Moi inclus.

pour les moniteurs qui seront au Rasmo, la FD m’a chargé d’intervenir sur “comment enseigner les facteurs humains”
Au plaisir d’échanger avec vous la dessus!

Ah bon?
C’est qui, “on”? Chaque pilote?

Cela dit, ok pour creuser la piste des facteurs humains. Du coup, je vais lire le fil sur la table ronde sécu de la coupe icare.