Une pensée émue....

Pour rebondir sur ce thème je me permets de vous mettre le lien renvoyant à un rapport d’accidentologie 2011 de la FFVL (certes ça fait 4 ans mais je pense que les conclusions tirées doivent être assez récurrentes)…
http://federation.ffvl.fr/sites/ffvl.fr/files/accidentologie%20parapente%202011.pdf

Et pour les feignants je vous mets un copier/coller de la synthèse du profil du pilote ayant déclaré un accident:

7/ Commentaires :
Même si l’exercice à ces limites et que toutes les situations et conjugaisons de risques peuvent avoir
des effets bien différents, voici le profil moyen du pilote ayant déclaré un accident en parapente en
2011. Il se dessine comme étant un pilote expérimenté pratiquant loisir sur site avec une aile de
niveau plutôt accessible. Ce jour là, il vole dans des conditions fortes et a eu des difficultés à gérer sa
fin de vol par manque d’attention ayant conduit à une erreur de positionnement et/ou de pilotage.

Il ressort clairement que ce ne sont pas tant les pilotes débutants qui vont le plus souvent au carton mais plutôt des pilotes expérimentés qui se sentent (trop??) en confiance car volant sous une aile “facile” et sur un site qu’ils connaissent bien.
Il est fort possible que en marge du risque à se mettre en l’air dans des conditions trop fortes, le risque principal soit celui de la routine qui s’installe dans le pilotage, dans la préparation, dans l’approche du terrain, dans cette repose au déco qu’on a si souvent pratiquée, etc…
Etant encore full débutant j’en suis toujours au stade où je vérifie 10 fois si mes cuissardes sont bien attachées donc je ne pense pas encore être concerné par ce genre de problèmes, mais en souvenir de l’époque où je volais en planeur et où effectivement j’avais commencé à traiter mes prises de terrain ou mes transitions en circuit de manière un peu trop floue au prétexte que j’avais dépassé la centaine d’heures de vols… j’essaierai cette fois de ne pas refaire les mêmes erreurs le jour où j’aurai coupé mon cordon ombilical (la liaison radio avec mon instructeur à l’aterro :boude: .

Bien sûr que, avec un peu de stress, on est bien + vigilant et on contrôle plutôt 2 fois les choses, presque chacun d’entre nous l’aura constaté lors d’un vol de reprise ou sur un déco inhospitalier.
Toutefois, il faut noter que les débutants volent moins que les expérimentés, donc peut-être que ce sera proportionnellement la même chose si on comptait en vols, ou en temps de vol.

Ca fait plaisir de voir un débutant s’intéresser à la sécurité :pouce:

xave06, je te conseille la lecture du site www.mentalpilote.com si tu veux approfondir le sujet.

Après on peut s’interroger sur quels critères est fondée l’affirmation “pilote expérimenté”. Sur le nombre d’années de licence, sur l’appréciation du pilote ou de son entourage, etc.
Puis l’expérience sans la maturité pour l’exploiter est comme des connaissances sans l’intelligence pour les utiliser.

Les facteurs humains c’est définitivement compliqué. La même situation ne créera pas le même stress et ne conduira pas aux mêmes réactions ou… non-reaction.

Ce qui est certain, c’est que si l’accident arrive c’est que les capacité du pilote ont été dépassé par la dégradation de la situation.

La meilleure solution sera sans doute toujours à chercher, autant que possible, en aval. Éviter de se trouver dans une situation compliqué, appelé possiblement à se dégrader plus encore, sera toujours plus efficace que d’essayer de la gérer voire récupérer.

Il n’est pas question de ne plus voler mais de voler en tentant de prévoir et d’éviter les situations pour lesquelles on risque de ne pas être armé.

Il est certain que pour espérer y arriver, la 1ère exigence est de se connaître soi-même et cela honnêtement et non pas au travers de la lentille déformante de son égo.

Bonne nuit,

En aval ? A l’hosto ?
Tu veux dire en amont, non ?
Un peu de fatigue a cette heure tardive ?

C’est tout à fait vrai. Est-ce qu’un pilote ayant son BPC, par exemple, est forcément un pilote expérimenté? J’en ai vu récemment 2 ou 3 avec un niveau affligeant. Technique affligeante et mental affligeant : “j’ai mon BPC donc je vole bien” alors que le pilote est en sursis… D’ailleurs je suis le premier à applaudir quand la fédé décide d’augmenter le niveau du BPC. Par contre faut aussi éviter les passes droit (et je suis mal placé pour le dire, c’est un pote BE qui me l’a filé alors qu’on buvait des bières. A ma décharge on cross ensemble donc il connait vraiment bien mon niveau.)
Donc je me demande aussi quel est le critère pour affirmer qu’un pilote est expérimenté.
Ça me fait un peu penser aux communiqués lors des cartons en ski en rando : “un skieur expérimenté a été pris dans une avalanche”… C’est quoi un skieur expérimenté? Quelqu’un qui est passé entre les gouttes 200 fois?

on peut aussi s’interroger sur ces définitions là :

[quote=“Lololo,post:126,topic:56268”]
bien sûr c’est forcément les autres :wink:
et sur notre reaction quand on est affligé …
bref, essayons de ne pas ajouter de l’aproximation aux approximations, meme si il y aura tj une marge d’appréciation.
y a qq pages surement pas loin du sujet par là : http://www.parapentiste.info/forum/techniques-de-base-du-pilotage/tangage-et-roulis-au-bpc-t39481.0.html

dans le contexte du rapport d’accidents, “experimenté” se veut (à mon avis) factuel, donc (j’imagine aisément) pas qqun qui est à sa premiere saison, ni à sa premiere trentaine/cinquantaine de vols.
je traduirias par “non débutant”.

C’est bon ça ! :pouce:
C’est vrai “qu’avant” le signe de la performance et de l’expérience c’était les vertèbres cassées. Pilote expérimenté et pas de blessures ? Alors c’est que t’es passé entre les gouttes… Ça va venir…

Tous ensemble : hou! hou! honte sur frère lololo! hou! hou!. Enfin bon, c’est pas comme si t’avais payé ou couché pour l’avoir.

Il ne s’en souvient peut-être pas, l’alcool aidant :prof:

Ben pour le coup oui, c’est les autres! :wink:

Houla malheureux, je ne te parle même pas de gestion de tangage ou de roulis, juste de pilotes ayant le BPC et incapable d’arriver à décoller sans vent et/ou de se jeter dans le trou avec la moitié de la voile fermée (bon pour le coup c’est vrai que c’est de l’incapacité à gérer du tangage au sol). Voire de comprendre que freiner à l’attéro n’est pas optionnel…

C’est possible que ce soit ça, mais alors pourquoi ne pas dire “non débutant”? Parce que pour le coup, “expérimenté” ça couvre du autonome sur site à champion du monde de parapente. Donc dans des stats…

Arff, arrêtez, c’est pas drôle, il a bien fallu que je l’ai mon parrainage pour la qbi… :canape:

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Ben perso je vois pas le pb… si c’est un gars qui te connait bien, avec qui tu voles souvent ensemble et qui connait ton niveau et ta palette de pilotage,je vois rien de gênant la dedans, bien au contraire, c’est même encore mieux qu’une journée d’évaluation où forcement l’évaluateur ne peux voir que ce que tu produis cette journée là.

C’est presque comme au bowling, faire un strike tout le monde c’est faire, les enchaîner là ça devient plus dur !

Norbert

L’année dernière j’avais posté sur les dangers du vent à partir de 20km/h dans les reliefs.
Semaine dernière je vole à Annecy avec du biroute 20 N annoncé (voyant rouge) et une nouvelle voile, la Cayenne 5 pour ne pas la nommer.
Tout se passe bien, je vais même au roc des Boeuf et retour direct à Planf avec 22 à 30 dans le nez (voyant rouge clignotant + sirène).
J’atterris, et fais quelques photos avec un ami alors que plus personne ne décolle et plus personne n’atterrit à Planf.
Après 45 minutes je vois une Enzo 2 scotchée au dessus de l’attero entrain de se vriller de tous les cotés.
Le type se pose bien, sans problèmes et me dit qu’il était a fond de barreau pendant bien 10 minutes à essayer d’avancer.

Le lendemain re belote, N prévus 20km/h. Je refais le même circuit vers le roc des Boeufs, retour direct, le vent a l’air moins fort. J’ai 10 minutes d’avance sur mes copains, j’arrive 200m plus haut que planf, je me détends et décide finalement d’attendre aux dents. Direction l’épaule, je quitte le plateau au-dessus et derrière le décollage.
Le ciel se couvre complètement et au bout de 5 minutes la brise s’arrête et je ne ressent plus que le N.
D’abords les commandes deviennent floues, molles, puis devant l’impossibilité de manœuvrer, ma sellette s’allège alternativement à gauche et à droite, asymétrique gauche, asymétrique droite, attaque oblique. Je me rends compte que je suis hors tempo ou en sur pilotage. Je relève les mains, je récupère la voile, virage à 90 vers l’attero.
3 voiles à 50 m de moi ont tout vu et n’ont absolument rien subi.
Je n’ai plus eu ce genre de sketches depuis bien 5 années et je m’étais interdit de voler dans des conditions où ça pouvait arriver. :bang:

Je me rends compte que même avec de l’expérience et une volonté affichée de rester dans les clous, ça peut déraper à tous moments.
Je pense réduire la marge de vent à 15km/h pour mon voyant rouge.

En tout cas une pensée pour Seb :coucou: aujourd’hui qui s’est fait tres mal hier suite a un vrac et secours qui se fait opérer aujourd’hui du bassin.
Courage à lui et remet toi vite sur pied. :pouce:

Norbert

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Exact, merci pour la rectif. :pouce:

bon, faudrait ressortir les dossiers :ange: je crois me souvenir d’un léger hors terrain et d’un petit arbre … ?
retrospectivement, avec le recul, c’etait affligeant ?

et je suis le premier, sur certains de mes décos notamment, à me dire que vu de l’exterieur ca doit ressembler aussi à qqchose de plutot affligeant … :canape:
et puis je me console en regardant des exemples affligeants : https://vimeo.com/94037970 :wink:

bref, on a vite fait de balancer notre affliction sur les autres, mais je crois que le message qui est derriere “expérimenté” c’est sans doute pour souligner que non c’est pas les autres … :prof:
des qq echos off-record que j’ai pu avoir des cartons tragiques, le niveau était loin d’etre affligeant.

Pour moi, il ressort seulement de cette “analyse statistique” de la FFVL que :

  • en moyenne les pilotes ne sont pas débutant (c’est quoi débutant?)
  • le niveau de la moyenne des “pilotes expérimentés” de la FFVL n’est pas suffisant (analyse et pilotage).

Mais de là à dire que les touts débutants sont plus en sécurité il y a tout un chemin d’interprétation (j’ai bien compris que ce n’est pas ce que tu dis). On ne prend pas en compte par exemple l’intégrale du nombre de vol : Le nombre de carton des débutants ramené au nombre de vol qu’ils ont fait depuis le début de leur carrière de pilote et peut-être plus élevé que pour la moyenne des pilotes “expérimentés”.

Et puis, il faut bien comprendre qu’individuellement les statistiques ne sont pas interprétables à l’identique : On dit que l’avion est le moyen de transport le plus sûr (je n’ai pas vérifié mais c’est un exemple). Cela sous entend que le rapport du nombre de morts par an en avion et du nombre de personne qui ont pris l’avion et plus faible que celui de la voiture. Mais si on s’intéresse à tout les individus qui meurent en avion, ils ont touts pris infiniment plus leur voiture que l’avion…

Quel est pour chacun le risque individuel de cartonner à chaque déco ? Pas sûr qu’avec une étude statistique aussi peu exaustive on puisse aller bien plus loin qu’une analyse de comptoir.

J’ai vu qu’il y avait eu un accident supplémentaire hier à Gap d’une de notre communauté parapentesque…bon rétablissement.

Thomas.

Exactement! Mais j’ai freiné pour pauser dans l’arbre!!! Et tous les pilotes présents ont confirmé que c’est l’arbre qui a traversé le terrain… :canape:

Plus sérieusement, on peut quand même faire un léger distinguo entre se foirer une fois dans des conditions péteuses en plus de 1000 attéros et systématiquement faire de la merde avec un beau niveau marron de validé par un pote, qui pour le coup connaissant ton niveau, n’est peut-être pas tant un vrai pote… Mais je conçois parfaitement que mon niveau puisse paraître affligeant pour d’autres pilotes!