Manque d’expérience, euphorie, fatigue, heure et condition aéro très printanières sont un mélange détonant.
La réponse à la question semble simple et évidente: fallait pas être là
Malheureusement n’est pas nouveau et la solution est toujours la même. Désolé, mais je suis certain que ce n’est pas la faute du matériel (cela s’est peut-être bien terminé à cause du matos ?), alors reste ce que l’on appel les “Facteurs non Technique”.
30° en bas à Grenoble, pratiquement 10° de moins 1000m plus haut à St Hill ou sur le plateau du Vercors… Ca laisse tout de même penser que ce gradient de température important, est typique des journées de printemps où ça pompe des briques, avec des plafonds qui n’en finissent pas.
Perso j’ai décollé à 18h00, j’ai pas fait grand chose car j’ai décollé dans un cycle un peu pourri et mou, mais des copains on fait 2400m au dessus des crêtes du Vercors à 19h00 et ont posé à quasi 20h00…
Rien qu’en foutant le nez dehors de la baraque (à 1100m d’altitude), vu la taille des cums, leur altitude, les contrastes de températures entre ombre et soleil, tu sais pertinemment que ça rigole pas en l’air…
Après savoir si la masse d’air est “saine” ou pas, c’est un autre débat et ça dépend vraiment de facteurs qui m’échappe un peu personnellement, surtout en l’absence de vent météo ou alors avec une tendance peu marquée comme samedi…
Y’a qu’à voir les surprises sur la simple pente école de l’Aigle, où il y avait samedi dans l’après midi, du Nord, puis du Sud… Alors surement pas du météo qui était faible ces jours-ci, mais plutôt des phénomènes de brise thermique un peu erratique.
Il y a eu surtout un dust sur le parking d’après des collègues qui l’ont vu pendant de longues secondes. Heureusement pas de dégâts. Pendant ce temps, il y a toujours des gars pour décoller de la butte de l’Aigle (qui fait 100m), en plein cisaillement, manche à air au déco dans un sens et celle de l’attéro à l’inverse… En l’air ça se passe… avec des voiles qui font n’imp’, des pilotes qui font n’imp aux commandes mais qui se posent sans casse. Le parapente pardonne un max… Surtout au début…
A mon sens on ne devrait même pas s’amuser à faire du gonflage et des waggas sur une pente école dans des horaires de pleine après midi. Ca sent le sketch à plein nez… Si le dust avait chopé une voile, c’était un blessé grave voir un mort. Y’a eu des précédents au même endroit !
Je pense vraiment qu’on oublie trop souvent les enseignements de nos moniteurs du début, qui nous apprenait sagement ce qu’il fallait faire et ne pas faire… Quand eux partent en bi et que toi tu restes au sol, c’est pour une bonne raison… Et c’est pas 100 ou 200 vols plus tard, qu’on est mieux armé pour affronter ces conditions…
Alors, je tourne trois fois mon doigt sur ma souris avant de cliquer sur le bouton “soumettre”, mais presque 10°C de différence de température pour une différence d’altitude de 1000m, ça fait 1°C tous les 100m ; c’est un gradient tout à fait normal, non ? (adiabatique sèche). Et encore plus si on considère que les 30°C ont été mesuré en ville. Du coup, je pige pas.
OK pour les gros cums, et la différence de température ressentie à l’ombre et au soleil.
Chtit’ restit ? Je dis ça car il y en a eu une mardi à Millau (et ça a volé là-bas très sainement toute la journée). (et pour les expatriés d’Arbas à qui ça parle, ça décollait face voile assez fort à 19H30 jeudi soir (ou vendredi ?), et ça montait encore jusqu’à Cornudère, et enroulait au dessus des tennis ; probablement un phénomène de vent d’est + échange Plaine Montagne d’après le moniteur en vol ; d’ailleurs, ce n’était pas très sain, et il n’a pas envoyé les élèves ; vu du déco, ça avait l’air d’être de l’huile en l’air dans la belle lumière du soir…).
Moi aussi un peu, et c’est pourtant ce point qui est intéressant justement.
Ouaip. Il me semble que Patrick Samoens avait fait ce rappel sur le forum, il y a quelques temps. Rappel tout à fait salutaire d’ailleurs, car, comme ça ne vole pas (trop fort), on est tenté d’aller faire du gonflage, et avec une pente, c’est plus sympa quand même.
Ben… honnêtement, les moniteurs ne vont pas aussi loin dans le détail lors des stages ; ils testent la masse d’air en volant dedans, et envoient les élèves ou pas, mais globalement, pour le niveau “exploitation thermique”, ils décollent pour voir. (enfin, c’est ce que j’ai toujours vu).
Par rapport à ce fil ??
Un sketch que personne n’explique clairement. Pourtant ce n’est pas arrivé parce que justement la masse d’air était calme…
Le fait qu’à part quelques uns personne n’a soulevé la force de l’aérologie durant ces journées
Mais ma réflexion ne se cantonnait pas qu’à ce fil. Mais globalement à ce qu’on peut lire dans divers postes.
Après je ne cherche pas à convaincre qui que ce soit… Ni à prêcher pour ma paroisse.
Perso je pense qu’avec une meilleure connaissance aérologique, de nombreux incidents voir accidents seraient évités.
non pas plafond très haut quoi que ça puisse être un signal orange (à défaut de rouge)
puissance des thermiques, vitesse des vents et/ou des brises, puissance des cisaillements
il y a plein de critères qui font qu’une aérologie puisse être trop violante
Il n’y a aucun élitisme … il y a juste de l’apprentissage : des heures de lectures, des heures de pratiques
comme le dit très justement Paul (en tout cas c’est ma façon à moi de faire) : des tonnes de schémas mentaux à se construire, puis les mettre à la poubelle, en refaire d’autres puis d’autres encore, enfin trouver un schéma mental qui marchouille à peu prés dans telle configuration, connaître ses limites, affiner le schéma quelques dizaines de fois puis le mettre à la poubelle jusqu’à en trouver un qui puisse s’affiner suffisamment pour être assez représentatif.
Comment remettre en question son modèle pour le faire évoluer vers du mieux ? au choix : tu voles, tu observes ceux qui volent (avant ou à la place de te mettre en l’air), tu lis (bouquins), tu échanges ( :forum: ) [en écoutant avec bienveillance les récits des uns, les explications des autres]
ça marche avec les divers domaines du parapente : aérologie, météorologie, mécanique de vol, aérodynamique …
Bref, Paul = 30 de lectures et de pratique
pour ma part je n’ai qu’une 20e (ou 25 ?) années de pratique à raison de 150 vols/an (au début) puis 250H de vol par an (quand j’ai su rester en l’air un peu plus longtemps)
Alors ne vous impatientez pas. 3 ans de pratique, 80h, 250 vols … ce n’est que le début faut juste faire en sorte que ça ne soit pas la fin
Oui dans l’absolu tu as raison, mais dans la pratique, c’est pas si fréquent. J’habite sur le plateau du Vercors et je monte/descends 5 fois par semaine en moyenne hors congés et j’observe généralement le gradient de température entre le haut et le bas.
Parfois, notamment l’hiver, j’ai que 2/3° d’écart entre Grenoble 212m et St Nizier 1150m… (sans parler des phénomènes d’inversion dus au froid piégé en vallée contre les pentes déjà au soleil en haut, phénomène bien connu à Cham par ex.)
Mais clairement, rare sont les fois où le gradient est très marqué avec quasi 10° d’écart… Sauf dans ces journées de printemps bien fumantes…
Non non, thermique pur et d’ailleurs qui déclenchait parfois fort en basse couche. La restit n’est pas si fréquente sur ce site du Belvédère, faut une bonne conjonction des facteurs thermiques, vent… A vrai dire elle est difficile à prévoir même pour les moniteurs du coin. C’est un peu “magic” :bu:
Honnêtement je sais pas si y’a beaucoup de gens qui arrivent à avoir une analyse très fine de la situation et de ce qu’ils vont rencontrer en l’air. Même à connaître par cœur un site et y voler depuis des années en ayant étudié les conditions selon le vent…
C’est un peu comme la vague en surf. Et encore, les vagues c’est vachement plus régulier !
C’est sans doute un chouia hors-sujet mais l’essentiel étant tout de même de s’interroger sur le fait de se retrouver en vol sans forcément posséder tous les atouts pour réussir un vol sans soucis, je ne peux pas m’empêcher de réagir à ceci :
Mouaih… Qu’il y au une bonne raison que toi/moi tu reste au sol, oui ! Que eux partent en bi… c’est moins sur, suffit de voir le nombre déjà impressionnant de déclarations d’accident biplace depuis le début d’année. Pas sur que cela arrange le taf de nos représentants FFVL qui vont avoir dans les jours à venir renégocier les tarifs de nos assurances RCA et autres pour les deux ans à venir (2019 & 2020)
Le document permet de faire du tri pour afficher les déclarations biplaces en tété de liste. Après les autres déclarations ne sont pas dénuées non plus d’intérêt et de matière à réflexion.
@ Zemike,
C’est peut-être un peu con… mais justement le “ça dépend” est un terme clef en vol-libre. Et cela n’a rien à avoir avec de l’incertitude au final. Cela signifie juste que les contextes ne sont que très rarement simple/“binaire” et qu’il faut adopter la solution qui s’applique au probléme global qui se pose. Probléme global qui est un amalgame de pleins de petits ou moins petits éléments et c’est bien suivant ce mélange jamais le même qu’il faut apporter une solution efficace. Bref… ça dépend.
De même, eh oui et tans pis si cela dérange tant que l’on ne sait pas… Il faut savoir faire ! Mais sans doute plus important encore, il faut savoir ce que justement on ne sait pas faire. Si par exemple, on n’est pas certain de savoir faire une lecture pertinente de l’aérologie, alors il faut laisser le bénéfice au doute et ne pas s’aventure dans des vols ou des endroits ou on peut se douter que l’aérologie ne sera pas simple.
Désolé si cela te “bouge” un peu dans tes certitudes et que cela n’est pas ce que tu pense/plait.
J’aime bien lire des choses comme ca… Ca me rassure car je penses exactement la meme chose.
En 9 ans de vol cette année, j’ai largement assez d’une main pour compter les frontales massives et les 1/2 ailes avec rotation. A chaque fois que je prends une fermeture (autre qu’un clignotement de plume bien sur) c’est signe que j’ai loupé un truc. Il est vrai également que nos aérologies sont plus calme que dans les alpes du sud en ce moment.
Je vais faire mon premier SIV la semaine prochaine et honnettement j’espere bien travailler plus mon pilotage général que ma gestion des fermetures.
Tiens, je rebondis sur moi-même (aïe) pour remercier le pilote ppa (parfois sur ce forum) ; le lendemain (ou la veille, je ne sais plus) de ce que je raconte ci-dessus, nous n’étions plus que 3 au déco d’Arbas, le calme après le fourmillement des pilotes à midi : ppa, ma copine et moi. Condition : fin de journée (17H ? peut-être un peu plus tôt), déco par moment très alimenté (il faut savoir que ce déco passe normalement rapidement à l’ombre puis cul, vers 17H voire plus tôt), donc des conditions tout à fait inhabituelles ; vent d’Est prévue assez marqué (le déco est orienté nord situé dans une sorte de grand croissant orienté plein Nord, “protégé” du vent de sud). Devant ses conditions, ma copine et moi nous tâtions, voile en boule mais pas pressé, en attendant de voir comment ça évoluait. Pour situer son niveau : Ppa est un des gros crosseurs du coin, avec une voile genre Enzo ou Boom. On se connait de vue, et avons déjà échangé quelques mots. Il décolle, non sans difficulté d’ailleurs. Quelques minutes après, on entend à la radio (fréquence fédé) : “pour les 2 pilotes au déco d’Arbas : il y a beaucoup de vent en l’air. Moi, ça ne me plait pas du tout, je vais poser.” Un grand merci Pierre ! (d’ailleurs, je ne suis pas sûr que l’on ait répondu au message, ou alors sur la fréquence club). On a aussi prévenu le reste de notre groupe qui était à l’aterro et qui hésitait à remonter. On a décroché la sellette, et profiter de l’ombre et de la vue du déco qu’on avait pour nous tout seul ; c’était chouette. Je crois qu’on a fini par décoller beaucoup plus tard et fait une superbe session d’1H de vol dynamique sur bourusse, mais je n’en suis pas sûr, je confonds un peu les journées.
Tout ça pour dire qu’on a une radio, et qu’on peut l’utiliser aussi pour cet usage. D’ailleurs, ce n’est pas si rare, mais ça pourrait être plus fréquent, en restant le plus possible factuel. On entend aussi parfois des avertissements sur le placement d’un pilote dans un coin potentiellement pourri. Personnellement, c’est la deuxième fois que l’on me suggère de ne pas décoller à cause de conditions inadaptées : je les remercie vivement pour ces initiatives, même si je n’ai pas forcément pensé à le dire le jour même.
Merci vos retours, en particulier sur l’aérologie du lieu et les questions sur la progression et la gestion du risque.
J’aurai pas du écrire le commentaire que j’ai reçu sur la EN-B, je savais que c’était plus de l’ordre de la connerie. Trop tard le débat est lancé… je vous le laisse.
@Derob
D’accord avec ta réponse de sur la difficulté d’estimer les conditions du jour.
@Patrick
Quand je dis je n’aurai pas du être là, je parle de cet endroit, au sud-est sous la dent, où l’aérologie était selon moi bien plus complexe et dangereuse que le long de la falaise vers le saint Eynard. Je suis bien conscient que je suis sorti voler un après midi de printemps. C’était mon choix et j’ai considéré pendant (presque) tout le vol que c’était le bon. Avant de voler, j’ai observé les voiles, la météo, j’ai pris des infos en radio, etc… Je ne doute pas que c’était fort, j’essaie de comprendre l’aérologie qui m’a surpris avec une violence incroyable à un endroit précis.
Tu dis une journée de printemps puissante, “Le paradis pour certains, l’enfer pour d’autres.” J’ai eu 2h30 de paradis sur ce vol. 10 secondes d’enfer. Quelqu’un sur ce fil a aussi qualifié la journée de plutôt saine. Donc ça rejoint la difficulté parfois de savoir quand c’est bon pour nous ou non.
@JulienF
J’ai cherché dans le cross plus de liberté, plus de points de vue magnifiques, du plaisir dans la compréhension de l’aérologie, du plaisir dans l’idée de faire des bornes avec une simple toile. Mais à quel prix? Le cross est extrèmement exigeant. Les erreurs sont souvent pardonnées mais elles peuvent aussi être fatales dès la première, difficile de se rendre compte à quel point on est vulnérable. Vous êtes en train de vous dire, “ça y est il comprend”. N’empêche qu’après une expérience pareille, les mots prennent une autre dimension… En 250 vols, je n’ai eu pour incidents qu’un vachage un peu à l’arrachée et un attéro un peu fort. Certains vont me dire que c’est déjà trop. Mais Samedi, d’un seul coup, je me suis presque retrouvé tout en haut de la pyramide des incidents, je cherche juste à comprendre comment je suis arrivé là. ça peut en aider d’autres aussi à éviter ça.
J’en retiens donc une combinaison d’erreurs. Finalement rien de très nouveau. Conditions fortes + mauvais placement (lié à un manque de connaissance du site peut être) + euphorie + fatigue + manque de marges au relief. Je pourrais ajouter le pilotage actif à améliorer, mais j’ai du mal à l’imaginer, vu la rapidité et la violence avec laquelle ma voile a fermée. C’est comme ça dans mon souvenir en tout cas, peut être qu’il est faussé.
Pour ma part je vais donc redescendre d’un cran, voir deux. Fini les cross. Je prévois de refaire du gonflage, des vol-randos, des vols sur site matin/soir. A la fraiche. Décontracté. Du cross? Si je reste raisonnable après une expérience pareille, je ne devrai plus jamais en faire.
et le timing aussi … dans quelques semaines (mois) St hil sera redevenu accessible
(même si j’ai déjà dit, je trouve que c’est un site qui cache son jeu et qui est faussement facile)
Personellement je n’ai beaucoup rigolé avec les conditions à Saint hilaire la semaine dernière, turbulent sans pour autant arriver à s’extraire facilement et rapidement (donc risque de vrac pres du relief très important … ) surtout avant 13h30. Un mort et beaucoup d’incidents, dont le tiens, qui auraient pu virer au drame!
Face à ce type de reprise musclée, ma stratégie perso a été vol rando du matin à 10h, puis 2h30 de cross depuis Verel ou Chamrousse en décollant à 17h30
Ça ne m’a pas empeché de faire des plafonds delirants, dans des conditions que jai trouvé nettement plus prévisibles et adaptees à mon niveau.
C’est intéressant car depuis que je vole avec Bruce régulièrement je realise à quel point j’ai à apprendre avant de pouvoir voler veritablement en securité dans des conditions comme celles des derniers jours à sintil.
Il n’y a pas de fatalité, juste une histoire d’adequation aile / pilote / conditions. J’ajouterai même sport / conditions … de plus en plus je vois du monde en l’air des jours ou la meteo est à la limite de nos machines, et ce, quelque soit le pilote !
La meilleure qualité d’un pilote de Parapente c’est pour moi apres l’analyse des conditions, l’humilité !
Tout pareil, un déco dimanche vers 17h30 était largement suffisant depuis planfait pour aller taper à deux reprises les dents de Lanfon en biplace ( merci le Dual Lite ) avec des conditions qui restaient par endroit assez toniques malgré l’heure tardive… et puis quelle lumière !
Je rebondis sur ce conseil très avisé. Un moniteur que j’estime particulièrement répète constamment “commandes pas molles”. Avec l’expérience accumulée de nombreuses heures de vol, le fait de garder le contact avec sa voile en sentant la tension des drisses de frein entre pouce et index permet une réaction presque instinctive : ca mollit, je baisse un peu la main, ca durcit, je relève un peu… L’intention est de conserver toujours la même pression dans chaque demi aile.
Ce mantra mis en application, associé à une représentation des écoulements de l’air pour rester “au vent” en permanence, donne le maximum de chance de ne pas fermer.
Le conseil d’un autre moniteur pyrénéen réputé, pour la reprise : “Si tu n’as pas volé en thermique depuis 3 ou 4 mois, ne dépasse pas une heure de vol”. Pour conserver un mental et une capacité d’analyse et de réaction.