Suis-je prêt à mourir pour ma passion ?

J’ai le nom d’une nana qui vol et qui ne compte pas les risques, donc ta théorie tombe à l’eau (en même temps tu ne fais une généralité), je pensais a Eva et son vol dans le cunimb, et j’en connais 2 autres qui vol par chez moi qui n’ont rien à prouver face au danger et qui ne sont pas du tout axé sécurité abusive.
en réfléchissant un peut y en pleins qui me viennent a l’espris, Elisa houdry, maéva, seiko…
:ange:

La theorie du Bandit comme toute theorie sociologique est statistique.
Les contre exemple individuels ne sont pas vraiment des arguments tres forts contre cette theorie.

:bang: Je commence a defendre ce que raconte le bandit :affraid:
J ai de la fievre ou quoi … :mdr: :mdr:

On en revient toujours à la notion de maîtrise. On pense ne pas prendre de risques en pratiquant quelque chose dont on pense avoir le contrôle.

Murillo qui avait vécu un bon moment à Chamonix avait perdu bien + d’amis montagnards que de parapentistes.

Je n’ai jamais fais d’alpinisme au niveau d’Aurélien, et jamais fais de cascade de glace par exemple, mais je partage son avis sur l’aléa du vol en thermique.
Si il y a bien une chose qui caractérise le vol en turbulence, c’est l’imprévisibilité de la masse d’air, par définition invisible. Il ne s’agit pas d’une montée graduelle du risque où on a le temps de faire demi-tour à tout instant. Ce cisaillement de bordure de thermique peut fermer une plume à 1000m/sol ou peut fermer les 3/4 de la voile à 20 m/sol côté falaise avec les conséquences que l’on connait. Quand on fait de la montagne, le “risque” évolue de manière graduelle, on commence par un pâturage avec 20° de pente, on arrive ensuite dans un pierrier incliné à 30° et ensuite sur un glacier à 40° où l’on devine des plaques à vent au-dessus de nous. Chacun peut s’arrêter où il le souhaite, le risque est visuel (pour qui est capable de l’interpréter bien sûr), et la renonciation peut se faire à tout moment. La part laissée au hasard est très faible, encore une fois pour qui est en mesure d’interpréter la situation avec son expérience.
Comme Aurélien, c’est en vol rando que j’ai le plus la sensation de ne rien laisser au hasard, pas ou peu de vent, pas de thermique, il me reste à gérer le déco et l’attéro, choses que je pense être en mesure de maîtriser à 100%. Bref, plus de risque, plus de peur, et donc un maximum de plaisir de combiner le plaisir de la rando en montée et celui du plouf en descente.

J’en ai longuement discuté avec un ancien intervenant du forum dont les contributions étaient appréciées:
Voici son point de vue

[quote]En termes boudhistes, ça s’appelle “l’éveil”.
A un moment donné, ton esprit a fait son chemin pour intégrer de manière dynamique les données d’une situation et tu parviens automatiquement à un niveau de conscience supérieur du système dans lequel tu es plongé. Avant, tu volais comme dans un rêve, dorénavant ton être profond mesure la réalité de la situation. Donc bien des choses en toi peuvent être amenées à refuser ce qu’auparavant tu ignorais mais que tu es dorénavant capable d’anticiper.
Lorsque tu seras à nouveau intimement persuadé d’être au niveau de ce que tu vis, lorsque tu auras le sentiment d’être à ta place et de ne plus lutter contre ces périls qui ravivent en toi des souffrances psychologiques inconscientes, tu seras pour un temps dans une période de plénitude sereine favorable à la progression… jusqu’au prochain cycle de “réincarnation” de ton désir frustré. Et ça recommencera à l’infini ou jusqu’à ce que tu arrêtes de voler.
[/quote]
et il termine par:

[quote]A certaines périodes de sa vie, on peut aussi très utilement pour sa progression dans le vol, aller chercher ailleurs des sources de satisfaction de son “désir” en général.
[/quote]

Concernant la montagne, je suis pas vraiment sur que c est aussi sympa et graduel que tu veux bien le decrire dans ton message. Ca arrive un paquet de fois ou tu crois que tout est tranquille facile et ca bascule vers une situation chaude sans crier gare. Croire que tout est visible pour qui sait l interpreter en alpi est a mon avis un doux reve …
Quand tu prends des pavasses parce que ca parpine ou que ton collegue tombe dans un pot … c est pas tres graduel.

Olive, tu compares la “sanction” du risque parapente (la fermeture) avec le simple contexte du risque montagne (pâturage, etc.). Mais la chute de pierres ou de sérac est tout aussi imprévisible que certaines fermetures, l’appréciation de la qualité du rocher est tout aussi importante et parfois aléatoire que celle de la masse d’air, et on peut aussi ajouter l’évolution météo qui laisse parfois moins de temps d’adaptation au montagnard qui s’est fait surprendre qu’au parapentiste distrait ou inconscient.

Bref, quand on compare des activités comme le parapente et la montagne, je crois que l’engagement personnel joue un rôle bien plus important que l’activité elle-même.

A propos d’aspects personnels, Aurélien et Olive, est-ce que vous ne croyez pas que votre progression très rapide en parapente pourrait avoir influencé cette prise de conscience par rapport au risque?

EDIT: :+1: avec Akira!

Je viens de faire un peu lecture dans wiki sur les notions du risque etc… c’est très interessant!
Une des définition du risque est un état de coexistence d’un aléa et d’un enjeu.
C’est clair que l’enjeu de faire de la longue distance dans une aérologie printanière est séduisant, ensuite c’est la notion d’aléa qui fait la différence. Je persiste à croire qu’il y en a moins dans une pratique vol rando en air calme que dans une pratique en thermique (même analogie pour la montagne)

Après, il y a plusieurs facteurs qui entrent en jeu:

  • la perception du risque ==> est-ce que tous les pilotes se rendent compte que voler la plume dans la falaise représente un danger mortel qui ne dépend que de notre capacité à éviter une fermeture.
  • l’acceptabilité du risque ==> Sommes nous tous fais du même bois? Je me souviens de notre cross de Bisanne, quand on passait Roche Torse avec le sud bien marqué le cul dans les arbres, trois fois j’étais revenu à la charge, et chaque fois je me faisais détruire l’aile et enterrer en même temps, pi le Mathieu il arrive tranquillou, bras haut et vazy que je te passe ca comme papa dans maman :bu: . Bref, je pense que chacun a son propre curseur qui se fixe un peu ou il veut en fonction de notre nature et de nos expériences. Ce qui vient immanquablement faire référence à des notions comme l’aversion au risque (ou “pourquoi on préfère gagner 100€ qu’avoir 1 chance sur 8 d’en gagner 1000”) :wink:

Sinon, pour répondre à ta question, j’ai pas le sentiment d’avoir eu une progression “très” rapide, juste une “aversion au risque” bien marquée (je suis un grand froussard :clown: ) qui s’est révélée après quelques années de recul.
Enfin bon, ca ne m’empêche pas encore de faire du thermique ou du petit cross, mais ca me fait placer mon curseur en vol thermique plus tôt que la majorité des pilotes. Disons que le compromis plaisir/risque est (aujourd’hui) plus intéressant pour moi dans une pratique vol/rando. :coucou:

A la vue des accidents en montagne, parfois très injuste, genre les 9 alpinistes dans le mont blanc la semaine dernière sur une grande classique, ou le nombre de décès chaque année dans les avalanches sur des courses parfois débonnaires, je refuse à penser que le parapente soit nettement plus dangereux.

Il y a de toutes façons dans nos sports une grande part d’imprévu.

Pour moi le parapente, c’est un peu comme le ski en montagne ou en hors piste.
On peut se contenter de skier sur des courses très fréquentées, dont la neige est tassée régulièrement et quand il n’y a plus de neige fraîche, comme on peut se contenter de ne faire que des ploufs sur site ou en montagne en moyenne altitude.
Le risque sera donc très limité.

Mais fatalement, quand on pratique un sport, on a envie d’aller un peu plus loin. Descendre un champ de poudreuse, tenir en l’air en parapente, dans des ascendances… Puis aller encore plus loin, en crossant, ou en faisant un raid à ski.
L’analogie entre le cross en parapente et le raid à ski, me semble assez juste, car dans les deux cas, on parcours des chemins sur différentes orientations et on s’expose à des dangers, car il faut avancer sans cesse et parfois traverser “obligatoirement” des zones scabreuses. Alors qu’en skirando “classique” ou en vol sur site en local, on reste dans une zone avec une aérologie qui varie quand même beaucoup moins.

Personnelement je m’interroge également pas mal sur mon “avenir” dans cette activité qu’est le parapente, d’autant plus qu’on est deux à voler (ma compagne vole avec moi) et que je veux pas qu’il m’arrive de merde et encore moins qu’il lui en arrive une par ma faute sur un mauvais choix que j’aurai pu faire.

Clairement, suivant la pratique, aujourd’hui, je suis plus ou moins serein. Si je sais que je pars pour du vol rando sans vent méteo, ou alors que je vais voler sur site ou en montagne à des heures ou c’est plutôt cool, je suis pas stressé.
En revanche, quand je sais que je vais décoller à certaines heures pour faire du thermique et tenter de partir en cross, le stress induit n’est pas le même du tout.

Je ne sais pas si ceux qui interviennent sur ce post (flaille, aurélien) ont la même sensation.

Du coup, je sais que si je veux décoller serein et avoir 100% de plaisir c’est pas en partant faire du cross à 13h de l’aprèm au printemps à st hil, mais plutôt en allant me faire un vol du soir en face ouest, ou un plouf amélioré au pic saint michel à l’automne…

En gros, le thermique fort c’est pour se faire peur, tenter de pousser les limites, se sentir vivant quand tu poses…

Enfin, je le vois comme ca, mais c’est très personnel…

De toutes façons, je suis quelqu’un qui cogite beaucoup de manière générale, dans le vie, dans le sport… Je suis pas un fonceur et du coup passé 2h en l’air je suis pas à l’aise, je commence à avoir envie de retrouver ma vie de terrien.

Bref, on est pas tous fait pour les cross façons Guy Parat… Sans parler de la maîtrise technique de l’aile qu’il faut avoir, et que je n’ai pas forcément…

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Justement j’ai connu des gens qui, quand il recevait leur smic, allait au casino et pariait la somme sur une case à la roulette, rouge ou pair ou passe… 1 chance sur deux quoi…
On a pas tous la même notion du risque en effet ! :lol:

Manumonette parlait du ski de pente raide et non du raid à ski, -pour faire ressortir la notion de risque j’imagine- c’est pas franchement la même chose. La comparaison entre le ski de rando “classique” comme tu l’appelles et le le vol en bocal me semble bien tirée par les cheveux, ou alors on pratique pas le ski de rando de la même façon (il y a pas mal de sorties que j’assimilerais à des cross).
Je te rejoins sur le début de ton message ou tu dis que le parapente n’est pas forcément plus dangereux. Le risque, enfin pour moi, y plus fantasmé même s’il reste réel.

[quote]On a pas tous la même notion du risque en effet !
[/quote]
on est bien d’accord:)

Je pratique aussi le ski de rando (surtout en raids de plusieurs jours) et je trouve au contraire la comparaison avec le parapente assez pertinente.

Ski de rando à la journée : on peut faire demi-tour si on rencontre un problème (pente foireuse à traverser par exemple) ou si la météo se dégrade ; on n’est jamais très loin de son point de départ (même si on fait une belle course), etc.
Vol sur site : on peut aller se poser assez rapidement si nécessaire ; on n’est jamais très loin d’un endroit sûr pour se poser, etc.

Ski de raid (plusieurs jours de refuge en refuge avec ascension et franchissement de cols et/ou sommets) : l’engagement est plus fort ; on peut avoir à gérer des conditions de neige ou de météo délicates ou potentiellement à risques ; on est parfois très loin d’un refuge ou d’une vallée pour se replier ; l’appel à des secours peut être problématique, etc.
Vol de distance : engagement réel, pas toujours de terrain d’atterro tout confort pour se poser ; on peut rencontrer et avoir à gérer des conditions aérologiques difficiles, etc.

Ce ne sont bien sûr pas les mêmes activités, mais il y a vraiment, me semble-t-il, des analogies en matière d’engagement et de prise de risques de la part du pratiquant.

Marc Lassalle

C’est dans ce sens là en effet que je faisais la comparaison et marc a le même sentiment que moi.

Quand tu pars en cross, tu as l’angoisse de devoir vacher dans des endroits pas top, l’angoisse de pas forcément trouver le thermique qui te remonteras… Puis également, tu dois penser à ton retour à la maison, …
C’est une accumulation de facteurs de stress qui s’ajoutent au vol en lui même et qui peuvent entrainer des mauvaises prises de décisions, perturber la concentration du pilote…

Bref, c’est beaucoup plus demandeur psychologiquement. Il faut notament être capable d’abord de faire abstraction de la technique de pilotage pour se concentrer sur autre chose. Il faut aussi être dans un état mental où l’on est à 100% concentré sur son vol et non pas sur l’angoisse de pas pouvoir rentrer le soir pour aller chercher les gosses à l’école.

Pour moi, quand tu pars en cross, faut être dedans, et surtout faut être très bon pilote pour que “l’imprevu” ne viennent pas perturber ton pilotage et te foutre en danger.

Au même titre qu’en raid à ski, il faut avoir de la marge pour pouvoir prendre les bonnes décisions pour savoir faire demi tour, emprunter un itinéraire bis… quand tout te pousse à continuer ta course !

a++

pratiquant les deux je suis 100% d’accord !!!

si le parapente c’est dangereux,l’ennui,c’est mortel :mrgreen:

Je suis pas sûr d’en avoir la même interprétation: pour moi, c’est justement parce que tu zonais depuis quelque temps dans un thermique un peu pourri pour passer un point dur que ton “mana” s’est lentement effrité, là où finalement ça passait bien le long du relief. De mon côté j’avançais au relief mais je rasais pas le caillou du tout, et je prenais même bien large là quand il y avait un point dur. Comme c’était bien instable, ça permettait d’avancer sans perdre de gaz et sans pour autant coller le stab au rocher.

Il y a surement de ca, + une différence de niveau, mais j’ai la vidéo sur mon ordi, et je vois la vitesse à laquelle tu avances, les mains dans les poulies, attention, je ne dis pas que tu as une pratique engagée mais que l’on n’a pas les mêmes tripes, et ceci n’a rien à voir avec l’aile, quand j’avais l’atis et que ca tapait j’étais aps plus à l’aise :wink:
D’ailleurs, je me souviens que Flo avait déclaré forfait quelques minutes après moi, blasé par les fermetures qu’il prenait… bref, on dérive du sujet.

“Vivre nuis gravement a la santé”

“la vie tue”

“la mort fait partie de la vie”

“La Mort” le plus grand débat philosophique (ou pas) de la vie.

Etre près a mourir pour sa passion serai ce la une forme de tendance suicidaire?
J’aime ma passion mais je ne suis pas près a mourir, la peur de la mort nous permet d’établir des marges de sécurité et d’avoir des reflex de sauvetages.
Voila mon point de vu donc je vote “Non”

[quote]la peur de la mort nous permet d’établir des marges de sécurité et d’avoir des reflex de sauvetages
[/quote]
Ca je n’y crois pas en fait. Ou alors seulement dans des cas particuliers ou l’instinct de survie prend le dessus. Si les gens avaient réellement conscience de la mort, il n’y aurait pas tant d’accident bête.

J’étais hier sur la nationale qui vient du sud de la France (Sisteron) et je peux te dire que je pense que pas mal de gens n’ont pas peur de la mort.
Vu la façon dont ils se permettent de doubler sans aucune marge ou presque, moi j’appelle cela purement de l’inconscience.

certains au volant n’ont aucune perception de la vitesse des gens qui arrivent en face, ne savent clairement pas estimer la puissance de leur voiture, et combien de fois je vois des connards qui frôlent l’accident parce qu’ils doublent dans des situations très très limite.
Pire parfois certains arrivent à doubler sans visibilité. A ce niveau là, ce n’est plus de l’inconscience, mais carrément une mise en danger d’autrui délibérée. Bref, un acte criminel rien de plus. Et j’exagère pas.

Alors, soit ces gens la sont inconscients, soit très sur d’eux et persuadés que le mec d’en face s’écartera pour les laisser passer (il est vrai que sur une nationale, ça passe à 3 bagnoles)

Quel rapport avec le parapente ?

Je pense justement que c’est pareil qu’en voiture. On a clairement pas la même conscience du risque les uns les autres.

Comme je l’ai déjà exprimé plus haut “être prêt à mourir pour sa passion” ne veut en aucun cas vouloir dire “tenir des conduites suicidaires” !!!

J’ai voté “oui” car je pratique depuis longtemps des activités sportives (alpinisme, ski de rando, parapente) qui présentent potentiellement des risques qui peuvent mettre sa vie en danger et j’en ai conscience.
Dans chacune de ces disciplines j’ai le sentiment de pratiquer en mettant le maximum de sécurité.
Je n’apprécie en aucune façon les situations dangereuses et lorsque les conditions deviennent un peu foireuses en l’air je suis en général le premier à aller me poser.
Il m’arrive aussi de ne pas décoller (parce que je ne le sens pas) alors que d’autres pilotes sont en vol à ce moment-là.
Que représente un vol de plus ou de moins dans une vie ?

Mais je sais bien qu’il ne s’agit pas de sports de nature anodins, que le risque zéro n’existe pas et en parapente il m’est arrivé 2 fois de passer (par ma faute) à 2 doigts de la grosse catastrophe.
Je ne pense bien sûr pas à la mort lorsque je décolle (sinon je ne le ferais pas), mais intellectuellement je sais bien au fond de moi qu’elle peut malheureusement arriver.
Mais ce risque existe tout autant lorsqu’on se trouve en voiture par exemple et on n’y pense pas non plus bien sûr !

La différence fondamentale est que la voiture n’est pas une passion pour moi (mais il est difficile de s’en passer) alors que je choisis le parapente pour les joies et les émotions qu’il m’apporte alors que ce serait bien sûr tout à fait possible de ne pas le pratiquer (comme l’alpinisme ou le ski de rando d’ailleurs).

A+ Marc Lassalle

La vie est une maladie mortelle, sexuellement transmissible, qui s’attrape à la naissance.

Je sais qu’en faisant du parapente, je peux faire une erreur, ou être victime d’un enchaînement de circonstances, qui peuvent conduire à ma mort. Il en va de même lorsque je prend la voiture.
Mais dans un cas comme dans l’autre, je ne prend pas de risques supplémentaires (en plus de celui consistant à prendre l’air).