Vrac à la dent de Crolles ce samedi

non pas plafond très haut quoi que ça puisse être un signal orange (à défaut de rouge)
puissance des thermiques, vitesse des vents et/ou des brises, puissance des cisaillements
il y a plein de critères qui font qu’une aérologie puisse être trop violante

Il n’y a aucun élitisme … il y a juste de l’apprentissage : des heures de lectures, des heures de pratiques
comme le dit très justement Paul (en tout cas c’est ma façon à moi de faire) : des tonnes de schémas mentaux à se construire, puis les mettre à la poubelle, en refaire d’autres puis d’autres encore, enfin trouver un schéma mental qui marchouille à peu prés dans telle configuration, connaître ses limites, affiner le schéma quelques dizaines de fois puis le mettre à la poubelle jusqu’à en trouver un qui puisse s’affiner suffisamment pour être assez représentatif.

Comment remettre en question son modèle pour le faire évoluer vers du mieux ? au choix : tu voles, tu observes ceux qui volent (avant ou à la place de te mettre en l’air), tu lis (bouquins), tu échanges ( :forum: ) [en écoutant avec bienveillance les récits des uns, les explications des autres]

ça marche avec les divers domaines du parapente : aérologie, météorologie, mécanique de vol, aérodynamique …
Bref, Paul = 30 de lectures et de pratique
pour ma part je n’ai qu’une 20e (ou 25 ?) années de pratique à raison de 150 vols/an (au début) puis 250H de vol par an (quand j’ai su rester en l’air un peu plus longtemps)
Alors ne vous impatientez pas. 3 ans de pratique, 80h, 250 vols … ce n’est que le début :pouce: faut juste faire en sorte que ça ne soit pas la fin :trinq:

:canape: mea culpa
j’ai voulu réagir par rapport à une réaction, j’ai contribué à noyer la cause initiale et précise

maintenant il ne me reste plus qu’à faire du ménache (mais pas ce soir, je suis un peu fatigué)

Oui dans l’absolu tu as raison, mais dans la pratique, c’est pas si fréquent. J’habite sur le plateau du Vercors et je monte/descends 5 fois par semaine en moyenne hors congés et j’observe généralement le gradient de température entre le haut et le bas.
Parfois, notamment l’hiver, j’ai que 2/3° d’écart entre Grenoble 212m et St Nizier 1150m… (sans parler des phénomènes d’inversion dus au froid piégé en vallée contre les pentes déjà au soleil en haut, phénomène bien connu à Cham par ex.)

Mais clairement, rare sont les fois où le gradient est très marqué avec quasi 10° d’écart… Sauf dans ces journées de printemps bien fumantes…

Non non, thermique pur et d’ailleurs qui déclenchait parfois fort en basse couche. La restit n’est pas si fréquente sur ce site du Belvédère, faut une bonne conjonction des facteurs thermiques, vent… A vrai dire elle est difficile à prévoir même pour les moniteurs du coin. C’est un peu “magic” :bu:

Honnêtement je sais pas si y’a beaucoup de gens qui arrivent à avoir une analyse très fine de la situation et de ce qu’ils vont rencontrer en l’air. Même à connaître par cœur un site et y voler depuis des années en ayant étudié les conditions selon le vent…

C’est un peu comme la vague en surf. Et encore, les vagues c’est vachement plus régulier !

C’est sans doute un chouia hors-sujet mais l’essentiel étant tout de même de s’interroger sur le fait de se retrouver en vol sans forcément posséder tous les atouts pour réussir un vol sans soucis, je ne peux pas m’empêcher de réagir à ceci :

Mouaih… Qu’il y au une bonne raison que toi/moi tu reste au sol, oui ! Que eux partent en bi… c’est moins sur, suffit de voir le nombre déjà impressionnant de déclarations d’accident biplace depuis le début d’année. Pas sur que cela arrange le taf de nos représentants FFVL qui vont avoir dans les jours à venir renégocier les tarifs de nos assurances RCA et autres pour les deux ans à venir (2019 & 2020)

https://federation.ffvl.fr/sites/ffvl.fr/files/2018_03_31_DA_accidents_parution_site_internet.xlsx

Le document permet de faire du tri pour afficher les déclarations biplaces en tété de liste. Après les autres déclarations ne sont pas dénuées non plus d’intérêt et de matière à réflexion.

@ Zemike,

C’est peut-être un peu con… mais justement le “ça dépend” est un terme clef en vol-libre. Et cela n’a rien à avoir avec de l’incertitude au final. Cela signifie juste que les contextes ne sont que très rarement simple/“binaire” et qu’il faut adopter la solution qui s’applique au probléme global qui se pose. Probléme global qui est un amalgame de pleins de petits ou moins petits éléments et c’est bien suivant ce mélange jamais le même qu’il faut apporter une solution efficace. Bref… ça dépend.

De même, eh oui et tans pis si cela dérange tant que l’on ne sait pas… Il faut savoir faire ! Mais sans doute plus important encore, il faut savoir ce que justement on ne sait pas faire. Si par exemple, on n’est pas certain de savoir faire une lecture pertinente de l’aérologie, alors il faut laisser le bénéfice au doute et ne pas s’aventure dans des vols ou des endroits ou on peut se douter que l’aérologie ne sera pas simple.

Désolé si cela te “bouge” un peu dans tes certitudes et que cela n’est pas ce que tu pense/plait.

:trinq:

une partie du fil est parti là bas : http://www.parapentiste.info/forum/incidents-accidents-de-parapente/avec-une-aile-en-b-tu-aurais-mieux-senti-la-masse-d-t50785.0.html

J’aime bien lire des choses comme ca… Ca me rassure car je penses exactement la meme chose.
En 9 ans de vol cette année, j’ai largement assez d’une main pour compter les frontales massives et les 1/2 ailes avec rotation. A chaque fois que je prends une fermeture (autre qu’un clignotement de plume bien sur) c’est signe que j’ai loupé un truc. Il est vrai également que nos aérologies sont plus calme que dans les alpes du sud en ce moment.

Je vais faire mon premier SIV la semaine prochaine et honnettement j’espere bien travailler plus mon pilotage général que ma gestion des fermetures.

Tiens, je rebondis sur moi-même (aïe) pour remercier le pilote ppa (parfois sur ce forum) ; le lendemain (ou la veille, je ne sais plus) de ce que je raconte ci-dessus, nous n’étions plus que 3 au déco d’Arbas, le calme après le fourmillement des pilotes à midi : ppa, ma copine et moi. Condition : fin de journée (17H ? peut-être un peu plus tôt), déco par moment très alimenté (il faut savoir que ce déco passe normalement rapidement à l’ombre puis cul, vers 17H voire plus tôt), donc des conditions tout à fait inhabituelles ; vent d’Est prévue assez marqué (le déco est orienté nord situé dans une sorte de grand croissant orienté plein Nord, “protégé” du vent de sud). Devant ses conditions, ma copine et moi nous tâtions, voile en boule mais pas pressé, en attendant de voir comment ça évoluait. Pour situer son niveau : Ppa est un des gros crosseurs du coin, avec une voile genre Enzo ou Boom. On se connait de vue, et avons déjà échangé quelques mots. Il décolle, non sans difficulté d’ailleurs. Quelques minutes après, on entend à la radio (fréquence fédé) : “pour les 2 pilotes au déco d’Arbas : il y a beaucoup de vent en l’air. Moi, ça ne me plait pas du tout, je vais poser.” Un grand merci Pierre ! (d’ailleurs, je ne suis pas sûr que l’on ait répondu au message, ou alors sur la fréquence club). On a aussi prévenu le reste de notre groupe qui était à l’aterro et qui hésitait à remonter. On a décroché la sellette, et profiter de l’ombre et de la vue du déco qu’on avait pour nous tout seul ; c’était chouette. Je crois qu’on a fini par décoller beaucoup plus tard et fait une superbe session d’1H de vol dynamique sur bourusse, mais je n’en suis pas sûr, je confonds un peu les journées.

Tout ça pour dire qu’on a une radio, et qu’on peut l’utiliser aussi pour cet usage. D’ailleurs, ce n’est pas si rare, mais ça pourrait être plus fréquent, en restant le plus possible factuel. On entend aussi parfois des avertissements sur le placement d’un pilote dans un coin potentiellement pourri. Personnellement, c’est la deuxième fois que l’on me suggère de ne pas décoller à cause de conditions inadaptées : je les remercie vivement pour ces initiatives, même si je n’ai pas forcément pensé à le dire le jour même.

Derob

Merci vos retours, en particulier sur l’aérologie du lieu et les questions sur la progression et la gestion du risque.

J’aurai pas du écrire le commentaire que j’ai reçu sur la EN-B, je savais que c’était plus de l’ordre de la connerie. Trop tard le débat est lancé… je vous le laisse.

@Derob
D’accord avec ta réponse de sur la difficulté d’estimer les conditions du jour.

@Patrick
Quand je dis je n’aurai pas du être là, je parle de cet endroit, au sud-est sous la dent, où l’aérologie était selon moi bien plus complexe et dangereuse que le long de la falaise vers le saint Eynard. Je suis bien conscient que je suis sorti voler un après midi de printemps. C’était mon choix et j’ai considéré pendant (presque) tout le vol que c’était le bon. Avant de voler, j’ai observé les voiles, la météo, j’ai pris des infos en radio, etc… Je ne doute pas que c’était fort, j’essaie de comprendre l’aérologie qui m’a surpris avec une violence incroyable à un endroit précis.
Tu dis une journée de printemps puissante, “Le paradis pour certains, l’enfer pour d’autres.” J’ai eu 2h30 de paradis sur ce vol. 10 secondes d’enfer. Quelqu’un sur ce fil a aussi qualifié la journée de plutôt saine. Donc ça rejoint la difficulté parfois de savoir quand c’est bon pour nous ou non.

@JulienF
J’ai cherché dans le cross plus de liberté, plus de points de vue magnifiques, du plaisir dans la compréhension de l’aérologie, du plaisir dans l’idée de faire des bornes avec une simple toile. Mais à quel prix? Le cross est extrèmement exigeant. Les erreurs sont souvent pardonnées mais elles peuvent aussi être fatales dès la première, difficile de se rendre compte à quel point on est vulnérable. Vous êtes en train de vous dire, “ça y est il comprend”. N’empêche qu’après une expérience pareille, les mots prennent une autre dimension… En 250 vols, je n’ai eu pour incidents qu’un vachage un peu à l’arrachée et un attéro un peu fort. Certains vont me dire que c’est déjà trop. Mais Samedi, d’un seul coup, je me suis presque retrouvé tout en haut de la pyramide des incidents, je cherche juste à comprendre comment je suis arrivé là. ça peut en aider d’autres aussi à éviter ça.

J’en retiens donc une combinaison d’erreurs. Finalement rien de très nouveau. Conditions fortes + mauvais placement (lié à un manque de connaissance du site peut être) + euphorie + fatigue + manque de marges au relief. Je pourrais ajouter le pilotage actif à améliorer, mais j’ai du mal à l’imaginer, vu la rapidité et la violence avec laquelle ma voile a fermée. C’est comme ça dans mon souvenir en tout cas, peut être qu’il est faussé.

Pour ma part je vais donc redescendre d’un cran, voir deux. Fini les cross. Je prévois de refaire du gonflage, des vol-randos, des vols sur site matin/soir. A la fraiche. Décontracté. Du cross? Si je reste raisonnable après une expérience pareille, je ne devrai plus jamais en faire.

Bons débats, bons vols, soyez prudents.

non, je pense surtout qu’il faut adapté le site de vol, il y a plein de petit cross sympa a faire !
c’est pas ce qui manque par chez nous !!!

et le timing aussi … dans quelques semaines (mois) St hil sera redevenu accessible
(même si j’ai déjà dit, je trouve que c’est un site qui cache son jeu et qui est faussement facile)

Personellement je n’ai beaucoup rigolé avec les conditions à Saint hilaire la semaine dernière, turbulent sans pour autant arriver à s’extraire facilement et rapidement (donc risque de vrac pres du relief très important … ) surtout avant 13h30. Un mort et beaucoup d’incidents, dont le tiens, qui auraient pu virer au drame!
Face à ce type de reprise musclée, ma stratégie perso a été vol rando du matin à 10h, puis 2h30 de cross depuis Verel ou Chamrousse en décollant à 17h30 :wink:
Ça ne m’a pas empeché de faire des plafonds delirants, dans des conditions que jai trouvé nettement plus prévisibles et adaptees à mon niveau.
C’est intéressant car depuis que je vole avec Bruce régulièrement je realise à quel point j’ai à apprendre avant de pouvoir voler veritablement en securité dans des conditions comme celles des derniers jours à sintil.
Il n’y a pas de fatalité, juste une histoire d’adequation aile / pilote / conditions. J’ajouterai même sport / conditions … de plus en plus je vois du monde en l’air des jours ou la meteo est à la limite de nos machines, et ce, quelque soit le pilote !
La meilleure qualité d’un pilote de Parapente c’est pour moi apres l’analyse des conditions, l’humilité !

:+1:

Tout pareil, un déco dimanche vers 17h30 était largement suffisant depuis planfait pour aller taper à deux reprises les dents de Lanfon en biplace ( merci le Dual Lite :vol: ) avec des conditions qui restaient par endroit assez toniques malgré l’heure tardive… et puis quelle lumière !

Bon sinon je cherche en urgence une PUNK M orange :bisous: :bisous: :bisous:

Je rebondis sur ce conseil très avisé. Un moniteur que j’estime particulièrement répète constamment “commandes pas molles”. Avec l’expérience accumulée de nombreuses heures de vol, le fait de garder le contact avec sa voile en sentant la tension des drisses de frein entre pouce et index permet une réaction presque instinctive : ca mollit, je baisse un peu la main, ca durcit, je relève un peu… L’intention est de conserver toujours la même pression dans chaque demi aile.

Ce mantra mis en application, associé à une représentation des écoulements de l’air pour rester “au vent” en permanence, donne le maximum de chance de ne pas fermer.

Le conseil d’un autre moniteur pyrénéen réputé, pour la reprise : “Si tu n’as pas volé en thermique depuis 3 ou 4 mois, ne dépasse pas une heure de vol”. Pour conserver un mental et une capacité d’analyse et de réaction.

Bon courage !

10h de vol avec cette voile la semaine dernière … que du fun :dent:

Ha mais les 6 semaines d attente ca va pas etre possible du tout la… :fume:

Je valide… Hier les conditions à la grande sure à 17h30 passées (meme 18h30 en fait…) étaient comme je n’ai jamais vu là bas. On depassait le sommet de la grande sure en decollant de la prairie en 4 tours, et y avait des enormes pompes un peu partout. C’etait bizarre aussi : sain et hyper puissant par moment, et par moments des grosses rafales et pas si sain que ca… Et pour rigolé j’ai ré-enroulé un thermique en allant poser, meme à 40m sol il etait là et pour la science j’ai voulu voir jusqu’ou il remontait : ben jusqu’au plaf… Cela dit je suis content de pas avoir emmené de pioupious pour ce vol “du soir” qui ressemblait plutot à un bon vol du midi…

[quote]Un moniteur que j’estime particulièrement répète constamment “commandes pas molles”. Avec l’expérience accumulée de nombreuses heures de vol, le fait de garder le contact avec sa voile en sentant la tension des drisses de frein entre pouce et index permet une réaction presque instinctive : ca mollit, je baisse un peu la main, ca durcit, je relève un peu…
[/quote]
Le fameux 400g de PPM… ? Qui date pourtant pas d’hier…

Si certains volent en ascendance, sans avoir lu et relu ce qui me semble un préalable essentiel, il faut qu’ils se remettent en question…

Ceci dit avec les voiles actuelles, la mode des shark nose, j’ai l’impression parfois qu’on a intérêt à laisser voler bras haut même en turbulences et que les ailes sont totalement idiot proof… Jusqu’au moment ou ça part bien comme il faut !

Salut, moi je mis perd un peu avec cette notion de voler bras haut avec les voiles modernes, déjà à partir de quelle année ou évolution il faut voler bras haut ?
Je prend en exemple mon dernier gros vrac, je vole en Sigma 8/27 chargé au 2/3, je remontais une confluence de vent moyen (20 km/h), j’avançais à 10 km/h en finesse max avec 10 cm de frein.
L’aile a stoppé net contre un thermique puissant, bascule arrière et prend tout sur la gueule, gros contre dans la panique d’effet de surprise l"aile repart très fort devant, re gros contre (pour pas tomber dedans), et bien sûre avec un temps de retard. Suivi direct d’un moment de lucidité et bras haut je me rétablis.
Honnêtement je ne pense pas que si j’aurais volé bras haut à 15 km/h j’aurais mordu le thermique au lieu de me taper un mure.
Pour moi avec du recule la meilleur esquive était de ne pas être là à ce moment là.

Y’a un monde en fait entre bras hauts et 10cm de frein …

Être au contact, simplement, pour écouter sa voile par ce biai, et ensuite piloter en conséquence. C’est pas si compliqué …
Évidemment si c’est tout cool t’es pas obligé d’être au contact , mais par contre si c’est vraiment turbulent ça sert à rien de mettre du frein en permanence.

C’est pas ce qui répond à ma question…

Sinon, selon toi remonter une confluence de vents un peu turbulente en finesse max avec 10 cm de frein c’est trop ? (sachant que dans ces 10 cm il y a déjà 5 cm de rattrapage pour avoir le contact).