Comme je ne sais pas à quoi tu fais référence sur les actions de fond (de mon point de vue, ça devrait se décider à l’AG) ; je ne peux que suggérer de mettre en avant et soutenir les clubs-écoles, seule structure qui peut accompagner les pilotes tout le long de la saison, s’adaptant aux situations aérologiques variées que l’on rencontre en vrai (et indépendamment de la pression de jouer son gagne pain).
Derob
P.S. Bien aimé le reste de ton message.
P.P.S. wowo : “je n’y vois aucune intention anxiogène. Juste le terrible constat d’une dramatique réalités.” Merci de cette démonstration de mon propos.
C’est vrai il est pas mal, j’aurais pu le faire volontairement celui là
Peut-être qu’il faudrait remplacer le mot peur par crainte alors… Par ce qu’effectivement, pour moi il y a deux type de peur. Celle qui bloque, qui fait faire des actions irréfléchie, qui réduit le champs visuel et cognitif, qui utilise le cerveau reptilien. Et celle qui s’anticipe, qui laisse place à l’analyse via le cortex à la réflexion, à l’adaptation de solutions élaborées pour faire face au problème. La seconde est donc plus une anticipation de ce qui pourrait se passer si, une conscience des risques, une crainte.
Personnellement en parapente je n’ai jamais eu à faire face à cette peur qui fait que certains pax essayent de grimper aux suspentes ou ont les jambes complètement coupées dès que la pente devient trop forte. Si tel est le cas un jour, je pense que je marquerais au moins un temps d’arrêt dans ma pratique, car cela voudra dire que ce sera allé trop loin.
Donc cette peur là, on est d’accord, elle ne doit pas être présente dans notre activité, mais l’autre, la crainte, ou appelez là comme vous voulez, me paraît essentielle pour les marges, la pratique en sécurité de la magie de voler.
j’ai déjà évoqué sur ce forum le livre de François Suchel " 6 MINUTES 23 SÉPARENT L’ENFER DU PARADIS" cf. “http://www.portail-aviation.com/2016/01/livre-6min23.html”. Il y détaille son expérience de pilote de ligne, et notamment les blocages rencontrés chez Air France concernant l’amélioration de la sécurité: blocages liés à une culture du risque défaillante et à un orgueil incommensurable associé à la “connaissance” Air France dont le slogan interne de l’époque: “Chez Air France on apprend à voler même aux oiseaux”.
Il faudrait peut-être arrêter de penser que nos écoles sont les meilleures, que notre enseignement basé sur une théorie pesante est adapté, que les brevets règlent tout.
Le pilote le plus sûr que j’ai rencontré jusqu’à présent n’a aucun brevet, il a quelques milliers de vols derrière lui, il se la pète pas, il est discret, zéro compète, la méca-vol il s’en tape; il vole sans secours, sans radio, sans vario, il est toujours au dessus, et il aligne les heures… En revanche, il observe constamment, et il n’hésite jamais à renoncer, même après une longue rando …
L’alerte Aigle Futé est un avertissement, c’est déjà ça. “Augmentons nos marges de sécurité” nous dit-il; certes, mais sur quelles bases ? dans quelles circonstances ? pour quels risques ? J’ai récemment rencontré une jeune pilote, en attente de validation de la partie pratique du BP. Visiblement, elle n’a pas conscience des risques. Ou juste une très vague conscience. C’est normal direz vous, quand on est jeune on se croit immortel. Ces stages successifs ne lui ont rien enseigné dans ce domaine. A mon avis, il est clair que dans notre milieu (mais on va dire en France en général, et j’inclus la FFVL) la culture du risque est négligée (de même que la prise en compte des facteurs humains) et si plus d’actions étaient menées à ce niveau, les comportements changeraient.
Des actions de fond… oui si on a validé leur pertinence! J’ai malheureusement bien peur que ce soit encore de l’empirique. Où est l’analyse qui a permis de déduire que ces actions seraient efficaces? Ou est-ce encore un dogme?
Pour ce qui concerne le chant du vario wowo représente un parfait contre exemple, il est d’une grande constance à prôner une pratique aux risques minimisés et plus généralement le forum donne une grande place à ne pas oublier que le parapente ce n’est pas équivalent à aller faire un footing
wowo est justement le parfait exemple que la culture du risque est négligée: il est bien l’un des rares sur le forum à mettre en évidence l’importance du comportement bien avant la technique. Et bien plus nombreux sont ceux à le qualifier de père la morale …
Est-ce que le médecin qui annonce un cancer à son patient est dans l’action anxiogène ou ne fait-il que informer d’une réalité réalité certes terrible mais néanmoins nécessaire pour agir dans un espoir de mieux-aller ?
Ce n’est pas comme si il n’y avait pas eu ces 3 décès depuis le 1er janvier 2017, ce n’est pas comme si il n’y avait pas eu près de 17 accidents fatals en moyenne sur les 3 dernières années. Alors oui, sans doute que que ce message peut faire peur mais alors on peut espérer que le pilote à qui ce message fait peur. Que ce pilote alors se pose clairement la question ; pourquoi et que faire pour ne pas la ressentir cette peur ?
Après je trouve personnellement que c’est facile et pas cher de faire un procès gratuit sur les actions qui se font. D’accuser autrui de s’exonérer de leur responsabilité sans (vouloir) d’avoir ce qui se tente de se faire collectivement pour aider les individus à ne pas finir victime.
Je ne veux/peux que parler de l’environnement associatif qui est le mien, à savoir les clubs et la Ligue auxquels j’adhère. Des bonnes volontés se rassemblent et réfléchissent comment agir en complément de ce que fait la fédé avec l’action “Voler Mieux” (par exemple) Mais il est certain que tous les projets possibles ne pourront devenir des actions efficaces que si se regroupe derrière une grande majorité des pratiquants.
Il faut arrêter de jeter le bébé avec l’eau du bain, ce n’est pas ainsi que les choses évolueront plus positivement.
Après peut-être que tout simplement c’est moi qui ne comprend pas ton message, dans ce cas désolé. C’est vrai que la communication très “virtuelle” sur un forum ne facilité pas toujours forcément la compréhension réciproque. Et d’incompréhension en incompréhension, on en arrive assez facilement à un dialogue de sourd, c’est dommage.
Reste aussi les réactions de Fabrice pour lequel j’ai beaucoup d’estime pour l’avoir vécu sur le terrain en très bon pédagogue sur les EA et leur gestion dans les tentatives de vol de distance. Je comprend aussi ses arguments sur ce qui pour moi aussi n’a pas été une réussite de la part de la fédé, la gestion de la crise VNH d’après Piedrihta 2011. Maintenant je ne peux pas le rejoindre dans sa critique d’absence d’analyse sur la pertinence des actions fédérales ou autres. S’il fallait embaucher un cabinet d’expertise pour analyser chaque action mise en œuvre, il est probable que nos cotisation connaitraient une inflation encore plus sévère qu’elle ne l’est déjà. Et si cette critique n’a d’autre intérêt que pour remettre une couche sur l’affaire des VNH,je n’y vois rien de constructif.
@ Edae, Christian-Luc, cela rassure que d’autres voient aussi comme prémice à l’espoir d’une amélioration probante de nos statistiqye accidents, un changement d’une mentalité (d’une morale) dans la conception de notre pratique. la question à se poser, est ;
Est-ce que l’acceptation “consciente” d’un risque énorme de perdre sa vie dans une activité de loisir est normale et acceptable ?
Wowo, je soulignais juste la contradiction contenue dans la suite de tes deux phrases.
Je ne sais pas ce que tu ne peux pas comprendre de mes propos ; en tout cas, je comprends les tiens sans problème, on nous en rabâche les oreilles sur tous les sujets. J’ajoute que la promotion du drame a toujours pour effet de tuer toute possibilité de débat, et justifie des mesures d’urgence à venir prise bien souvent unilatéralement.
Mais on peut voir le problème de l’accidentologie avec un angle tout à fait différent. Comment (te) le faire comprendre ?
Ah, j’essaie de mettre sur la voie.
Ca fait un moment que je veux essayer d’écrire un texte qui s’intitulerait “Plaidoyer pour le vol plaisir”. Ca part de ce que je peux voir autour de moi, la très grande majorité des pilotes que je connais. C’est une façon de voir l’activité (et on peut ne pas être d’accord) qui nécessite d’être écrite pour être cernée. A partir de ces constats, et de cette façon de voir l’activité, c’'est tout un programme (= un ensemble d’action) qui en découle, y compris pour l’accidentologie. Et il est évident que la stratégie de “faire peur” pour faire baisser l’accidentologie n’aurait pas sa place dans cette orientation de “vol plaisir”.
Je pensais que ce genre d’orientation de fond se discutait et votait en AG fédéral (au moins tous les 4 ans), mais de ce que je comprends du fil dédié, ce n’est même pas la peine d’y penser.
Je ne vois pas pourquoi on ne devrait pas se servir des expériences passées… d’autant on apprend le + de nos échecs. Il y a plein d’enseignements à tirer du scandale des VNH… par exemple sur son coût : 600 000€ aux compétiteurs pour quel résultat?
Une action fédérale qui n’atteint pas l’objectif visé représente un coût pour ceux qui auront investi dedans, il est donc normal de se poser la question de sa pertinence.
En tant qu’employé, irais-tu proposer une modification sans l’accompagner d’une probabilité des bénéfices attendus?
Ce n’est peut être pas faire peur qu’il faut utiliser du coup, mais faire prendre conscience…
Pour moi, avoir pleinement conscience que la pratique du parapente peut tuer, n’est pas incompatible avec le fait de me faire plaisir quand je vole. Non pas par ce que je me considère comme un superman intouchable, mais tout simplement par ce que j’ai l’impression de tout mettre en œuvre pour ne pas que l’accident arrive. Par ce que j’essaye d’être justement pleinement conscient de ce qui peut se passer pour agir avant (marges spatiales, temporelles, de niveau) et ainsi essayer de tout faire pour voler sereinement. Peut-être un jour je me rendrais compte que cette anticipation n’aura pas été suffisante, et j’espère que l’analyse de la situation me permettra de suffisamment comprendre pour ne pas laisser place au doute qui serait fatal à mon envie de voler, mais en attendant je préfère largement comprendre l’accidentologie des autres pour essayer de tout faire à mon niveau pour que cela ne m’arrive pas et ne garder que le plaisir du vol.
@derob :
Concrètement, dans ce texte que tu écrirais, comment aborderais-tu les problématiques du danger, du risque, de l’accidentologie, etc. ? (si tu voulais l’évoquer bien sûr )
Et de la part de la FFVL, comment le pourrait-elle?
Ces domaines sont inhérents au parapente et, me semble-t-il, et sont très liés à la peur qu’ils inspirent. Comment en parler, comment communiquer (sous forme de slogans, par ex.) pour que le message soit perçu et compris par le plus grand nombre sans que cela n’implique une pensée vers le danger et la peur qu’il inspire?
Par exemple, l’affiche de belles gambettes avec la mention “ne pas oublier de mettre ses cuissardes” (ou à peu près ) bien qu’elle fasse sourire et soit très visible, fait référence à ce qui se passe quand on les oublie…
Bref, que proposerais-tu comme alternative à ce dernier message de la FFVL ?
Pour revenir un petit peu à la sémantique je pense que nous devrions apprendre, et maintenir cette connaissance/expérience, de ce que j’appellerai “l’appréhension” dans notre pratique.
Les effets négatifs, voir accidentogènes, de la peur ont déjà été évoqués, et je les partage.
Mais, à mon avis, l’appréhension est salutaire et peut être un des paramètres amenant aux mesures de prudence nécessaires dans certaines situations.
Un dictionnaire donne comme définition : anxiété, crainte vague difficile à préciser.
L’intérêt est d’y associer la définition du verbe qui, sémantiquement, lui correspond. A savoir “appréhender” : procéder à l’arrestation (là nous ne sommes pas concernés), craindre, redouter et … comprendre.
Et c’est bien cette notion de crainte associer à la compréhension qui me semble pouvoir être un bon outil pour notre sécurité. Je ne me souviens pas avoir eu peur en parapente, y compris lors d’une collision en vol. Mais des appréhensions, ça oui, j’en ai eu et j’en ai régulièrement. Quand elles se présentent je m’efforce de les analyser.
De quelles appréhension s’agit-il ? sur quels éléments (concrets ou subjectifs) est-elle basée ? que puis-je ou dois-je faire pour la maîtriser ? ou bien comment faire avec si cela se produit en vol.
Une appréhension non comprise/maîtrisée avant le décollage m’amène à ne pas décoller.
Je me souvient qu’à mes tout début, j’avais exprimé cette appréhension qui était souvent présente avant mes vols à un de mes moniteurs. En réponse il m’avait dit que c’était une excellent chose, car celui qui n’avais jamais d’appréhension n’était pas toujours en sécurité.
Bon vols à tous (pour ceux pour qui les conditions météo le permettent …)
Il existe plein d’activités de loisir (autres que le vol libre) qui sont susceptibles de mettre sa vie en danger et qui sont pourtant très largement pratiquées !
Exemples (parmi d’autres) : ski de randonnée, alpinisme, ski de couloir, ski hors-piste, plongée sous-marine…
Personnellement j’ai pas mal pratiqué le ski de randonnée (que je pratique encore occasionnellement) ; je connais des amis qui sont partis dans une avalanche (et qui s’en sont heureusement sortis vivants) ; je sais que le risque nul n’existe pas et qu’il y a chaque année plusieurs dizaines de morts en ski hors-piste ou en ski de randonnée (au moins 5 skieurs décédés d’ailleurs depuis la semaine dernière en France ).
Je sais bien qu’il y a des risques potentiels ; j’essaie de les minimiser au maximum dans ma pratique (bulletins nivo-météo, orientation et inclinaison des pentes parcourues…), mais il est clair quelque part que la joie et l’émotion ressenties dans ce type de sports de nature (dont le vol libre) sont justement quelque part liées à cette nécessité de gérer ces éventuels risques potentiels.
On sait que l’on peut se retrouver dans des situations où sa sécurité (et parfois sa vie) dépendent justement des choix personnels que l’on fait dans ces moments-là.
Sinon il y a aussi la belote, le billard ou la pétanque (bien que recevoir une boule sur la tête constitue un risque potentiel non nul. ).
Je suis bien d’accord avec la phrase suivante : “le plaisir avant tout”, mais on sait aussi que le risque zéro n’existe pas et chacun choisit ses marges de sécurité, son type de pratique, son matériel… en fonction de ses choix personnels vis-à-vis des risques potentiels et aussi de l’intensité des émotions qui sont recherchées.
Non pipou, je m’y refuse ici ; cela nécessite d’écrire un texte un peu long qui décrit une orientation. C’est cela qui conditionne le reste. C’est un tout, et c’est du long terme. Juste donner des exemples de mesures sans la motivation ne servirait à rien ; il suffit de voir les incompréhension sur ce fil pour s’en convaincre.
Tiens, pour rebondir sur ce que vient d’écrire Marc Lassalle : il cite des sports “engagés” largement pratiqués ; tu remarqueras que dans aucun de ses sports, il n’y a de compétition. (Quoique, vu l’orientation actuelle, je n’en suis plus si sûr.) Ca me parait une évidence que si on met en avant la décision de ne pas voler, le fait que voler est une décision personnelle, que la conduite de son vol est une décision personnelle, aller poser ou non, respecter ses limites, etc. n’est pas cohérent avec l’existence de la compétition qui valorise exactement l’inverse. Et je ne parle pas de gagner sa vie avec, là, on est carrément dans un autre sujet.
Pour le dire autrement, une optique “plaisir” et une optique “performance” ne conduira pas aux mêmes priorités d’actions (collectives). Je pense par exemple, à une personne célèbre de ce forum qui a déjà fait les frais de cette optique performance, et qui les fera encore (avec sa nouvelle voile perf). A mettre en regard d’une signature d’un autre membre sur ce forum qui est, de mémoire : “un plouf, c’est un vol” (ou quelque chose comme ça). Une optique “rentabilité économique” conduira aussi à d’autres choix de priorités.
C’est juste pour effleurer le sujet, mais l’idée est là. Plus plein d’autres choses (la pratique du parapente, c’est une journée complète voire plus (+), pas juste du vol, etc. ; prise en compte de l’évolution incroyable des outils de prévis météo ; et bien d’autres choses encore).
Pour compléter ma réponse, demander à un laboratoire de recherche universitairetravaillant sur la sécurité son avis sur une mesure ne va pas ruiner la fédération, je suis sûr que la fédé pourrait signer un partenariat pour obtenir des conseils, avis pour quelques dizaines d’heures de travail par an.
Pourquoi se priver de telles dépenses, qui sont modestes ( quelques milliers d’euros), sur un sujet aussi important?
Juste pour ton information : il existe depuis de nombreuses années des compétitions de ski-alpinisme avec de multiples épreuves (dont la célèbre Pierra Menta dans le Beaufortin), des championnats d’Europe et du monde, des équipes de France, etc. exactement comme pour le vol libre.
Mais mon approche personnelle du ski de montagne est comparable à celle du vol libre : pratique loisir uniquement et il ne me viendrait pas un instant à l’esprit de m’inscrire à une compétition de ski-alpinisme (pas plus qu’à une compétition de vol libre).
J’ai pourtant participé à de multiples épreuves de course à pied sur route en compétition ou à des épreuves d’athlétisme sur piste.
Mais je connais peu de gens qui courent sur route ou sur un stade juste pour le plaisir (en forêt, dans des parcs ou dans la nature oui bien sûr ).
(@) Derob, Ok pour la contradiction que l’on peut trouver dans la suite de mes deux phrases que tu invoques. Cette contradiction toi tu la vois au travers de ta lecture déjà du mailing fédéral, tu y vois une tentative de faire peur pour faire réagir. Alors que moi justement ma lecture en est différente, moi j’y vois une information d’une réalité qui devrait nous faire réagir. Nous sommes tous différents, jusque dans la perception d’un même message. C’est certainement un exercice parmi les plus difficile que d’arriver à écrire un message “universel”.
Dans tous les cas j’aurai plaisir et intérêt à lire ton “Plaidoyer pour un vol plaisir” de même que si tu pouvais nous exposer comment toi tu communiquerais sur cette réalité de trois morts dans les six premières semaines de cette nouvelle année alors que l’on sait que les mois les plus accidentogènes sont encore devant nous. Comment toi tu appellerait à une pratique plus réfléchie, plus sécuritaire ? Dommage que tu ne veuille pas t’engager à tenter à plus expliquer ta vision du vol plaisir.
(@) Fabrice, Bien sur que tu as raison en disant ; “Je ne vois pas pourquoi on ne devrait pas se servir des expériences passées… d’autant on apprend le + de nos échecs. … … … Une action fédérale qui n’atteint pas l’objectif visé représente un coût pour ceux qui auront investi dedans, il est donc normal de se poser la question de sa pertinence. … En tant qu’employé, irais-tu proposer une modification sans l’accompagner d’une probabilité des bénéfices attendus?”
Seulement ce n’est pas en bloquant sur les “échecs” (ou que l’on considère comme tels, à tort ou à raison ce n’est pas le propos ici) et en condamnant de ce fait dans des procès d’intentions tous les projets et actions ultérieurs de ceux que l’on estime responsables (surtout qu’il n’y a pas qu’eux dans les projets et actions actuels et qu’entre temps et dans les temps à venir du sang neuf est aussi intervenu ou interviendra) que ce n’est pas ainsi que l’on fera évoluer positivement l’histoire. Bien sur que dans ma vie professionnelles il me fallait accompagner un projet que je soumettais d’une étude sur les retours à en attendre. Mais pour autant mes projets n’étaient pas condamnés d’avance à l’aulne des échecs d’autres projets d’autres collègues.
Après oui, réfléchir à une approche future plus scientifique et validé par des spécialistes du domaine n’est pas une mauvaise idées en soi, sil réellement cela peut rentrer dans le budget fédéral (je pense que oui) et si cela ne sert pas pour régler les comptes du passé mais bien pour améliorer le présent et futur. Mais il me faut rajouter que pour l’avoir vécu dans ma vie Pro dans les mines, certains “spécialistes” de la sécurité sont comme nos politiciens bien trop déconnectés de la réalité du terrain pour que leurs réflexions soient seulement possible à mettre en œuvre.
(@) Chamalo, totalement d’accord avec toi là.
(@) Maurice, oui la sémantique est certainement importante pour la compréhension et l’acceptation d’un message par le plus grand nombre. Le hic est que le plus grand nombre ne partage pas malheureusement pour un tas de raison la même sémantique. On n’a pas tous eu le même parcours sociale/scolaire/professionnelle/etc.
(@) Marc, je comprend bien (je pense du moins) l’esprit de ton post et j’admets volontiers que si je préfère le parapente à la belote c’est bien que la gestion des risques potentiels de la pratique participe au plaisir que je ressens. Mais justement je souhaite pour cela reste un plaisir gérér ces risques potentiels pour en minimiser au maximum leur dangerosité (en espérant être compréhensible) Si je ramène cela aux jeux de carte, je ne me vois pas miser gros si j’ai pas de jeu dans la main. Je ne m’imagine pas jouer dans l’idée d’avoir toutes les chances de perdre (en espérant être compréhensible, bis)
J’espère bien que même les fanas de la course sur route le font bien pour le plaisir même si celui-ci peut être difficilement compréhensible pour l’amateur de trail en montagne et que… la réciproque est certainement vraie aussi. Mais ces fanas de la course sur route ne vont pas pour autant courrir au mois de février habillés en noir à 18 heures sur le périph parisien à contre-sens sur la voie centrale pour être sur de faire le plein d’émotions.
Moi aussi je milite pour une pratique ou le maitre-mot est “le plaisir” mais pas forcément “avant tout”. En tous les cas je n’arrive pas à m’imaginer où, pour la très grande majorité des libéristes, pourrait être le plaisir de… se tuer ou même seulement finir fracassé et ne plus jamais pouvoir voler voire marcher. Ou encore, ou peut rester le plaisir pour la famille et les amis et proches du pilote à qui pareil malheur arrive ?
Après je veux bien entendre que d’autres voient les choses autrement. Seulement qu’ils exposent leurs arguments de où est le plaisir dans la prise de risque juste pour le risque pour des pilotes “normaux” comme vous et moi.
En plus, on ne vole pas tous pour “le plaisir”. Dans la population parapentiste, les motivations à être là sont nombreuses et différentes.
Et puis le plaisir de l’un n’est pas le plaisir de l’autre.
Le discours de la performance est certainement pénalisant pour la sécurité dans le milieu (mais ce n’est qu’un avis, ça reste à prouver), mais sans cet aspect là, de très nombreux pilotes arrêteraient de voler par exemple.
Il est très difficile d’intervenir sur les notions de sécurité sans plaquer ses peurs et à-prioris sur les autres. Au final, la première des choses est d’arriver à établir la réalité des problématiques. Ce fil de discussion s’appelle “Urgent !”. Mais quelle est la réalité de cette urgence, n’est-elle pas un simple effet de notre imagination et de nos émotions ? Je crois que nous aurions en effet bien besoin d’un intervenant extérieur à la tête froide.
Le vol plaisir : tout est fluide, tout est magique, paysages, couleurs; on glisse dans l’air comme des oiseaux. La masse d’air est douce et on n’a pas à lutter, ça monte partout mais sans dépasser certaines valeurs. Osmose entre pilote, vile et masse d’air. Du coton. Quand on doit poser, on regrette déjà de ne pas être encore en l’air.
Le vol peur : on se demande quand le vol va s’arrêter, on regrette d’être en l’air et de ne plus pouvoir maîtriser la voile ou de comprendre la masse d’air. C’est saccadé et il n’y a aucune fluidité et décalage entre ses sensations et ce qu’il se passe autour. Quand on pose volontairement, on se dit “ouf”. Les paysages, les couleurs on ne les a pas vus. On a juste pensé à ne pas se prendre la voile sur la tête. Tension, émotion, mal être.
Mais pour que les vols deviennent tous des vols plaisir, il faut une certaine dose d’expérience et de vols. Rappelez-vous vos premiers vols. Ils n’étaient pas tous plaisir alors qu’ils étaient certainement dans une masse d’air calme.
Tu me fais des procès d’intention et tu condamnes aussi les spécialistes sous le prétexte qu’ailleurs ils auraient échoué. Comme partout, il ne faut pas prendre leur parole comme celle divine, parfois il faut en consulter plusieurs comme lorsqu’on a une maladie sérieuse.
Si tu pars du principe que les chiffres de l’accidentologie sont inquiétants, désastreux année après année alors qu’il y a depuis au moins 6 ans des actions fédérales sur la sécurité, on se doit de questionner objectivement la méthode de travail, et même les gens en place.
Je ne pense pas que des bonnes intentions suffisent pour trouver empiriquement une solution… si elle existe.