Voler en cross, même sous une voile pointue nécessite du pilotage (du tirage de ficelles), mais pas de savoir gérer des figures d’acrobatie. Comme en ski, en moto, en auto, en vélo,… il y a des pilotes et des conducteurs, et les seconds ne passeront jamais dans la première catégorie.
Ce qui me frappe dans ce récapitulatif, c’est le nombre d’accidents concernant des gens avec peu d’expérience? Est-ce lié à la perf des voiles de début? Voit-on la même tendance dans les autres pays?
Il serait bon que l’EHPU joue son rôle et consolide les données européennes…
Lors de ma formation bi, j’ai pu me rendre compte, certes de certaines de mes lacunes, mais aussi de celles des autres notamment en volant.
Je propose donc qu’il y ait plus de vols biplaces entre pilotes, avec un débriefing de ce qui est, à priori, bien fait et mal exécuté. Un bon complément à son auto-évaluation.
En plus personne ne détient LA recette ou l’ingrédient unique pour améliorer la gestion des risques et l’accidentalité. C’est un ensemble de petites choses sur lesquelles il faut progresser. Opposer pilotage et analyse, c’est mettre en avant une vision déformée, partielle et partiale de l’activité.
C’est comme la performance des machines : elle progresse rarement par un facteur unique, mais plutôt par le peaufinage permanent d’un ensemble de détails.
Preuve en est, le nombre de crosseux qui ne font pas d’acro. Maintenant prend la réciproque : un voltigeur qui part en cross. Entre le crosseux qui fait de la voltige et celui qui n’en fait pas, lequel des 2 sera le plus à l’aise en cas de gros vrac ?
On peut conduire sans ceinture de sécurité, ni abs ou airbag. Mais en cas d’accident on sera moins en sécu, c’est aussi simple que ça.
Imagine, ça s’est déjà vu, un ptit jeune qui vient sur le forum pour dire qu’il veut voler mais n’a pas les moyens ni le temps ni la volonté d’apprendre, qu’il va donc juste s’acheter une aile et voler, par ce qu’il rêve de thermiques voir de cross et d’envoyer des wings. De toutes façons il a une excellente connaissance de lui même par ce qu’il fait du karaté depuis ses 8 ans, alors les conseils du forum, hein, vous êtes bien gentils mais vous savez où vous pouvez vous les carrer.
Réaction vive des membres du forum, irresponsable qui va nuire à l’activité blablabla.
Je te laisse faire le parallèle avec le sujet actuel.
Ça se défend comme vision du vol libre mais il faut accepter l’accidentologie qui va avec.
Mais là tu fais une projection qui n’a pas réellement de sens. Par exemple, le voltigeur pourra se mettre 10 fois + en danger parce qu’il ne lit pas bien l’écoulement des brises, les zones de déclenchement… et si le voltigeur utilise un modèle de cross, il en aura une moins bonne maitrise, moins de feeling,…
Et finalement, ne risque-t-il pas de surévaluer ses capacités? De prendre plus de risques confiant dans ces capacités, homéostasie des risques?
Il faut faire attention à ce genre d’idées. Même des pilotes très compétents en voltige et cross sont allés au tas.
Ok, donc pour toi, un pilote qui fait de la voltige c’est quelqu’un qui ne sait pas lire l’écoulement des brises et qui n’a aucun feeling sous une voile de cross. Ok, ok, je vois.
Justement, un pilote qui avec ce discours aurait l’ambition de scorer en CFD avec des cheminements le long du caillou au barreau sous son EN-D+ (je reste dans le ton de ton post) ne serait pas, ne pourrait pas être un As en facteurs Humains. Au contraire il en serait l’antithèse.
Par contre, avec ceci je peux être totalement d’accord :
[quote]La sécu c’est pas être super bon techniquement, c’est être meilleur techniquement que ce que requiert sa pratique.
[/quote]
Avec la précision qui me semble indispensable ; En sachant avec objectivité ou l’on se situe techniquement par rapport aux exigences que requiert la pratique envisagée.
Ne pas savoir faire quelque chose n’est pas grave si on sait qu’on ne sait pas faire. Le danger commence avec l’illusion de savoir et/ou de savoir faire, le risque devient maximal quand cette illusion devient conviction.
Loin de moi l’idée de prétendre que savoir voler mieux ne serait pas meilleur pour la sécurité. Évidemment que savoir voltiger et cheminer est un plus. Mais les faits sont là ;
Des pilotes d’expérience sachant sans discussion voler, se tuent.
Une grande majorité de pilotes veulent voler sans se remettre en question, convaincus de savoir voler.
Etc.
Les exemples ne manquent pas, à commencer par ici sur le fofo. (Ne citant personne, que ceux qui se sentent visés se posent la question pourquoi ils se sentent visés)
Désolé Benoit mais je vais dans le sens de Fabrice … Et pourtant je fais de l’acro
Je connais maintenant quelques pilotes avec ce que j’appelle le syndrome du “t’inquiète je fais de l’acro”. Des gars en situation d’extrême excès de confiance qui font simplement n’importe quoi sous prétexte de maîtriser quelques manœuvres de base. Il y a peu j’en ai d’ailleurs vu un se mettre au tas … Sur une tempo ratée au décollage !! Heureusement pas de dégâts mais c’est pas passé loin.
Prôner l’acro comme gage de sécurité n’est pas valable pour tout le monde et je pense que ça peut faire plus de mal que de bien.
Pour moi la maîtrise de l’acro est bénéfique si le pilote arrive à garder le recul et la conscience de sa vulnérabilité malgré tout. Mais beaucoup sont dans le dénis et optimisme illusoire sur ce point. Donc acro comme solution à l’accidentologie ? Non . Bagage technique fondamental pour affronter des conditions fortes? Peut être…
Le non-acrobate en condition de vol raisonnables sera sûrement plus en sécurité !
!! sans blague!
Je ne vois pas le rapport entre le fait de cheminer avec une aile pointue et les facteurs humains. L’équation me semble très incomplète… tu peux développer?
Ca m’intéresse, car cheminer près du caillou avec une “en-D+” comme tu dis (qu’est-ce que j’en ai marre de voir ces pauvres lettres d’homologation se faire instrumentaliser comme ça!), c’est exactement ce que je fais. Je n’ai rien lu sur “les facteurs humains” mais je doute que dans tes bouquins il y ait un chapitre sur le cheminement près du caillou avec une euhèndéplusse.
Des compétences homogènes (pas forcément extrêmement avancées) dans tous les domaines aéro, méca vol, pilotage, prise de décision (découpage non contractuel) sont un bon vecteur de sécurité global.
Mais c’est pas en opposant voltige et cross que la communauté va tendre vers ça.
Allez, je progresse encore et je vais tourner des hélicos aux sommets avec Justin.
C’est une situation typique qui va séparer deux catégories de pilotes. Dans un tel cas, je précise “cheminer collé au relief en aérologie forte (simplement, en aérologie thermique de printemps ou d’été), sans avoir les 50 m de marge qui permettent de faire un tour”, il faut être d’accord (et pas seulement une acceptation de façade) pour s’en remettre entièrement à la statistique.
Ceux qui ne veulent pas jouer à la roulette russe (même avec un très gros barillet) en tireront les conséquences.
Après, il y a encore une troisième catégorie de pilotes, ceux qui cheminent ainsi accéléré…
Facteurs humains ? Tout ça peut être totalement analysé en termes de facteurs humains.
Ah, fallait préciser ça? :oops:
(avec des ailes modernes, c’est plus safe d’accélérer!)
Oui OK, et ce serait réellement intéressant de le faire. Mais de là à “incarner l’antithèse de l’as en facteurs humains”, donc en fait la tête brûlée… y’a quand même une analyse un poil moins simpliste à faire, non?
D’ailleurs, pour revenir à la liste de décès de cette année, combien sont imputables à un cheminement près du relief accéléré avec une aile pointue? Sachant que, sur st-hil par exemple, c’est une pratique très fréquente pour les pilotes d’ailes pointues!
Attention, je dis pas que ce n’est pas risqué. Mon questionnement est plutôt, à quel point est-ce VRAIMENT risqué? Pour quel profil de pilote?
Dans le cas d’un passage chaud, je vois 2 choix, soit coller aux cailloux, soit y être à distance assez importante pour ouvrir le secours. Dans le premier cas, un incident se terminera au sol sans avoir le temps de dégénérer.
Bien entendu, si le passage est vent de cul au dessus de gros bloc de rochers, il conviendra de s’interroger à le faire ras de terre.
on a passé de temps en cross, + on maitrise l’aérologie et donc son placement, ses choix.
on fait de l’acrobatie, + la maitrise de son parapente est bonne.
Et, les réactions d’une voile dédiée à l’acro, aux limites, ne sont pas les mêmes qu’une de cross, le passage de l’un à l’autre nécessite une adaptation.
De toute façon, il est illusoire de penser que la majorité des pilotes puissent consacrer suffisamment de leur ressources à de la voltige et au cross. Il est plus facile de sortir d’un incident dont l’ampleur a été limitée par un bon dosage aux commandes et cà c’est de l’expérience de vol cross ou voltige.
Ce genre de question n’a pas vraiment de réponse. C’est une manière de poser les choses qui tend à tordre la réalité.
Voler en aérologie forte sans avoir la place de faire un tour, c’est ajouter une incertitude supplémentaire sur d’éventuelles conséquences d’un incident de vol potentiel auquel on attribue une probabilité de survenance en fonction des circonstances. Selon qui on est et après quoi on court, on accepte ou pas d’ajouter encore ce facteur d’incertitude.
J’ai malheureusement envie de t’inviter à relire la liste. Les mots clés “près du relief” reviennent plusieurs fois, et il s’agit souvent de pilote en voiles C ou D.
Si j’étais taquin, je t’inviterais aussi à développer un peu la différence entre des circonstances de vol VRAIMENT risquées, JUSTE risquées et FAUSSEMENT risquées :canape:
Je trouve juste ça risqué tout court pour ma part, notamment parce qu’il y a un coté roulette russe qu’on ne peut pas effacer et la taille du barillet est inversement proportionnelle à la distance.