J’ouvre ce nouveau post pour discuter de la manière de piloter dans la turbulence.
Comme tout le monde, on m’a dit et répéter de tenir ma voile (appliquer un peu de frein) en turbulence lorsque j’ai appris le parapente.
Or, fort de mes 6 années de vols intensifs dans toutes les conditions de vols et après avoir visionné le maximum de vidéo d’accident de parapente, j’ai remis en question ce théorème et je ne tiens plus ma voile en turbulence pour ne pas la freiner et lui donner le plus de vitesse, tout en me tenant fortement aux élévateurs.
Pourquoi cette pratique contraire aux bonnes mœurs ? : pour éviter le décrochage et le sur-pilotage.
Jetez un œil sur cette vidéo, comme plein d’autres similaires que j’ai pu visionner: https://www.youtube.com/watch?v=hEBO2c9BKO4
La plupart des accidents sont la conséquence de sur-pilotage après un incident de vol en turbulence, ce qui amène la voile a décrocher ou partir en auto-rotation.
Faites un essai: faites asseoir quelqu’un sur une chaise, puis poussez le violemment en arrière.
Son premier reflex incontrôlable est de mettre ses mains en arrière pour amortir la chute.
Or la situation en parapente est la même, si l’on se sent tomber, on va mettre sans le vouloir ses mains en arrière, les freins en main, et décrocher sa voile involontairement. C’est pourquoi on voit les pilotes agiter les mains dans tous les sens et surpiloter avant de crasher.
Or lorsque je suis en zone turbulente, je pilote en faisant coulisser les mains le long des élévateurs et mon premier réflexe automatique en cas de fermeture va être de serrer les doigts pour m’accrocher à l’élévateur opposé à la fermeture en cas de départ en auto-rotation ou à m’accrocher aux deux élévateurs en cas de frontale.
C’est pas très académique mais c’est redoutablement efficace car je conserve systématiquement mon cap et ma vitesse.
je me suis pris un paquet de fermetures et frontales, plus ou moins violentes, sans décrochage ni autorot jusqu’à ce jour.
Je ne dis pas que ma pratique va révolutionner les statistiques d’accident de parapente, mais j’aimerai ouvrir le débat, afin de savoir si il ne serait pas temps de remettre en question ce fameux dogme de “tenir sa voile en turbulence”.
En ce qui me concerne, vitesse et cap sont mes priorités et si je pilote toujours ma voile en turbulence, je ne la freine jamais.
Merci pour vos avis, retour d’expérience et commentaires constructifs sur le sujet.



