St Hil au printemps - attention accidents

Dans le cas présenté et sur la vidéo que j’ai joint, la voile est tellement derrière qu’il vaut mieux laisser les mains en bas jusqu’au moment où le pilote revient à la verticale de la voile.

C’est la différence entre une voile qui cabre et une voile qui décroche (par pilotage ou par fermeture).

Un petit schéma bien utile pour comprendre ce qu’est une abattée http://www.lespassagersduvent.com/IMG/jpg/DESSIN_tangage_sans_texte.jpg
=> Le plus important dans tout cela est le timing du relâché avant la phase d’accélération (en vert sur le shéma) sinon tu risques un décro dynamique (tu as un bon exemple sur la vidéo).

Attention en décro tu peux avoir 2 abattées qui s’additionnent : 1 abattée pendulaire que tout le monde connait (repositionnement du pilote sous l’aile) et 1 abattée aérodynamique…c’est la remise en vol de l’aile qui fera +90° devant si tu ne la relâches pas au bon moment (porte de sortie du décro).

Donc si tu as 35° d’abattée pendulaire et que tu es en décro, si tu fais bras haut à ce moment là (comme dans la vidéo) tu ajoutes 90 + 35 = 125 degrés et donc une chance non nulle de voire l’aile ou le stab de très près, c’est ce que montre la vidéo (2eme shoot)!

Ce que je remarque:
1- ton sketch débutes dans une partie descendante juste après une partie ascendante.
2- ça a l’air d’arriver dans une branche vent de cul
3- pas de relief immédiatement à proximité pouvant générer de telles turbulences
4- Par contre relief pas si éloigné en dessous

Partant de ça, mon constat est plutôt:
Sous le vent du thermique + éventuellement combiné à un cisaillement (tu disais être au plafond mais je ne vois pas de cumulus, thermiques bloqués par un cisaillement et/ou inversion ?). Avec la proximité du relief et le vent de cul, possibilité d’être trop freiné si tu te repérais plutôt par rapport au relief que par rapport à ta vitesse air (surtout que tu disais n’être pas très concentré à ce moment-là).

Au moment du départ en sucette, beaucoup de choses déjà dites.

Pour la suite: je trouve que l’analyse de l’irréversibilité de la situation, la décision du secours et du jeté ont été très rapides. Je ne sais pas si j’aurais été aussi performant sur cette phase. La radio pour rassurer les potes, c’est pas mal non plus au lieu de les faire courir dans tous les sens voire appeler inutilement les secours.

Je trouve difficile d’analyser correctement cette situation. Il nous manque beaucoup d’infos (images partielles, vitesse-air, ressenti sellette et commandes). En tous cas, si je l’avais vécue, elle me laisserait des traces à long terme je pense. En la voyant en vidéo aussi, mais moins ancrée évidemment: ne pas relâcher son attention !

Merci YodaV pour ta vidéo

Dommage d’avoir à se fader 4 pages de défoulement floodesque habituel des accros du comptoir – pardon des permanents du forum- pour retrouver des message intéressants…

Cette vidéo me fait peur vraiment, car à part l’aérologie un peu vive qui nécessitait sans doute un peu plus de vigilance, rien n’annonce ce sketch brutal. Comme à chaque fois les pros nous ®assurent en précisant qu’avec LE geste précis, fait à LA seconde exacte, y a pas de soucis tout serait rentré dans l’ordre.
Je ne suis pas convaincu moi aussi qu’un meilleur pilote aurait fait mieux au même endroit et au même instant. (en tout cas pas moi…)
Faudrait peut être pas toujours charger le pilote ou le pilotage pour se rassurer soi même sur la (pas si) dangerosité de son activité préférée.

Sinon pour le reste Suspente a dit mieux avant moi….

Ca arrive régulièrement que ce soit malsain aux sommets des thermiques.

Tu est certain que tu étais au plaf ? Le vario est tellement irrégulier et comme tu n’enroules plus, il semble que le plafond est plus haut. Si c’est le cas, les bulles peuvent effectivement aller s’écraser contre le chapeau et là ça peut effectivement être hyperturbulent.

  • karma+
    J’aime bcp et c’est un peu ma prise de conscience actuelle…alors même si j’ai bien conscience de faire chier plein de monde avec mes écrits quand j’en parle comme cela car ce n’est pas positif pour l’image de l’activité…
    Tout le monde me rétorque…ben oui on sait que c’est dangereux tu nous fait bien marrer YoDav avec tes histoires, regarde moi je n’ai jamais rien eu…c’est tout simple ton histoire: tu prends BEAUCOUP trop de risques, tu n’es assez expérimenté comme pilote, tu ne sais pas voler dans les situations adaptées à ton niveau, augmente tes marges, fais si, fais cela et tu verras tu deviendras un vieux pilote comme moi et tout ira bien !
    => oui bien entendu qu’il y a beaucoup de vérités dans tous vos dires et cela permettra certainement à chacun appliquant tous ces très bons conseils de voler plus longtemps, mais combien de temps ?

En tout cas pour ma part, De Quillacq dit:
“Si tu voles, tu dois accepter que tu peux mourir écrasé.
Si tu n’acceptes pas cette évidence, surtout ne vole pas.
Maintenant, si tu veux optimiser ta vie et tenter de voler longtemps, respecte ta machine.
Matthieu de Quillacq”

Et je crois que je viens seulement de l’accepter…je l’avais lu, je l’avais compris mais je ne l’avais pas vraiment accepté dans mon fort intérieur…
Maintenant quand je me mets en l’air je me dis…bon là tu vas voler, ça va sans doute être la paradis être du gros, du très gros du vraiment trop bon…mais tu peux ne pas en revenir et peu importe ton expérience, ton pilotage, tes capacités innées, le nombre d’heures de vol que tu auras, le nombre de SIV, etc…
Le seul moyen de rester en vie est de poser et revenir sur terre avant que cela ne merde et tout cela en supposant que je devine avant que cela ne merde que ça risque de merder (facile à dire encore une fois car on se retrouve toujours dans un endroit à la con à un moment donné…sauf si on ne fait que des ploufs sans vent bien entendu :)) !
=> Mais bon je me mets en l’air quand même car c’est ça qui est bon, j’adore cette activité car elle me permet de rêver…et après-tout je préfère vivre en rêvant que vivre en me lamentant…et tant qu’à faire si je peux vivre longtemps en rêvant alors je vais tout faire pour !

Pffff là je sens que j’ai du jeter un gros pavé dans la marre, désolé pour tous les débutants mais c’est pourtant la réalité de ce sport !

Certain non bien entendu mais c’est l’emmagramme du jour qui me fait dire cela…après les emmagrammes ne sont que des emmagrammes.

En tout cas maintenant, sachant où risque de se situer la couche d’inversion, si je sens que j’y arrive et que ça tape un peu alors je redescend vite fait bien fait…et en dessous c’est bcp plus sympa :slight_smile:

y a pas d’ elections de modos en cette année de présidentielles?

en l’occurrence, eviter le suprpilotage n’est pas vraiment un “geste juste”.
c’est une attitude générale. (la concentration qd même faut pas trop jouer avec)

je crois pas.
au contraire ca met des exemples concrets sur les directives “securitaires” un peu abstraites des formations.

mouais. moi j’aime bien conduire sur autoroute en regardant un dvd …
c’est dépaysant …
:sors:

Est-il plus malin de déresponsabiliser le pilote en invoquant un piège aérologique imprévisible et incontournable ?

La vidéo est un outil implacable, on voit nettement quand le pilotage est a contre temps. Ce n’est pas une attaque personnelle contre Yodav (d’ailleurs personne sur ce post n’a dit qu’il était une grosse buse :lol: ), je comprend parfaitement que l’on est pas concentré à 100 % tout au long d’un vol et que l’on peut se faire surprendre. Si il poste sa vidéo sur le forum, le mieux a faire est de lui donner des pistes de solutions utiles pour la suite.

Le manque de chance est l’explication de ceux qui ne souhaitent pas se remettre en cause et qui ne progresseront plus. Dans une activité aérienne c’est assez dangereux ! :wink:

C’est exactement ça et Yodav joue le jeu. Bravo. J’ai retrouvé sa cascade sur le forum romand de parapente, comme quoi il va finir par devenir célèbre :coucou:

Salut Patrick , J’aimerais bien que tu dissèques le ralenti de Yodav en nous faisant part des points exact ou tu vois que le pilotage et à contre-temps ,
car aussi implacable que soit la vidéo comme outil en tant que débutant je suis un peu à la peine pour bien me rendre compte d’autant que
sur l’image ça n’est pas évident de voir les mains et leurs positions ,
Merci

en faite pour voir la position des main, y pas besoin de regarder celle ci pendant la vidéo, le bord de fuite parle de lui même.

A 0.55’ la voile ferme, bascule en arrière et à droite. On voit nettement le panneau de frein appliqué sur les 2 cotés.

A 0.57’ la voile est partie loin devant et à gauche, le bord de fuite est lisse (pas de freins) pendant toute l’attaque oblique. Il est alors trop tard pour faire quoi que ce soit, les suspentes se détendent et les commandes ne servent plus à rien.

Cette abatée dissymétrique ressemble à ce qui arrive sur un début de vrille que l’on relâche trop vite. J’imagine qu’en bloquant violemment la voile à la verticale du pilote les choses se seraient mieux passées. Mais ce genre de réaction rapide et de grande amplitude va à contrario de tout le reste du pilotage, difficile de le faire quand on est “la tête dans les nuages”.

Est-il plus malin de déresponsabiliser le pilote en invoquant un piège aérologique imprévisible et incontournable ?

Bien sur que non Patrick,…mon propos était plus simplement de dire que les meilleures explications techniques ne font pas table rase des doutes sur notre propre aptitude à gérer ce genre d’évènement, et de l’émotion forte générée par la vidéo ; comme tous, j’aimerai comprendre ce qui s’est passé…

Je ne suis pas adepte de la théorie (du complot) des vagues scélérates capables de trouer comme un gruyère un porte-conteneurs appliquée à l’aérologie de notre beau pays, je donne juste mon sentiment de pilote lambda que les commentaires techniques sur la façon plus ou moins évidente de sortir d’un tel merdier, laissent un peu perplexe.

On est pas en train de visionner une manche infernale de compet avec des guns de folie dans la Valle de Bravo, on est à St Hil et le pilote est sous une voile gentille : j’ai du mal à penser : ben s’il avait était un peu malin, ce gus, il faisait une bonne tempo et basta !..

Et ce n’est en rien une critique de la justesse de ton analyse sur ce cas

Et pourtant, je pense que s’il y a un truc simple et efficace à retenir dans ce cas-là et dans plein d’autres cas, c’est bien ça! Ne pas sentir arriver une fermeture, ça arrive à tout le monde. Ne pas réussir à limiter suffisamment cette fermeture, ça arrive aussi à plein de monde. Surpiloter, ça peut arriver… Mais laisser complètement filer une abattée, idéalement ça devrait jamais arriver.

Savoir bloquer une abattée, c’est à mon sens un des acquis essentiels qui permettent d’éviter qu’un incident à l’origine pas extraordinaire finisse mal. Et coup de bol, c’est aussi une des situations les plus simples à reconnaître et un des gestes de pilotage les plus faciles à assimiler.

:+1: avec Mathieu.
Bon après c’est vrai que quand ça part en attaque oblique c’est vraiment moins évident, mais vaut quand même mieux planter les freins que d’attendre de finir dans le bord d’attaque.
Après c’est évidemment une action que l’on peut entreprendre si on l’a déjà vécue/visualisée/travaillée. Comme ça “à jeun” en filmant les potes, la tête ailleurs, c’est pas gagné!

EDIT: en relisant mon post on pourrait penser que je jette la pierre à Yodav genre “t’avais qu’a être concentré et ça serait passé en glisse”. C’est pas ça du tout, hein! Je dis juste que dans l’état psychologique ou il était, il s’en sort pas si mal…

Je pense que c’est comme tout. Suivant ton niveau, ton expérience ton cerveau a besoin d’une certaine concentration pour exécuter un mouvement réflexe.
Là je ne l’ai pas encore acquis c’est clair mais je pense qu’un pilote qui vole très souvent et qui a déjà freiné des centaines d’abatées similaires la freinera certainement les yeux fermés (enfin presque) même sans concentration.

Un débutant en guitare regarde ses cordes…et avec l’entrainement et la répétition du mouvement il n’a plus besoin de les regarder car le cerveau a mémorisé le geste…tout pareil je pense !

J’aime bcp cette vidéo elle me rappelle qqch : http://www.parapentiste.info/forum/incidents-accidents-de-parapente/big-sketch-t23111.0.html;topicseen

C’est l’histoire d’un fil où tout le monde est à peu près d’accord sur les grandes lignes mais qui ne cesse de se mordre la queue.

Alors quitte à tourner en rond, j’en rajoute une couche : le jour où une avalanche vous tombe sur la tronche, vous aurez beau faire des moulinets, avoir un airbag et un arva, la situation reste critique et vos chances de survie diminuent. C’est un fait. Ca fait partie du jeu.

Vous vous étiez pourtant renseigné à fond sur le domaine, vous êtes un skieur confirmé, il n’y avait pas de drapeau jaune ce jour là. Et pourtant, misère, la belle montagne se met à couler. C’est comme ça.

C’est une constante : l’être humain a en horreur le “défaut de maîtrise”. Moi même je m’applique parfois de manière obsessionnelle pour être le plus nickel possible. Je ne supporte pas quand ça part en couille et que ça me dépasse. Par contre, faire de la chiffonnade contrôlée, c’est agréable.

Quand la montagne décide d’envoyer une ridicule pierre de 1 kg sur l’épaule qui laisse impotent à vie, on n’y peux rien. Il n’y a pas de complot là-dedans. Mais notre égo et notre cerveau surdimensionné prennent toujours le dessus : on veut la maîtrise absolue.

Bien évidemment, “la nature plus forte que tout” ne dispense en rien de toujours vouloir s’améliorer dans sa pratique. Le fatalisme diminue les chances de survie. L’idéalisme aussi.

hum. revoila coriolis ?

je vois pas bien le rapport entre le sujet de yodav (i.e. vrac et honte de l’assumer) et la fatalité.