Je t’en rajoute un qui est pas mal et aborde directement la question. Pour comprendre le problème je pense que cela prend du temps et que ça ne peut pas être résumé en un message. C’est un mécanisme dont on comprend les rouages petit à petit, un rouage éclairant le fonctionnement d’un autre, ça prend du temps, il faut dire également que je ne sais pas vraiment par où commencer, je ne suis pas très pédagogue. Bon mais on va voir, je n’ai pas trop le temps de me plonger la dedans pour l’instant.
La suprématie du dollar américain.
Concernant Obama je retrouve un peu mon point de vue dans ces commentaires d’un article de Marianne2:
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- Posté par JDif le 05/11/2008 21:55
[i]Il faut rappeler qu’Obama n’est pas un descendant d’esclaves, mais le fils d’une Américaine blanche habitant à Hawaï et d’un Kényan issu d’une famille assez fortunée pour envoyer son fils étudier aux Outre-Atlantique. Les Noirs américains ont peut-être votés massivement pour lui seulement parce qu’il avait la peau foncée, ce qui reste à démontrer, mais les innombrables blancs n’ont pas vu d’abord la couleur de la peau d’Obama, qui n’est d’ailleurs pas si sombre que cela. Le rejet de Bush et de son parti suffit largement a expliquer le triomphe démocrate sans chercher des raisons plus ou moins troubles pour l’expliquer.
Pour moi, la leçon essentielle de l’élection américaine ne réside pas dans la nuance de la peau du nouvel élu mais dans la participation massive du corps électoral. La preuve est faite que, si les électeurs ont souvent boudé les urnes, c’est parce qu’on ne leur proposait pas un choix clair. Cette fois-ci, à tort ou à raison, l’avenir le prouvera, ils ont pensé que l’enjeu en valait la peine. Le manque d’intérêt des électeurs américains pour les scrutins passés découle, à mon sens, principalement des faiblesses de la démocratie américaine, une démocratie où les débats sur un changement de société sont pratiquement exclus.
L’élection d’Obama ne met nullement fin à la ségrégation. La ségrégation raciale a été démantelée par Johnson, un autre présidnt démocrate, il y a de cela des décennies. Reste la ségrégation sociale et celle-là à encore de beaux jours devant elle, aux Etats-Unis, comme en France. Le rapprochement que l’on peut faire entre les deux pays sur ce point tient la route; les autres rapprochements sont complètement infondés.
La situation de la France est très différente de celle des Etats-Unis. Là-bas, les Noirs, amenés comme esclaves, ont pratiquement la même antériorité que les Blancs et sont aussi Américains qu’eux, même si certains Blancs leur ont longtemps contesté ce droit. Chez nous, il n’y a pas de descendants d’Africains ou de Maghrébins amenés ici comme esclaves depuis la fondation du pays. Il y a des fils d’immigrés, plus ou moins volontaires, dont certains refusent de s’intégrer dans notre société pour ne pas renier leur origine et pour préserver leur identité. C’est tout autre chose.
J’accepte difficilement le procès que certains prétendent faire à la France et à ses limites sous prétexte d’élection d’un président américain à peine plus bronzé que les habitués de la Croisette. Après tout, les Français ont bien élu pour président de la République le fils d’un immigré hongrois; un Noir a pendant longtemps présidé le Sénat; il y a des ministres beurs et une Noire dans le gouvernement de François Fillon. Ce n’est peut-être pas suffisant, mais encore faudrait-il qu’un homme politique de couleur, parfaitement intégré, comme l’est Obama aux Etats-Unis, se révèle capable d’exercer les plus hautes fonctions de l’Etat pour savoir s’il serait récusé sur la base de sa couleur de peau; je n’en ai pas encore vu.
Maintenant, n’oublions pas qu’Obama n’est pas le président du monde. Les partisans des valeurs et des intérêts universels déchanteront, une fois de plus très vite. Celles-ci n’existent pas. Obama a été élu par le peuple américain; c’est à lui qu’il devra rendre des comptes, pas à nous. Sans doute sera-t-il moins abrupt que son prédécesseur, moins porté sur la diplomatie du colt, mais cela ne veut nullement dire qu’il défendra moins bien les intérêts des Etats-Unis et leur vision du monde. Il est illusoire de penser que ces intérêts et cette vision du monde seront toujours en phase avec les nôtres.
Pour ce qui est de la politique qu’il sera en mesure de développer, il semble qu’il disposera d’une majorité dans les assemblées, ce qui n’a pas été le cas de Clinton. Il pourra donc politiquement appliquer son programme ce qui ne veut pas dire que les choses seront faciles. Il y aura certainement de fortes résistance. Attendons de voir s’il aura la force, le courage et surtout l’appui du peuple américain pour les surmonter. Il est trop tôt pour se prononcer là-dessus. [/i]
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- Posté par CM Country Skinner le 06/11/2008 08:58
[i]@ 60. Posté par JDif le 05/11/2008 21:55
A propos d’Obamania médiatique, ça me rappelle qu’il y a trois formes de pensée :
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La pensée magique qui s’appuie sur une vérité transcendantale non discutable : Obama a été élu parce que c’éteint le dessein du seigneur ! Louons le Seigneur ! Halleluiah ! (je caricature pas, écoutez les reportages)
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La pensée symbolique qui procéde par assimilation de symboles : Obama est un noir (symbole de la ségrégation raciste) qui a été élu président (symbole de la puissance publique politique) aux USA (symbole du racisme institutionnalisé) donc c’est la fin du racisme aux USA.
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La pensée critique, qui commence par questionner le sens : Qui est Obama ? Quelle différence y a-t-il entre racisme et ségrégation sociale ? Comment fonctionne le système électoral américain. Quel est le contexte economico politique qui va conditionner les décisions du nouveau président des USA ? Sur quelles bases factuelles peut on comparer l’état sociétal français et étatsunien ?
Bien sur le PPA (parti de la presse et de l’argent) adore la pensée symbolique. Alors merci à JDif pour son exemple de réflexion critique. Même si c’est pas vendeur ni sexy et que ça fera jamais la une de France Inter. [/i]
Voilà, je n’ai pas trop le temps de developper plus, c’est un peu cochon de copier des commentaires mais j’ai souvent l’impression que certains médias Obamaniaques (dans le reste du monde) surfent sur la pensée symbolique exprimée ci-dessus tout en faisant mine d’oublier les évidences exprimées dans le 3ème paragraphe et l’avant dernier paragraphe du premier commentaire.
Et un extrait d’un dernier commentaire:
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- Posté par Méli le 06/11/2008 00:44
[i]Je m’interroge sur les sources du financement gigantesque de Mr Obama, quelles sont les engagements qu’il a pris en échange ?
Oui, en dehors de la longueur de la campagne et de son côté “show Hollywoodien” ce qui est le plus critiquable c’est le coût financier. Pour moi, Obama débute sa présidence avec une dette envers ses sponsors / donateurs, et j’ai également des doutes sur sa capacité à gérer le budget de l’Etat et la récession.
The Guardian a repris le tableau des dépenses de McCain et Obama publié par la Service Federal Election Commission, ce qui donne un total de $564 millions pour Obama et $262 millions pour McCain. Les dépenses (media++, Starbucks, Domino Pizza…) y sont détaillées.
A l’issue de cette campagne électorale, je dirais qu’Obama partage avec N. Sarkozy le goût des dépenses immodérées, une stratégie efficace de la propagande et manipulation, l’énergie, ainsi qu’une grande assurance qui frôle parfois l’arrogance en public.[/i]
Source des commentaires:
France Inter: Obamania obligatoire pour tous les auditeurs