Bonjour à tous,
cela m’a toujours sidéré de constater la réelle mémoire de poisson rouge chez la moyenne des pratiquants de notre sport.
C’est probablement du à un turn-over important des pilotes qui justement ne le sont pas très longtemps, pratiquants.
En gros, rencontrer un pilote ayant une mémoire remontant 2 ans en arrière par rapport à l’instant présent (et toutes ses nouveautés plus faramineuses les unes que les autres…) est probablement déjà un exploit :)…
Mais bon, c’est normal, notre sport attire beaucoup par cette promesse de liberté, de surpassement de soi, jusqu’à ce que chaque pilote se rende compte qu’il confie sa vie à d’une part, un matériel entrant dans une compétition commerciale effrénée où tous les coups sont permis, et d’autre part à ses propres instincts de dépassement de soi et de l’autre, de performance, etc… Toutes ces choses qui modèlent le monde d’aujourd’hui… Penser sous forme de sécurité et de qualités de vol, d’amortissement, de perfos “facile” sans être à tout moment “on the edge” n’était pas à la mode il y a quelques années, et proposer une aile sur ce thème ouvrait même à des commentaires du genre : proposer des perfs à un débutant est criminel !..
Mais bon, encore, que le milieu des pilotes en général soit assez versatile, c’est aussi normal, et c’est finalement bien que le message passe aujourd’hui pour un vol “différent”.
Quand j’ai fait les premiers protos de la Bionic, j’y ai mis une petite queue, en guise d’hommage à Paul Amiell (concepteur de la Saphir, pour ceux qui connaissent un peu la préhistoire), Paul qui m’avait aidé dans mes premiers pas de concepteur, donné des trucs de couture et de montage d’un parapente, toujours sans aucune contrepartie. Cette petite queue, et le pourquoi de sa présence sur la Bionic que j’expliquais souvent, allaient de soi, et jamais je ne l’aurait enlevée (même quand Laurent me l’a demandé, car cela faisait un peu “has been” selon lui). Encore une fois, une sorte d’hommage et de remerciement à Paul, sans chichis.
Que la plus grande partie de notre domaine se fiche complètement ou ne se souvienne pas que les bouts d’ailes relevés de la bionic ont certains avantages depuis l’an 2000, c’est normal, je l’ai déjà dit… C’est la vie.
Qu’on reprenne la démarche, quelques temps après, c’est normal aussi, car je crois comme j’ai toujours cru que l’avenir de notre sport n’est pas dans les produits de luxe à 6000 euros, à 2000 pièces manufacturées, pour les frimeurs et les champions. Il est dans l’amélioration des compromis, afin d’apporter au plus grand nombre des performances en évolution, pour toujours une bonne sécurité.
Que les formes et les caractéristiques de la Bionic soit reprises, ainsi que la démarche dans son ensemble, aucun problème, c’est ce que j’avais voulu faire.
Simplement, pour ma part, j’avais mis une petite queue à mon aile, simplement pour dire : salut Paul, c’est ma façon de te dire merci.
Notre sport n’évoluera que lorsque ses acteurs comprendront que travailler ensemble sans marcher sur la gueule du voisin est la meilleure méthode. Que sinon on est le prochain qui se fera marcher sur la gueule… Simple à comprendre non ?
Allez, vous me ferez deux pater et trois avé en pénitence 
Cordialement,
Olivier


