Parapente et Moto ; corrélation ?

Marc l’a suggéré et la semaine s’annonce propice aux discussions, alors ;

@ Marc,

Oui, je pense que que la passion de la moto sous ses diverses facettes pour certains d’entre nous comme la passion de la montagne et de l’alpinisme pour d’autres d’entre nous, est de nature à nous amener à la passion du vol-libre, du parapente. L’inverse peut sans aucun doute (pour moi) être vrai aussi.

Enfant j’étais passionné par les belles voitures, mon père m’ayant inculqué ce gout et celui des voyages pour voyager. Ah, que n’ai-je rêvé devant des photos, articles et autres miniatures de Lamborghini Miura et autre Berlinette Alpine.
Mon grand-père, motard devant l’éternel a joué fin en me payant lors d’une excursion de retraité des mines de charbon, une revue Moto-Journal. C’était en 1972, j’avais 13 ans et ce fut une révélation. Fantic et son chopper mais plus encore son Caballero ont remplace Miura et Berlinette en me faisant rêver à la découverte de grands espaces, en liberté avec un parfum d’exploits sportifs. Bref pouvoir emmener les filles (dont j’avais découvert le charme peu avant) depuis le collège jusqu’en dans les bois en faisant quelques roues arrière pour les épater (à l’époque on ne disait pas encore “whelling”); Le film Challenge One avec Steve Mc-Queen me donnant le reste.

La moto donne, donnait avant le durcissement liberticide des règles de tous poils, une sensation de liberté, de glisse, d’aventure, de sport, d’exploit, de plaisir, bref d’exister tout comme on peut le ressentir (pour moi en tous cas) avec le ski, le vélo (surtout VTT) et pleins d’autres activités telles la montagne et/ou l’alpinisme/escalade.

En tous c’est ainsi pour moi… et pour vous ?

Ben pour ma part, le parapente m’a fait arrêter la moto… Plus le temps de rouler, je vais même la vendre.

Par contre, le parallèle entre les deux, je le vois dans la perception de la “gestion multiple” de l’environnement. Dans la moto comme dans le parapente il y a beaucoup de choses à gérer en même temps, on se gère nous même, mais on gère aussi ce que font les autres (beaucoup plus qu’en voiture par exemple), car en cas d’accident, on sait qu’on a pas plus de protection qu’en moto, donc la gamelle est interdite dans les deux cas, car on sait qu’au mieux on aura mal et au pire…

Bonjour;
Entre la moto et le parapente, les similitudes me semblent évidentes. La vulnérabilité du pilote face aux aléas, pas le droit à la faute, l’amour de sa machine, la gestion du risque, le déplacement de son corps dans l’espace…
Je parviens à pratiquer les deux loisirs. mais je dois reconnaître que le parapente est plus “chronophage”. Un vol ça se prépare et ça demande plus de concentration. La moto c’est une pratique plus directe: on enfile son casque et contact! Par contre un long périple en moto ça a un petit goût d’aventure.
Mon rêve (objectif? Projet?) c’est de partir à travers l’Europe au guidon d’une Ural attelée: le parapente et la tente dans le side :coucou:

Moi j’ai remarqué une grosse corrélation entre escalade et parapente :wink:

Non pas d’accord pour l’escalade… Le milieu est plus ou moins le même, mais la pratique n’a rien à voir… L’escalade est un sport bcp plus physique et bcp plus lent que le parapente, alors qu’en moto tu retrouve le fait d’être porté par ta machine, ton corps n’évolue pas du tout dans les mêmes sens alors qu’en moto tu retrouve les transferts de poids du parapente, et puis en escalade tu peux te mettre des plombs sans problème, tu as le droit à l’échec, ça fait même parti de la progression. Non je ne suis vraiment pas d’accord pour le parallèle escalade / parapente.

Quelques grains de sel d’une parapentiste-motarde ex-grimpeuse mais encore un peu alpiniste.

J’ai été vaccinée avec une aiguille de carburateur, mon grand-père maternel était motard (il s’est tué en moto en 52) et mon oncle aussi. Pour ma mère, la moto était donc un engin démoniaque mais les motos de jadis ne tenaient pas la route (enfin si, toute la route) et ne freinaient pas, on avait aussi sans cesse besoin de faire de la mécanique au bord de la route.
Le parapente n’était pas inventé.

Plus tard, les Japonais ont envahi le marché avec des motos fiables et confortables, puissantes aussi, malgré des tenues de route évoquant la jupe d’une fille dansant le twist.
Toujours pas de parapente.

Observons quand même que les voiles des années 80 étaient des engins à se tuer, avec des performances très modestes et une tenue d’air tout à fait folklorique. Le parallèle avec les motos anciennes me semble pertinent.
Comparons un piolet “super-Conta” de 1968 (j’en ai un) avec ce qui se fait actuellement : la technique d’escalade en glace n’est plus du tout la même.
J’avais fait en 1971 la face N des Courtes tout en piolet-ancre avec cramponnage latéral (à part Marc bien peu savent ce que c’est) et en 1972 pour le Triolet nous avions chacun 2 piolets, mais “à l’ancienne” (piolet-appui et pointes avant) et je ne vous raconte pas le plaisir dans le couloir Contamine-Lachenal (63°). Avec la technique actuelle et les outils modernes, c’est devenu complètement à vaches.

La moto est un engin pour égoïstes, on est seul dessus et on se fait plaisir en solo. C’est kif kif le parapente sauf qu’on n’est pas dessus mais dessous.
Le duo est possible dans les deux cas, évidemment, mais on n’attaque pas le genou par terre dans les petits virolos, et on ne fait pas chanter le pneu AV au freinage. Idem en biplace, les vols sont le plus souvent assez paisibles mais je connais quelques furieux qui passent la séquence hélico + SAT en biplace.
Je connaissais un autre furieux qui emmenait des filles avec sa Kawa H2… des filles trop jeunes pour mourir.

Jusqu’ici, le parallèle est vaguement argumenté et j’envoie maintenant le gros calibre : ce sont des activités totalement passionnelles.
J’ai connu la grande fraternité entre motards et j’en ai dépanné pas mal au bord de la route. Les concentrations sur le GP de France, le Bol d’Or ou les 24h de Liège, c’était quelque chose ! Les “Elephants” aussi, rendez-vous en hiver sur le Nurburgring en Allemagne. Sur toutes les routes d’Europe conduisant au circuit, des motards veillaient pour accueillir les dingues qui roulaient et qui étaient gelés.
Une autre époque.
Je ne suis jamais allée à l’Ile de Man pour le TT.

Les compètes de parapente - pour ce que j’en connais - ressemblent un peu au Continental Circus de ma jeunesse question ambiance et convivialité.

L’escalade c’est complètement différent, vu d’en bas.
Quand un alpiniste de très haut niveau comme Julien Irilli ( :bisous: Ju si tu me lis) grimpe, il a dans son sac une sellette de 100g et une Skin de 1,5kg. Quand je faisais des grandes courses, j’avais dans mon sac un sac-tente Zdarsky, un “duvet” en Rexotherm, une doudoune en duvet et un réchaud aménagé “maison” avec gamelle, une gourde en alu, quelques sachets de thé et quelques morceaux de sucre.
Cela faisait des kilos et je grimpais en tête de cordée, avec donc toute une quantité de matos (marteau et pitons avant 1975, coinceurs ensuite, des mousquetons, un descendeur), une corde de 100m à tirer en grimpant, un piolet avec manche en bois et des crampons, c’était une autre époque.
Le matériel d’escalade s’est allégé, les parapentes aussi.
En août 1972, redescendant sur l’Italie après avoir sorti la Walker dans la journée et dormi au refuge :canape: , je me cassais les genoux et les vertèbres sur un terrain infect et interminable, en pensant à une voile qui permettrait de redescendre en volant. 40ans après c’est ce que font pas mal de grimpeurs, ce qui économise beaucoup de fatigue à la montée (sac très léger) et surtout à la descente.
Pour le Mont Blanc, le vol dure 45 minutes de bonheur alors qu’à pied il faut 8h par le Goûter (avec le couloir à se pastiller).

Parmi d’autres parallèles mais c’est inhérent à tous les sports, il faut du temps pour faire un bon grimpeur, un bon motard ou un bon pilote.

En bref, l’idéal est de se déplacer en moto pour aller grimper, avec la voile dans le sac pour redescendre.
:trinq:

Yen a au moins un qui a résolu l’équation :mdr:

http://www.youtube.com/watch?v=HHerOkoDp5E

Je dis pas que c’est les mêmes sports. J’ai juste remarqué que la moitié de mes parapotes font ou faisaient de l’escalade.
Chez les “jeunes”, la population de pratique est la même.
Bah, en gros, ceux qui aiment bien les sports d’extérieur où il faut se dépasser.

Ah oui là d’accord, le vivier de pratiquants est assez semblable. Montagnophile accoutumé au vide. Mais le parallèle s’arrête presque là.

Par contre, par rapport au dernier parallèle de Sagarmatha, je dirais qu’il y a une différence dans ce cas entre les grimpeurs falaisophiles et les alpinistes altitudophiles… Autant je suis d’accord pour dire que pour faire un bon alpiniste, la maturation est importante, il faut du temps pour apprendre à connaître la montagne et ses dangers, autant pour faire un bon grimpeur, seul le volume est important, là nul besoin d’expérience pour pas risquer sa couenne. J’affinerait le parallèle en mettant en retard les grimpeurs de falaise avec les acrobates volants et les alpinistes avec les crosseux et les campeurs du dimanche avec les plouffeurs du dimanche.

moi je fais un parallèle avec le ski et le vélo que j’ai pas mal pratiqué
pas de moteur, juste le bruit de la glisse et son corps comme seul volant guidon

[quote]montagnophile
[/quote]
, j’aime bien comme terme, oui je pense que c’est ça, même pour les plaineux :mrgreen:

j’aimais bien la moto , j’étais qu’en 125, pas la thune pour plus même si des potes m’ont prêter leur gros cu, mais vu que je me suis cassé la gueule avec ma voile sur le dos…ben j’ai préféré vendre ce qui a le moins bien resisté au carton : la moto ! :lol:

Autre truc quand même qui me fait bien rigoler : des amis motards capables de filer à 200 entre les camions, qui limite me traite de trouillard car je ne veux pas monter derrière eux …et qui ont peur de se faire un petit vol en bi avec un BE… :lol:

Il y aussi peut être cette équation magique : homme + machine + paysage qui défile = sensation de liberté

mais je me rends compte (passé industriel oblige) que j’aime de moins en moins entendre le bruit d’un moteur qui put

Que le parallèle soit vrai pour une partie des parapentistes, soit!

Mais je pense qu’il ne faut pas généraliser cette dualité. Beaucoup font des sports de montagne et y ajoutent le parapente (qui peut devenir la pratique principale).

Perso l’élément bitume ne m’attire pas vraiment, alors en bruit avec le bruit et l’odeur…

Peut être que la comparaison avec le paramoteur serait plus juste: du BRUIT!!!

PS : je me suis fait doubler pour le bruit et l’odeur…

Je rajouterai que le bruit des quad dans la vallée m’insupporte déjà depuis le deco à Saint Hil’, alors dessus…

… et les via-ferratistes avec les adeptes du soaring ? :wink:

… et pas que les quads :frowning:
http://www.parapentiste.info/forum/videos/silence-t37663.0.html
http://www.parapentiste.info/forum/videos/lancement-de-lappel-pour-nos-montagnes-t21896.0.html
http://www.appelpournosmontagnes.org/
http://www.lesmontagnesdusilence.org/

Tous le monde n’habite pas aux pieds d’une montagne.

Pour certain même, la butte la plus proche c’est la butte Chaumont ou… un terril.

Au vu du ratio parapentistes qui montent toujours à pieds/parapentistes qui ne montent jamais à pieds, c’est cracher dans la soupe que de honni les véhicules motorisés de tout poli.

Au départ ce fil ne cherche qu’à répondre à l’interrogation de Marc sur le pourquoi nombreux parapentistes sont aussi passionnés de moto.

En vrac, je trouve ennormement de points commun :

  • Pilotage avec le poids du corps en plus des commandes (je trouve ca vraiment flagrant).
  • Vulnérabilité à certains (heureusement rares) éléments extérieurs, dust en parapente, autres usagers en motos
  • importance de l’experience (vrai dans beaucoup d’activités)
  • éventail des pratiques (vol rando, acro, moto sport, routiere, trail, enduro etc…)
  • le sentiment de ne pas dépendre des autres pendant la pratique (libeté individuelle).
  • Le lien avec la mécanique/technique.

Pour moi ce sont 2 activités complémentaires. Je n’utilise plus la moto comme loisir, je n’ai plus le temps, mais comme utilitaire. Un utilitaire “passion”, c’est quand meme sympa !

Qu’il y ait une forte corrélation entre parapente et moto, c’est indéniable.
Quant à savoir pourquoi, c’est une autre paire de manches… !

En ce qui concerne le bruit des motos, certes comme tout le monde celui des autres m’insupporte en général.
Mais le son profond et grave des gros 4T libérés me fascine.
Et j’avoue que ma 850 TDM (oui, moi aussi), est montée en échappement inox “freestyle” Made in Gers Occitania Powa ! (avec les réglages de carburation adaptés…)
Dans un autre genre, un départ en ligne de motocross 250 cm3 full gaz, avec par-dessus l’odeur du nuage d’huile brûlée me mets proche de l’orgasme.

En fait si, la corrélation elle est là, moto comme parapente c’est sexuel !

Bah j’sais pas… Le full gaz qui me plait en moto n’est pas ce que je recherche en parapente ou je suis beaucoup plus contemplatif et combatif en même temps (contemplatif des paysages plus visibles qu’en moto) et combatif dans la baston des thermiques…

Quand un motard croise un motard ils se font des :coucou: mais quand un parapente croise un parapente ils se font des ‘priorité connard!’ :grrr2:

:coucou:
La corrélation avec la moto me semble également évidente, même si elle peut être involontaire.
Comme beaucoup, j’ai d’abord été motard gros cubes avant de faire du parapente. Au début, je n’avais pas remarqué le parallèle et celui-ci s’est imposé petit à petit, surtout lorsque j’ai dû arrêter la moto après mon AVC.
En analysant, je me rends compte également qu’un bon tiers de mes parapotes sont (ou ont été) également motards.
Je n’ai jamais été attiré par l’escalade ou la montagne, mais ayant beaucoup pratiqué la planche à voile puis le windsurf slalom, une analogie avec le parapente me parait là également assez logique. :twisted:

Je résume.

Le parapente, l’escalade, l’alpinisme et la moto ont un énorme point commun : on expose la viande.
Un autre n’a été qu’effleuré : on court des risques objectifs, maîtrisables avec de l’expérience, et des risques moins maîtrisables liés aux autres.

Corollaire évident : ce sont des activités principalement masculines tant il est flagrant que les filles ont moins de facilité à s’exposer que les mecs, toujours plus ou moins en compétition face à eux-mêmes (et aux autres) quant à leur volume testiculaire.
On peut rouler pépère et se faire ratatiner par un abruti sur 4 roues qui ne regarde pas autour de lui, ou simplement de vautrer parce qu’il y avait du gasoil ou des bouses fraîches sur la route (cela m’est arrivé).
On peut voler pépère sans pour autant plouffer, et se retrouver dans les arbres parce qu’un abruti qui ne regardait pas devant lui a accroché la voile, ou se bigorner une cheville à l’atterrissage parce qu’un trou était planqué par l’herbe (cela m’est arrivé).
On peut grimper pépère et se retrouver jouant les petits oiseaux parce qu’une prise a décidé de quitter le rocher (cela m’est arrivé).
Je n’ai jamais lu ni ouï dire qu’on roulait, volait ou grimpait “mémère”…(*)
:trinq: et bons vols en 2016

(*) sauf par Franz Lochmatter après avoir gravi une fissure devenue célèbre dans l’arête E de l’Aiguille du Plan : “cette fissure n’est pas si terrible que ça, j’y ferais passer ma grand-mère”. Cette “fissure de grand-mère” est un bon +IV bien velu mais en effet pas si terrible, c’est ce que j’avais dit à mon second de cordée après être passée sans mon sac de 12kg… que j’avais enlevé par précaution pour le tirer ensuite.

Encore des propos sexistes gratuits :grrr:

Comme partout ailleurs, les femmes sont aussi au top en montagne :
Eli Revol au Nanga Parbat en hivernal, l’hiver passé près du but, elle remet le couvert en ce moment même : http://www.youtube.com/watch?v=os5s28Ytf8U
Digitalk crack par Nina Caprez ou Frederica Mingolla : http://www.youtube.com/watch?v=SWCZ55aY4C4
Mina Markovic dans le 9a, et elle n’est pas la seule : http://www.petzl.com/en/Sport/News/2016-1-4/Mina-Markovič-sent-“La-Fabela-Pa-La-Enmienda”---9a?l=INT#.Voqq5vnhDIV

Les exemples ne manquent pas ! :dent: